Fetes, traditions et symbole-int

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fêtes, traditions
et symboles chrétiens
Professeur émérite de l’Université de Montréal, membre honoraire de la
Faculté de médecine, Guy Durand est théologien et juriste, spécialisé en
éthique. Tout d’abord axé sur l’éthique chrétienne et l’éducation morale,
son travail s’est graduellement orienté vers l’éthique médicale et infirmière.
Depuis sa retraite, il s’intéresse davantage à l’éthique sociale et politique.
Guy Durand
avec la collaboration de
Jocelyne Massé
Fêtes, traditions
et symboles chrétiens
Pour comprendre la culture québécoise
Mise en pages : Marie-Josée Robidoux
Montage de la couverture : Bruno Lamoureux
En couverture : Opas Chotiphantawanon/Shutterstock
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et
Bibliothèque et Archives Canada
Durand, Guy, 1933Fêtes, traditions et symboles chrétiens : pour comprendre la culture
québécoise
Comprend des références bibliographiques.
isbn 978-2-7621-3762-0 [édition imprimée]
isbn 978-2-7621-3763-7 [édition numérique PDF]
isbn 978-2-7621-3764-4 [édition numérique ePub]
1. Québec (Province) - Vie religieuse. 2. Christianisme et civilisation Québec (Province). I. Massé, Jocelyne, 1938- . II. Titre.
BF575.Q8D87 2014
277.14
C2014-941610-5
Dépôt légal : 4e trimestre 2014
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
© Groupe Fides inc., 2014.
La maison d’édition reconnaît l’aide financière du Gouvernement du Canada par
l’entremise du Fonds du livre du Canada pour ses activités d’édition. La maison d’édition
remercie de leur soutien financier le Conseil des Arts du Canada et la Société de
développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC). La maison d’édition
bénéficie du Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres du Gouvernement du
Québec, géré par la SODEC.
imprimé au canada en octobre 2014
À Suzanne Barrette
À nos enfants et à nos petits-enfants
Introduction
L a vie quotidienne au Québec est largement marquée par
des fêtes, des symboles, des traditions, des récits liés
à la religion chrétienne… jusqu’au drapeau national, aux
armoiries et à certains jours fériés. On l’ignore souvent ou
on feint de l’ignorer. Ils font pourtant partie de l’héritage,
voire de l’identité du Québec. Ils configurent la culture dans
laquelle on vit1.
La culture
D’un point de vue anthropologique et sociologique, en effet,
le mot culture a un sens large. Lorsqu’on parle de culture
américaine, chinoise, africaine, amérindienne ou musulmane, on pense immédiatement à un ensemble d’éléments
allant de valeurs fondamentales (sens de la personne, liberté,
justice, rapports homme-femme, parent-enfant, système
1. J’ai développé ce point dans mon livre La culture religieuse n’est pas
la foi. Identité du Québec et laïcité, Montréal, Éditions des Oliviers, 2011.
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fêtes, traditions et symboles chrétiens
d’éducation, etc.), en passant par l’architecture, la peinture, la musique, jusqu’au code amoureux, l’étiquette et l’art
culinaire. L’expression inclut des fêtes, des rites et des symboles ; bref, tout un imaginaire qui plonge dans les mythes
archaïques et l’histoire du pays. La culture déteint forcément
sur les conceptions et les pratiques religieuses, comme la
religion déteint sur la culture. Et ce n’est pas parce qu’une
culture fait appel à des mythes, inclut des légendes, comporte des illogismes, qu’elle est impertinente. L’ensemble
contribue, au contraire, à sa richesse et à sa vitalité. Il est
le fruit de l’effort de l’intelligence humaine pour avoir
une vision globale – et forcément historique – de la réalité.
Dans sa Déclaration de Mexico, en , lors de la Conférence mondiale sur les politiques culturelles, l’UNESCO
définit la culture de la manière suivante :
Dans son sens le plus large, la culture peut aujourd’hui être
considérée comme l’ensemble des traits distinctifs, spirituels et
matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société
ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres,
les modes de vie, les droits fondamentaux de l’être humain, les
systèmes de valeurs, les traditions et les croyances.
La culture chrétienne est de cet ordre.
Le présent livre vise à exposer une partie de cette culture.
Il ne s’intéresse pas directement aux croyances et aux
dogmes, mais à la culture chrétienne (fêtes, traditions, symboles), même s’il reprend les expressions des institutions
chrétiennes qui ont porté cette culture et la portent encore,
d’une certaine façon.
Introduction
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Les sources de la culture chrétienne
Comme son nom l’indique, la culture chrétienne remonte à
la vie et à l’enseignement de Jésus, dit le Christ. Celui-ci a
vécu en Palestine au temps de l’Empire romain, il y a plus
de deux mille ans. Son œuvre nous est connue principalement grâce aux quatre Évangiles, écrits respectivement par
ses disciples Matthieu, Marc, Luc et Jean, et par des Épîtres
(lettres) écrites par d’autres disciples (Pierre, Jacques, Paul,
etc.), l’ensemble constituant le Nouveau Testament.
