LE MOYEN AGE Moyen Age = âge du milieu entre l’âge antique - l’Antiquité - et la Renaissance. « Media aetas ». L’humaniste italien Giovanni Andrea Lascari ( (selon d’autres ce serait Flavio Biondo de Forli) aurait utilisé pour la première fois cette expression en 1469, mais ce n’est que vers la fin du XVIIe siècle qu’elle se répand. Au début, l’expression avait une connotation négative : elle était vue par les humanistes de la Renaissance comme une période de décadence entre les splendeurs de l’Antiquité et celles de la Renaissance. A partir du XIXe siècle (grâce au mouvement du Romantisme), on commence à réévaluer le Moyen Age. Successivement on continuera à l’étudier, mais en montrant aussi bien les aspects positifs que les aspects négatifs de cette période de l’histoire. Historiquement on le fait correspondre à la période qui va de 476 (chute de l’Empire Romain d’Occident) à 1453 (prise de Constantinople – fin de l’Empire Romain d’Orient). Ou bien de 476 jusqu’en 1492 (découverte de l’Amérique par Christophe Colomb). Selon l’historiographie marxiste, le Moyen Age durerait jusqu’au XVIIe siècle (décadence de la féodalité avec la révolution industrielle). Une autre date importante qui contribue à mettre fin au Moyen Age est l’invention de l’imprimerie par Jean Gutenberg, en 1440. En 1456, date la publication de sa Bible en latin avec cette nouvelle technique. Les effets de son invention se feront sentir surtout quelques décennies plus tard. Du point de vue littéraire, le Moyen Age commence vers le Xe siècle et termine au XVe siècle. Les productions les plus importantes du Moyen Age sont les Chansons de geste (La Chanson de Roland, qui raconte l’épisode de la mort de Roland et d’autres chevaliers à Roncevaux à l’époque de Charlemagne) ; la production des troubadours et des trouvères (chansons pour exalter les valeurs de la dame), les romans bretons (Perceval de Chrétien de Troyes, qui ouvre la voie aux romans du cycle de la Table ronde, avec la recherche du Saint-Graal), le Roman de la Rose (roman allégorique) de Guillaume de Lorris et Jean de Meung ; le Roman de Renard (de différents auteurs); les fabliaux ; Tristan et Iseult de Thomas et Béroul (l’amour tragique de deux amants) ; et au théâtre les miracles, les mystères (de la Passion du Christ), les farces (la plus célèbre est la Farce de Maître Pathelin, farce du XVe siècle), les moralités ; la poésie de François Villon. Les valeurs de la société médiévale tournent autour du CHRISTIANISME (la foi, la fidélité, les vertus, etc..) et de la CHEVALERIE : la foi, l’humilité, le courage, la loyauté, la fidélité au seigneur, la générosité, le service aux femmes et aux orphelins, la courtoisie, le sens de la vertu, de l’honneur, de la patrie. L’Eglise détient et divulgue le savoir. La masse de la population est illettrée. Au Moyen Age, on a le clerc qui crée des oeuvres, le copiste qui écrit les manuscrits et les embellit avec les enluminures, le jongleur qui entretient le public, le troubadour ou le trouvère qui chante les beautés de la dame, le chevalier qui se bat pour son seigneur ou pour sa dame, le seigneur, le vassal, le roi, mais aussi le pape et l’Eglise. C’est aussi une période de troubles, de guerres, de famines, de superstitions, de magies. D’un autre côté, c’est la période de la construction des grandes cathédrales gothiques, des premières grandes universités : La Sorbonne (faculté de théologie) fondée en 1253 deviendra un organe de la censure pendant la Renaissance. LA RENAISSANCE (LE XVIe SIECLE) Naître la naissance la renaissance, c’est-à-dire naître pour la deuxième fois. Le terme aurait été inventé pour la première fois par l’historien Bachelet vers 1840. Les intellectuels des XVe –XVIe siècles sont les humanistes, c’est-à-dire les savants qui cultivent les langues et la culture antiques. Après le Moyen Age, considéré comme une période d’obscurité, de superstitions, de barbaries, les intellectuels de la Renaissance veulent créer une culture aussi importante que celle des Anciens. 