FRANÇAIS-PHILO - Monsieur Liotard

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FRANÇAIS-PHILO
synthèse n°3 sur Montesquieu
Orthographe 3/3 : homonymes
TD n°2 sur la dissertation
SYNTHÈSE N°3 SUR
LES LETTRES PERSANES
La religion
INTRODUCTION
La question religieuse est hautement débattue au XVIIIème
siècle : le catholicisme est la seule religion autorisée en
ème
France, mais les guerres de religion du XVI siècle et les
progrès de la science plaident pour un assouplissement.
Montesquieu fait de son récit un essai pour la tolérance ;
mais il va jusqu’à accuser la religion d’être nuisible au
bonheur, illogique en elle-même et contraire au cours
même des choses.
I. Un crime contre les hommes
II. Un crime contre la raison
III. Un crime contre la nature
I. UN CRIME
CONTRE LES HOMMES
Et par homme il faut entendre le genre humain, et en
premier lieu les femmes. C’est la religion qui les rend
malheureuses, par les restrictions qu’elle leur impose
et plus généralement l’inégalité indéfendable qui est
leur lot.
On le voit par le retour régulier des mêmes expressions
dans les lettres d’Usbek : le sérail est « un temple
sacré » ou personne n’a le droit de porter « ses mains
sacrilèges » sur ses épouses (XX) ou même de mettre
« un pied sacrilège » (XXI).
I. UN CRIME
CONTRE LES HOMMES
Usbek a beau qualifier le sérail de « douce retraite »
(XXVI), on voit par le témoignage d’Anaïs (CXLI) ou
de Roxane (CLXI) que ce n’est qu’une prison.
De son côté, il affirme à ses femmes que « <leur>
vertu est un trésor sacré » (LXV) et s’étonne que les
femmes italiennes ne soient pas traitées avec la
même dureté : « elles n’ont qu’un voile » (XXIII) ; on
lui objecte qu’il n’y a pas lieu de « rendre
malheureuses les personnes que l’on aime » en
réponse, il cite le Coran… (XXXVIII)
I. UN CRIME
CONTRE LES HOMMES
Autres victimes de la religion : les infidèles ou les
hérétiques que l’on persécute.
Les exemples ne manquent pas : « Il n’y a jamais eu
de royaume où il y ait eu tant de guerres civiles que
celui de Christ » ; « En Espagne et au Portugal il y a
de certains dervis qui (…) font brûler un homme
comme de la paille » (XXIX) ; « On a vu une nation
entière chassée de son pays » (XXXVI)
I. UN CRIME
CONTRE LES HOMMES
Les musulmans eux-mêmes ont persécuté les
guèbres (LXVII) et ont failli proscrire les
Arméniens, ce qui aurait coûté cher à leur
économie (LXXXV).
Même dans les plus petits détails de la vie, la religion
est oppressante : a-t-on le droit de manger du
lapin ? Ni les juifs, ni les musulmans, ni les chrétiens
ni les hindous ne le tolèrent entièrement (XLVI).
I. UN CRIME
CONTRE LES HOMMES
Montesquieu conclut que « le zèle pour les progrès de
la religion est différent de l’attachement qu’on doit
avoir pour elle (…) ; pour l’aimer et l’observer il
n’est pas nécessaire de haïr et de persécuter
ceux qui ne l’observent pas. » (LX)
Il oppose la religion bienfaisante des Troglodytes (XII)
à « l’histoire de l’église et des papes que je lis pour
m’édifier et qui font souvent en moi un effet tout
contraire » (CXXXVI).
II. UN CRIME
CONTRE LA RAISON
La religion impose que l’on croie des choses
absurdes. « Une vierge qui a mis au monde douze
prophètes »? (I) ; Le cochon naît des déjections de
l’éléphant (XVIII) ; « Trois ne font qu’un, le pain que
l’on mange n’est pas du pain » (XXIV) ; Mahomet
vient au monde circoncis (XXXIX) ; Pourquoi Dieu
punit-il Adam d’avoir mangé une pomme qui se
trouvait à sa portée ? C’est « un précepte absurde »,
quant au fétichisme de la virginité des femmes, il est
« chimérique » (LXIX)…
II. UN CRIME
CONTRE LA RAISON
Mais pire encore, ceux qui prétendent forcer les
autres à croire ces choses ne les respectent
pas.
Le pape se dit le successeur de Saint Pierre, mais
Usbek ironise sur le fait qu’il s’agit en effet d’une
« riche succession, car il a des trésors immenses » ;
les évêques « assemblés (…) font des articles de foi
(…) quand ils sont en particulier ils n’ont guère
d’autre fonction que de dispenser d’accomplir la loi »
(XXIX) ;
II. UN CRIME
CONTRE LA RAISON
Le roi de France « aime sa religion, et il ne peut
souffrir ceux qui disent qu’il la faut observer à la
rigueur » (XXXVII) ;
Et ceux qui veulent convertir les autres ne sont
pas conséquents : « celui qui veut me faire changer
de religion ne le fait sans doute que parce qu’il ne
changerait pas la sienne, quand on voudrait l’y
forcer : il trouve donc étrange que je ne fasse pas
une chose qu’il ne ferait pas lui-même » (LXXXV)
II. UN CRIME
CONTRE LA RAISON
De façon générale, Usbek trouve que parler de
Dieu est impossible.
