la ratification de l’accord de Paris mais les négociations n’ont pas profité de cette
dynamique. L’élection de Donald Trump n’y est pour rien: la plupart des pays riches
sont venus les mains vides, confondant ratification et passage à l’action,
sans l’intention d’engager plus de financements ou d’annoncer qu’ils iront plus
vite et plus loin pour se rapprocher du chemin des 1,5°C. Concrètement, aucune
décision concrète pour accélérer les actions entre 2017 et 2020. En matière agricole,
les décisions ont encore une fois été repoussées à l’année suivante. A l’exception
des 80 millions de dollars engagés pour le Fonds d’Adaptation, les pays développés
n’ont toujours pas comblé le déficit criant en matière de financements pour aider les
populations à se protéger et se préparer aux impacts du changement climatique. Le
rendez-vous politique fixé à la COP24 fin 2018 sera donc essentiel pour rattraper le
retard pris au Maroc et dégeler les négociations: d’ici là, les pays développés vont
devoir revoir leur copie.
2) Anticyclone sur les solutions ?
Heureusement, en dehors des salles de négociations, certaines initiatives et
coalitions lancées en marge de l’accord de Paris se sont consolidées à l’image de
l’initiative africaine sur les énergies renouvelables soutenue par la France, des
initiatives agro-écologiques en Afrique et ailleurs, des systèmes d’alertes
météorologiques ou des coalitions de collectivités territoriales. Dans l’économie
réelle : de plus en plus d’entreprises, d’investisseurs intègrent le changement
climatique dans leurs décisions. L’essor du solaire et de l’éolien est palpable et
l’énergie solaire est en passe de devenir la moins chère de la décennie. Le protocole
de Montréal a trouvé un accord visant à supprimer les gaz réfrigérants 14000 fois
plus réchauffant que le C02. Pour autant, ces éclaircies sont toujours menacées par
l’exploration et de l’exploitation sans fin des énergies fossiles.
3) Calme plat du côté de l’Union Européenne ?
L’élection de Donald Trump, et son possible pied-de-nez vis à vis de l’Accord de
Paris nécessitent une réponse forte de l’Europe. Pourtant, l’Europe s’est contentée
de discours là où 47 Etats vulnérables se sont fixés comme objectif d'être 100%
alimentés en énergies renouvelables à partir de 2030 - 2050. Pour la Fondation
Nicolas Hulot, la réponse européenne doit se faire en cinq volets :
- En adoptant un paquet climat énergie 2030 ambitieux visant au moins 35%
d’énergie renouvelable et une augmentation de l’efficacité énergétique de 40%.
- Organiser la mutation économique et industrielle de l’Europe à horizon 2050
pour accélérer la transition énergétique.
- Transformer le plan de relance européen qui finance principalement des projets
climaticides en un véritable plan d’investissement capable d’irriguer les
collectivités locales de ses bénéfices.
- Redonner un sens à la politique commerciale pour l’utiliser comme un outil pour