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En direct des laboratoires
6 janvier 2015
Bar et loup : deux espèces en une
Le bar (Dicentrarchus labrax), issu de la pêche ou de la pisciculture, est l’un des poissons les plus
consommés en France. Jusqu’ici les biologistes savaient que cette « espèce » était constituée de
deux populations : le « bar » vivant dans l’Atlantique nord-est et le « loup » de Méditerranée. Un
consortium international comprenant six chercheurs de l’Institut de sciences de l’évolution de
Montpellier, vient de démontrer que cette double dénomination reflète également une dualité
génomique. Le bar et loup ne constituent pas une seule et même espèce mais pas non plus deux
espèces entièrement différentes. Publié le 23 décembre dans la revue Nature Communications, ce
résultat est crucial pour la recherche fondamentale sur les mécanismes de formation des espèces. Il
est aussi très important pour les programmes de domestication et d’amélioration génétique du
bar/loup.
Dicentrachus labrax - © Pierre-Alexandre Gagnaire
« Nos données montrent que si le bar et le loup sont capables de s’hybrider dans les bassins d’élevage et à
l’est du détroit de Gibraltar dans les conditions naturelles, ils maintiennent cependant leur identité propre, du
fait de leurs génomes partiellement incompatibles », précise le biologiste François Bonhomme.
Sur la base du génome complet de D. labrax établi par le consortium, l’équipe montpelliéraine a étudié les
divergences entre les ADN de 50 bars et 50 loups, sur près de 180 000 points répartis le long de leurs 24
chromosomes.
Avec surprise, les biologistes ont observé une alternance de zones du génome quasiment identiques entre
les deux types de poissons et de zones au contraire très différenciées. « Appelées ‘îlots génomiques de
différenciation’ - ou de spéciation’ -, ces dernières zones représentent environ un tiers du génome. Elles
renferment un grand nombre de gènes dont les combinaisons se formant lors de la reproduction entre bar et
loup sont incompatibles car moins fonctionnelles et par conséquent, éliminées par la sélection naturelle. Par
contre, les gènes situés en dehors de ces zones circulent, eux, librement entre les deux populations de
poissons », explique François Bonhomme.
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