Génétique
&
hérédi
Volume 11, Numéro 2
Mars 2015
En 1905, le biologiste an-
glais William Bateson
(1861-1926) utilise pour la
première fois le terme « gé-
nétique », du grec genno
(γεννώ), qui signifie « donner
naissance », pour décrire la
sous-discipline de la
science biologique qui se
focalise sur l’étude de l’hé-
rédité et des gènes. En em-
pruntant l’angle d’étude de
la génétique pour étudier
les organismes vivants,
nous pouvons en découvrir
davantage sur l’évolution, le
développement, le fonction-
nement et la transformation
de différentes espèces vi-
vantes. C’est pour cette rai-
son que, pour cette édition
du journal Savoir avec Les
Scientifines, nos journalis-
tes ont choisi la génétique
comme thème afin d’appro-
fondir leurs connaissances
sur le vivant, et les vôtres
aussi!
La génétique formelle, aussi
Éditorial
Hérédité sans gène..............2-3
Lévolution de lhomme........4-5
Les chromosomes................6-7
Les groupes sanguins..........8-9
Les jumeaux.........................10
Mariage consanguin.............11
La police scientifique.......12-13
Les empreintes.....................14
La couleur des yeux.............15
Les OGM..............................16
Lalbinisme...........................17
Extraction de lADN.........18-19
Brin d’ADN, clé de notre identité
appelée la génétique men-
délienne, est la branche de
la génétique qui s'intéresse
à la transmission des ca-
ractères héréditaires entre
des géniteurs et leur des-
cendance. C’est l’étude des
différentes combinaisons
possibles des chromosomes
qui proviennent des deux
parents (les géniteurs) qui
va permettre de deviner
quels traits seront présents
chez leurs enfants (leur
descendance).
2
Ahlia
AhliaAhlia
Ahlia
Hérédité sans gènes
Célèbre moine autrichien
Gregor Mendel
Les chromosomes sont en
fait formés de l’ADN ou l’a-
cide désoxyribonucléique.
C’est le composant des cel-
lules qui contient l’informa-
tion génétique qui permet le
développement et le fonc-
tionnement des êtres vi-
vants. Nous pouvons avoir
beaucoup d’informations à
partir de l’ADN. Par exem-
ple, en médecine légale, on
peut se servir de l’ADN qui
provient du sang, de la sa-
live, ou des cheveux pour
déterminer l’empreinte gé-
nétique d’un suspect et
l’apparier avec celles trou-
vées sur la scène du crime.
Afin d’accomplir de tels tra-
vaux d’investigation, il est
nécessaire de procéder à
l’extraction de l’ADN. Vous
retrouverez dans ce journal
un article qui vous permet-
tra de découvrir comment
exécuter une telle manipu-
lation scientifique.
L’ADN est quelque chose
que les scientifiques peu-
vent explorer autant chez
les animaux et les végétaux
que chez les êtres humains.
Dans notre cas, les journa-
listes de Savoir avec Les
Scientifines ont décidé de se
focaliser sur des sujets d’é-
tude qui se rapportent un
peu plus exclusivement aux
humains tels que les diffé-
rents groupes sanguins
auxquels un individu peut
appartenir, le mariage
consanguin et ses consé-
quences potentielles sur les
descendants, le phénomène
des jumeaux ainsi que
l'évolution de l'Homme.
En espérant que ces arti-
cles remplis d’informations
pertinentes et intéressantes
vous en apprennent plus
sur cette incroyablement
fascinante branche de la
science biologique, bonne
lecture à vous chers lec-
teurs et lectrices!
O
n dit souvent : il a
tout de sa mère ou de
son père! Cette expression
si souvent rencontrée qui
renvoie à la transmission
des caractères. La généti-
que, science qui étudie tous
ces processus dans le
monde du vivant, com-
mence en 1860 par une
histoire de petits pois avec
le célèbre moine autrichien
Gregor Mendel.
