Conservatoire Botanique National alpin Suivi de la végétation après

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Conservatoire
Botanique
National
alpin
Rochebrune et Espinasse
(05)
Suivi de la végétation après travaux sur 2 sites
d’EDF (N+2)
Janvier 2016
Stéphanie HUC
SOMMAIRE
1-
Contexte .......................................................................................................................................... 2
2-
Objectifs........................................................................................................................................... 4
3-
Méthodologie de suivi ..................................................................................................................... 5
4-
Résultats 2015 ................................................................................................................................. 6
4.1- Rochebrune .................................................................................................................................. 7
4.2- Espinasse .................................................................................................................................... 10
5-
Analyses 2014-2015....................................................................................................................... 12
De manière générale, on observe une baisse significative de la richesse spécifique en 2015. Les
raisons peuvent être multiples :............................................................................................................ 12
6-
Perspectives................................................................................................................................... 13
6.1- Vérification des espèces végétales ............................................................................................ 13
6.2- Durée et fréquence du suivi ....................................................................................................... 13
7-
Références bibliographiques ......................................................................................................... 14
ANNEXES................................................................................................................................................ 15
1
1- Contexte
Les travaux menés par EDF sur le canal de la Durance ayant largement modifié le milieu, une remise
en état des sites de Rochebrune et Espinasse s’est imposée (fig. 1). Les sites, transformés en
plateforme de dépôt de matériaux, ont subi un aplanissement et un déplacement de sol, suivi d’un
tassement. Une renaturation1 des sites a été entreprise en 2012. EDF a confié la végétalisation au
bureau d’étude Karum et à l’entreprise Ros'eau ; EDF a ensuite sollicité le CBNA en 2013 pour réaliser
une expertise écologique afin de poser un diagnostic sur les travaux réalisés (HUC & VAN ES, 2014) et
assurer le suivi de la revégétalisation afin d’apprécier l’évolution de la végétation semée et naturelle
sur les sites d’Espinasse et Rochebrune. L’expertise écologique a souligné le fait que le travail de
revégétalisation a été réalisé davantage dans le cadre d’une approche paysagère que dans une
démarche de renaturation, de restauration écologique2. Des recommandations ont été proposées
par le CBNA afin de répondre aux objectifs clés de la restauration écologique que sont : 1- le retour à
un bon niveau de biodiversité d’un milieu, 2- le rétablissement de la fonctionnalité des écosystèmes
et 3- la préoccupation d’une certaine efficacité économique (qualité paysagère, loisirs…). Ce rapport
présente les résultats des deux premières années de suivi de la revégétalisation des sites ; la reprise
des plantations d’arbres et arbustes n’est cependant pas suivie. Nous avons montré l’inutilité d’une
telle entreprise. Le travail présenté dans ce document ne concerne que la reprise de végétation.
Nous suivons l’évolution de la diversité végétale mais pas de la biodiversité en général et encore
moins de la fonctionnalité du milieu. Pour arriver à cela, il faudrait suivre plusieurs groupes d’espèces
animales et végétales y compris dans le sol mais aussi le milieu physique.
Sur chaque site, plusieurs modalités ont été appliquées par les entreprises en termes de broyage des
pierres ou d’apports de compost afin d’évaluer les meilleures conditions de revégétalisation.
1
Le mot renaturation désigne les processus par lesquels les espèces vivantes recolonisent spontanément un
milieu artificiel ou ayant subi des perturbations écologiques.
2
Il s’agit de l’ensemble des processus naturels et assistés par des interventions par lesquels on initie,
accompagne, favorise et facilite le rétablissement d’un écosystème qui a été dégradé, endommagé ou détruit
(Clewell, 2010).
2
Figure 1 : Localisation des sites de revégétalisation et situation des placettes de mesure sur Rochebrune et Espinasse.
3
2- Objectifs
Ce travail de restauration écologique d’un site dégradé avait pour objectif initial, imposé par la
Direction départementale des territoires, de recréer un milieu forestier, comme avant les travaux.
