Les Centres locaux de développement (CLD), les Corporations de développement économique
communautaire (CDÉC), les Corporations de développement communautaire (CDC), les Sociétés
d’aide au développement des collectivités (SADC) sont actifs depuis 15-20 ans et la plupart ont
des comportements responsables concernant l’économie locale et l’écologie. De plus, il y a
l’ensemble des organismes sociaux qui œuvrent dans le domaine de la santé, dans l’éducation
populaire, dans l’alphabétisation ainsi que des comités de citoyens un peu partout dans la
province, tout comme les conseils régionaux de l’environnement. Le réseau Centraide se
préoccupe également de construire une économie plus solidaire.
Un facteur essentiel : le territoire
En général, l’ensemble de l’activité humaine est concentré sur un territoire relativement restreint
que l’on peut appeler le milieu de vie. Pour l’essentiel, il s’agit d’un rayon de 30-40 km. Cette
notion est évidente dans les petites villes, moins dans les grands centres. C’est nécessairement sur
un tel territoire que la solidarité s’exerce : l’ensemble des secteurs, dont l’alimentation, le
logement, le transport et les biens et services, sont tous présents à l’échelle du local.
C’est à ce niveau que l’ensemble peut, voire doit, être vu comme un tout. Il est en effet
impossible d’effectuer des changements dans un secteur sans agir sur l’ensemble. Par exemple,
tant qu’on s’alimentera principalement des grandes surfaces qui font voyager des produits sur des
milliers de kilomètres, il ne sera pas facile de diminuer le transport par camion sur de longues
distances.
La définition suivante du territoire est riche et permet de concevoir autrement l’organisation de
nos sociétés, du bas vers le haut et non pas l’inverse :
Pour nous, le territoire est un système d’action à base géographique où s’organisent des relations sociales,
culturelles, économiques, politique (1) entre des habitants qui partagent des patrimoines, un vécu et les
destinées d’un même espace hérité et en devenir : natifs, adoptifs, migrants, visiteurs, (2) entre des
organisations aux fonctionnalités multiples : entreprises, collectivités, états, réseaux d’entraide, filières, (3)
entre ces personnes et ces organisations avec un environnement biogéographique donné et (4) entre toutes
ces composantes et des ensembles plus vastes « macro » ou plus petit « micro ».
Ces relations territoriales - dont les bases »locales » peuvent être différentes selon la nature de la relation
interpersonnelle considérée - sont nécessairement ouvertes sur l’extérieur. Dans le monde d’aujourd’hui,
les interdépendances se sont multipliées. La résolution de problèmes aussi concrets que l’habitat,
l’alimentation, l’aménagement, l’habitation, les infrastructures, les services, l’emploi, la formation, l’usage
raisonné des ressources naturelles et la répartition des moyens disponibles doivent tenir compte des
contraintes et des atouts d’une production et d’une distribution des biens et des services mondialisées. Elle
doit tenir compte des insuffisances actuelles de la gouvernance internationale et des nouvelles articulations
et formes d’organisation (institutionnelles, économiques, sociales, mais aussi transversales, financières,
fiscales, techniques) que la gouvernance territoriale doit créer1.
Avec une telle vision, et avec ce que nous avons déjà comme organisations diverses, il est
essentiel que dans chacune de nos régions, locales et régionales, en relation avec les organisations
nationales, se tissent des liens avec l’ensemble des acteurs d’un même territoire, entre
producteurs et consommateurs, entre citoyens du quartier, entre l’ensemble des composantes des
communautés. Deux exemples illustrent un tel tissage. La Conserverie du quartier est une petite
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
1 Propos tirés d’un atelier animé par les Pactes Locaux en 3 langues, présentées à Tokyo, Asian Alliance for
Solidarity Economy, novembre 2009.