Quoique constituant un ensemble bien circonscrit, tout
n’est pas né en même temps dans le christianisme. La culture
chrétienne n’a pas été constituée de toutes pièces à une date
particulière. Certes, l’essentiel du message spirituel du Nouveau Testament n’a pas changé, mais son expression s’est
modifiée considérablement au cours des âges. Et plus encore,
toute l’organisation de ses fêtes et de ses célébrations officielles et populaires. Il y eut une évolution importante sur
presque tous les points. Et l’on note des différences notables
d’un pays ou d’une région à l’autre. Au début du christianisme, les communautés chrétiennes n’étaient pas organisées et unifiées comme aujourd’hui autour de Rome et du
pape. Chaque communauté, ou plus précisément chaque
Église organisait ses fêtes et ses célébrations liturgiques à
sa manière. Le développement fut marqué dès l’origine par
l’empreinte différente des parties orientale et occidentale
de l’Empire romain. Le changement explosera à partir du
ive siècle, c’est-à-dire à la fin des persécutions. Le déclin de
l’Empire romain, puis l’expansion de l’islam en Asie Mineure
et en Afrique du Nord, ont fait basculer la zone de développement du christianisme. L’expansion qui suivit en Europe
du Nord donna lieu à d’autres pratiques et à d’autres traditions qui marquèrent la culture du Moyen Âge et des siècles
suivants en Occident. Le concile de Trente, au xvie siècle, fit
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fêtes, traditions et symboles chrétiens
un certain ménage dans les légendes et les mythes, notamment ceux concernant le culte de la Vierge Marie et des
saints, mais les emprunts culturels divers demeurèrent.
Bien plus – comme il vient d’être suggéré – tout n’est
pas spécifique et rationnel dans cette culture chrétienne.
Celle-ci s’enracine dans le sacré des peuples et les religions
qui l’ont précédée et qu’elle a côtoyés. Dès son origine, le
christianisme est empreint du judaïsme. Jésus et ses disciples
se présentent eux-mêmes comme un groupe spirituel inséré
dans l’histoire du peuple juif, reprenant ses fêtes et ses symboles, puisant leur doctrine abondamment dans l’Ancien
Testament, le livre saint des Juifs. Pour affirmer sa spécificité,
le christianisme s’est distingué graduellement du judaïsme,
tout en conservant une partie importante de celui-ci, mais
réinterprétée. Le judaïsme lui-même est marqué d’emprunts
importants aux religions et aux mythes orientaux, ce qui a
forcément déteint sur la culture chrétienne. Le christianisme
a puisé aussi dans le symbolisme de la nature (eau, lumière,
feu, arbre, désert, montagne), dans les fêtes populaires liées
aux changements de saisons et aux cycles du Soleil et de la
Lune (solstices et équinoxes). Il a enfin emprunté d’autres
rites, coutumes et traditions aux pays où il s’est implanté.
D’abord à la culture gréco-romaine dominante dans l’Empire
romain contemporain des premiers siècles chrétiens. Puis, à
mesure qu’il s’étendait en Europe du Nord, aux traditions et
aux mythes celtiques. Il n’est pas surprenant, alors, de trouver
des origines ou des connotations préchrétiennes (païennes
ou juives) à beaucoup de fêtes et de symboles chrétiens. Ces
emprunts répondaient au souci majeur de rejoindre les gens
dans leur culture, mais aussi à celui de « christianiser » ces
Introduction
11
apports indigènes. Ce qui, de toute manière, n’est pas négatif
si l’on comprend bien le sens des mythes2.
Enfi n, contrairement à une idée répandue, le christianisme n’est pas, non plus, monolithique. Quoique issu du
même fondateur, il comprend de nombreux groupes ou de
nombreuses Églises, qui ont gardé une certaine originalité
et une certaine autonomie. Dès ses origines, l’Église catholique romaine comprend en effet des modèles variés, selon
les régions : latin, grec, libanais, copte, etc., avec leurs fêtes
et leurs liturgies particulières. Des différences encore plus
grandes virent le jour quand certaines parties de l’Église se
séparèrent de Rome : les Orthodoxes au xie siècle, puis les
Protestants au xvie. Au Québec, l’Église catholique romaine
a été si présente que la référence au mot Église renvoie
presque toujours à elle.
Le christianisme a pourtant tellement marqué l’Occident,
voire le monde, qu’on en est venu à compter les années et
à fi xer le calendrier universel à partir de la naissance du
Christ, et à parler de la présente période historique comme
étant l’ère chrétienne. Au terme de cette évolution, plusieurs
fêtes ponctuent encore le déroulement de l’année civile et de
la vie sociale dans une grande partie du monde : vacances
de Noël et de Pâques, fêtes de la Pentecôte et de l’Ascension,
fêtes de l’Halloween et de la Toussaint, congé de l’Action de
grâce. Sans parler des coutumes populaires, dont les plus
âgés se souviennent.
