de et par Emmanuel Van Cappel
mise en scène par Nathalie Louyet
ELLE… ÉMOI
CREATION THEATRE & MUSIQUE MAI 2014
Contact : 06.61.88.77.05
www.prodetnotes.com
Co-produit par la ville et le Théâtre de Chartres, la ville de Royan,
et la scène conventionnée Dreux-Agglomération lAtelier à Spectacle
Prod&Notes et Le Cornet à spirale présentent
« Le secret pour jouer réside partiellement dans la manière
dont on parvient à se séparer de l’instrument »
Glenn Gould
PROD NOTES
&
Genre :
Musiques & Confessions
Le sujet
Usé d’ une longue carrière passée dans la fosse de l’opéra, un musicien va entrouvrir la porte de son intimité
et nous entrainer dans le sillage de ses confessions.
Arrivé à un point de non-retour, il interroge son rapport à l’instrument et se livre à une introspection.
L’espace de la scène tout entier va devenir l’espace intérieur du personnage…
Diversions musicales et confessions à double sens : il brouille les pistes et nous entraîne dans une étonnante
rétrospective de sa vie de musicien.
Note de l’auteur : Emmanuel Van Cappel
ELLE… ÉMOI : Assemblés pour la première fois, ces deux mots ont évoqué d’abord une opposition - Elle
et Moi - puis une interrogation - ELLE… ? et moi ? - mais aussi une appartenance - ELLE est MOI - écho de
ma partie féminine et enfin une suspension d’où les trois points entre les deux mots pour évoquer un dialogue
exploratoire sur la nature de cet émoi.
Une fois écrits, les mots perdent leur son au profit du sens. Dans « ELLE… ÉMOI », j’ai souhaité au maximum
ouvrir le sens, pour ne jamais imposer une lecture. Chacun sera libre d’aller où il veut, libre d’ouvrir son cœur,
sa mémoire et de se connecter à son moi profond.
J’ai aussi voulu poser un autre regard sur le métier de musicien, sa condition, sa quête et sa relation avec l’ins-
trument, l’objet. La relation du musicien avec l’instrument montre combien l’homme est complexe, l’instrument
est tantôt objet de désir, objet-miroir ou objet allégorique.
Les faiblesses de l’homme bien souvent, le trahissent, l’isolent ce pourquoi il n’en parle jamais.
Pour moi, la sensibilité, la fragilité est une force qui doit jaillir entre le rire et les larmes.
La partition d’ELLE… ÉMOI n’est pas écrite, rien est fixé, gra, chaque note se dessine, chaque mot se vèle
sur l’instant puis disparait aussitôt.
En musique comme au théâtre celui qui accepte de se laisser embarquer par l’instant, s’ouvre un chemin, un
ve. Puisse « ELLE… ÉMOI » ouvrir une porte, une voie pour tous les musiciens, tous les hommes qui doutent
et qui cherchent…
Extraits
[...] Depuis trop longtemps, j’ai l’impression de naître… de n’être qu’une moitié de moi-même. Il est difficile
d’être entier quand on cherche à se séparer… de sa moitié. Ce soir encore, j’aurais voulu rentrer tout seul sans
ELLE. Mais à chaque fois, j’imagine dans ma main son absence,… sa douce poignée qui a tracé ma ligne de
Vie depuis si longtemps. Si je la quittais je serais sans doute plus léger ? Mais j’ai peur que cette légèreté me
pèse, le poids de la solitude le poids d’une vie entièrement consacrée à ELLE. Et pourtant je sens que
c’est le moment… celui de prendre mon envol… sans ELLE. Je ne veux plus être ce musicien enchaîné et
gouverné par son instrument.
ELLE... et lui
ELLE : souvent considérée comme le prolongement de l’être, (du musicien) ELLE est l’instrument, l’outil -
CONTINUITE - « ELLE » peut aussi faire partie de lui, c’est son double, sa moitié sa bien-aimée, - UNITE
- enfin dans le pire des cas, « ELLE » peut être l’objet de discorde, d’opposition et de souffrance, - DUALITE.
LUI : musicien mais Homme avant tout, fragile et épuisé, il évoque les relations qu’il a pu avoir avec toutes celles
qui ont partagé sa vie. A travers ses confessions à double sens, on comprend qu ELLE a plusieurs visages :
celui de la musique, sa trompette mais aussi celui de l’âme sœur, sa maitresse, sa femme.
ELLE et LUI : Parfois heureuse, complice, parfois destructrice, la relation entre ELLE et LUI semble être une
succession d’états tout autant contradictoires que complémentaires. La passion qui les unit, qu’elle soit née du
désir, du hasard ou d’une filiation, apporte autant de questions, de souffrances que d’exultations. Les relations
entre ELLE et LUI ne doivent-elles pas s’inscrire plutôt dans une complémentarité aimante ?
&
Note de mise en scène Nathalie LOUYET
Un musicien entre en scène, chargé du poids de son existence.