Or, le déplacement du sol, tassement… ont transformé le milieu, le transformant en alluvions
caillouteuses remaniées par les crues. La végétalisation avec des jeunes arbres de taille différente
contraint le milieu à sauter des étapes. Nous ne sommes pas pleinement favorables à ce type de
pratique. La restauration écologique prend du temps et il faut laisser ce temps au milieu pour se
reconstituer, à évoluer vers une direction, tout en contrôlant cette évolution, notamment les espèces
exotiques envahissantes.
Les plantations d’arbres et arbustes et les semis ayant été faits avant que le CBNA intervienne dans le
projet, notre objectif maintenant est d’augmenter la biodiversité du site en laissant la régénération
naturelle évoluer vers un milieu certainement forestier au vu des habitats naturels alentours, mais en
lui laissant le temps.
Pour évaluer cet objectif, le suivi joue un rôle essentiel. Il permet de recueillir des données relatives
au déroulement du projet et doit permettre, grâce à des indicateurs environnementaux pertinents,
de comprendre et d’expliquer les dynamiques et les mécanismes, mais aussi d’estimer si les buts sont
atteints. Pour cela, nous proposons une sélection d’indicateurs, un calendrier de collecte de données,
le traitement et l’analyse des données. La durée moyenne des suivis réalisés en restauration
écologique est de 5 à 10 ans, auquel on peut ajouter 10 à 20 ans pour comprendre l’évolution à long
terme du milieu, sa résilience.
4
3- Méthodologie de suivi
Les deux sites ont été suivis avec la même méthode : des relevés botaniques réalisés dans des cercles
(cerceaux de 65 cm de diamètre soit 0.33 m²) dont le centre est fixé par un fer Tor et une étiquette
en métal (fig. 2). Les relevés botaniques sont des inventaires exhaustifs des espèces végétales
présentes dans la surface du cercle. Le recouvrement de la végétation a été noté dans chaque cercle.
La méthode a été répliquée 40 fois : 15 fois sur le site d’Espinasse (fig. 1) et 25 fois sur le site de
Rochebrune (fig. 1). La collecte des données a été réalisée à deux périodes de l’année afin d’intégrer
les espèces printanières et automnales, notamment les espèces exotiques envahissantes :
26/05/2014 et 25/09/2014. Pour 2015, nous n’avons fait qu’un seul passage en juillet.
B
A
Figure 2 : A- cerceau servant de placette de mesure ; l’étiquette métallique reliée par un fer Tor est fixé au sol (sources :
S. Huc, CBNA).
B- méthode de prise en compte des individus dans la surface du cercle (sources : CBNPMP)
Chaque cercle a été pris en photo afin de réaliser une analyse diachronique du recouvrement
(photo 2 A).
Afin d’apprécier l’évolution de la végétation sur le site, nous proposons plusieurs indices mesurés à
l’échelle de chaque placette et à l’échelle du site : 1- la richesse spécifique, 2- le recouvrement de la
végétation (en %), 3- le nombre d’espèces exotiques envahissantes, 4- l’indice de renaturation, égal
au nombre d’espèces non semées par rapport au nombre d’espèces totales inventoriées (plus cet
indice tend vers le 1, plus on a affaire à une végétation que l’on pourrait qualifier de « naturelle »).
5
4- Résultats 2015
Le contexte écologique des deux sites a été décrit précédemment (HUC & VAN ES, 2014). Il s’agit de
milieux ouverts, sur terrasses caillouteuses actuellement dominées par la Calamagrostide argentée
pour les zones les plus sèches et par une régénération de Peuplier noir sur les zones les plus
humides. Les espèces végétales semées (tab. 1) sont des espèces couvrantes, fixatrices qui assurent
une amélioration de la fertilité du sol, surtout pour les légumineuses (Lotus corniculatus, Trifolium
pratense, Onobrychis viciifolia). Achnatherum calamagrostis a été semé plus tardivement que le
mélange (automne 2013) selon les conseils du CBNA.
Tableau 1 : Liste des espèces semées par l’entreprise Ros’eau au printemps et à l’automne 2013.