Il vaut mieux s’abstenir et « laisser Dieu décider du
mérite de ces saints prophètes » (Hali et Abubeker LX) ; « Toutes ces pensées m’animent contre ces
docteurs qui représentent Dieu comme un être (…)
tyrannique » (LXVIII) ; il se moque du prêtre qui
prétend que le saint-esprit l’éclaire : « vous avez bien
besoin d’être éclairé » (CI) ; il considère la théologie
comme « doublement initelligible » (CXXXIV).
II. UN CRIME
CONTRE LA RAISON
Car la théologie est « une éclipse entière de la
raison humaine » (LXXXV) ;
Les savants, de leur côté, « suivent en silence les
traces de la raison humaine. Tu ne saurais croire
jusqu’où ce guide les a conduits » (XCVII)
Mais le mollah à qui Usbek parle « pas comme un
vrai croyant, mais comme homme, comme citoyen et
comme père de famille » (X) lui répond : « vos
lumières ressemblent aux ténèbres de
l’abîme » (XVIII).
III. UN CRIME
CONTRE LA NATURE
Ce qui apparaît peut-être le plus choquant pour
Montesquieu dans la prétention des religions,
c’est le fait qu’elles cherchent à corriger la nature.
Les eunuques en sont le symbole. Fatmé affirme :
« je ne mets pas au rang des hommes ces eunuques
affreux » (VII) ; Usbek les menace violemment :
« vous feriez bien de continuer à ramper dans les
endroits où vous vous êtes engendrés » (XLIX)
III. UN CRIME
CONTRE LA NATURE
C’est en effet une aberration, car « On peut bien
cesser d’être homme, mais non d’être
sensible » (LIII) ;
Mais si les eunuques sont fréquents en orient, ils
existent aussi sous une autre forme, à cause du voeu
de chasteté, en occident : « le grand nombre
d’eunuques (je parle des prêtres et des
dervis) » (CXVII) ; ce vœu n’est d’ailleurs jamais
respecté (LVII).
III. UN CRIME
CONTRE LA NATURE
Plus généralement, l’église au XVIIIème a le monopole
de l’état-civil, mais elle ne fait que compliquer des
choses simples comme le mariage et la mort.
Montesquieu revendique la liberté de se supprimer :
« Pensez-vous que mon corps, devenu un épi de blé
(…) soit changé en un ouvrage de la nature moins
digne d’elle ? » (LXXVI)
Pour le mariage, « Dans une action si libre, on mit la
gêne » (CXIV) et l’Europe est dépeuplée par rapport
à l’époque de l’empire romain, qui tolérait le divorce.
III. UN CRIME
CONTRE LA NATURE
Et plus généralement, les religions prétendent être la
seule source de morale, mais c’est évidemment
faux.
« Je t’ai souvent ouï dire que les hommes étaient nés
pour être vertueux » dit Mirza à Usbek (X) ; l’action
vertueuse se fait par « le seul penchant de la nature »
(XIII) ; il y a « un certain caractère de vertu que la
naissance donne » (XXVI)…
III. UN CRIME
CONTRE LA NATURE
Au contraire, les lois religieuses répressives sont
contre-productives :
« La Loi, faite pour nous rendre plus juste, ne sert qu’à
nous rendre plus coupable » (XXXIII) ; les voiles, les
sérails, les eunuques sont « des moyens plus propres à
exercer l’industrie de ce sexe qu’à le lasser » (LV) ;
Roxane prétend donc, dans la lettre finale (CLXI),
avoir « réformé tes lois sur celles de la nature »
CONCLUSION
Montesquieu se livre donc à un véritable
réquisitoire contre la religion, puérile,
mensongère et contre-nature. Il met sur le même
pied islam et christianisme, les opposant pour mieux
les détruire.
Ces idées sont très largement répandues à l’époque,
d’autant qu’il ne s’agit pas ici d’athéisme, mais
d’anticléricalisme : croire en dieu n’est pas le
problème, ce qui l’est, c’est la pratique religieuse,
douteuse, et le pouvoir des hommes d’église.
ORTHOGRAPHE
3/3 : les homonymes
1. STATUE-STATUTSTATUS- STATUENT
Le verbe statuer au présent (décider) : je statue, tu
statues, il statue, ils statuent ; impératif statue !
Une représentation artistique en trois dimensions, une
statue.
La position de quelqu’un, son statut, le texte qui régit le
fonctionnement d’un organisme : les statuts.