L’histoire des fêtes, des rites, des traditions et des symboles chrétiens n’est pas facile à faire. Beaucoup moins que
l’histoire des dogmes, jalonnée de décisions de conciles et
2. Pour une vue d’ensemble, voir Greb Dues, Guide des traditions et
coutumes catholiques, Paris, Bayard, 2004 ; Philippe Rouillard, Les fêtes
chrétiennes en Occident, Paris, Cerf, 2003.
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fêtes, traditions et symboles chrétiens
de déclarations papales. Comme mentionné précédemment,
l’Église chrétienne n’était pas centralisée durant les premiers
siècles, elle a puisé dans les religions et les mythes ambiants
et elle a toujours voulu s’acculturer là où elle s’implantait. Les
sources anciennes manquent d’ailleurs souvent, et celles qui
existent ne sont pas toujours à interpréter au premier degré.
L’objectif du livre
Ce livre donne quelques informations sur les origines
lointaines de la culture chrétienne – quoiqu’il soit parfois
impossible de les connaître exactement –, mais il porte
principalement sur la configuration plus récente des fêtes et
des coutumes en Occident, et particulièrement au Québec.
Ce livre n’a pas la prétention d’être exhaustif, pas plus
qu’il n’ambitionne le qualificatif de « livre d’histoire ». Je n’ai
pas vérifié personnellement toutes les sources premières : je
me suis fié à des auteurs sérieux, mis en perspective par mes
propres connaissances et les commentaires d’amis historiens
qui ont examiné ce manuscrit. J’ai d’ailleurs essayé de faire
simple, tout en donnant suffisamment de détails pour montrer l’enracinement culturel des divers éléments.
J’ai écrit ce livre pour un public qui souhaite mieux comprendre les fêtes et les coutumes chrétiennes. Entre autres,
pour les parents qui désirent transmettre leur héritage à
leurs enfants et à leurs petits-enfants, pour les enseignants
qui ont à parler de la culture religieuse du Québec, pour
les immigrants qui cherchent à connaître le pays qui les
accueille, pour les équipes paroissiales qui désirent avoir une
vision élargie de leur rôle. Mon premier objectif est de faire
connaître la part chrétienne (événementielle et symbolique)
de la culture québécoise, voire occidentale. Les plus âgés y
reconnaîtront une partie de leur enfance ; d’autres pourront
Introduction
13
y trouver une part de leurs racines. Les nouveaux Québécois
y découvriront un visage important du pays où ils ont choisi
de vivre.
Certains pourront y trouver aussi – c’est le second objectif
du livre – une occasion de donner plus de sens à certains
gestes et à certains événements. Dans le monde sécularisé
dans lequel nous baignons, Noël, Pâques, la Saint-Valentin,
la Saint-Jean, la Saint-Patrick et bien des fêtes chrétiennes
affichent des images de fêtes civiles : les magasins regorgent
de chocolats et de fleurs, les offres de cadeaux sont partout, les
rencontres festives se multiplient. Nous sommes noyés dans
une société de consommation, pressés et dispersés dans des
tâches multiples d’ordre familial et professionnel ; il est donc
difficile de prendre le temps de voir plus loin que les manifestations extérieures de ces événements. Ce livre propose des
repères à ceux et celles qui désirent réfléchir au sens de telle
ou telle fête. Il n’est pas nécessaire d’être croyant et pratiquant
pour profiter de l’Évangile et de certaines fêtes chrétiennes,
voire pour donner plus d’intériorité à son vécu.
Le plan
Le livre se divise en trois parties. La première porte sur
le cadre général de la culture chrétienne. Elle comporte
quatre chapitres : la détermination du calendrier universel ;
la présentation des institutions et des principales pratiques
chrétiennes ; le sens des fêtes, des traditions, des rites et des
symboles sur le plan anthropologique ; et l’explication des
principaux symboles chrétiens.
La deuxième partie est structurée autour de l’année liturgique. Elle comporte deux chapitres : le cycle de Noël et
celui de Pâques. Chaque fois qu’il était possible, j’ai donné
quelques informations d’ordre historique, le sens chrétien de
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fêtes, traditions et symboles chrétiens
la fête, des réflexions d’ordre spirituel plus larges, quelques
traditions populaires associées à l’événement.
La troisième partie porte sur le culte des saints. D’abord,
j’ai abordé la notion de sainteté. Puis, la dévotion à Marie.
Enfin, je présente quelques figures de saints célébrés universellement ou plus particulièrement au Québec.
Mais auparavant, en préambule, j’ai pensé utile de situer
le personnage central de cette histoire, Jésus-Christ, sans
lequel la suite serait difficilement compréhensible. De fil en
aiguille, ce préambule s’est enrichi d’éléments de l’histoire de
l’Église pour aider à comprendre plusieurs des événements
et des explications subséquentes.
