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25/02/2014 |
Turquie
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Etat fondé en 1923, successeur de l'Empire ottoman qui,
apparu au XIVe s., s'étendait au XVIIe s., avec ses Etats
vassaux, des Balkans et de la Crimée au nord jusqu'à la
péninsule Arabique et au Maghreb au sud, en passant par
l'Asie mineure et le Levant. Il avait à sa tête le sultan; sa
capitale était Constantinople (Istanbul), conquise en 1453.
Après l'échec du siège de Vienne (1683), il se trouva sur la
défensive, l'Autriche le harcelant dans l'ouest des Balkans
et, au XVIIIe s., aussi la Russie dans la région de la mer
Noire. Au XIXe s., l'Empire multiethnique eut à lutter contre
les puissances coloniales européennes et contre les
mouvements d'indépendance nationale, par exemple en
Grèce, où un nouvel Etat fut créé en 1830 avec des appuis
venus de l'étranger, notamment de Suisse (Philhellénisme).
En 1878, la Serbie, la Roumanie et la Bosnie devinrent
indépendantes. Pendant la Première Guerre mondiale,
l'Empire ottoman, gouverné par un comité de Jeunes-Turcs,
combattit aux côtés des puissances centrales. La défaite de
1918 provoqua son effondrement, même si le
gouvernement du sultan se maintint, de plus en plus affaibli,
jusqu'en automne 1922.
A l'époque de l'essor de l'Empire ottoman, les Européens se mirent à appeler T. les territoires des Balkans et
du Proche-Orient qui lui étaient soumis. "Turc" était généralement synonyme de "musulman" (turcophone ou
non). Dans l'Empire même, le mot s'appliquait aux campagnards incultes; mais il fut repris au début du XXe s.
comme nom ethnique par les nationalistes turcs, qui parlèrent de T. et de République turque.
Le traité de Lausanne (1923), révision de celui de Sèvres (1920), limita le territoire de la République turque à
l'Asie mineure et à une partie de la Thrace. Ankara devint en 1923 la capitale du pays, dirigé par le parti
unique kémaliste. Le kémalisme combina une modernisation forcée avec un nationalisme rigoureux.
L'Anatolie fut politiquement, culturellement et économiquement turquisée. La laïcisation élimina l'islam de la
politique et du droit, tout en soumettant son exercice au contrôle étatique. Le nouvel Etat unifié octroya
certes des droits culturels aux minorités non musulmanes (qui depuis 1923 n'étaient plus guère représentées
qu'à Istanbul), mais n'accorda ni autonomie ni statut de minorité culturelle aux Kurdes, principal groupe non
turc de sa population (Kurdistan). En politique étrangère, la T. se rapprocha d'abord, durant l'entre-deux-
guerres, de l'Union soviétique qui, elle-même en construction, l'avait soutenue dans son combat contre les
Grecs en 1920-1921.
Dans la Deuxième Guerre mondiale, la T. resta neutre. En 1945, elle choisit le camp occidental; elle fut
admise à l'Otan en 1952. L'aide économique occidentale, le multipartisme (le parti démocrate remporta les
élections de 1950) et la création d'écoles même au centre et à l'est de l'Anatolie lancèrent une nouvelle
dynamique. De très nombreux campagnards émigrèrent en ville. Mais l'essor et la démocratisation
s'essoufflèrent et à la fin des années 1950, le pays tomba dans une longue crise économique et politique,
marquée par les coups d'Etat militaires de 1960, 1971 et 1980 et par une situation proche de la guerre civile
dans les années 1970. Les questions conflictuelles restèrent sans réponse: opposition gauche-droite,
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nationalisme turco-centré de l'Etat, rôle de sauvegarde de l'armée, crispations autoritaires face aux identités
ethniques (kurde surtout) et religieuses. Depuis 2003, le pouvoir appartient au parti pour la justice et le
développement (islamiste modéré) du premier ministre Recep Tayyip Erdoğan. Ce parti a réussi, dans le
cadre du processus de rapprochement avec l'UE, à réduire le rôle de l'armée.
