La démarche de gestion différenciée n’est pas
une pensée novatrice et révolutionnaire.
En effet, dès 1889, Edouard André, dans son ouvrage
de référence «Traité général de la composition des
parcs et jardins », nous rappelle l’importance de ne
pas traiter d’une manière uniforme toutes les surfa-
ces d’herbes dans les parcs et jardins.
Plus tard, dans les années 1960, les surfaces à
entretenir augmentent rapidement. Ces nouveaux
territoires de la ville et de sa périphérie sont traités
selon le modèle horticole. Tout ceci est possible
grâce aux progrès de la technologie et de l’industrie.
Tout est donc mis en œuvre pour que soit renforcée
l’image d’une nature aseptisée.
La Gestion Différenciée n’a réellement pris d’am-
pleur en France qu’à la suite de colloques «phares»,
comme le colloque européen qui s’est déroulé à
Strasbourg en 1994, avec l’intitulé suivant «Vers la
gestion différenciée des espaces verts», renouvelé
en 2000. Elle est pourtant une pratique courante
dans les pays d’Europe du Nord.
Face à l’augmentation des surfaces d’espaces verts
qu’elles ont à entretenir avec un personnel et un budget
constants, certaines collectivités ont envisagé la
gestion différenciée comme un moyen d’optimiser le
temps, le planning des agents et l’utilisation du ma-
tériel. D’où découle une problématique :
• Y a-t-il toujours la déontologie initiale de s’inscrire
dans le Développement Durable, de recherche
d’une biodiversité, d’un plus grand respect de l’en-
vironnement ?
• Ou bien la gestion différenciée désigne-t-elle seule-
ment une technique de gestion du patrimoine vert ?
Les expériences montrent que les collectivités qui
ont utilisé la gestion différenciée seulement en tant
que réponse technique de gestion face à l’augmen-
tation de leurs surfaces se sont vite essoufées.
Ce sont sur des territoires forts d’un projet de dé-
veloppement global que la démarche a pu perdu-
rer, s’améliorer et rendre les résultats escomptés.
histoire de la Gestion Différenciée
CAUE de la Vendée 1