
8 9
communauté humaine, réseau d’intérêts, force économique,
carrefour de pensées économiques, sociales et culturelles,
engagement environnemental, somme de services propo-
sés à ses habitants, etc. L’analyse repose alors sur ce panel
étendu de variables, de la place de la nature dans la cité au
contexte extérieur ou au mode de financement de la ville,
en passant par l’accessibilité des ressources.
Degré d’autonomie politique et orientation de la ville
Afin de permettre à la fois la construction et la compré-
hension des scénarios d’évolution des villes, deux «axes
structurants» de positionnement ont été retenus. Le premier
concerne l’autonomie politique de la ville par rapport aux
échelons administratifs et politiques supérieurs : est-elle forte
ou faible ? En cas d’autonomie forte, la cité peut, par exemple,
décider de sa réglementation économique, urbanistique et
environnementale, lancer des opérations d’aménagement
de son territoire ou encore choisir son approvisionnement en
ressources et ses systèmes énergétiques. Quant au deuxième
«axe structurant», il traduit l’orientation qui s’applique à
la ville : est-elle à dominante économique ou environne-
mentale ? C’est à partir de ce «schéma directeur» que sont
conçus les quatre scénarios de ville de demain.
La logique des scénarios
Les scénarios sont alors construits autour des hypothèses asso-
ciées aux deux axes structurants. Ces hypothèses constituent
des
«drivers»
, tendances clefs qui déterminent le déroulement
du scénario et influencent toutes les autres variables. Si plu-
sieurs hypothèses d’évolution des variables sont envisagées,
seule la plus cohérente est sélectionnée au regard du posi-
tionnement de la ville par rapport aux deux axes structurants.
Cette construction s’inscrit dans sept grandes thématiques
en lien avec la ville : le contexte extérieur – national, supra-
national ou mondial du territoire ; la politique appliquée au
territoire ; sa société, c’est-à-dire sa population, aussi bien en
termes d’attentes que d’implication dans la vie du territoire ;
son économie – le type d’activités et de modèle dominant,
public ou libéral ; l’aménagement du territoire ; les systèmes
mis en œuvre, en précisant notamment ceux centralisés et
décentralisés ; et enfin, les attentes des administrés vis-à-vis
des sevices déployés.
Une identité pour une histoire en devenir
Ainsi munies d’une «carte d’identité», les quatre scénarios
de villes déroulent leurs histoires respectives, cohérentes
et contrastées. Chacun a sa logique propre et ses priorités
pour atteindre ses objectifs. Chacun, en fonction de son
positionnement sur les deux «axes structurants» et des
«drivers»
qui marquent son évolution, renvoie à un tableau
possible à l’horizon 2030. Ces quatre scénarios sont des
«modèles» de développement, mais en aucun cas la projection
de villes existantes ou le portrait détaillé d’une ville future.
Ce travail a pour ambition d’éclairer l’avenir des possibles
pour mieux s’y préparer, car aujourd’hui est déjà demain.
business models