Espèces végétales
Achillea millefolium
Agrostis capillaris
Bromus erectus
Cerastium tomentosum
Festuca ovina
Festuca rubra commutata
Lolium perenne
Lotus corniculatus
Onobrychis viciifolia
Poa pratensis
Thymus serpyllum
Trifolium pratense
Vicia sativa
Total
Achnatherum calamagrostis
Pourcentage
1
15
9
2
12
13
20
5
5
5
3
7
3
100
-
6
4.1- Rochebrune
25 placettes ont été étudiées sur l’ensemble du site. Des traitements différents ont été appliqués
(tab. 2). Nous avons réalisé les relevés dans chacune de ces 5 unités.
Tableau 2 : traitements appliqués dans les différents secteurs du site de Rochebrune
Traitement 1
-
Traitements
Pas de broyage de pierres
Mélange de semences
+ Achnatherum calamagrostis
Traitement 2
-
Compost
Mélange de semences
Traitement 3
-
Broyage des pierres
Compost
Traitement 4
-
Pas de broyage des pierres
Epierrage de surface
Mélange de semences
Traitement 5
-
Aucune action = témoin
Nom des placettes suivis
ROCHE 1-01
ROCHE 1-02
ROCHE 1-03
ROCHE 1-04
ROCHE 1-05
ROCHE 2-01
ROCHE 2-02
ROCHE 2-03
ROCHE 2-04
ROCHE 2-05
ROCHE 3-01
ROCHE 3-02
ROCHE 3-03
ROCHE 3-04
ROCHE 3-05
ROCHE 4-01
ROCHE 4-02
ROCHE 4-03
ROCHE 4-04
ROCHE 4-05
ROCHE 5-01
ROCHE 5-02
ROCHE 5-03
ROCHE 5-04
ROCHE 5-05
7
Le tableau 3 synthétise les résultats obtenus par placette.
Tableau 3 : Synthèse des indices relevés par placettes sur le site de Rochebrune
2014
ROCHE
1-01
ROCHE
1-02
ROCHE
1-03
ROCHE
1-04
ROCHE
1-05
ROCHE
2-01
ROCHE
2-02
ROCHE
2-03
ROCHE
2-04
ROCHE
2-05
ROCHE
3-01
ROCHE
3-02
ROCHE
3-03
ROCHE
3-04
ROCHE
3-05
ROCHE
4-01
ROCHE
4-02
ROCHE
4-03
ROCHE
4-04
ROCHE
4-05
ROCHE
5-01
ROCHE
5-02
ROCHE
5-03
ROCHE
5-04
ROCHE
5-05
Richesse
spécifique
par placette
Recouv
rement
(%)
13
25
11
50
9
70
8
40
15
25
20
15
18
18
15
65
11
25
12
70
7
5
13
10
11
60
9
20
16
50
13
80
14
25
16
60
17
10
22
40
18
95
14
40
12
90
20
50
12
80
2015
Richesse
Nb
Nb
spécifiqu Recouvr d'espèce
d'espèces indice de
e par
ement
s
indice de
invasives naturalité placette
(%)
invasives naturalité
5
50
0
0
0
0,5
5
70
0
0,4
0
0,7
5
50
0
0,8
0
0,7
5
40
1
0,8
0
1,0
7
20
0
1
1
1,0
7
10
0
0,9
0
0,9
7
15
0
0,7
0
0,8
7
90
0
0,7
1
0,9
12
30
1
0,8
0
0,8
9
80
0
0,7
0
0,5
11
40
1
0,9
0
1,0
9
30
1
0,9
1
1,0
4
5
0
1
0
1,0
12
60
1
1
1
0,9
7
50
0
1
1
0,9
8
70
0
0,4
0
0,5
10
80
0
0,5
0
0,4
13
80
0
0,8
0
0,6
12
5
0
0,9
1
1,0
9
70
0
0,9
1
1,0
10
95
0
1
0
0,9
4
60
0
1
0
0,9
7
95
0
1
0
0,8
13
60
0
0,9
0
1,0
8
90
0
0,8
0
0,8
8
Les espèces apparues spontanément étaient certainement présentes dans la banque de semences du
sol (terre végétale apportée) ou ont été apportées par dissémination dans ROCHE 3 et ROCHE 5.
Sur l’ensemble du site de Rochebrune, on a une richesse spécifique totale de 81 espèces végétales en
2014 et 65 en 2015 (tab. 4).
