la maladie de crohn - Canadian Stem Cell Foundation

LA MALADIE DE CROHN
EXISTE-T-IL DES TRAITEMENTS À BASE DE CELLULES SOUCHES
POUR LA MALADIE DE CROHN?
Bien qu’aucun traitement à base de cellules souches contre la maladie de Crohn n’ait encore été autorisé par Santé
Canada ou la FDA, la Fondation canadienne de cellules souches et beaucoup d’autres s’emploient à trouver dans
les meilleurs délais des traitements aussi sûrs que possible issus de la recherche sur les cellules souches.
Quelles applications les scientifiques espèrent-ils tirer des cellules souches?
Les cellules souches pourraient contribuer à inverser certains des dommages gastro-intestinaux causés par la
maladie de Crohn en fabriquant de nouvelles cellules, en empêchant l’inflammation, en stimulant la réparation des
tissus et en atténuant la réponse du système immunitaire.
Des essais cliniques sont-ils en cours?
Des essais cliniques de premiers stades axés sur l’utilisation de différents types de cellules souches sont en cours.
Les autogreffes (greffes de cellules provenant du patient) de cellules souches mésenchymateuses et stromales se
sont avérées avantageuses. De plus, des essais à petite échelle sur des patients ayant des fistules (connexions
anormales entre le tractus intestinal et les tissus et organes adjacents) suggèrent que les cellules souches
adipeuses (graisseuses) pourraient contribuer à traiter la maladie de Crohn.
Quand devrait-on disposer d’un traitement à base de cellules souches?
Les traitements à base de cellules souches pour la maladie de Crohn ne pourront être offerts que dans plusieurs
années, mais la banque d’informations qui est créée dans les laboratoires du monde entier nous aidera à effectuer
la transition de la recherche fondamentale aux applications cliniques.
La recherche est une activité dynamique qui engendre de nouvelles connaissances. Les travaux scientifiques
permettent d’effectuer des observations et de réaliser des expériences pour trouver les causes des phénomènes
observés. Étant donné la grande diversité caractérisant les êtres humains et les maladies dont ils souffrent, les
essais cliniques constituent le seul moyen de mettre à l’essai les nouvelles idées pour savoir si tel ou tel diagnostic
ou traitement seront efficaces contre une maladie touchant les êtres humains. Entre les premiers résultats obtenus
en laboratoire et le traitement qui pourra être administré à un patient, de longs travaux doivent être réalisés. Ils
nécessitent non seulement une vision porteuse, mais aussi des années de travail d’équipe et de persévérance de la
part des scientifiques, des médecins et des patients.
Le présent document résume les idées actuelles sur l’utilisation éventuelle des cellules souches dans de nouveaux
traitements. Ce n’est pas un document exhaustif, et le lecteur est invité à se renseigner davantage en consultant
d’autres sources d’information sur le Web ou en s’adressant à son médecin.
La Fondation canadienne des cellules souches et son partenaire le Réseau de cellules souches voudraient
remercier le Comité consultatif de rédaction sur les cellules souches et les maladies pour son apport.
Groupe consultatif éditorial sur les cellules souches et les maladies : Harry Atkins
Rédactrice : Maya Chaddah
Réviseurs : Lisa Willemse, Réseau de cellules souches, et Joe Sornberger, Fondation canadienne des cellules
souches
À PROPOS DE LA MALADIE DE CROHN
EXISTE-T-IL DES TRAITEMENTS À BASE DE CELLULES SOUCHES
POUR LA MALADIE DE CROHN?
Pour le moment, aucun traitement à base de cellules souches contre la maladie de Crohn n’a encore été autorisé
par Santé Canada ou la Food and Drug Administration, aux États-Unis. Les patients qui cherchent une solution à
leur maladie risquent de tomber sur le site Web ou la documentation d’une entreprise qui prétend le contraire et qui
offre des traitements payants à base de cellules souches pour guérir cette maladie. Toutefois, dans bon nombre de
cas, ce qu’avancent ces entreprises n’est pas étayé par de solides données scientifiques, et nous encourageons
les patients qui envisagent de tels traitements à s’informer davantage en cliquant sur les liens ci-dessous, avant de
prendre des décisions cruciales concernant leur plan de traitement..