Auteur(e): Hans-Lukas Kieser / PM
1 - Contacts avec l'Empire ottoman
L'un des plus anciens témoignages de contacts entre la Suisse et la T. est une lettre adressée en 1581 par un
secrétaire de la cour ottomane à l'"Empire helvétique" en réponse à une offre orale d'alliance qu'un certain
Benedictus Angelus, par ailleurs inconnu, avait soumise au beau-frère du sultan Mourad III. Quelques Suisses
séjournèrent à Constantinople dès la fin du XVIe s., par exemple le médecin Hans Jakob Schärer, de Thalwil, en
1612, Johann Rudolf Schmid von Schwarzenhorn, de Stein-am-Rhein, ambassadeur du Saint Empire à Istanbul
(1629-1643 et 1648-1654), ou l'aumônier Jacques Cachod, de Treyvaux, dès 1697. Le seul groupe notable,
aux XVIIe et XVIIIe s., est celui des horlogers genevois, qui constituait environ un quart de la colonie étrangère
sous protection française.
Le nombre des Suisses établis à Constantinople et en Asie mineure s'accrut au XIXe s., mais resta toujours
inférieur à 1000 personnes. Il s'agissait d'entrepreneurs, de commerçants, de travailleurs, qualifiés ou non. La
société Helvetia, créée en 1857 à Constantinople pour aider les Suisses tombés dans le besoin, était un lieu
de rencontre important. Elle fut complétée en 1919 par l'Union suisse d'Istanbul, qui assuma certaines
fonctions consulaires et demanda au Conseil fédéral l'ouverture d'un ambassade. Georg Krug, directeur d'une
filature de soie à Amasya, tenta de promouvoir de front, vers 1860, l'exploitation d'une usine, l'établissement
d'une communauté germanophone et la mission protestante. Mais une activité missionnaire et humanitaire
durable ne se mit en place que vers 1900, à travers l'aide aux Arméniens, domaine où s'activèrent
notamment Josephine Fallscheer-Zürcher, Jakob Künzler, Andreas Vischer et Beatrice Rohner, qui ont aussi
laissé un important témoignage sur le massacre des Arméniens en 1909 et 1915-1916 (Arménie).
Il y avait donc dans l'Empire ottoman tardif une présence économique, humanitaire et religieuse de la Suisse.
Faute de représentation diplomatique, les Suisses se plaçaient sous la protection consulaire de puissances
européennes et bénéficiaient des privilèges octroyés à celles-ci par les traités appelés capitulations.
Auteur(e): Hans-Lukas Kieser / PM
2 - Vers la conférence de Lausanne
A la fin du XIXe s., la Suisse devint un lieu d'exil, de formation et d'agitation politique pour des sujets chrétiens
de l'Empire (Bulgares, Arméniens), mais aussi pour des musulmans membres des mouvements Jeune-
Ottoman et Jeune-Turc. Au début du XXe s., les musulmans turcophones appréciaient particulièrement les
internats et universités de Suisse romande. Des Foyers turcs furent fondés en 1911 aux universités de
Genève et de Lausanne. Leurs membres prônaient un nationalisme laïque; plusieurs d'entre eux deviendront,
dans la T. kémaliste de l'entre-deux-guerres, parlementaires, hauts fonctionnaires civils, voire ministres,
comme Mahmut Esat Bozkurt (Economie en 1922-1923, Justice en 1924-1930), Sükrü Saraçoğlu (ou
Saradjoglou; Finances en 1927-1930 et 1933-1938, premier ministre en 1942-1946), Cemal Hüsnü Taray
(Instruction publique en 1942-1946). Les Foyers turcs soutinrent le gouvernement Jeune-Turc pendant la
Première Guerre mondiale; dès 1918, ils participèrent à l'agitation nationaliste, se dressant contre les
revendications grecques et arméniennes sur certaines parties de l'Asie mineure. Dès 1920, ils se mirent au
service du gouvernement national (kémaliste) d'Ankara contre celui du sultan à Istanbul. L'opposition libérale
au régime Jeune-Turc (dont certains meneurs, comme le prince Sabahaddin, Kemal Midhat, Süleyman Nazif et
Lütfi Fikri, étaient réfugiés en Suisse), qui se rapprocha dès 1919 du gouvernement d'Istanbul, perdit de sa
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popularité après l'éclatement de la guerre gréco-turque en mai 1919. De 1918 à 1922, Lausanne fut le centre
de l'agitation nationaliste, qui se manifesta par l'organisation de congrès et de conférences, et par la
publication de brochures en français et en anglais.