Tableau 4 : Synthèse des indices relevés à l’échelle du site de Rochebrune
Richesse spécifique totale
Richesse spécifique minimale
Richesse spécifique maximale
Recouvrement moyen
Nombre d’espèces semées
Nombres d’espèces non semées
Indice de renaturation du site
Nombre d’espèces exotiques envahissantes
2014
81
7
22
44.72%
10
70
0.86
3
2015
65
4
13
53,8%
8
57
0.12
3
Les espèces dominantes, celles qui ont une fréquence supérieure à 10 %, sont Convolvulus arvensis,
Daucus carota, Festuca marginata, Lactuca serriola, Lotus corniculatus, Pinus sylvestris et Trifolium
pratense. Deux d’entre elles sont des espèces semées, Lotus corniculatus et Trifolium pratense ; les
autres sont des espèces naturelles. Six espèces semées n’apparaissent pas dans les relevés : Festuca
ovina, Fesrtuca rubra, Lolium perenne, Poa pratensis, Thymus serpyllum et Vicia sativa.
Deux espèces invasives ont été notées en 2015 dans les 25 placettes : Conyza canadensis (invasive en
catégorie modérée) et Panicum capillare (invasive en catégorie modérée3). Cependant, l’expertise
écologique de 2013 a montré qu’une autre espèce est potentiellement présente sur le site : 2 jeunes
pieds de Robinia pseudoacacia (invasive en catégorie majeure). Ces espèces seront donc à suivre
avec beaucoup de vigilance.
Deux espèces, non présentées dans la liste du mélange et largement présente dans les inventaires de
terrain, sont habituellement utilisées en revégétalisation : Linum austriacum (espèce non indigène)
et Medicago lupulina. Leur présence est soit liée à la banque de semences du sol, soit à une erreur
dans la liste de mélange.
La liste générale des espèces présentes sur le site de Rochebrune figure en annexe 1.
3
Les espèces exotiques envahissantes sont classées en 3 catégories : majeure, modérée, émergente
(sources : Terrin E., 2014)
9
4.2- Espinasse
15 placettes ont été étudiées sur ce site. Trois traitements différents ont été appliqués ; les
échantillons ont été réalisés dans les 3 unités (tab. 5).
Tableau 5 : traitements appliqués dans les différents secteurs du site d’Espinasse
Traitement 1
-
Traitements
Décompactage
Mélange
Traitement 2
-
Décompactage
Epierrage
Mélange
Traitement 3
-
Décompactage
Epierrage
Mélange
Sursemis d’Onobrychis
viciifolia
Nom des placettes suivis
ESPI 1-01
ESPI 1-02
ESPI 1-03
ESPI 2-01
ESPI 2-02
ESPI 2-03
ESPI 2-04
ESPI 2-05
ESPI 2-06
ESPI 2-07
ESPI 3-01
ESPI 3-02
ESPI 3-03
ESPI 3-04
ESPI 3-05
Le tableau 6 synthétise les résultats obtenus par placette. Concernant ce site, une placette n’a pas
été retrouvé en 2015 : il s’agit de ESPI 2-05.
Tableau 6 : synthèse des indices relevés par placettes sur le site d’Espinasse
ESPI 1-01
ESPI 1-02
ESPI 1-03
ESPI 2-01
ESPI 2-02
ESPI 2-03
ESPI 2-04
ESPI 2-05
ESPI 2-06
ESPI 2-07
ESPI 3-01
ESPI 3-02
ESPI 3-03
ESPI 3-04
ESPI 3-05
Richesse
spécifique par Recouvr
placette
ement
9
70
7
50
7
70
8
30
8
30
8
10
3
60
6
5
9
5
7
5
4
70
40
95
90
90
95
90
Nb
d'espèces
semées
Nb d'espèces
non semées
5
4
6
2
1
2
1
4
3
1
6
7
6
2
1
1
5
3
4
4
2
5
4
4
2
3
1
2
Nb d'espèces
Indice de
invasives
renaturation
4
0,4
0
0,4
0
0,1
1
0,8
0
0,9
1
0,8
0
0,7
0
1
0
0
0
0
0
0,8
0,8
0,4
0,4
0,4
0,2
0,5
Comme sur le site précédent, on peut considérer que les espèces apparues spontanément étaient
certainement présentes dans la banque de semences du sol (terre végétale apportée) ou ont été
apportées par dissémination.