Information sur les traitements et les essais cliniques avec des cellules souches contre la maladie de
Crohn (http://1.usa.gov/YuAneu)
Sommes-nous près de trouver une cure? Que savons-nous de la paralysie
cérébrale?
La maladie de Crohn est une maladie inflammatoire chronique de l’intestin qui peut s’attaquer à toutes les
parties du tube digestif, mais qui touche plus fréquemment certaines parties de l’intestin : l’extrémité
inférieure de l’intestin grêle, le gros intestin et la partie qui relie ces deux organes.
Les périodes de poussée et de rémission de la maladie de Crohn sont attribuables aux épisodes
d’inflammation qui rongent le tube digestif.
Bien que les causes exactes de cette maladie demeurent mystérieuses, les chercheurs s’entendent pour
dire que la maladie de Crohn est une maladie multidimensionnelle dans laquelle intervient une composante
auto-immunitaire, une composante génétique, l’immunodéficience et des déclencheurs environnementaux
tels qu’une diète riche en gras, l’obésité, le tabagisme, les infections des voies respiratoires supérieures,
les infections de l’estomac et les médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens.
La maladie de Crohn frappe habituellement à l’adolescence ou dans la vingtaine, ou alors dans la
cinquantaine ou la soixantaine.
Les symptômes de la maladie de Crohn chevauchent ceux d’autres troubles gastro-intestinaux, ce qui rend
la rend difficile à diagnostiquer. Les premiers symptômes sont la diarrhée et les douleurs abdominales.
Lorsque la maladie progresse, la paroi du tube digestif peut être détruite, ce qui cause des connexions
anormales (fistules) et même des blocages. Plus tard, une chirurgie peut s’avérer nécessaire pour extraire
les parties endommagées de l’intestin et, après un certain temps, seulement une très petite partie de
l’intestin des patients peut demeurer intacte.
Les traitements offerts pour contrôler la maladie de Crohn comprennent les médicaments anti-
inflammatoires et les thérapies immunologiques. À ce jour, cette maladie demeure incurable.
Quelle peut être l’utilité des cellules souches?
Les cellules souches peuvent contribuer à réparer certains des dommages causés par l’inflammation en « relançant
» le système immunitaire c’est-à-dire en fabriquant de nouvelles cellules, en empêchant l’inflammation, en
stimulant la réparation des tissus et en atténuant laponse du système immunitaire.
Y a-t-il beaucoup de groupes qui s’efforcent de mettre au point un traitement à
base de cellules souches?
Dans le monde entier, de nombreuses équipes de chercheurs s’activent pour trouver un moyen d’utiliser les cellules
souches en vue de traiter la maladie de Crohn. Ils tentent d’identifier les mécanismes qui démontrent comment les
cellules souches fonctionnent, quelles cellules souches ont les plus grandes propriétés anti-inflammatoires,
lesquelles stimulent davantage la réparation des tissus et quelles méthodes peuvent être utilisées pour administrer
des cellules souches en toute sécurité.
Les cellules souches utilisées dans les études sur les greffes peuvent provenir du patient (autogreffe) ou d’un
donneur (allogreffe). Les chercheurs peuvent manipuler les cellules souches extraites avant de les greffer. Les
autogreffes n’entraînent pas le rejet du greffon et ne nécessitent pas la prise de médicaments anti-rejet. Mais les
patients ne sont pas tous de bons candidats pour une autogreffe : si une composante génétique en est jeu,
l’autogreffe peut causer le même trouble inflammatoire. Dans une telle situation, une allogreffe est préférable,
surtout s’il est possible de choisir un donneur qui n’a aucun antécédent familial de maladie de Crohn.
La recherche sur les cellules souches et la maladie de Crohn se concentre sur un certain nombre d’options
différentes et certaines réussites ont donné lieu à des essais cliniques de phases 1 et 2 qui utilisent les cellules
souches mésenchymateuses et stromales, des cellules souches adipeuses (graisseuses), des cellules souches
hématopoïétiques provenant de la moelle osseuse ou du sang, ou alors des cellules souches du placenta.
Quels travaux de recherche sont en cours?
Avant de pouvoir tirer de la recherche sur les cellules souches des applications cliniques pour les patients, il faut
procéder à des vérifications et essais rigoureux, ce qui implique la validation des traitements à base de cellules
souches chez des modèles animaux souffrant d’inflammation et ensuite l’application de ces découvertes en milieu
clinique.
