CE QUE FUT L'INVASION COLONIALE DE L'ALGÉRIE : Histoire d'une douleur
Pendant toute la période historique, l'Algérie s'était fait signaler par ses hommes de lettres et ses hommes de religion
qui furent à bien des égards des marqueurs identitaires. Il y avait une université il y a vingt siècles à Mdaourouch.
(Madaure) Apulée y étudia et y enseigna. Il écrivit sa fameuse pièce - l'Ane d'or - qui dit-on est le prélude au théâtre
universel. Béjaïa, Tlemcen Constantine, Miliana, étaient des centres de rayonnement. Ibn Khaldoun, le père de la
sociologie universelle écrivit « La Moqquadima »à Takdempt (Tiaret), Al Ghobrini nous dit qu'il y avait cent savants à
Béjaïa au XVe siècle - ounouane adhiraya an machaïkh Bejaïa » « Galerie des cent savants de Béjaïa. Pendant ce
temps, l'Europe était encore en pleines ténèbres de la pensée. Nous voilà aux portes de 1830 ! Dans les prochains
écrits et tout au long des semaines d'ici le 5 juillet, nous tenterons de décrire ce que fut réellement la colonisation.
Nous ne serons pas ingrats envers ceux qui ont aidé l'Algérie, je veux notamment citer l'abnégation des instituteurs
et des médecins qui ont bravé l'ordre colonial pour venir à nous et nous assister dans notre douleur.
Nous sommes, en tant qu'Algériens, conduits à penser que le pouvoir colonial a eu un comportement criminel en
Algérie. Les sirènes qui nous demandent de passer l'éponge devraient lire l'histoire. Le moment est venu pour que la
France reconnaisse les crimes perpétrés en son nom en Algérie qui ne peut effacer d'un trait de plume les atrocités
endurées par son peuple humilié et brimé durant 132 ans. L'opinion française admet que l'on puisse rechercher des
criminels nazis 70 ans après les faits, poursuivis par les juifs, le dernier en date, Victor Demanjuk, jugé grabataire à
l'âge de 91 ans et qui vient de mourir.
Cette même opinion qui reconnaît la responsabilité de l'Etat français dans la déportation de 15 000 juifs nie au nom
du droit du plus fort sa responsabilité dans la clochardisation-selon le mot de Germaine Tillon- de la société
algérienne pendant 130 ans. Cette même opinion qui, à l'instar de Lionel Jospin-unanimisme gauche droite- a parlé
d'un solde de tout compte avec l'indépendance. Aux oubliettes, les terreurs, les millions de morts dont un million
durant la guerre de Libération ? Pour cette présentation, nous allons résumer les principaux chapitres. Après la
description de l'invasion en insistant principalement dans le cadre de cette étude sur l'étouffement de la
connaissance et l'attaque systématique de la religion, notamment en détruisant ou en convertissant des mosquées et
en tarissant les financements par les habous et les fondations pieuses. Nous allons montrer dans cet essai le vrai
visage de la colonisation en décrivant les méthodes des militaires des Saint Arnaud qui avait, comme l'écrit si bien
Victor Hugo, « les états de service d'un chacal »
Nous parlerons de tous les tortionnaires qui, pendant 132 ans et jusqu'à la veille de l'Indépendance, ont torturé, avili
et spolié le peuple algérien. Nous n'oublierons pas aussi de citer tous les intellectuels, voire les sommités qui ont
cautionné sans état d'âme l'invasion et la mise en coupe réglée, notamment Tocqueville, Lamartine, tous les auteurs
prestigieux pour qui le calvaire de l'Algérie était nécessaire s'il devait contribuer au rayonnement de la France ; nous
citerons les positions humanistes de tous les Victor Hugo, les Flaubert, Dumas et tant d'autres notamment, Emile
Zola pour qui le sort du capitaine Dreyfus méritait tous les engagements dans son célèbre « J'accuse ». Point
d'accusation concernant les meurtres, la politique du fer et du sang des hordes de l'armée française.
Cependant, à côté des Rovigo, Bugeaud et autres Desmichels, il nous faut citer tous ceux qui ont tenté d'alléger le
malheur des Algériens aussi bien dans le corps enseignant que dans le corps médical. Nous terminerons enfin par
rendre hommage à tous ces Français anonymes qui ont combattu pour la cause de la liberté du peuple algérien...
Ces Français, à l'image de Fanon, Janson, Curiel Timsit, Audin, Yveton, Chaulet, et tant d'autres qui ont bravé les
interdits pour épouser la cause du peuple algérien. L'Algérie honore tous ceux qui lui ont permis de combattre la nuit
coloniale. A travers ce plaidoyer, nous mettrons en exergue le livre noir de la colonisation en Algérie et tenterons de
prouver honnêtement ce que fut l'oeuvre positive de la colonisation en Algérie.
Nous allons, enfin, tenter d'évaluer ce que furent les crimes de l'armée d'Afrique puis du pouvoir colonial puis enfin
de l'armée française pendant 132 ans en faisant le décompte de tous les morts de cette tragédie qui a commencé un
matin de 1830. Nous allons, en définitive, décrire le « Livre noir de la colonisation » en rapportant en honnêtes
courtiers tous les méfaits mais aussi en témoignant de tous ceux, notamment parmi le corps enseignant, qui ont pris
leur métier à coeur et n'ont pas fait de discrimination pour les rares indigènes à qui on avait permis l'école à doses
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