J’ai mis en encadrés des informations jugées intéressantes,
mais qui ne cadrent pas exactement avec le fil de la réflexion.
Pour ne pas alourdir la lecture, je ferai un minimum de
notes infrapaginales, renvoyant globalement à la bibliographie située à la fin du livre. J’ai laissé quelques répétitions
pour éviter des retours en arrière lassants.
Puisse ce livre rappeler de bons moments aux gens
de notre génération. Et, à nos enfants et à nos petitsenfants, apprendre « comment ça se passait dans le
temps ». Nous espérons que ce livre pourra les renseigner, mais plus encore, les aider à comprendre ce
qui nous animait et nous faisait vivre. Puissent-ils en
profiter finalement pour leur propre ressourcement
culturel et spirituel.
GD et JM
Préambule
L
es fêtes, traditions et symboles chrétiens, bref la culture
québécoise et occidentale, ne se comprend bien que si on
la resitue dans son origine, avec Jésus de Nazareth, et dans
son développement historique en Occident.
Jésus
L’homme de Nazareth
Il y a plus de deux mille ans, Jésus naquit en Palestine, au
Proche-Orient. Il est né juif et a été éduqué selon les règles
juives : circoncision et présentation au Temple au e jour, participation aux diverses fêtes juives, dont la visite au Temple
de Jérusalem à  ans. Il a vécu surtout au nord, à Nazareth,
c’est-à-dire en Galilée. En ce temps-là, la Palestine s’étendait
pratiquement des rives de la Méditerranée jusqu’au-delà du
fleuve Jourdain et, dans l’axe nord-sud, de la Syrie à l’Égypte.
Elle comportait trois régions : la Galilée au nord, la Samarie
au centre et la Judée au sud. Vers l’âge de trente ans, Jésus
se mit à enseigner publiquement. Il parcourut la Palestine
16
fêtes, traditions et symboles chrétiens
et quelques régions limitrophes, guérissant des malades,
annonçant le salut aux pauvres et aux démunis, critiquant
les injustices du système et le légalisme des prêtres, invitant
chacun à la conversion intérieure, proclamant l’arrivée du
règne ou du royaume de Dieu. Il parlait de Dieu comme de
son propre père. Il s’exprimait souvent en paraboles. Certaines sont très connues : l’enfant prodigue, la brebis égarée,
le grain de sénevé, le mauvais riche. Jésus était proche des
petites gens. Il redonnait espoir. Bien vu par certains, il était
suspecté par d’autres, car il osait critiquer les représentants
du pouvoir civil et religieux. Il attirait parfois des foules
nombreuses. Des disciples se sont attachés à lui, notamment
ceux que l’on appelle les Douze apôtres.
L’histoire d’Israël3, le peuple juif, est complexe. Petit peuple
vivant en Palestine, entouré de moyens et de grands royaumes,
il est constamment en guerre : guerres de conquête pour
s’établir, se développer et s’agrandir, guerres intestines pour
accaparer le pouvoir, guerres de défense souvent ponctuées
de défaites accompagnées de déportations massives, comme
il était de coutume à cette époque. L’histoire et la culture
juives sont souvent inspirées des chroniques et des mythes
sumériens et babyloniens, beaucoup plus anciens. Au temps
de Jésus, la Palestine faisait partie de l’Empire romain depuis
une soixantaine d’années ( av. J.-C.). Celui-ci dominait tout
le pourtour de la Méditerranée, de sorte que les déplacements
étaient facilités malgré les moyens rudimentaires de l’époque.
Les autorités politiques de Palestine étaient nommées par
Rome, ce qui causait de l’agitation dans le pays. Divers groupes
sociaux y cohabitaient : les Sadducéens, collaborateurs avec
3. Autre nom de l’ancêtre Jacob dans la Bible, Israël désigne par extension l’ensemble du peuple juif descendant de Jacob. Souvent, il désigne
aussi le pays lui-même.
Préambule
17
l’occupant ; les Pharisiens, religieux fondamentalistes ; les
Esséniens, spirituels regroupés dans le désert près de la mer
Morte ; les Zélotes, nationalistes qui voulaient évincer l’occupant romain.
Les agissements et la prédication de Jésus dérangeaient
les prêtres juifs et inquiétaient les autorités politiques. Les
derniers jours du Christ furent marqués par une entrée
triomphale à Jérusalem, où une foule nombreuse l’acclama ;
puis, ce fut la célébration de la fête de Pâque (le dernier repas,
la dernière Cène) au Cénacle, avec ses disciples. Au cours
de ce repas, Jésus lava les pieds de ses apôtres en signe de
service et leur annonça la trahison de l’un d’entre eux, son
arrestation et sa mort.
Il fut effectivement dénoncé au gouverneur romain par
les autorités juives, abandonné par ses disciples, arrêté par
les soldats romains avec la complicité de Judas, condamné à
mourir sur une croix comme un criminel. Il fut crucifié entre
deux voleurs sur un mont près de Jérusalem, le Golgotha.
