
Problèmes économiques 
No 2.947 
07 mai 2008 
 
DOSSIER :  
Les villes dans la globalisation 
 
Révolution urbaine 
Finances et Développement 
David E. Bloom et Tarun Khanna 
L'année 2008 constitue un tournant dans l'histoire de l'humanité puisque, pour la première fois, plus de la moitié de 
la population mondiale vit dans des zones urbaines. Et d'ici à 2030, si le rythme actuel de l'urbanisation se maintient, 
cette part pourrait atteindre 60 %. Ce sont les pays du Sud qui vont enregistrer la plus forte croissance urbaine au 
cours des vingt-cinq prochaines années. Le phénomène le plus marquant de ce processus d'urbanisation sera, d'ici à 
2015-2018, la croissance des " métacités ", c'est-à-dire des agglomérations géantes de plus de 20 millions 
d'habitants. Si l'urbanisation est considérée par beaucoup comme un facteur positif en termes de développement, 
d'aucuns y voient au contraire un phénomène aux conséquences négatives pour les populations. Bien que les 
conclusions de ce débat ne soient pas évidentes, il semble néanmoins qu'une urbanisation rapide peut être une 
aubaine, à condition de soigneusement la planifier. 
 
La gig@city, nouveau lieu de la production de capital 
Réalités industrielles - Annales des Mines 
Dominique Lorrain 
Dans la représentation traditionnelle de l'économie, confortée par l'approche marxiste, l'entreprise était le lieu de la 
production du capital et la ville celui de sa reproduction au travers des consommations collectives. Le passage de la 
mégapole à la gig@city - une cité de plus grande taille et plus dense que la mégalopole des années 1950 et qui 
conduit sa mutation à l'heure du développement des réseaux de communication à haut débit - ainsi que les 
transformations de l'économie rendent, selon l'auteur, cette vision obsolète. En ce début de nouveau millénaire, la 
ville est en effet devenue l'un des lieux majeurs de la production de capital. Elle n'accompagne plus le 
développement économique : elle en représente le cœur même. Cette mutation historique s'opère dans un univers de 
réseaux où s'organise un échange constant entre ceux des très grandes villes et ceux des très grandes entreprises. 
 
Les territoires de la relation ville-industrie : les clusties 
Revue d'économie régionale et urbaine 
Frédéric Gaschet et Claude Lacour  
D'une manière générale, dans leurs travaux, les chercheurs en économie géographique, en économie industrielle ou 
en économie de l'innovation n'évoquent bien souvent la ville que de façon allusive, ce qui ne permet pas de mettre 
en lumière sa capacité à faire émerger et se cristalliser les facteurs de développement ainsi que ceux de la 
ségrégation. A travers le néologisme de clusty - clusters in the city, clusters by the city -, les auteurs établissent un 
lien entre les villes et l'innovation. Ils attirent l'attention sur le fait que la ville n'est pas simplement un lieu qui offre 
des économies d'agglomération mais davantage l'endroit qui les favorise ou les fait émerger. Un territoire sur lequel 
ou à partir duquel s'organisent des relations entre activités et réseaux permettant la création de potentialités de " 
chaînes de valeurs métropolitaines ".  
 
Nylonkong : trois villes-monde du XXIe siècle 
Time Magazine 
Michael Elliott 
Depuis deux décennies, les multiples dimensions de la globalisation sont régulièrement débattues. Un aspect de ce 
processus est toutefois rarement évoqué : celui du rôle essentiel que jouent certaines villes, notamment trois cités 
idéalement situées sur le globe et partageant la même culture économique : New York, Londres et Hong Kong. Ces 
trois villes-monde, interconnectées, où les plus grandes banques d'affaires ont installé leur siège, constituent un 
formidable réseau financier qui permet une circulation constante des capitaux autour de la planète, favorisant la 
croissance de l'économie mondiale. Les financiers de ce réseau de villes baptisé Nylonkong tiennent en quelque 
sorte, en ce début de XXIe siècle, le rôle qui fut celui des banquiers toscans à l'aube du capitalisme. 
 
Londres et Paris : les rivales