10
Sur l’ensemble du site d’Espinasse, on a une richesse spécifique totale de 65 espèces végétales en
2014 et 35 en 2015 (tab. 7).
Tableau 7 : Synthèse des indices relevés à l’échelle du site d’Espinasse
2014
Richesse spécifique totale
65
Richesse spécifique minimale
1
Richesse spécifique maximale
14
Recouvrement moyen
45.7%
Nombre d’espèces semées
8
Nombres d’espèces non semées
57
Indice de renaturation du site
0.87
Nombre d’espèces exotiques envahissantes 3
2015
35
3
9
40,71%
8
27
0.23
2
Les espèces dominantes (fréquence > 10%) sont Achillea millefolium, Bromus erectus, Daucus carota,
Festuca marginata, Lotus corniculatus, Melilotus albus, Onobrychis viciifolia et Trifolium pratense.
Cinq ont été semées : Achillea millefolium, Bromus erectus, Lotus corniculatus, Onobrychis viciifolia
et Trifolium pratense ; les autres sont des espèces naturelles. En 2015, cinq espèces semées sont
absentes des relevés : Agrostis capillaris, Festuca ovina, Poa pratensis, Thymus serpyllum et Vicia
sativa. Comme pour le site de Rochebrune, on peut s’interroger sur la présence d’espèces proches
que sont Festuca marginata et Thymus pulegioides.
Nous avons dénombré 2 espèces invasives sur l’ensemble des 15 placettes en 2015 : Conyza
canadensis (invasive en catégorie modérée) et Symphyotrichum x salignum (invasive en catégorie
majeure). La station de Robinia pseudoacacia (invasive en catégorie majeure) n’a pas été revue car
nous n’avons pas retrouvé la placette ESPI 2-05 sur laquelle l’espèce était présente en 2014.
Cependant, l’expertise écologique de 2013 a montré qu’une autre espèce est potentiellement
présente sur le site : Xanthium orientale subsp. italicum (invasive en catégorie modérée).
La liste générale des espèces présentes sur le site d’Espinasse figure en annexe 2.
11
5- Analyses 2014-2015
De manière générale, on observe une baisse significative de la richesse spécifique en 2015. Les
raisons peuvent être multiples :
- Un seul relevé en 2015 (juillet) contre 2 relevés en 2014 (mai et septembre)
- Observateurs différents entre 2014 et 2015
- Eté 2015 particulièrement chaud et sec.
Le recouvrement de végétation à l’échelle des sites a clairement augmenté sur Rochebrune passant
de 44.7 % en 2014 à 53.8 % en 2015. Il a légèrement baissé sur Espinasse, de 45.7% en 2014 à 40.7
en en 2015.
Le nombre d’espèces semées restent identiques sur Espinasse alors qu’il diminue légèrement sur
Rochebrune. Par contre, les espèces semées restent très fréquentes sur chaque placette ; ce qui
explique que l’indice de naturalité soit en baisse sur les deux sites.
Les espèces exotiques envahissantes restent identiques.
Il est évident que deux années de suivi ne sont pas suffisantes pour évaluer la dynamique de
végétation. Seule une observation sur le moyen terme (5 à 10 ans) permettra de tirer des conclusions
quant à la réussite ou pas de cette opération de revégétalisation.
12
6- Perspectives
6.1- Vérification des espèces végétales
L’absence de 3 espèces semées, Festuca ovina, Thymus serpyllum et Vicia sativa, proche d’espèces
végétales identifiées, Festuca marginata subsp. marginata, Thymus pulegioides et Vicia villosa subsp.
varia pose question. On peut alors mettre en cause : 1- une mauvaise identification du taxon semé,
2- l’absence de reprise des plantes semées. Le suivi de 2015 n’a pas levé les doutes en raison de l’état
phrénologique au moment des relevés et de l’état des plantes vu la saison particulièrement sèche de
l’été 2015.