Mais la génétique existait
déjà depuis 100 000 ans,
dès l'invention de l’élevage
et de l'agriculture pour sé-
lectionner les animaux et
les plantes. Le grand pas de
cette science a été réalisé
en 1953 lorsqu’a été décou-
verte la structure de l’ADN
par Watson et Crick. On
comprend ainsi que l'ADN
est le livre de la vie. Le mes-
sage serait écrit sous forme
chimique, de succession de
bases A.T.C.G et contien-
drait l’ensemble des infor-
mations nécessaires aux
activités d’une cellule. Les
chercheurs vont alors tra-
vailler pour comprendre
l'orthographe et la gram-
maire de ce langage. Ils
vont développer des techni-
ques pour lire ce ruban
d'ADN en identifiant l'ordre
de ces bases. C'est ce qu’on
appelle le séquençage. Ce
3
Nassima
NassimaNassima
Nassima
travail qui a duré plusieurs
années a permis d'arriver
en 2003, à une lecture
complète du génome hu-
main. Mais grande fut leur
surprise lorsqu’ils se ren-
dent compte que seulement
2200 gènes composent le
génome humain, deux fois
moins que celui de la para-
mécie (organisme unicellu-
laire). Une nouvelle aven-
ture commence alors, car
on comprend très vite que
ce livre de la vie peut être lu
de différentes façons, déco-
dé de différentes manières
et qu’il faut tenir compte
d'un autre partenaire es-
sentiel comme l'environne-
ment.
Le génome n'est en fait pas
stable, il peut y avoir des
morceaux d’ADN ou <gènes
sauteurs> qui changent de
place et qui peuvent expli-
quer comment de vrais ju-
meaux qui ont le même
ADN, élevés de la même fa-
çon peuvent avoir des per-
sonnalités différentes. Ces
petits fragments se déplace-
raient beaucoup plus dans
le cerveau que dans d’au-
tres organes. Une partie du
puzzle manquante est la
découverte du rôle de cer-
taines molécules appelées
ARN (Acides ribonucléiques)
qui détectent le besoin des
cellules et font le choix du
chemin que la cellule doit
prendre. On les appelle
aussi la police du génome.
Par exemple, ils peuvent
détecter l’acidité ou la
concentration en magné-
sium et après faire fonc-
tionner certains gènes ou
en bloquer d’autres.
Une découverte encore plus
spectaculaire est celle des
gènes sensibles à la méca-
nique de la cellule, qui
fonctionnent suite à un
mouvement des cellules, ce
phénomène est très observé
dans la formation des orga-
nes pendant le développe-
ment du bébé.
Les histones aussi, pièce
maitresse de l’ADN en
chromatine, sont riches en
informations, et complè-
tent le code génétique, on
parle alors de < code his-
tone >. Tout n’est donc pas
dicté par l’ADN. L’environ-
nement et les expériences
vécues influent sur la fa-
çon dont les gènes fonc-
tionnent, sans modifier
leur contenu, ces change-
ments sont appelés épigé-
nétiques et correspondent
à de petites marques qui
seront soit ajoutées ou en-
levées sur les chromoso-
mes et seraient transmis.
Ce qui expliquerait qu'avec
exactement les mêmes gè-
nes, les jumeaux seraient
inégaux vis-à-vis des mala-
dies et de la réponse aux
médicaments. Le mystère
reste à découvrir et on
peut se demander, com-
ment se fait la transmis-
sion qui ne met pas en jeu
l’ADN? Il est donc très clair
à l’heure actuelle pour les
chercheurs que l’ADN n’est
pas le seul maître à bord
dans le phénomène de l’hé-
rédité.
Selon les marques épigénétiques posées sur les histones, la parti-
tion est lue différemment
Savoir avec Les Scientifines
L
es humains n'ont pas
toujours été comme ils
le sont aujourd’hui.
L’Homme est le résultat de
l'évolution.
L'évolution est la transfor-
mation des espèces vivan-
tes qui se manifeste par des
changements de leurs ca-
ractères génétiques et mor-
phologiques au cours des
générations. Les change-
ments successifs peuvent
aboutir à la formation de
nouvelles espèces.