Son instrument, qui au cours des années est devenu comme un prolongement de son corps, une excrois-
sance, a pris toute la place. L’instrument, qu’il avait cru être outil de liber, s’avère être une chaîne. De même
que le vêtement, uniforme et prestige du musicien, s’avère être un carcan.
«Le secret pour jouer d’un instrument réside partiellement dans la manière dont on parvient à s en séparer. »
Alors il s’agit de raconter comment le personnage va chercher à comprendre pourquoi les barreaux se sont
petit à petit refermés autour de lui. Le personnage va se délester petit à petit de l’enveloppe qui l’étouffe, pour
trouver le rapport juste à l’instrument... pour que l’allié ne devienne pas un ennemi.
Gageons que l’interrogation sera suffisamment profonde pour que l’on se demande quel est le rapport juste à
«l’autre» en général, que l’on soit musicien ou non, puisque l’on cultivera la confusion avec «Elle».
Note de scénographie et lumière Nicolas SIMONIN
Créer un espace mental qui évoque la prison intérieure.
L’espace est mi - clos, il s’ouvre vers des plans lointains vers le fond de scène et semble se
prolonger dans la salle en une portion imaginaire du cercle, y incluant le spectateur.
Fils tendus à la verticale, portions de portées, viennent encercler à demi l’interprète.
Les souvenirs accrochés, 7 instruments, sont supendus parmi les verticales.
Un ou deux élements concrets : deux vieux fauteuils en cuir.
Les instruments dorés, contrastent avec l’espace presque médical, blanc, des fils électroluminescents.
Tout semble construit sur un double miroir, scène-salle mais aussi jardin-cour.
Il s’agit pourtant d’une fausse symétrie qui devient perméable.
Notes sur le SON Ruben
Le son ne sera pas diffusé « en façade » comme dans la plupart des cas. Il doit provenir du personnage et non
de la scène. Il n’est ni un accompagnement ni une illustration, le son aura un rôle d’évocateur, de mémoire.
Ce n’est pas une bande son que nous entendrons mais bien une musique intérieure, celle du personnage,
celle qui est dans sa mémoire, seul le son de sa trompette nous parviendra directement. Si chaque morceau
est un souvenir, une réminiscence alors le son devra être traité en conséquence pour chaque endroit de la
salle. La musique nourrit l’espace et le temps entre le personnage et l’instrument auquel il pense.
Nous chercherons à filtrer, à spatialiser le son de manière à le rendre « indéfinissable et intemporel », pour
cela il faudra briser les codes et les habitudes en substituant le matériel de diffusion de chaque salle par un
autre dispositif.
Note d’intention Emmanuel van Cappel
Un musicien pendant toute sa vie peut se vouer entièrement à son art, à la musique, à son instrument. Que se
passe-t-il quand tout à coup, tout s’arrête ? Quelle sont les raisons qui font que soudainement, il n’a plus envie de
jouer ? Quand bien même sa vie comporte des hauts et des bas, il arrive parfois un point de non-retour. De la
même manière qu’une relation amoureuse, celle avec son instrument peut s’éteindre aussi violemment. L’amour
décroît parce que l’envie disparaît sans qu’on en cherche véritablement les raisons.
Et s’il s’agissait de mettre en parallèle ces deux situations pour qu’elles s’éclairent, afin de comprendre l’élé-
ment déclencheur et les répercussions qui en découlent ? Est-ce à l’intérieur ou à l’extérieur de soi qu’il faut cher-
cher ? Toujours en quête de sens, le musicien comme le comédien n’échappe pas à ce paradoxe, le connais-toi
toi-même est peut-être une des voies…
Sans doute la première étape est de revenir au point de départ et reparcourir tout ce chemin avec « ELLE » pour
mieux le comprendre, le prolonger autrement et/ou le quitter définitivement mais en pleine conscience.
Doit-on par la suite en déduire qu’une fin de cet ordre laisse présager un mauvais choix dès le début ?
Pas forcément, c’est peut-être tout simplement une étape nécessaire, indispensable pour un nouveau départ.
La nomenclature et le choix des instruments
Le choix des instruments retrace chronologiquement les différentes étapes d’apprentissage de la vie d’un
trompettiste. Plusieurs types d’instruments sont utilisés : les coniques, les cylindriques, les instruments naturels
ou d’ordonnance et ceux avec des pistons. Tous les trompettistes qui se destinent à une carrière professionnelle
doivent se familiariser avec tous ces instruments pour découvrir le répertoire.
Pourquoi utiliser tous ces instruments et qu’est-ce qui les différencie ?
Bien que de la même famille, ces instruments pourtant très proches comportent bien des différences et leur son
vèle bien souvent la nature et l’identité de celui ou celle qui l’a choisi.