6.2- Durée et fréquence du suivi
La bibliographie mentionne généralement une durée de suivi de 5 à 10 ans. Nous proposons dans le
cadre de cette étude, un suivi annuel sur 3 ans dans un premier temps (durée du contrat avec EDF),
puis un suivi tous les 2 ans jusqu’à 10 ans.
2014
2015
2016
2017
2019
2021
2022
13
7- Références bibliographiques
BAZIN P. et BARNAUD G., 2002, Du suivi à l’évaluation : à la recherche d’indicateurs opérationnels en
écologie de la restauration, Rev. Ecol. (Terre Vie), supplément 98, pp. 201-224.
BONIN L. et al., 2013, Génie végétal en rivière de montagne : connaissances et retours d’expériences
sur l’utilisation d’espèces et de techniques végétales : végétalisation de berges et ouvrages bois,
GéniAlp, 318p.
CLEWELL A.F. & ARONSON J., 2010, La restauration écologique, Actes Sud, 352 p.
DUPIN B. et al., 2014, Comment reconstituer la flore en montagne pyrénéenne ? Une guide technique
de restauration écologique, Conservatoire botanique national des Pyrénées et Midi-Pyrénées, 116p.
HENRY E. et al., 2011, Guide pour l’utilisation de plantes herbacées pour la végétalisation à vocation
écologique et paysagère en région Nord-Pas de Calais. Centre régional de phytosociologie /
Conservatoire botanique national de Bailleul, pour le conseil régional Nord-Pas de Calais et la DREAL
Nord-Pas de Calais, Bailleul, 56p.
HUC S. et VAN ES J., 2014, Réhabilitation de la base de vie de l’Espinasse et de la plate-forme de
Rochebrune (05) : expertise écologique, Conservatoire botanique national alpin, 11p.
HUC S., 2015, Suivi de la végétation dans le cadre de la restauration écologique de deux sites après
travaux. Rochebrune et Espinasse (05), Conservatoire botanique national alpin, 13p. + annexes.
TERRIN E. et al., 2014, Stratégie régionale relative aux espèces végétales exotiques envahissantes en
Provence-Alpes-Côte d’Azur et son plan d’actions, Conservatoire botanique national alpin et
Conservatoire botanique national méditerranéen de Porquerolles, 339 p. + annexes.
14
ANNEXES
15
Annexe 1
Liste des espèces végétales répertoriées sur les 25 placettes du site de Rochebrune.
Taxons
Achillea millefolium L.
Agrostis capillaris L.
Agrostis stolonifera L.
var. stolonifera
Ajuga genevensis L.
Anagallis sp.
Anthyllis vulneraria L.
Bromus erectus Hudson
Carex halleriana Asso
subsp. halleriana
Cerastium tomentosum L.
Chenopodium album L.
subsp. album
Cirsium arvense (L.)
Scop.
Clematis vitalba L.
Convolvulus arvensis L.
Conyza canadensis (L.)
Cronq.
Conyza sp.
Cornus sanguinea L.
subsp. sanguinea
Crepis foetida L.
Crepis sancta (L.) Bornm.
Dactylis glomerata L.
subsp. glomerata
Daucus carota L.
Echium vulgare L.
Elytrigia repens (L.)
Desv. ex Nevski
Elytrigia sp.
Euphorbia cyparissias L.
Euphorbia serrata L.
Fallopia convolvulus (L.)
'A. Löve
Festuca marginata
(Hackel) K. Richter
subsp. marginata
Fragaria vesca L.
Graminée sp.
Hypericum perforatum L.
Lactuca saligna L.
Lactuca serriola L.
Linum austriacum L.
Linum sp.
Lotus corniculatus L.
Lotus glaber Miller
Medicago lupulina L.
Nombre de
placette occupée
par l’espèce
6
1
Fréquence de
l’espèce dans la
placette
9,2
1,5
Espèces semées
5
1
2
1
4
7,7
1,5
3,1
1,5
6,2
X
1
2
1,5
3,1
X
2
3,1
1
4
7
1,5
6,2
10,8
4
2
6,2
3,1
1
5
1
1,5
7,7
1,5
1
16
1
1,5
24,6
1,5
2
2
2
3
3,1
3,1
3,1
4,6
2
3,1
7
2
1
6
5
8
1
1
15
2
6
10,8
3,1
1,5
9,2
7,7
12,3
1,5
1,5
23,1
3,1
9,2
Espèces exotiques
envahissantes
X
X
X
X
X
16
Taxons
Melilotus albus Medik.
