•Des importations de maïs en recul
En 2014, les importations chinoises de maïs ont reculé
pour la deuxième année consécutive, après le pic enregistré
en 2012. Près de 2,6 millions de tonnes ont ainsi été ache-
tées sur le marché international, une baisse de 20%/2013
et de moitié par rapport à 2012.
Différents facteurs peuvent expliquer cette évolution. Tout
d’abord depuis octobre 2013 la Chine a rejeté plus d’1,25
million de tonnes de maïs étatsunien au motif de la pré-
sence d’un OGM, approuvé par les États-Unis mais non
autorisé en Chine, le MIR 162 (produit par Syngenta). Ce
différend a limité les envois étatsuniens à 1 million de
tonnes et orienté les acheteurs vers d’autres exportateurs
L’Ukraine est ainsi devenue le 2ème fournisseur chinois avec
960 000 tonnes et une part de marché (37%) à peine infé-
rieure à celles des États-Unis. Cette diversication des ap-
provisionnements a également favorisé la aïlande et la
Bulgarie.
Ensuite, les importateurs chinois se sont reportés vers d’au-
tres produits. Les importations de drêches et distillats
(DDGS), d’orge et de sorgho, ont dépassé les 5 millions de
tonnes pour chacun des produits en 2014. Les progressions
d’une année sur l’autre sont considérables pour le sorgho
(x5) et l’orge (x2) et signicatives pour les DDGS (+35%).
Les importations de blé ont, elles, reculé de plus de 50% à
près de 3 millions de tonnes.
•Des importations chinoises de maïs
prévues en baisse en 2015
Les importations de maïs devraient également être limitées
en 2015, étant donné les orientations de la politique agri-
cole chinoise.
Les mesures visant à soutenir les revenus ruraux et à stimu-
Page 2 Chine_ABCIS N°11-12 Février 2015
Cultures
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Source:GEBͲInstitutdel'Élevaged'aprèsTradeMapetdouaneschinoises
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DDGS Sorgho Orge
millionsdetonnes
ler la production de céréales ont d’abord consisté en un prix minimum pour le riz, couplé à des achats publics. Puis le même système
a été élargi au blé et un système de «réserves temporaires», liées à un prix public d’achat, a été mis en place pour le maïs, le soja et
le coton (lire Idele_Chine n°10). Les prix minimums de ces différents systèmes ont été augmentés année après année, creusant un
écart important entre les prix intérieurs et les prix sur le marché international. Début 2015, le prix du maïs en Chine est ainsi 2,5
fois plus élevé que celui du Chicago Board of Trade (CBOT). Alors que les prix mondiaux chutaient, les autorités chinoises ont en
effet décidé de maintenir le prix minimum du maïs au même niveau en 2015, risquant encore de creuser les écarts.
Ces écarts de prix mènent pourtant à des achats publics massifs. En 2014, les autorités chinoises ont annoncé avoir stocké près de
124 millions de tonnes de grains (céréales, soja…), dont 36 millions de tonnes de maïs. Dans le même temps, les importations chi-
noises de grains (riz, blé, maïs, soja, orge, sorgho, colza, manioc…) atteignaient les 110 millions de tonnes, dont 71 millions rien
que pour le soja. Il est intéressant de constater que ces chiffres sont en hausse parallèle depuis plusieurs années : plus 87 millions de
tonnes par rapport à 2012 pour les achats publics et plus 20 millions de tonnes pour les importations.
Pour mettre n à ces stocks vertigineux, les autorités chinoises ont décidé de mettre progressivement en place un système de
« deciency payment », d’abord expérimenté sur le sucre et le soja (lire Idele_Chine n°10).
Mais dans les mois qui viennent, avec une production officielle de maïs à 215 millions de tonnes en 2014, soit seulement 3% sous
le record de 2013, les autorités chinoises s’attendent encore à devoir acheter et stocker des quantités importantes de grains, notam-
ment de maïs, alors que les silos sont déjà pleins. Le Centre national d’Information sur les Céréales et les Huiles a ainsi annoncé
prévoir de porter les stocks de maïs à 120 millions de tonnes en 2015.