2. PRIS - PRIT - PRIE PRIENT - PRIX
Le verbe prendre au passé simple : je pris, tu pris, il
prit ; participe passé pris, (prise)
Le verbe prier au présent : je prie, tu pries, il prie, ils
prient ; impératif prie !
Le substantif masc. prix : la valeur d’échange d’un bien.
3. COURS - COUR COURT - COURENT
Le verbe courir au présent : je cours, tu cours, il court,
ils courent ; impératif cours !
Le substantif cour : un espace ouvert entre des murs (cour
d’école, cour d’immeuble) ; faire la cour ;
Le substantif cours : l’endroit où coule une rivière, la valeur
du moment d’une action en bourse ;
Le substantif court : un terrain de tennis ;
L’adjectif court, courte : de petite dimension.
4. PEU - PEUT- PEUX PEUH !
L'adverbe peu : en petite quantité (peu de temps, à peu
près) ;
Le verbe pouvoir au présent : je peux, tu peux, il peut.
L’interjection peuh ! :marque le mépris, le désintérêt.
1
Les grands hommes qui n’ont pas leur __________ sont
légion. (Guillaume Apollinaire)
A. statue
B. statues
C. statut
D. statuts
2
On met des fils de fer autour des pelouses pour arrêter les
gens qui vont y déposer des _________. (Edgar Degas)
A. statue
B. statues
C. statut
D. statuts
3
Le _________ professionnel d'un homme semble être le
meilleur indicateur de la beauté de la femme qu'il épousera.
(Divid Buss)
A. statue
B. statues
C. statut
D. statuts
4
Toute idée féconde tourne en pseudo-idée, dégénère en
croyance. Il n'est guère qu'une idée stérile qui conserve son
__________ d'idée. (Cioran)
A. statue
B. statues
C. statut
D. statuts
5
On diminue la taille des __________ en s'en éloignant,
celle des hommes en s'en approchant. (Alphonse Karr)
A. statue
B. statues
C. statut
D. statuts
6
On a __________ pour des braves des lâches qui
craignaient de fuir. (Thomas Fuller)
A. prie
B. pries
C. pris
D. prit
7
Celui qui ne sait pas rire ne doit pas être __________ au
sérieux. (Philippe Sollers)
A. prie
B. pries
C. pris
D. prit
8
On garde peu de remords des fautes où l'on _________
peu de joie. (Jean Rostand)
A. prie
B. pries
C. pris
D. prit
9
Si tu vas en guerre, __________ une fois ; si tu vas en mer,
__________ deux fois ; si tu vas en mariage,
__________ trois fois. (Proverbe polonais)
A. prie
B. pries
C. pris
D. prit
10
Tu crois en Dieu, tu n'y crois plus et quand tu as un gros
problème, tu __________ quand même... (Alain Delon)
A. prie
B. pries
C. pris
D. prit
11
Oui, les __________ d'art dramatique sont utiles... pour
les professeurs. (Francis Blanche)
A. cour
B. cours
C. court
D. courts
12
Les vices de la __________ ont commencé la Révolution,
les vices du peuple l'achèveront. (Rivarol)
A. cour
B. cours
C. court
D. courts
13
Tel __________ au danger qui n'oserait l'attendre.
(Duc de Lévis)
A. cour
B. cours
C. court
D. courts
14
Oui et non sont bien __________ à dire : mais avant de les
dire, il faut penser longtemps. (Baltasar Gracian y Morales)
A. cour
B. cours
C. court
D. courts
15
La flatterie est une fausse monnaie qui n'a de __________
que par notre vanité. (François de La Rochefoucauld)
A. cour
B. cours
C. court
D. courts
16
Baise la main que tu ne __________ couper.
(Abu Shakour)
A. peux
B. peut
C. peuh !
D. peu
17
Tous les yeux regardent, __________ observent, très
__________ voient. (Albert Sanchez Pinol)
A. peux
B. peut
C. peuh !
D. peu
18
Manger _________ chasse beaucoup de maladies.
(Proverbe algérien)
A. peux
B. peut
C. peuh !
D. peu
19
Celui qui _________, agit. Celui qui ne _________ pas,
enseigne. (George Bernard Shaw)
A. peux
B. peut
C. peuh !
D. peu
20
_________ de chose nous console parce que _________
de chose nous afflige. (Blaise Pascal)
A. peux
B. peut
C. peuh !
D. peu
CORRIGÉ
1:
A
11 : B
2:
B
12 : A
3:
C
13 : C
4:
C
14 : D
5:
B
15 : B
6:
C
16 : A
7:
C
17 : D
8:
D
18 : D
9:
A
19 : B
10 : B
20 : D
TD SUR LA
DISSERTATION
SUJET
« La soumission à un homme faible est discipline. La
soumission à un homme fort est servilité. »
Gilbert Keith Chesterton, Ce qui cloche dans le
monde (1910)
GILBERT KEITH
CHESTERTON
Romancier, poète, essayiste anglais
L’Homme éternel (1925)
Les enquêtes du père Brown (1919-1935)
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