Melilotus officinalis Lam.
Odontites luteus (L.)
Clairv.
Onobrychis viciifolia
Scop.
Oxytropis pilosa (L.) DC.
Panicum capillare L.
Papaver rhoeas L.
Picris hieracioides L.
Picris hieracioides L.
subsp. hieracioides
Pinus sylvestris L.
Plantago lanceolata L.
Plantago media L.
Poa pratensis L.
Poa sp.
Polycnemum majus A.
Braun
Polygonum aviculare L.
Populus nigra L.
Potentilla pedata Koch
Potentilla sp.
Prunus sp.
Reseda lutea L.
Salix purpurea L.
Sanguisorba minor Scop.
Sonchus asper (L.) Hill
subsp. asper
Sonchus sp.
Thymus pulegioides L.
Trifolium pratense L.
Vitis vinifera L.
Nombre de
placette occupée
par l’espèce
3
4
Fréquence de
l’espèce dans la
placette
4,6
6,2
1
1,5
5
1
1
1
4
7,7
1,5
1,5
1,5
6,2
1
9
1
1
1
1
1,5
13,8
1,5
1,5
1,5
1,5
2
2
3
3
1
1
1
1
2
3,1
3,1
4,6
4,6
1,5
1,5
1,5
1,5
3,1
5
1
6
8
1
7,7
1,5
9,2
12,3
1,5
Espèces semées
Espèces exotiques
envahissantes
X
X
X
X
17
Annexe 2
Liste des espèces végétales répertoriées sur les 15 placettes du site d’Espinasse.
Taxons
Achillea millefolium L.
Agrostis stolonifera L. var.
stolonifera
Bromus erectus Hudson
Carex flacca Schreber
Cerastium tomentosum L.
Chenopodium album L.
subsp. album
Convolvulus arvensis L.
Conyza canadensis (L.)
Cronq.
Daucus carota L.
Festuca marginata
(Hackel) K. Richter subsp.
marginata
Festuca rubra L.
Genista cinerea (Vill.) DC.
subsp. cinerea
Hypericum perforatum L.
Lactuca serriola L.
Linaria repens (L.) Miller
Lolium perenne L.
Lotus corniculatus L.
Medicago lupulina L.
Melilotus albus Medik.
Melilotus officinalis Lam.
Molinia caerulea (L.)
Moench subsp.
arundinacea (Schrank) K.
Richter
Onobrychis viciifolia Scop.
Origanum vulgare L.
subsp. vulgare
Plantago lanceolata L.
Poa sp.
Populus nigra L.
Potentilla neumanniana
Reichenb.
Potentilla sp.
Sanguisorba minor Scop.
Securigera varia (L.) P.
Lassen
Sonchus sp.
Symphyotrichum x
salignum (Willd.)
G.L.Nesom, 1995
nombre de
placette occupée
par l’espèce
8
Fréquence de
l’espèce dans la
placette
22,9
1
4
1
3
2,9
11,4
2,9
8,6
1
3
2,9
8,6
1
4
2,9
11,4
5
1
14,3
2,9
1
3
3
1
1
12
1
4
2,9
8,6
8,6
2,9
2,9
34,3
2,9
11,4
2
5,7
2
7
5,7
20,0
1
3
1
1
2,9
8,6
2,9
2,9
1
1
2
2,9
2,9
5,7
1
2
2,9
5,7
Espèces
semées
Espèces
exotiques
envahissantes
X
X
X
X
X
X
X
X
X
1
2,9
18
Taxons
nombre de
placette occupée
par l’espèce
Fréquence de
l’espèce dans la
placette
Teucrium polium L.
subsp. polium
1
2,9
Thymus pulegioides L.
Trifolium pratense L.
2
5
5,7
14,3
Espèces
semées
Espèces
exotiques
envahissantes
X
19
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