expliquées et négociées pour éviter
un nomadisme médical souvent sté-
rile et toujours coûteux.
En pratique
En pratique (v. figure) la prise en
charge d’une fièvre intermittente com-
mence par un interrogatoire policier
(tableau II) et un examen clinique
très soigneux. Le bilan biologique
(tableauIII) est complété d’emblée par
une échographie abdominale et une
radiographie du thorax.
À ce terme, une fièvre factice ou médi-
camenteuse doit déjà pouvoir être éli-
minée et les premières pistes diagnos-
tiques mises en évidences. Ces
premières pistes peuvent être trom-
peuses mais, guidant les examens com-
plémentaires, elles améliorent la renta-
bilité diagnostique.4, 5 Dans toutes les
équipes expérimentées, le diagnostic
n’est réalisé que dans 50 % des cas mal-
gré un inventaire exhaustif.1, 4, 5 S’il
existe une altération de l’état général,
une anémie ou un syndrome inflam-
matoire, il paraît justifié de réaliser les
examens complémentaires systéma-
tiques proposés, leur rentabilité étant
meilleure ;4c’est dans ce cadre que peu-
vent être proposés des traitements
d’épreuve. En l’absence de dégradation
clinique entre les crises, et si l’évolution
est déjà prolongée, une surveillance peut
être proposée sous traitement sympto-
matique des épisodes fébriles,1le
moindre signe de gravité entraînant, bien
sûr, la succession des examens com-
plémentaires. C’est dans ce dernier
groupe de patients qu’il faut certaine-
ment individualiser une sous-population
de sujets plus jeunes, chez lesquels il
faut évoquer les maladies inflamma-
toires récurrentes héréditaires dont la
plus connue est la fièvre méditerra-
néenne familiale. Ce sont des affections
rares, là aussi ; c’est la clinique décrite
dans un autre chapitre de cette revue et
l’appartenance à des populations à
risque qui permettront de sélectionner
ces patients, pour lesquels le diagnos-
tic est actuellement susceptible d’être
facilité par l’analyse génétique. Chez
le sujet âgé, la prévalence des causes est
légèrement différente,18 avec au premier
plan l’artérite à cellules géantes, don-
nant une place privilégiée à la biopsie
temporale, même si les infections et les
tumeurs restent des causes fréquentes.
Conclusion
Les fièvres intermittentes sont un cha-
pitre difficile de la médecine, et aucune
prise en charge systématique ne peut
être préconisée. Le diagnostic est sou-
vent basé sur une étape clinique minu-
tieuse et répétée. Cette étape doit être
décisive dans la demande des examens
complémentaires en phases succes-
sives, car bien que le pronostic semble
bon, certaines affections graves sont
susceptibles de se présenter ainsi. ■
171
SUMMARY
Diagnostic approach of fever in adults
Élisabeth Vidal, Éric Liozon,Véronique Loustaud-Ratti
Episodic fever is a difficult diagnostic chal-
lenge, more enigmatic than prolonged fever
of unknown origin. Patients are younger, and
have longer history of fever before admis-
sion. Despite the use of extensive diagnos-
tic procedures 50% of the cases remain
undiagnosed. A meticulous physical exa-
mination and history remains an important
tool for registering potentially diagnostic
clues usuable in the diagnostic process. In
the absence of clues, a staged diagnostic pro-
tocol can be used to search elements contri-
buting to the diagnosis (laboratory investi-
gations including chest X-ray and
ultrasonography of upper abdomen, inma-
ging techniques , endoscopies and histolo-
gic investigations. When diagnosis is not
established and patient deteriorate, empiric
therapeutic trial is started to presumptive dia-
gnoses. If not, patient must be carefully fol-
lowed as an out patient basis and sympto-
matically treated, periodic reassessment will
in time reveal the development of overt
disease.
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