Déçus, découragés, les disciples de Jésus se cachèrent par
peur d’être eux aussi accusés et arrêtés. Toutefois, « trois
jours après sa mort », ils changèrent complètement d’attitude,
après avoir vécu une expérience spirituelle exceptionnelle :
la présence et la proximité de Jésus. Certains affi rmèrent
même l’avoir vu et lui avoir parlé. Ils proclamèrent alors que
Jésus était ressuscité, qu’il était vivant. Ils comprirent mieux
le sens de son enseignement. Ils commencèrent à répandre
ses idées : autour d’eux à Jérusalem, puis dans le reste de la
Palestine et dans une bonne partie de l’Empire romain.
À l’origine, comme leur maître, les disciples de Jésus se
percevaient comme un groupe spirituel juif qui voulait régénérer la religion juive, fréquentant la synagogue, observant
généralement les préceptes et les rites cérémoniels de la Loi
de Moïse. Ils furent appelés « Chrétiens » pour la première
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fêtes, traditions et symboles chrétiens
fois à Corinthe, une trentaine d’années plus tard, à la suite
de la prédication de saint Paul.
L’après-Jésus
Les premiers disciples
Rapidement, après la mort de Jésus, les disciples se mirent à
essaimer pour répandre la Bonne Nouvelle (l’enseignement de
Jésus), dans tous les pays connus. Saint Paul en particulier, qui
avait persécuté les Chrétiens avant sa conversion et collaboré
au martyre d’Étienne, fit de nombreux voyages autour de la
Méditerranée, prêchant principalement les Juifs immigrés,
y fondant des groupes ou des communautés chrétiennes,
écrivant aux uns et aux autres pour souligner certains événements et rappeler la saine doctrine. Les Épîtres de saint Paul
sont les plus anciens textes connus du Nouveau Testament.
La destruction de Jérusalem, en l’an , accentua le mouvement missionnaire. Le désir de se souvenir et les besoins de
l’évangélisation amenèrent des disciples à mettre par écrit
les paroles et les gestes de Jésus. Ce sont les quatre Évangiles :
ceux de Marc, de Matthieu et de Luc, écrits entre  et , et
celui de Jean, composé à la toute fin du ier siècle.
La nouvelle religion accéda à l’autonomie sous une double
influence. D’une part, les Chrétiens se distancièrent des
préceptes et des rites juifs. Jésus avait déjà lui-même donné
l’exemple d’une interprétation libérale de la Loi de Moïse.
Dès ses premières années, la communauté chrétienne fit face
à un débat difficile : fallait-il imposer aux païens (Romains,
Grecs, Gaulois, etc.), qui voulaient se convertir, les exigences
de la loi religieuse juive, notamment la circoncision que les
convertis de Jérusalem (Juifs d’origine) acceptaient spontanément ? Le débat fut violent. Il suscita la convocation du
premier concile, le concile de Jérusalem, en l’an , où Paul
Préambule
19
s’opposa fermement à Jacques et à Pierre : la justification, le
salut, vient du Christ, conclut-on, non de la Loi de Moïse ;
on n’a donc pas à imposer aux Grecs, aux Romains et aux
autres nations les prescriptions rituelles et la morale juives
(Galates , -). Toute sa vie, d’ailleurs, et partout où il alla,
Paul dut se défendre des critiques et des attaques de Chrétiens d’origine juive, en désaccord avec cette perspective.
D’autre part, les autorités juives n’aimaient pas ces dissidents qui critiquaient de plus en plus la Loi de Moïse,
contestaient leur pouvoir et présentaient leur fondateur
comme le Fils de Dieu (suprême blasphème pour les
Juifs). Ce n’est pas sans raison que les chefs des prêtres
avaient réclamé la mort de Jésus. La rupture des Juifs
avec les Chrétiens sera scellée en l’an . Lors de l’exode
juif consécutif à l’écrasement d’une nouvelle rébellion et la destruction du Temple par le général romain
Titus en , plusieurs Pharisiens se regroupèrent à Jamnia,
au sud de l’actuel Tel-Aviv. Le Synode juif de  déclara
les Chrétiens hérétiques et les exclut des synagogues.
La postérité de Jésus
Le christianisme
Devant certaines divergences d’interprétation du message
de Jésus, et confrontés à des situations et à des problèmes
nouveaux au fil des ans, les disciples de Jésus en sont venus
à préciser la discipline et la doctrine chrétiennes, et à s’organiser structurellement. Les premières communautés chrétiennes avaient beaucoup d’autonomie, tout en entretenant
d’enrichissantes relations entre elles. Celle de Jérusalem
perdit un peu de son ascendant à la suite de la destruction du
Temple et de l’émigration massive. Celle de Rome acquit un
respect particulier en raison de son ancienneté, des martyres
20
fêtes, traditions et symboles chrétiens
de Paul et de Pierre, puis de sa localisation dans la capitale
de l’Empire romain et de son dynamisme missionnaire. À
partir du viie siècle, on réserva à l’évêque de Rome le titre
de pape, porté jusqu’alors par tous les évêques. Selon une
tendance naturelle à l’évolution des groupes, cet élan donna
naissance à une véritable religion, le christianisme, avec ses
dirigeants, ses dogmes, ses fêtes, ses rites, sa spiritualité et
son rapport au sacré.
