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La législation canadienne et les TPA
Présentation d’une loi nationale et décision de la Cour suprême du Canada
En 2004, le gouvernement du Canada a présenté la Loi sur la procréation assistée (la Loi)1. Cette loi
détaillée portant sur les techniques de procréation émanait des recommandations formulées 20 ans plus
tôt par la Commission royale sur les nouvelles techniques de reproduction. La Loi devait fournir aux
Canadiens un système d’autorisation, de surveillance et d’application d’activités liées aux TPA afin de
protéger la santé et la sécurité de la population canadienne. La Loi énonçait aussi clairement les valeurs
du gouvernement fédéral dans ce domaine. Elle interdisait et réglementait plusieurs actes et créait
Procréation assistée Canada (PAC), organisme fédéral doté du pouvoir général de présenter et
d’appliquer des règlements sur des questions régies par la Loi.
Le gouvernement du Québec a cherché à obtenir un renvoi pour déterminer si la Loi sur la procréation
assistée outrepassait le pouvoir de légiférer du gouvernement fédéral, ce qui la rendrait
inconstitutionnelle2. La Cour d’appel du Québec a statué que la Loi était inconstitutionnelle et le
gouvernement du Canada en a appelé devant la Cour suprême du Canada. En 2010, la Cour a jugé
inconstitutionnels certains articles de la Loi sur la procréation assistée3.
Les dispositions d’interdiction prévues par la Loi sur la procréation assistée ont été acceptées dans le
contexte du pouvoir gouvernemental en matière de droit criminel et elles demeurent en vigueur. Ces
actes interdits comprennent les suivants :
- créer un clone humain;
- créer des embryons à des fins autres que la création d’un être humain ou que l’apprentissage
ou l’amélioration des techniques de procréation assistée (TPA);
- dans l’intention de créer un être humain, créer un embryon à partir de tout ou partie d’une
cellule prélevée sur un embryon ou un fœtus;
- conserver un embryon en dehors du corps d’une personne de sexe féminin après le 14e jour;
- sélectionner le sexe d’un embryon sauf pour prévenir, diagnostiquer ou traiter des maladies
ou des anomalies liées au sexe;
- modifier génétiquement une lignée germinale;
- utiliser ou transplanter du matériel reproductif d’une autre forme de vie ou créer une chimère
ou un hybride en vue de créer un être humain.
La plupart des dispositions réglementaires de la Loi sur la procréation assistée ont été radiées. Trois des
actes réglementés portant sur le consentement du donneur, l’âge du consentement et le remboursement
des dépenses des donneurs et des frais médicaux des mères porteuses étaient de nature suffisamment
criminelle pour que l’on reconnaisse qu’ils relèvent de la compétence fédérale.
La législation du Québec
Le Québec est seul parmi les provinces et les territoires du Canada à avoir légiféré sur la procréation
assistée. En 2009, la Loi sur les activités cliniques et de recherche en matière de procréation assistée est
entrée en vigueur4. La Loi réglemente les activités cliniques et de recherche qui ont trait à la procréation
assistée (PA) afin d’assurer des pratiques sécuritaires et respectueuses de l’éthique5. Le ministre de la
Santé et des Services sociaux est chargé d’appliquer la Loi.
La Loi réglemente la délivrance, le refus et la révocation de permis d’exploitation d’un centre de
procréation assistée et de pratique d’activités en matière de procréation assistée. Elle décrit l’inspection
des centres et les pénalités découlant des infractions à la Loi. Un centre doit faire agréer ses activités de
procréation assistée (PA) par un organisme d’agrément reconnu et se conformer aux procédures de
fonctionnement normalisées.