Activité / Seconde
La démocratie athénienne : un exemple de citoyenneté dans l’Antiquité
ARTS, FETES ET VIE INTELLECTUELLE
A ATHENES AU VEME SIECLE AVANT J.C.
Document 1
Les deux faces d’une amphore panathénaïque
Document 2
Deux extraits de pièces de théâtre
Thésée est le mythique héros fondateur de la communauté
athénienne. Il s’adresse ici à un représentant de la
monarchie thébaine.
Thésée : Cette cité n’est pas gouvernée par un seul
homme : elle est libre. Le peuple y est roi ; chacun reçoit
le pouvoir à tour de rôle, pour un an. Elle n’accorde
aucun privilège à la fortune, mais le pauvre et le riche y
possèdent des droits égaux.
Le héraut thébain : (…) La cité dont je viens est
gouvernée par un seul homme, non par la multitude. Il
n’y a personne qui, par son éloquence, la flatte, l’exalte
et, dans son intérêt particulier, la tourne et la retourne.
(…) D’ailleurs, comment le peuple, incapable de
raisonnements droits, pourrait-il conduire une cité dans le
droit chemin ? (…)
Thésée : Il n’est rien de plus funeste, pour une cité, qu’un
tyran. Et tout d’abord, il n’y a pas de loi commune à tous,
un seul à la puissance ; la loi est sa possession exclusive :
l’égalité n’existe plus. Avec des lois écrites, le faible et le
riche ont des droits égaux. Il est permis aux plus faibles
de répondre à l’homme favorisé de la fortune, quand il les
insulte. La victoire est au petit sur le grand, quand il a le
droit pour lui. La liberté, la voici : « Qui veut pour le bien
de la cité apporter une proposition motivée ? » Alors qui
désire parler se met en lumière ;qui ne le veut pas se tait.
Où trouver plus d’égalité entre les citoyens ?
Euripide, Les suppliantes
Les femmes d’Athènes, déguisées en hommes et dirigées par Praxagora1,
ont décidé de s’emparer de l’Acropole et du pouvoir ; elles tiennent une
assemblée.
Praxagora : Qui demande la parole ?
Huitième femme : Moi.
Praxagora : Mets-toi la couronne alors et bonne chance.
Huitième femme : Voilà.
Praxagora : Tu peux parler.
Huitième femme : Et dois-je parler avant de boire ?
Praxagora : Voyez-moi ça… boire ! (…)
Huitième femme : Eh quoi ? ne boivent-ils pas, eux, même à
l’Assemblée ?
Praxagora : Voyez-vous ça… Pour toi, oui, ils boivent.
Huitième femme : Oui, par Artémis, et qui plus est, du pur. Ce qu’il y a de
sûr, c’est que tous leurs décrets, pour ceux qui réfléchissent à tout ce qu’ils
ont fait, portent des traces de la démence… comme les actes des gens ivres.
En outre, par Zeus, ils font des libations. Ou alors pourquoi feraient-ils tant
de prières si le vin n’y figurait pas ? De plus, ils s’injurient comme des
gens qui ont bu tout leur saoul, et des archers traînent alors celui qui, pris
de boisson, se tient mal.
Praxagora : Toi, va-t’en t’asseoir, tu n’es bonne à rien. (…) C’est moi, je
le vois, qui aurai à plaider pour vous, après avoir pris cette couronne. Je
prie les dieux de faire réussir nos projets. (…) Je suis affligée et peinée par
le désordre des affaires de la cité. Je vois qu’en fait de chefs, elle choisit
successivement ce qu’il y a de mauvais ; s’il en est un qui soit honnête
durant une seule journée, il est mauvais dix jours. S’est-on tourné vers un
autre ? Il fera encore plus de dégâts.
Aristophane, L’assemblée des femmes
1 Praxagora signifie, traduit du grec, « qui s’active sur l’Agora »