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La Banque d’Angleterre a
suivi la voie tracée par la
Fed.
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La Banque centrale
européenne a mis sur pied
un programme d’opérations
de refinancement à plus
long terme.
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La Banque du Japon
a annoncé qu’elle
achèterait directement
pour près de 7,5 billions
de yens d’obligations du
gouvernement japonais.
La Banque d’Angleterre
La Banque d’Angleterre a suivi la voie tracée par la Fed par la création, en janvier
2009, de l’« Asset Purchase Facility » ou APF, un programme permettant l’achat
de titres obligataires du gouvernement britannique. La dotation initiale de ce fonds
s’élevait à 150 milliards £, dont jusqu’à 50 milliards £ pouvaient servir à l’achat de
titres de qualité de sociétés du secteur privé. Comme ce fut le cas pour la Fed, la
dotation de l’APF a aussi augmenté graduellement. Les titres inscrits au bilan de
la Banque d’Angleterre ont atteint le maximum permis de 375 milliards £ et sont
maintenant tous des d’obligations d’État (toutes les obligations de sociétés achetées
antérieurement ont été vendues depuis.)
À ce programme, la Banque d’Angleterre a ajouté un programme de financement
à terme destiné aux banques et aux sociétés de financement hypothécaire afin
d’inciter ces dernières à prêter davantage, et à des taux plus faibles, aux ménages
et aux entreprises. Une quarantaine d’institutions ont ainsi reçu des fonds à terme
de la banque centrale britannique, mais la taille de ce programme demeure
relativement faible (16 milliards £ au 30 juin 2013).
La Banque centrale européenne
Contrairement aux autres banques centrales normalement constituées, la Banque
centrale européenne (BCE) ne dispose pas du cadre juridique lui permettant de
recourir à des opérations d’assouplissement quantitatif. Toutefois, à la suite de la
crise financière, la BCE a mis sur pied un programme d’opérations de refinancement
à plus long terme, (« Longer Term Refinancing Operations » ou LTRO) qui fournissait
de la liquidité aux banques commerciales contre le dépôt de titres financiers en
garantie. Avant la crise financière, le programme procurait de la liquidité pour une
période d’au plus trois mois. L’échéance de ce financement a été allongée une
première fois à six mois en 2008 pour ensuite être repoussée à trois ans en 2011.
À l’été 2012, la Banque centrale européenne annonçait qu’elle procéderait à des
opérations monétaires sur titres (
Outright Monetary Transactions
ou OMT) lui
permettant d’acheter des obligations d’État sur le marché secondaire destinées à
préserver une transmission appropriée de la politique monétaire ainsi que l’unicité
de la politique monétaire.4 En contrepartie, les pays émetteurs qui bénéficieront
des achats de titres en vertu de ce programme devront se soumettre aux exigences
énoncées par les programmes de stabilisation financière de la BCE, soit le Fonds
européen de stabilisation financière et le mécanisme européen de stabilisation.5
L’atteinte de ces objectifs des OMT se fera sans que la base monétaire n’augmente,
contrairement au LTRO et aux programmes d’assouplissements quantitatifs des
autres banques centrales. Autrement dit, ce programme est stérilisé. Notons
également que le programme de la BCE portera sur l’achat de titres dont les
échéances s’étendront d’un à trois ans, alors que les achats de titres des autres
banques centrales portent sur l’ensemble de la courbe de rendement.
La Banque du Japon
Après plus de deux décennies marquées par une faible croissance économique, la
Banque du Japon a renoué avec un programme d’assouplissement quantitatif et
qualitatif (
Quantitative and Qualitative Monetary Easing
). Ce programme de la
banque centrale nippone constitue un des trois axes d’intervention qui incluent
aussi un volet budgétaire et réglementaire. La Banque du Japon a annoncé qu’elle
achèterait directement pour près de 7,5 billions ¥ d’obligations du gouvernement
japonais. Le programme vise à doubler la base monétaire par la création de réserves
auprès de la banque centrale japonaise pour, bien sûr, stimuler l’activité économique,
mais aussi amener le taux d’inflation à la nouvelle cible de 2 %. Rappelons que le
taux d’inflation au Japon demeure négatif depuis près d’une quinzaine d’années
et qu’un premier programme d’assouplissement quantitatif lancé en mars 2001
et abandonné cinq ans plus tard n’avait pu la relancer.
4 Banque centrale européenne,
Décisions du Conseil des gouverneurs de la
BCE (autres que les décisions relatives à la
fi xation des taux d’intérêt), 21 septembre
2012.
5 Ces programmes ont été créés en
2010 pour stabiliser les marchés fi nanciers
des pays membres de la zone euro et com-
prennent aussi la participation du FMI.
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