Après la victoire des nationalistes turcs dans la guerre d'indépendance menée par le général Moustafa Kemal
(dit Atatürk dès 1934), chef du gouvernement d'Ankara, une conférence de paix s'ouvrit le 20 novembre 1922
à Lausanne (où avait déjà été signé en 1912 le traité d'Ouchy entre l'Empire ottoman et l'Italie). Le traité de
Lausanne (24 juillet 1923) satisfit la principale revendication des kémalistes en attribuant à la T. l'ensemble
de l'Asie mineure. Créant un précédent discutable dans la "solution" des conflits de minorités, il stipula un
"échange de populations" (1,5 million de Grecs de Ionie contre 0,35 million de musulmans de Grèce), qui
entérinait l'expulsion déjà largement accomplie des Grecs, une des grandes "purifications ethniques" du
XXe s., tout en passant diplomatiquement sous silence l'anéantissement des Arméniens d'Asie mineure.
Auteur(e): Hans-Lukas Kieser / PM
3 - La Suisse et la République turque jusqu'en 1950
Le gouvernement d'Ankara abolit celui d'Istanbul en même temps que le sultanat le 1er novembre 1922. La
Suisse le reconnut de fait en été 1923, ce qui était d'autant plus avantageux, de part et d'autre, qu'elle
représentait à ce moment les intérêts de la T. en Allemagne, en Autriche, en Hongrie et en Roumanie. A cette
date, la Suisse n'avait pas de représentation en T. (elle n'en avait jamais eu et n'était pas non plus signataire
du traité de Lausanne); elle dut devenir plus active sur le plan diplomatique, puisque, ce même traité ayant
aboli les capitulations, ses ressortissants n'avaient plus la possibilité de se placer sous la protection d'une
puissance au bénéfice d'un de ces accords. On aboutit à un traité d'amitié contenant la clause de la nation la
plus favorisée (1925), à l'envoi d'une mission diplomatique (1926) et, en 1928, à un traité d'arbitrage et à
l'ouverture d'une légation à Ankara (ambassade en 1953). Des traités de commerce et d'établissement
suivirent en 1930.
En raison de la situation difficile du jeune Etat (épuisé par une décennie de guerre et économiquement affaibli
par l'élimination à large échelle des non-musulmans) et de son protectionnisme, le volume des échanges
resta modeste durant toute la période, quoique stable (exportions et importations pour quelques millions de
francs). Avant 1923, les importations suisses (produits agricoles) étaient largement inférieures aux
exportations (textiles, montres, machines, produits chimiques et pharmaceutiques, chocolat, fromages). La
crise économique mondiale de 1929 eut des effets négatifs sur la devise turque, en raison de la baisse des
prix des produits agricoles, principale exportation du pays. Les accords de clearing des années 1930, censés
faciliter les importations de produits suisses, n'eurent que des effets limités.
Le ministre de la Justice Mahmut Esat Bozkurt avait étudié le droit à Fribourg. Ce fut un facteur décisif dans la
reprise textuelle, à quelques exceptions près, du Code civil et du Code des obligations suisses par la T.