L'époque gréco-romaine
Après une rapide expansion dans l’Empire romain, notamment auprès des Juifs immigrés, puis des païens, les Chrétiens furent l’objet de multiples persécutions – tout le monde
connaît celle initiée par l’empereur Néron – où se démarquèrent de nombreux martyrs. Au ive siècle, le christianisme
acquiert le droit de cité sous l’empereur Constantin en 
(Édit de Milan), puis devient religion d’État sous Théodose
en . Le pape reçoit même des dons territoriaux autour de
Rome4. Imaginée pour asseoir le pouvoir spirituel de l’Église,
cette situation politique entraîna d’énormes ambiguïtés :
conversions opportunistes, implication des papes dans la vie
politique (alliances et guerres), ingérence des empereurs dans
le choix des papes et la définition de la doctrine chrétienne.
Toujours est-il que l’Empire romain devint chrétien de part
en part. L’empereur se considère pratiquement comme chef
de l’Église. La liturgie se structure et se développe. Une
brillante activité intellectuelle se déploie avec de grands
théologiens, appelés Pères de l’Église. C’est l’âge des conciles
qui s’évertuent à définir la doctrine chrétienne officielle (le
dogme) contre ceux qui dérivent (les hérétiques).
4. La donation par Constantin, invoquée plus tard, semble cependant
un faux.
Préambule
21
Le Moyen Âge (Ve- XVe siècle)
Le partage de l’Empire entre les deux fils de l’empereur
Théodose, à sa mort, en , accentua le fossé existant entre
l’Orient et l’Occident sur le plan culturel. Celui-ci s’élargit
encore avec la fin de l’Empire romain d’Occident en ,
sous les attaques des peuples venus du nord et de l’est de
l’Europe, appelés les Barbares, c’est-à-dire les étrangers.
Cette séparation marqua profondément le christianisme.
De son côté, la partie orientale de l’Empire romain, devenue l’Empire byzantin, fut transformée et réduite par les
conquêtes musulmanes. L’expansion territoriale de l’islam
fit ainsi perdre à l’Église les pays les plus anciennement
chrétiens : Syrie, Palestine, Égypte, Afrique du Nord. En fait,
l’histoire de l’Église au Moyen Âge se concentre en Occident,
chez les peuples latins, germains, saxes et slaves, soit l’Italie,
la France, l’Espagne, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et le
nord de l’Europe.
Lors de la chute de l’Empire romain d’Occident, l’Europe
est en ruine : une civilisation nouvelle est à reconstruire.
L’Église est la seule autorité qui subsiste. Elle s’ajuste aux
divers régimes politiques : féodalisme, royauté, empire, tout
en essayant d’y jouer un rôle spirituel et civilisateur. La
conversion de Clovis en  lui donne un élan important.
Celle de Charlemagne, en , encore davantage : le long
règne de celui-ci marque d’ailleurs le début d’une renaissance
importante. En plus d’être chefs religieux, les papes règnent
sur un vaste territoire (les États pontificaux), concédé par
Pépin le Bref en , et confirmé par Charlemagne en .
La vie de certains d’entre eux est loin d’être exemplaire. Le
dynamisme spirituel vient d’ailleurs.
Il viendra surtout des moines. C’est, en effet, la période des
saints religieux qui évangélisent la population et s’impliquent
dans le développement intellectuel, artistique, agricole, et
22
fêtes, traditions et symboles chrétiens
même commercial. C’est l’époque des écoles paroissiales,
puis des écoles cathédrales et des universités, qui marquent
un développement majeur de la pensée. L’époque des cathédrales qui illustrent la piété des peuples et le talent des architectes et des artisans. Mais ce fut aussi celle des croisades
(-) pour libérer la Terre sainte et permettre l’accès
au tombeau du Christ, rendu difficile par la conquête de
Jérusalem par les Musulmans. Ce fut enfi n – hélas – du
xiiie au xve siècle, l’époque de l’Inquisition, avec sa censure
et ses violences.
