COMMUNIQUÉ DE PRESSE
L’analyse d’un échantillon lunaire suggère que la lune serait plus jeune
Une équipe de recherche du Laboratoire Magmas et Volcans (LMV) remet en cause dans une étude
l’âge de la Lune.
De nombreux modèles s’accordent à penser que la Lune aurait été formée dans les stades tardifs de
l’accrétion* et résulterait d’un impact géant avec la Terre. Un corps planétaire de la taille de Mars serait
rentré en collision avec notre planète. L’énergie dégagée par cet impact fut si grande que de la matière
fondue a été expulsée dans l’espace pour ensuite former la Lune. Dater la formation de la Lune revient
donc à dénir quand cet évènement cataclysmique s’est produit sur Terre.
Une équipe de chercheurs composée de Lars E. Borg (Lawrence Livermore National Laboratory), James N.
Connely (Université de Copenhague), Maud Boyet (UMR CNRS 6524, Université Blaise Pascal à Clermont-
ferrand) et Richard W. Carlson (Department of Terrestrial Magnetism, Carnegie Institution of Washington)
a daté l’échantillon 60025 à 4,36 Ga, soit 200 millions d’année après le début de la formation du système
solaire. Cet échantillon collecté au cours de la mission Apollo 16 (voir photo) représente la croûte lunaire,
une croûte qui selon le modèle conventionnel serait formée très rapidement au cours de la cristallisation
de l’océan magmatique lunaire.
C’est la première fois qu’un même âge est obtenu par 2 méthodes de datation différentes (Pb-Pb et Sm-
Nd) ce qui rend la détermination particulièrement robuste. Cet âge est plus jeune que les estimations
précédentes puisque des âges proches du début de la formation du système solaire (4,568 Ga) avaient été
déterminés. Cet âge se rapproche fortement des âges obtenus sur les plus vieux minéraux terrestres, des
zircons trouvés dans le craton ouest Australien.
Et si cet âge ne datait pas la formation de la Lune ? Les auteurs de cette étude évoquent cette possi-
bilité mais ceci signierait que nous devons revoir le modèle d’évolution de la Lune et donc la théorie
établi sur son mode de formation perd de la crédibilité.
Le Laboratoire Magmas et Volcans (LMV) est une unité mixte de recherche de l’Université Blaise Pascal, du
CNRS** et de l’IRD***. C’est aussi l’un des laboratoires de l’Observatoire de Physique du Globe de Clermont-
Ferrand et l’un des pôles d’excellence de la région Auvergne. Son objectif principal est de comprendre
l’ensemble des processus magmatiques et volcaniques, depuis la fusion dans le manteau terrestre jusqu’à
l’éruption en surface.
Figure : L’échantillon étudié dans ce travail est une anorthosite riche
en fer (60025). La datation a été réalisée par mesure isotopique des
différents minéraux qui composent la roche (vert : pyroxène ; blanc :
plagioclase). 1,88 g d’échantillon a été nécessaire à cette étude.
(source Borg et al., Nature 2011)
Plus de renseignements sur :
> le laboratoire LMV : http://wwwobs.univ-bpclermont.fr/lmv
> l’Université Blaise Pascal : www.univ-bpclermont.fr
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* Accrétion = accroissement de la masse par ajout de matière
** CNRS = Centre National de la Recherche Scientique
*** IRD = Institut de Recherche pour le Développement
Clermont-Ferrand, le 1er septembre 2011
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Contact presse : Sophie Dorn
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