1 En 1453 : prise de Constantinople (fin de l’Empire Romain d’Orient) : beaucoup de savants grecs vont en Italie avec de nombreux livres grecs originaux et vont stimuler l’étude de ces textes et vont redonner de l’importance à la philologie. En 1453-56, Jean Gutenberg fait imprimer la Bible en latin, qui successivement sera aussi traduite dans d’autres langues et permettra une connaissance directe des textes bibliques. Les livres imprimés vont se multiplier et donc la culture sera accessible à beaucoup plus de personnes et les grandes idées (Humanisme, héliocentrisme, anthropocentrisme -.homme au centre de l’univers, soif de connaissance, néoplatonisme, importance du corps, aspiration au bonheur, à la paix, au progrès, optimisme) vont se répandre plus facilement. Parallèlement on va créer les premières grandes bibliothèques pour conserver un exemplaire de tous les ouvrages imprimés. Les rois installent des bibliothèques dans leurs résidences. La bibliothèque royale passe à Fontainebleau. Montaigne a une grande bibliothèque. En 1492, découverte de l’Amérique par Christophe Colomb. En outre Vasco de Gama en 1497-98 découvre l’Inde, Magellan fait le tour du monde en 1519-22, Cabral découvre le Brésil en 1500, Amerigo Vespucci découvre l’Amérique du Sud en 1499-1502, etc. Toutes ces découvertes vont donner une nouvelle configuration de la Terre, différemment de ce qui avait été enseigné pendant des siècles par l’Eglise, détentrice du savoir et de l’éducation pendant le Moyen-Age. (Importance du livre Imago mundi de Pierre d’Ailly, écrit en 1410 et imprimé en 1478 pour les connaissances géographiques à la base des grandes découvertes). En 1517, Martin Luther publie ses 95 thèses et fait commencer la Réforme protestante, c’est-à-dire un mouvement de contestation de l’Eglise de Rome sur la base de la lecture individuelle de la Bible. Luther s’oppose au système des indulgences accordées par le pape et veut revenir aux sources de la Bible. En France, le mouvement réformateur concerne les Evangélistes, comme Lefèvre d’Etaples et François Rabelais, (Gargantua, Pantagruel, le Tiers Livre, le Quart livre, tous mis à l’index par la Sorbonne). Le plus célèbre évangéliste européen est Erasme de Rotterdam. Un autre réformateur est Calvin, français qui s’exile à Genève et fonde le calvinisme. Dans la deuxième moitié du siècle ce mouvement de Réforme (avec aussi des motivations politiques) donnera origine aux guerres de religion entre catholiques et protestants qui culmineront dans la dramatique nuit de la Saint-Barthélémy, le 24 août 1572, où environ 3000 huguenots seront massacrés par les catholiques et se termineront (en1598) avec l’Edit de Nantes: les protestants pourront librement professer leur religion. En 1530 : Guillaume Budé fonde le Collège de France, où on enseigne le latin, le grec et l’hébreu, indispensables pour la connaissance directe des livres antiques et de la Bible. 1539 : avec l’ordonnance de Villiers-Cotterêts, François Ier impose l’emploi du français dans l’administration et dans le droit, jusqu’alors en latin. Le français va ainsi se répandre en France. (Le français dérive du francien, dialecte de l’Ile-de-France, langue d’OIL, et terminera son évolution au XVIIe grâce à l’Académie Française, fondée par Richelieu). De 1515 à 1557, guerres d’Italie par François Ier, contre Charles Quint, puis par Henri II (jusqu’au traité de Cateau-Cambrésis). La diffusion de la culture italienne (commencée par Charles VIII et Louis XII) se développe grâce à son mécénat : il invite Léonard de Vinci (en France de 1516 jusqu’en 1519) et lui fait organiser les fêtes de la cour à Amboise. Il invite aussi l’orfèvre Benvenuto Cellini et les peintres Rosso Fiorentino e Le Primatice à Fontainebleau. François Ier pousse à la fondation de nombreuses bibliothèques ; il subventionne des poètes comme Clément Marot. Il est en somme le protecteur des lettres. C’est aussi l’époque de la transformation ou de la construction de châteaux dans le style Renaissance : les châteaux de la Loire. Le mouvement de la Renaissance se fait souvent contre l’Eglise et ses veto, comme la dissection des cadavres (l’autopsie): Rabelais est un des premiers à la pratiquer. (L.D.) 2