
 
Jeudi 28 novembre 2013
 
Recherche UCL 
Traitement de l’infection VIH et espoirs de guérison 
 
Le traitement de l’infection par le VIH est l’objet de des recherches de Patrick Goubau et Jean Ruelle, virologues à l’UCL.
Ils  cherchent  à,  d’une  part,  découvrir  les  mécanismes  de  résistances  aux  médicaments 
propagation  dans  la  population,  et  d’autre  part,  comprendre  les  mécanismes  de  guérison.  Le  modèle  étudié  plus 
particulièrement est le VIH de type 2 qui est contrôlé naturellement par la majorité des patients infectés. 
 
Les médicaments antirétroviraux ont connu un développement impressionnant au cours des 20 dernières années. Malgré 
leur  effet  bénéfique  majeur  sur  l’espérance  de  vie  du  patient  et  sa  santé  en  général,  le  trai
l’émergence de virus résistants. 
 
La  résistance aux médicaments est  évaluée  au  laboratoire  de  virologie  de  l’UCL 
par  des  tests  dits  génotypiques  :  en 
analysant  la  séquence  génétique  du  virus  prélevé  chez  le  patient,  les  chercheurs  utilisent 
des  règles  d’interprétation 
permettant  de  déterminer  quels  sont  les  médicaments  qui  peuvent  être  utilisés  par  le  clinicien  pour  chaque  patient 
individuellement.  Avec  l’appui  d’autres  équipes  au  niveau  international,  ils  travaillent  à  l’amélioration  de 
d’interprétations pour les types de VIH plus rares. 
En Belgique, environ 11% des nouvelles infections sont liées à des 
virus présentant au moins une mutation de résistance aux médicaments
. En collaborant avec les autres laboratoires 
de référence SIDA belges, les chercheurs UCL constatent 
que les transmissions de ces souches virales résistantes ont 
lieu majoritairement au sein de groupes de transmission ou « clusters ». Ceci soulève une question clinique importante
: doit-on traiter le patient lorsque son état de santé l’exige, ou doit-
on envisager de traiter tous les patients pour 
diminuer les transmissions au sein de ces groupes à risque ?  
 
Le contrôle de l’infection sur le long terme par les  médicaments antirétroviraux a suscité l’espoir de guérir les  patients 
infectés. 
Aujourd’hui, ce traitement doit être pris à vie : l’arrêt du traitement entraîne un réveil de la multiplication 
virale et la dégradation de l’état du patient. D’autres paradigmes de traitement sont au stade de la recherche, soit 
utilisant de nouvelles classes de médicaments ou par le biais de vaccin thérapeutiques
, favorisant le contrôle du virus 
par le système immunitaire du patient. 
Le but serait une guérison dite fonctionnelle : même si des traces du virus 
sont encore présentes, le patient n’aurait plus besoin de traitement. Pour le laboratoire de virologie de l’UCL, ceci 
entraine  de  disposer  de  tests  adaptés  pour  évaluer  cette  guérison.  Les  chercheurs  travaillent 
techniques permettant la détection de quantités très faible de virus, non détectables par les tests actuels.  
 
Un modèle d’étude de la guérison fonctionnelle est le VIH de type 2, présent essentiellement dans l’Ouest de l’Afrique et 
qui n’a donc pas connu une dissémination mondiale à l’instar du VIH de type 1. La majorité des patients VIH-2 n’ont pas 
de  symptômes  liés  à  l’infection,  et  la  dissémination  du  virus  dans  la  population  est  moins  efficace.  Comprendre  les 
mécanismes  inhérents  à  ce  contrôle  naturel  permet  de  dégager  différentes  pistes  de  recherche.  Des  caractéristiques 
génétiques de l’hôte vont influencer l’issue de l’infection : une même souche virale peut avoir des effets pathologiques 
différents  en  fonction  de  l’individu  infecté.  Nous  avons  découvert  qu’une  protéine  du  virus,  la  glyco
transmembranaire, influence fortement la façon dont le virus se multiplie 
in vitro. Cette protéine virale interagit avec 
des protéines humaines au sein des cellules infectées afin de détourner les défenses cellulaires au profit du virus. 
 
Les recherches effectuées au laboratoire de virologie de l’UCL se situent donc à l’interface entre l’Université et la Clinique, 
en traduisant les résultats obtenus par la recherche fondamentale en information utilisable pour l’amélioration des soins 
aux patients. 
 
 
 
PERSONNE DE CONTACT (presse) : 
Jean Ruelle, virologue, chercheur au laboratoire de référence SIDA de l’UCL : 02 764 54 92