que la Terre tournait autour du Soleil, et non l’inverse, et qu’en plus elle était ronde, et
non plate comme une galette. Ces découvertes remettant profondément en question la vision
du monde de l’Eglise catholique, ces travaux furent condamnés à la marginalité. Galilée dut
même faire face à un procès où il fut forcé d’abjurer ses découvertes sous peine d’une lourde
sentence. Suite à cet épisode, on lui prête depuis cette célèbre phrase
«
Eppur si muove
»
:
et pourtant, elle tourne !
III – Le christianisme menacé
1 – Quand l’Islam revient par l’Est
A peine remis de la
Reconquista
espagnole, qui permit à l’Europe de chasser les
Musulmans de son sol par l’Ouest en 1492, le Vieux Continent dut-il à nouveau faire face à
cette menace lorsqu’à l’Est émergea la puissance turco-ottomane. Cette dernière s’empara
de Constantinople en 1453, mettant fin à l’Empire romain d’Orient. Sous le règne de Soliman
le Magnifique (1520 – 1566), les Turcs pénétrèrent en Europe de l’Est jusqu’à Vienne, qu’ils
échouèrent cependant à prendre (1529). Leur tentative d’invasion fut définitivement repoussée
lors de la bataille navale de Lépante de 1571, où la chrétienté européenne, enfin unie sous
une même bannière et pour une cause commune, réussit à repousser l’assaut de la flotte
turque.
2 – L’émergence du protestantisme
En 1517, en Allemagne, le moine Martin Luther placarde ses
95 Thèses
sur la porte
de l’église où il officie ordinairement. Violemment exaspéré par la doctrine émise par le
Vatican, il décide ainsi de réagir et de proposer une nouvelle vision de la chrétienté. Son
action fait rapidement effet boule de neige au point d’être repris par deux théologiens suisses,
Jean Calvin et Ulrich Zwingli. Ce courant séparatiste et protestataire adopte un nom, celui
de protestantisme. Il se diffuse alors un peu partout en Europe, en dépit d’une réaction
brutale de l’Eglise romaine. La France, surtout, est traversée par de violentes guerres de
religion qui se traduisent par le massacre de la St Barthélémy, la nuit du 24 Août 1572. Il
faut toute la diplomatie du Roi Henri IV pour signer l’Edit de Nantes en 1598 qui protège
statutairement les Protestants de France. Cependant, Louis XIV, selon le principe
traditionnel
Cuius Regio eius religio
(Un Roi, une foi), révoque l’Edit de Nantes par l’Edit de
Fontainebleau de 1685.
3 – La religion face au rationalisme scientifique
Le foisonnement religieux de l’époque moderne est en butte à l’ordre établi par l’Eglise
depuis plusieurs siècles en Europe. L’on a vu plus tôt l’exemple de Galilée contraint de
rejeter ses travaux pour éviter la prison, mais les exemples furent nombreux où la science,
qui met en avant la raison, se heurte à la spiritualité religieuse. La religion prétend que la
Terre est plate, la science affirme le contraire. Et ainsi de suite. La philosophie va même
plus loin en rejetant l’ordre traditionnel selon lequel le Roi, représentant de Dieu sur Terre,
gouverne sans contestation ni recours possible. Rousseau, par exemple, propose plutôt un
contrat social où la société s’organisait selon la bonne intelligence de chacun et en fonction