Le premier ancêtre de
l’Homme actuel est l'Aus-
tralopithèque (en latin,
«australis»= du sud et en
grec: «pithèque»= singe).
C’est le premier bipède de
l'histoire. Il vivait sur Terre,
en Afrique de l'Est: l'Éthio-
pie, il y a plus de 8 millions
d'années. L'australopithè-
que est le premier stade
d'évolution de l'homme. Il
est aujourd'hui considéré
comme une espèce cousine
du genre Homo.
L'Homo habilis (qui signifie
homme habile) est une es-
pèce du genre Homo qui vi-
vait il y a approximative-
ment 2,5 à 1,5 million d’an-
nées en Afrique orientale et
australe. Son habileté à fa-
briquer des outils est ce qui
le distingue des australopi-
thèques. Il est le premier
ancêtre auquel les scientifi-
ques reconnaissent le titre
d'homme, mais il n'est pas
encore notre ancêtre direct.
L'Homo érectus (qui signi-
fie homme droit) est apparu
il y a environ 1,8 million
d'années, il a vécu durant
plusieurs centaines de mil-
liers d'années.
Les ossements retrouvés
dans chaque partie du
L‘évolution de l’Homme
Évolution de l’homme
4
Savoir avec Les Scientifines
monde montrent que l'Ho-
mo erectus présente des
différences dans chaque
zone géographique. Les
scientifiques ne savent pas
encore si ces différences in-
diquent qu'il existait plu-
sieurs sous-espèces ou si
une seule espèce a évolué
de manières différentes.
Le Néandertal (qui signifie
vallée de l'homme nouveau)
est celui le plus proche de
l'homme moderne. Les pre-
mières traces de l'homme
de Néandertal sur Terre re-
montent vers 200 000 à
100 000 ans. Il a disparu il
y a environ 35 000 ans. Il a
longtemps été mal connu.
L'homme de Neandertal est
du genre homo, comme
l'homo sapiens. Les scienti-
fiques ont longtemps pensé
que l'homme de Neandertal
était l'ancêtre de l'homme
moderne sapiens. Les deux
espèces ont un ancêtre
commun, mais elles ne des-
cendent pas l'une de l'au-
tre. Les deux espèces d'ho-
minidés ont coexisté pen-
dant quelque temps.
L'Homo sapiens sapiens
(qui signifie l'homme qui
sait qu’il sait) est l'homme
moderne. L'homo sapiens
est aussi appelé l'homme de
Cro-Magnon. Peu à peu, il
s'est répandu sur toute la
Terre.
L'homme moderne est ap-
paru sur Terre il y a envi-
ron 100 000 à 300 000 ans.
L'homo sapiens sapiens
nous ressemble beaucoup.
Son crâne est légèrement
plus allongé que le nôtre,
ses arcades sourcilières
sont plus prononcées et son
front est légèrement bombé.
Il mesure entre 1,50 m et
1,80 m.
Et pour l'avenir? L'Homme
va -t-il obtenir des change-
ments à cause de l'environ-
nement? Peut-être que oui,
peut-être que non.
Jennifer
JenniferJennifer
Jennifer
5
Les études ont démontré
que l’homo sapiens partage
plus de 95% de ses gènes
avec le chimpanzé.
C’est peu et beaucoup à la
fois. Beaucoup, car c’est en
fait l’animal le
plus proche de
nous… et c’est
peu, car en met-
tant un chimpan-
et un homme
côte à côte, on se
rend compte des
nombreuses dif-
férences physi-
ques qui nous sé-
parent.
En décembre 2003, dans la
revue Science, des scientifi-
ques américains ont publié
des résultats étonnants en
comparant notre patri-
moine génétique avec celui
des singes.
Ils ont ainsi démontré que
les gènes impliqués dans
l'ouïe et l'odorat ont connu
une évolution plus rapide
chez l'Homme. Celui-ci est
le seul à avoir un langage
élaboré.
La génétique et l’évolution
Pourcentage de différences entre les fragments d’ADN de quatre
espèces de primates
Jennifer
JenniferJennifer
Jennifer
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