L’époque moderne
La fin du xve siècle est marquée par plusieurs événements
importants : la chute de Constantinople en 1453 (fin de
l’Empire latin d’Orient), l’invention de l’imprimerie
également en , la fin de la guerre de Cent Ans entre la
France et l’Angleterre en , la découverte du Nouveau
Monde en , concomitante à la défaite des Musulmans
en Espagne. Un important renouveau culturel se développe
aux xve et xvie siècles, appelé Renaissance. Sur ces entrefaites
naît la Réforme protestante qui divise l’Église chrétienne et
les pays occidentaux en catholiques et en protestants. La
population de chaque pays est elle-même divisée. D’où les
guerres de religion en Occident. La Réforme protestante est
suivie d’un renouveau catholique, la Contre Réforme, de tendance conservatrice. Mais des idées nouvelles voient le jour :
renouveau de l’art et de la philosophie, et contestation de la
théocratie et de la religion. Le xviiie est appelé le Siècle des
Lumières. Pour les historiens, l’époque se termine au début
de la Révolution française, en .
Préambule
L’époque contemporaine (XIXe et
23
XX e
siècles)
L’Occident est marqué par le développement industriel et
l’urbanisation accélérée, l’impérialisme et le colonialisme,
puis les mouvements d’indépendance. Idéologiquement,
fascisme, marxisme et capitalisme s’aff rontent, alors que
diverses formes de social-démocratie essaient de naître.
Du côté chrétien, les États pontificaux sont envahis par des
armées étrangères, avant d’être intégrés à l’Italie en  : ne
perdure que l’enclave du Vatican, État symbolique du pape.
L’Église catholique s’oppose durement au modernisme du
xixe siècle, qui remet en cause sa doctrine et son pouvoir :
séparation de l’État et de l’Église, démocratie, liberté de
conscience et de religion, etc. Le pape Pie IX est la figure
emblématique de cette crispation religieuse. Le milieu du
xxe siècle amorce une certaine réconciliation, marquée
surtout par le concile Vatican II (-).
Au Québec
L’histoire du Québec suit cette évolution occidentale. On
peut y distinguer quatre périodes : ) origine chrétienne de
la colonie ; ) développement du christianisme en même
temps que la société ; ) période de chrétienté (qualifiée, après
coup, de Grande Noirceur) où la vie personnelle, sociale et
politique est empreinte de religion chrétienne ; ) renouveau
important, à partir des années -, appelé la Révolution tranquille : sécularisation de la société, transformation
des institutions et des mentalités, renouveau chrétien sous
l’influence du concile Vatican II. L’évolution est si rapide
que les Chrétiens du troisième âge peinent à reconnaître
les mœurs, les coutumes et les célébrations de leur enfance.
Sans diminuer l’importance de la Révolution tranquille
des années -, la Grande Noirceur n’était pourtant
pas aussi noire qu’on le prétend parfois. C’est l’Église qui a
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fêtes, traditions et symboles chrétiens
permis la survie du peuple canadien-français, et contribué à
forger son identité. C’est en son sein que sont nés beaucoup
d’initiateurs de la Révolution tranquille. Elle continue de
rassembler un nombre important de citoyens.
Première par tie
Le cadre général
C
omme évoquée précédemment, la culture chrétienne
comprend des aspects multiples. Nous retiendrons
ceux qui semblent le plus pertinents à notre propos.
Divers aspects de la culture chrétienne
Après une forte expansion dans l’Empire romain, ponctuée de nombreuses persécutions – cela a déjà été évoqué –, le christianisme acquiert droit de cité sous l’empereur
Constantin en , puis devient religion d’État sous Théodose en . Le pape reçoit même des dons territoriaux
autour de Rome, qui deviendront plus tard, avec Pépin le
Bref et Charlemagne, les États pontificaux, puis simplement
la Cité du Vatican en . Cette situation lui donna une
influence énorme sur la société, mais l’entraîna dans des jeux
politiques qui générèrent parfois des violences en contradiction avec ses objectifs spirituels et moraux. Par ailleurs, ces
pouvoirs favorisèrent l’expansion du message évangélique au
point où celui-ci marqua et marque encore de son empreinte
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fêtes, traditions et symboles chrétiens
la culture occidentale et, d’une certaine façon, le monde.
La désignation des années à partir de la naissance de Jésus
(l’ère chrétienne) en est un indice éloquent. Mais on peut le
constater également dans un certain nombre d’institutions
et de valeurs communes, dans l’architecture et la musique,
et même dans le langage et les symboles d’usage quotidien.
Sous diverses formes, enfi n, le christianisme demeure la
religion largement la plus répandue en Occident.
Le contenu
Plusieurs questions méritent l’attention. Commençons par
l’organisation du temps : depuis quand parlons-nous d’ère
chrétienne ? Pourquoi utilisons-nous le calendrier actuel ?
(Chapitre )
Quand on parle de l’Église chrétienne, on pense spontanément à un bloc monolithique. Mais il existe une diversité étonnante au sein de cette Église, y compris au sein de
l’Église catholique. (Chapitre )
Dans le monde moderne dominé par la technique et le
souci d’efficacité, quel sens et quelle importance peuvent
avoir les fêtes, les rituels, les symboles ? (Chapitre )
Quels sont, fi nalement, les principaux symboles chrétiens ? La barque, le berger, le crucifi x ? Mais quel crucifi x ?
