3 | NORMES CANADIENNES CONTRE LA LUTTE ANTITUBERCULEUSE, 7e ÉDITION
DÉFINITION
Les termes de la TB non respiratoire et de la TB extra-pulmonaire sont souvent utilisés de façon
interchangeable. Au Canada, la TB extra-pulmonaire fait référence à toutes les formes de TB
sauf la TB pulmonaire (TB des poumons et des voies aériennes de conduction, et comprend la
fribrose tuberculeuse du poumon, la bronchiectasie tuberculeuse, la pneumonie tuberculeuse,
le pneumothorax tuberculeux, la TB isolée de la trachée ou des bronches et la laryngite
tuberculeuse), alors que le TB respiratoire comprend la TB pulmonaire, ainsi que la pleurésie
tuberculeuse, la TB des ganglions endothoraciques ou médiastinaux, du rhinopharynx, du nez
ou des sinus. La TB non respiratoire, telle qu’examinée dans le présent chapitre, comprend tous
les autres sièges de la maladie non énumérés sous la tuberculose respiratoire1.
Lorsqu’on compare les données d’un pays à l’autre et qu’on examine les publications, il est
important d’établir la distinction entre la TB respiratoire et la TB non respiratoire (voir ci-dessus),
et entre la TB pulmonaire (limitée au parenchyme pulmonaire) et la TB extrapulmonaire1-4.
Le présent chapitre traitera de l’épidémiologie, du diagnostic et du traitement de la TB non
respiratoire telle qu’elle est définie au Canada.
ÉPIDÉMIOLOGIE
Les données canadiennes du début des années 1970 indiquaient qu’environ 17 % de tous les cas
de TB souffraient principalement d’une atteinte non respiratoire5,6. L’appareil génito-urinaire et les
ganglions lymphatiques étaient les sièges non respiratoires les plus courants de la maladie. Ces
deux sièges étaient plus fréquemment touchés chez les personnes nées à l’étranger : la TB
génito-urinaire était plus fréquente parmi celles nées en Europe et l’adénopathie tuberculeuse,
parmi celles nées en Asie7.
Des données plus récentes provenant des États-Unis ont montré que le jeune âge et le sexe
féminin étaient des facteurs de risque indépendants de TB extrapulmonaire8,9. Il importe de
souligner que toute cause d’immunodépression importante (VIH, inhibiteurs du facteur de nécrose
tumorale (TNF) alpha, insuffisance rénale terminale, etc.) prédispose à la TB disséminée2,10-13.
En 2010, la TB non respiratoire représentait 25 % de tous les cas de TB au Canada (tableau 1),
et les ganglions lymphatiques superficiels constituaient le siège de la maladie chez 50 % de ces
cas14.
Le nombre de cas de TB respiratoire déclarés au Canada accuse une baisse constante depuis
les années 1980, et le nombre de cas de TB non respiratoire a lui aussi diminué, mais dans une
moindre mesure. Il s’ensuit que la proportion des cas totaux de TB non respiratoire a connu une
hausse2. Des tendances similaires ont été observées aux États-Unis11. Le plus faible déclin de la
TB non respiratoire au cours des dernières années s’explique mal.