Les principaux types de cellules souches étudiés pour la maladie de Crohn sont les cellules souches
mésenchymateuses et stromales, les cellules souches des tissus adipeux et les cellules souches
hématopoïétiques. Même si les essais cliniques progressent bien, certaines questions demeurent incertaines. Par
exemple peut-on démontrer que ces cellules souches peuvent fonctionner dans le cadre d’essais majeurs auxquels
participent de nombreux patients? Comprenons-nous les mécanismes qui démontrent comment les cellules
souches fonctionnent? Quelle méthode devrait être utilisée et quel dosage devrait être administré lorsqu’on a
recours aux cellules souches, et ces cellules doivent-elles être administrées avec des médicaments anti-rejet?
Il faudra du temps pour répondre à ces questions, mais la banque d’informations qui est créée dans les laboratoires
du monde entier nous aidera à effectuer la transition de la recherche fondamentale aux applications cliniques. Les
résultats sont prometteurs et ils pourraient plus tard donner lieu à un traitement à base de cellules souches pour la
maladie de Crohn, un traitement qui relancerait le système immunitaire et réparerait les tissus endommagés.
L’état actuel de la recherche sur les cellules souches mésenchymateuses et
stromales
Les cellules souches mésenchymateuses et stromales (CSMS) peuvent facilement être extraites de la moelle
osseuse, des tissus adipeux et du cordon ombilical, et elles peuvent être transformées en divers types de cellules.
Ces cellules sont prometteuses parce qu’elles ont démontré lors d’essais pré-cliniques qu’elles peuvent atténuer la
réponse du système immunitaire, empêcher l’inflammation, stimuler la formation de vaisseaux sanguins, réparer les
tissus et aider les cellules souches à se greffer. De plus, les CSMS greffées entraînent rarement un rejet du greffon,
et ce, même lorsque le donneur et le receveur n’ont aucun lien de parenté.
Les essais dans lesquels on a effectué des autogreffes de CSMS (cellules provenant du patient) de la moelle
osseuse ont démontré que les traitements à base de CSMS étaient bénéfiques pour les personnes souffrant de la
maladie de Crohn’s. Les patients ayant participé à ces essais avaient une maladie active qui ne répondait à aucun
des traitements existants. Le nombre de patients ayant observé une amélioration de leurs symptômes était suffisant
pour que d’autres essais soient effectués afin d’étudier pleinement l’utilisation des CSMS provenant de la moelle
osseuse et de vérifier si les mêmes effets pouvaient être obtenus à l’aide de CSMS provenant de sources plus
facilement accessibles, par exemple les tissus adipeux (graisseux).
L’état actuel de la recherche sur les cellules souches adipeuses (graisseuses)
Les cellules souches adipeuses (CSA) possèdent deux propriétés qui en font des candidats prometteurs pour le
traitement de la maladie de Crohn : elles sont régénératives et anti-inflammatoires. Les CSA peuvent fabriquer
différents types de cellules (des cellules adipeuses, osseuses, cartilagineuses, musculaires et épithéliales), et elles
peuvent faciliter la formation de nouveaux vaisseaux sanguins.
Des patients ayant différents types de fistules (connexions anormales entre le tractus intestinal et les tissus et
organes adjacents) ont participé au premier essai clinique qui a démontré que les CSA pouvaient contribuer à
traiter la maladie de Crohn. Ces patients n’ont expérimenté aucun effet secondaire ni aucun rejet des cellules. Huit
semaines après l’autogreffe de CSA (cellules provenant du patient) dans les fistules, une occlusion est survenue
chez six patients sur huit et une occlusion partielle est survenue chez les deux autres patients. Ces résultats positifs
et d’autres essais cliniques de premiers stages ont pavé la voie aux chercheurs qui ont ensuite entrepris des études
supplémentaires sur le rôle des CSA dans le traitement des fistules découlant de la maladie de Crohn et d’autres
maladies. Les résultats obtenus sont tellement positifs qu’en vertu des règlements sur les médicaments orphelins,
l’Europe et les États-Unis ont autorisé la commercialisation des CSA pour traiter les fistules.
Les chercheurs ont maintenant lancé des études auxquelles participent un plus grand nombre de patients et ils
effectuent des recherches plus approfondies sur le traitement de la maladie de Crohn à l’aide des CSA. Des études
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