(Chapitre )
L’organisation régionale et locale
Les Saintes Écritures
La pratique chrétienne
La messe
Le mariage
La réconciliation
Les f unérailles et l ’Onction des malades
La morale chrétienne
46
47
49
52
59
61
63
66
3 ƒ L’importance des fêtes, rituels et symboles
Les fêtes
Les rites et les rituels
Les symboles et les my thes
Les traditions
La liturgie
71
72
73
76
78
79
4 ƒ Les symboles chrétiens les plus importants
L’eau
Le feu et la lumière
L’encens
Le désert et la montagne
L’agneau
Le berger et la brebis
La barque, l ’ancre et le poisson
La colombe et le pélican
Le sigle IN R I
Le pain et le vin
La croix
Le crucifix
Le signe de la croix
Le chemin de croix
Les Croix de chemin et calvaires
La route et le pèlerinage
Jérusalem
83
84
84
85
85
87
88
88
88
89
89
91
91
94
94
96
96
98
CH API TRE
CH API TRE
DEUXIÈME PARTIE ƒ L’année liturgique
L’origine et la structuration de l ’année liturgique
L’évolution et la variété des coutumes chrétiennes
L’articulation actuelle de l ’année liturgique
Perspective et plan
101
102
106
107
108
5 ƒ Le cycle de Noël
L’Avent
La Noël – 25 décembre
Les premiers jours après Noël
Le Premier de l ’an – 1 er janvier
L’Épiphanie – 6 janvier
La Chandeleur – 2 février
L’Annonciation – 25 mars
109
110
115
143
145
147
151
155
CH API TRE
6 ƒ Le cycle pascal
Le Carême
La Transfiguration
La Semaine Sainte
Le dimanche des Rameau x
Le Jeudi saint
Le Vendredi saint
Le Samedi saint
Pâques et la Veillée pascale
L’Ascension
La Pentecôte
Le temps après Pâques
La Trinité, la Fête-Dieu, le Sacré-cœur, le Christ-Roi
CH API TRE
159
160
168
170
171
175
180
185
186
196
198
200
TROISIÈME PARTIE ƒ Le culte des saints
207
7 ƒ Sainteté et canonisation
Les catégories de saints
Le processus de canonisation
Les visages de la sainteté
Les traditions populaires
209
210
212
213
214
8 ƒ La dévotion à Marie
Historique
La liturgie catholique
La religion populaire
217
217
221
223
CH API TRE
CH API TRE
9 ƒ Quelques figures significatives
231
Quelques saints célèbres au Québec
231
Saint Joseph, Sainte Anne, Saint Jean-Baptiste, Saint Patrick
Quelques saints du pays
240
Les mart yrs canadiens, Marguerite Bourgeoys,
Marguerite d ’Youville, Le Frère André, Kateri Tekak witha,
François de Montmorency-Laval, Marie de l ’Incarnation
Les bienheureu x canadiens
253
CH API TRE
10 ƒ Trois fêtes populaires
La Toussaint et le jour des Morts
La Saint-Valentin
L’Action de grâce
CH API TRE
255
255
259
261
Conclusion
265
Remerciements
267
Liste des coutumes populaires
269
Bibliographie
271
Fêtes, traditions
et symboles chrétiens
Pour comprendre la culture québécoise
Ère chrétienne
✱
Calendrier grégorien
✱
Fêtes civiles
et sociales (Noël, Pâques, Toussaint, Saint-Valentin,
Action de grâce...)
✱
Coutumes populaires (crèche de
Noël, œufs de Pâques...)
✱
(croix, croix de chemin...)
Symboles omniprésents
✱
Toponymie
✱
Jurons
La vie quotidienne au Québec, voire la culture québécoise,
comme la culture occidentale d’ailleurs, est largement marquée
par le christianisme. Cette culture remonte à Jésus qui a vécu
en Palestine au temps de l’Empire romain. Elle s’enracine dans
le sacré des peuples et les religions qui l’ont précédée et qu’elle
a côtoyés au cours des âges, de même que dans le symbolisme
de la nature et des saisons. Le christianisme a tellement marqué l’Occident, voire le monde, qu’on en est venu à nommer la
présente période historique l’ère chrétienne.
Ce livre s’adresse à un large public : parents qui désirent transmettre leur héritage ; enseignants qui ont à présenter la culture
religieuse du Québec ; immigrants qui cherchent à connaître le
pays qui les accueille ; agents de pastorale qui désirent élargir
leurs connaissances.
Son premier objectif est de faire connaître la part chrétienne
(événementielle et symbolique) de la culture québécoise, voire
occidentale. Le second est d’offrir des pistes de réflexion à ceux
et celles qui désirent donner plus d’intériorité à leur quotidien.
Professeur émérite de l’Université de Montréal, Guy Durand est
théologien et juriste, spécialisé en éthique.
isbn 978-2-7621-3763-7
www.groupefides.com
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