QUE DEVONS NOUS ATTENDRE DU SOMMET DE PITTSBURGH ?
Soulignons tout de suite que le prochain sommet se présente comme les
précédents comme l’occasion, notamment pour le Président de la République,
d’annoncer des mesures fortes et significatives, présentées comme visant à
résoudre durablement les désordres observés sur les marchés financiers.
Sur la question des paradis fiscaux, il convient de suite de rappeler que la
publication, l’an dernier, d’une liste ‘ noire ‘ puis d’une liste ‘ grise ‘ de
dimensions plus que réduites avait montré que, derrière les paroles, il n’y avait
guère d’actes.
Si le discours relatif aux ‘ territoires non coopératifs ‘ continue d’être
porté, il ne faut cependant pas, de notre point de vue, attendre de
bouleversements profonds sur cette question.
La compétition fiscale est en effet, de longue date désormais, un élément
fondamental du fonctionnement, au demeurant peu satisfaisant, des économies
et il semble évident qu’elle n’est pas prête de s’interrompre, d’autant qu’elle se
déroule au sein même des Etats membres du G 20, et concerne au premier chef
leurs entreprises comme leurs établissements de crédit.
La France, elle-même, continue d’ailleurs de mettre en œuvre ce moins
disant fiscal, générateur de profondes inégalités sociales et d’injustice
économique, et la plupart des grandes banques et entreprises françaises ou
d’origine française ont, de longue date, largement investi les ‘ paradis fiscaux ‘.
Le problème de la rémunération des ‘ traders ‘, désignés comme les ‘
boucs émissaires ‘ d’une bonne part de la crise ( occultant ainsi les lois et
politiques qui ont conduit à la déréglementation des marchés, à la privatisation
des établissements de crédit, à l’alimentation en continu de la spéculation )
apparaît de plus en plus comme secondaire.
Par contre, la contraction des crédits bancaires à l’économie, relevée ces
derniers mois, a motivé, cet été, la perspective du versement de nouveaux et
importants bonus tant aux dirigeants qu’à certains salariés du secteur financier.
Devons nous rappeler qu’à l’époque, pas si lointaine, où les banques
faisaient partie du patrimoine de la Nation ( c'est-à-dire de 1945 à 1995 ), la
question des bonus et de la rémunération des traders ne se posait pas ?