L'adoption d'un droit civil découplé de la charia fut le noyau de la "révolution juridique" kémaliste et l'un des
piliers de la révolution culturelle qui devait arracher la T. à la tradition islamique pour l'intégrer à la
civilisation européenne. Les principes identiques du droit civil, à l'introduction desquels des experts suisses
participèrent, constituent encore au XXIe s. un canal privilégié de communication entre les juristes des deux
pays. La réforme du droit de la famille, adoptée en Suisse à la fin du XXe s., fut aussi reprise en T. (nouveau
Code civil de 2002). Des contacts universitaires furent à l'origine de l'amitié liant l'anthropologue genevois
Eugène Pittard et sa femme Noëlle Roger à Moustafa Kemal, de la nomination en 1932 du pédagogue et
conseiller d'Etat genevois en charge de l'Instruction publique Albert Malche comme expert chargé de
réorganiser l'enseignement supérieur turc et de l'engagement dans des universités turques, dès 1933, de
membres de la communauté de secours des savants allemands en exil (fondée à Zurich). La République
turque de son côté encouragea les séjours d'études d'universitaires en Suisse et dans d'autres pays
occidentaux.
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Après la mort d'Atatürk, Ismet Inönü, président de la République de 1938 à 1950, dirigea la T. et son régime
autoritaire à parti unique. La Deuxième Guerre mondiale, la mobilisation militaire et les taxes
supplémentaires frappant surtout les populations rurales et en ville les non-musulmans mirent en évidence
les faiblesses de l'économie contrôlée par l'Etat. La Suisse et la T., tous deux neutres, maintinrent des
relations diplomatiques et économiques tout au long de la guerre; la T. fournit au gouvernement suisse des
informations politiques et stratégiques confidentielles.
Auteur(e): Hans-Lukas Kieser / PM
4 - Après 1950
Le rayonnement de la Suisse et de ses instituts de formation pâlit face à la nouvelle prépondérance
américaine dans les domaines politique, culturel et universitaire; les contacts privilégiés entretenus avec des
kémalistes perdirent de leur poids après 1950. De nouvelles possibilités s'offrirent cependant aux
investisseurs suisses, dans la chimie, les banques, l'industrie d'armement, la construction de barrages et de
centrales électriques, ainsi que le tourisme, même s'il fallut attendre les mesures de libéralisation
promulguées sous le premier ministre et président de la République Turgut Özal (1983-1993) pour que soient
écartées les restrictions protectionnistes. La Suisse devint l'un des principaux investisseurs en T. (sixième
rang en 2003, quatorzième en 2010). La valeur de ses exportations continua de dépasser celle des
importations (41 millions de francs contre 37 en 1963, 245 contre 102 en 1980, 2144 contre 771 en 2011).
Avec le soutien de la Migros, on fonda en 1954, pour améliorer la distribution de denrées dans les villes, une
Migros turque étatique, qui ne devint prospère que vingt ans plus tard, au sein du groupe turc Koç. La T.
accueille de nombreux touristes suisses (plus de 200 000 par année depuis 2008).
