l’Évangile : « Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du
Fils et du Saint-Esprit (Mat. 28,19)». C’est dans cette perspective que se situe aujourd’hui la
« nouvelle évangélisation » souhaitée par Benoît XVI. Le Christ est mort pour tous les hommes.
Tout ce qui est humain n’est pas étranger au chrétien.
Enfin, Gaudium et spes affirme le droit à la liberté en matière religieuse qui est de pouvoir
être chrétien en tout pays et aussi de pouvoir pratiquer en toute liberté une religion non
chrétienne (§ 26, 2). Aujourd’hui, ce droit à la liberté religieuse est bafoué au Moyen Orient, en
Afrique, en Asie.
2 - LITURGIE6
L’essentiel de ce que le Concile a changé sur la liturgie est la réflexion théologique qu’il a
permis sur la nature de la liturgie en particulier de l’eucharistie car c’est en elle que le
chrétien peut trouver les sources de sa foi. Avant le concile, j’allais à la messe par obligation,
maintenant j’y vais par nécessité. Parce que j’y vais pour me nourrir de la Parole et du corps du
Christ. Par cette constitution le concile Vatican II nous a fait comprendre que « dans la
célébration de la liturgie, la Sainte Écriture a une importance extrême ». (§ 24). Nous prenons
conscience que les deux parties de la messe (liturgie de la Parole et de l’Eucharistie) « sont si
étroitement unies entre elles qu’elles constituent un seul acte de culte » (§ 56). Lors de la messe,
il y a deux tables : celle de la Parole (l’ambon) et celle du Corps (l’autel) auxquelles je me
nourris. On peut y rajouter une troisième table, celle de la solidarité, du service, de la charité :
« Une Eucharistie qui ne se traduit pas par une pratique concrète de la charité est une
eucharistie tronquée » Benoît XVI.
J’ai rapidement découvert qu’un des apports importants du concile est de demander la
participation des fidèles à la liturgie. Je ne suis plus spectateur, mais acteur participant : « La
Mère Église désire beaucoup que tous les fidèles soient amenés à cette participation pleine,
consciente et active aux célébrations liturgiques » (§14). Certes, une véritable participation est
d'abord intérieure : elle nous conduit à s'accorder aux rites liturgiques, afin que ceux-ci ne soient
pas des gestes vides. Nous comprenons ainsi que dans la liturgie, c’est bien l’ensemble du corps
du Christ qui mène l’action, chacun selon son ministère. Le prêtre ne célèbre pas l’Eucharistie ;
c’est l’assemblée qui célèbre l’Eucharistie. Le peuple sacerdotal célèbre et participe à la
célébration. « La communion qui s'établit entre ceux qui célèbrent l'eucharistie manifeste que la
présence de Dieu est entre nous »7. Le prêtre préside l’eucharistie et, à ce titre, a un rôle
particulier. Quand le prêtre célèbre, il le fait « in persona Christi ». Persona en latin, c’est le
masque. Celui qui agit, c’est l’Esprit Saint. Le prêtre ne consacre pas, c’est l’Esprit qui consacre.
Nourris de la Parole et du Corps du Christ, participant pleinement à ce mystère, alors, on
comprend mieux que c’est par la liturgie et tout particulièrement par « l’Eucharistie que s’exerce
l’œuvre de notre rédemption » (§ 2). « Cette œuvre de la rédemption des hommes … le Christ
Seigneur l’a accomplie, principalement par le mystère pascal de sa bienheureuse passion, de sa
résurrection du séjour des morts et de sa glorieuse ascension » (§ 5). Avec le concile nous
redécouvrons que chaque dimanche célèbre le mystère pascal : le caractère central du "mystère
pascal" (§ 5-6), la mise en valeur de la présence du Christ présent dans l'Église peuple de Dieu8
et de manière spéciale dans la liturgie eucharistique « le Christ est toujours là auprès de son
Église, surtout dans les actions liturgiques » (§ 7). La présence du Christ dans la communauté
qui célèbre est certainement l'un des thèmes majeurs de la Constitution : quand nous allons à la
messe avons-nous conscience que nous allons « à l’assemblée» pour réaliser le corps du Christ
avec nos frères ? Et pour nous nourrir de sa Parole et de son Corps ?
La liturgie est à la fois « le sommet vers lequel tend l’action de l’Église, et en même temps la
source d’où découle toute sa vertu », donc de toute la vie chrétienne (§10) : sommet et source
c’est-à-dire nourriture pour la vie et pour la mission. Ainsi nourri, je peux alors participer à
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
6 La Constitution sur la sainte Liturgie (Sacrosanctum Concilium) est approuvée le 4 décembre 1963 en dernière lecture par 2147 voix contre 2.
Elle contient l’essentiel de ce que propose le concile Vatican II sur la liturgie.
7 In : Que signifie pour moi célébrer l’eucharistie ? Bernard Feillet dans Culture et foi.
8 L’église peuple de Dieu, corps du Christ et le sacerdoce commun sont évoqués dans le paragraphe 2 sur l’Église.