Une raison physique
Plus l’enfant grandit et plus son physique lui permet de porter un instrument grand et lourd. Par exemple :
il est plus difficile pour ses mains et l’écart des doigts de tenir une trompette qu’un cornet. Concernant la longueur
du tuyau d’un instrument en sib il ne varie pas, qu’il s’agisse de la trompette de poche, de la trompette en Sib, du
bugle ou du cornet à pistons, elle reste de 1,40 m env. Le tube est plus ou moins « enroulé » pour être porté plus
aisément. Concernant le souffle, il est plus facile de souffler dans un instrument conique que cylindrique
ce pourquoi il est plus facile de débuter au cornet à pistons qu’à la trompette. Le bugle (conique lui aussi) avec une
perce plus petite est bien souvent plébiscité par les plus anciens qui manquent de souffle car l’émission est plus
facile.
La trompette piccolo fait figure d’exception, plus légère, son tuyau étant beaucoup plus court, elle sonne une oc-
tave plus aigüe. La pression du souffle est telle qu’on la joue plutôt à l’âge adulte, après l’acquisition d’une bonne
maitrise.
Une raison technique
La vibration dans l’embouchure est commune à tous les instruments. L’utilisation du clairon ou de la trompette
de cavalerie ne nécessite pas de connaissance en matière de doigtés puisqu’il n’y a pas de pistons. Le
plus souvent utilisés dans les musiques militaires, ce sont des instruments plus abordables et leur répertoire est
beaucoup plus restreint. Avant la décentralisation et l’éclatement de l’enseignement musical sur le territoire, bien
souvent le trompettiste débutait au clairon dans une fanfare. N’ayant pas de piston, ces instruments dits « naturels
ou d’ordonnance » développent très bien l’oreille du musicien débutant car chaque son se joue à l’oreille, ainsi
il découvre les 5 premières notes aisément. La piccolo, seule à avoir 4 pistons et pouvant se jouer en La ou Sib,
nécessite une parfaite connaissance de la transposition d’où sa difficulté et son apprentissage très tardif.
Une raison artistique et personnelle
Le choix des instruments n’est pas lié qu’à l’apprentissage musical, il retrace aussi le parcours et les
attentes d’une vie entière. Si l’on commence par la recherche simple du son (au clairon ou au cornet) avec l’ex-
périence on tend souvent vers la performance avec la trompette en ut ou la piccolo - toujours plus vite, plus aigu,
plus fort- . Si Maurice André a débuté au cornet à pistons (comme Louis Armstrong) puis à l’apogée de sa vie avec
la piccolo, c’est bien avec le bugle et quelques balades ou mélodies simples qu’il a terminé. Si l’on regarde Miles
Davis qui a traversé pas moins de sept courants différents de jazz, après le be-bop et une profusion de notes ra-
pides, il a lui aussi fini sa vie dans un style très épuré avec très peu de notes se contentant du souffle et d’un son
mystérieux... Et que dire de Chet Baker dont la technique à la fin de sa vie était plus que secondaire…
L’instrument qu’on choisit doit nous aider à raconter ce qu’on souhaite au moment voulu, certains comme
le cornet ou le bugle sont plus veloutés, ronds et touchants, d’autres comme la trompette de cavalerie ou la piccolo
se veulent plus brillants, éclatants. Tout dépend de ce qu’on veut raconter.
Nous pouvons aussi faire le lien avec le vernis brillant mat ou argenté utilisé sur les instruments : chacun a
une particularité qui permet de faire passer des émotions et un discours différent.
&
La trompette de poche Le clairon
La trompette de cavalerie
Le cornet à pistons
La trompette en SIb
La trompette en Ut Le Bugle
La trompette piccolo
Les instruments joués
Le répertoire
Tous les morceaux sont choisis de manière à faire entendre et mettre en valeur les huit instruments diffé-
rents. Ce répertoire vaste montre l’étendue des styles et des sonorités différentes de la famille des saxhorns
et trompettes. Il permet aussi de comprendre les difficultés et les spécificités de chacun d’entre eux.
Chaque morceau est joué par un instrument différent jusqu’à la fugue où tous seront mêlés successivement.
Le répertoire a été choisi aussi pour retracer les différentes étapes de son apprentissage. Chaque instru-
ment est une évocation musicale et le convoque à sa propre mémoire.
EXTRAITS :
Variations Goldberg de BACH (bande son piano : G.Gould)
Ah vous dirais-je maman ! de MOZART (trompette de poche)
Fantaisie Slave de HÖNE (cornet à pistons)
Ballade de Roy HARGROVE (trompette en Sib amplifiée)
Sonnerie militaire et Evolution de HOAREAU (clairon)
Marche d’AIDA de VERDI (trompette de cavalerie puis trompette piccolo)
Rêve de mots de RUBEN (chant puis bugle)
Fugue en SOL mineur de BACH (trompette de poche, cornet à pistons, trompette en Ut, clairon, trompette
de cavalerie, trompette piccolo et le bugle)
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