Auteur(e): Hans-Lukas Kieser / PM
5 - L'immigration turque
Après 1960, le chômage élevé et la situation politique précaire provoquèrent le départ vers l'Europe de
migrants et de demandeurs d'asile. Dans les dernières décennies du XXe s., la Suisse accueillit environ
100 000 émigrants et réfugiés, originaires pour la plupart des régions rurales et orientales de la T. Les efforts
du ministre du Travail Bülent Ecevit et de l'ambassadeur à Berne Zeki Kuneralp (qui avait passé sa jeunesse
en exil en Suisse) en vue de signer un accord de recrutement, analogue à celui conclu en 1961 avec
l'Allemagne, n'aboutirent pas. L'immigration turque en Suisse fut donc au début assez anarchique, malgré
l'importante demande de main-d'œuvre. Quelques migrants vinrent en Suisse à l'appel d'organisations
d'employeurs, beaucoup sur les conseils de parents, de connaissances ou de passeurs. Longtemps, le bureau
d'information pour travailleurs turcs, fondé en 1961 à Zurich par l'ancien directeur de la Migros turque à
Istanbul, fut la seule instance spécifique d'encadrement. Il lança en 1969 la première émission en turc de la
radio suisse. Après le coup d'Etat militaire de 1980 et la réintroduction du visa obligatoire pour les
ressortissants turcs en 1982, l'immigration ne fut plus guère possible qu'en déposant une demande d'asile ou
par le biais du regroupement familial. A la différence d'autre groupes nationaux, la colonie turque en Suisse
grandit régulièrement, passant de moins de 1000 personnes au début des années 1960 à près de 40 000 en
1980 et plus de 80 000 en 1990. Ensuite, malgré un solde migratoire positif et les excédents de naissance, sa
croissance s'arrêta car de nombreux Turcs se firent naturaliser. En 2007, elle comptait 42 123 personnes
disposant du passeport suisse et 72 633 qui ne l'avaient pas; le taux de naturalisation est élevé. Parmi les
demandeurs d'asile arrivés après le putsch de 1980, les Kurdes et les Alévis étaient surreprésentés.
Avec la présence des immigrés, on prit conscience de certains problèmes propres à la politique et à l'histoire
turques, occultés durant les décennies précédentes. La diplomatie suisse est confrontée depuis les années
1970 à des questions liées à la répression politique, aux droits de l'homme, au conflit entre l'Etat turc et les
Kurdes (ou le parti des travailleurs du Kurdistan) et au génocide des Arméniens; à cela s'ajoutent les débats
suscités par la garantie des risques à l'exportation octroyée à de grands projets discutables au point de vue
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humanitaire ou écologique. Depuis la fin du XXe s., les relations se sont concrétisées aussi dans la découverte
d'autres habitudes culinaires, dans de nombreux mariages binationaux, dans les activités d'artistes anatoliens
et kurdes, dans la participation de personnes d'origine turque à la vie politique locale et dans un intérêt plus
marqué pour la religion musulmane (Islam). Parmi les musulmans de Suisse, ceux qui sont originaires de T.
forment le groupe le plus important, ce dont les médias n'ont pris note que dans les années 1980.
Références bibliographiques
Sources imprimées
DDS, 1-20
Bibliographie
– J. Künzler, Dreissig Jahre Dienst am Orient, 1933
– R. Anhegger, Ein angeblicher schweizerischer Agent an der Hohen Pforte im Jahre 1581, 1943
– H. Widmann, Exil und Bildungshilfe: Die deutschsprachige akademische Emigration in die Türkei nach 1933,
1973
– E. Bonjour, «Türkische und schweizerische Neutralität während des Zweiten Weltkrieges», in L'historien et
les relations internationales, éd. S. Friedländer et al., 1981, 199-213
– Z. Kuneralp, Sadece Diplomat, 1981 (angl. 1992)
– B. Witschi, Schweizer auf imperialistischen Pfaden, 1987
– M. Schweizer, éd., Zwischen Ankara und Lausanne: die Türkei unterwegs nach Europa, 2004
– S. Sigerist, Schweizer im Orient, 2004
– T. David, «Une autre Genève dans l'Orient», in L'horloger du Sérail, éd. P. Dumont, R. Hildebrand, 2005,
49-67
– H.-L. Kieser, Vorkämpfer der "Neuen Türkei", 2005
– H.-L. Kieser et al., éd., Revolution islamischen Rechts, 2008
– O. Tezgören, Von "Pseudo-Touristen" zu "Pseudo-Asylanten", 2008
– H.-L. Kieser et al., éd., Neue Menschenlandschaften: Migration Türkei-Schweiz 1961-2011, 2011
– F. Calislar-Bangerter, 60 Jahre bilaterale Beziehungen zwischen der Schweiz und der Türkei 1920-1980, th.
Zurich (en préparation)
Auteur(e): Hans-Lukas Kieser / PM
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