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1.2. Compte-rendu de la réunion des parties prenantes du 04/02/2014
La réunion avait comme objectif de produire une analyse pluriprofessionnelle évaluant l’intérêt, les objec-
tifs et les messages d’une fiche parcours point clés et Solutions sur la réduction des problèmes associés
aux médicaments (PAM) et leurs conséquences pour la santé du patient, les pratiques professionnelles
et le système de soins. Les parties prenantes s’accordent sur les points suivants.
Caractéristiques des problèmes associés aux médicaments
Iatrogénie médicamenteuse, non-adhésion et sous-traitement sont des problèmes de pratique cou-
rante fréquents chez la personne âgée, favorisés par la polypathologie et la polymédication.
Trois mécanismes principaux sont à l’origine des PAM : le manque de coordination entre prescrip-
teurs/secteurs, le manque d’information et de formation des patients (éducation) et les prescriptions
sous-optimales. Ces problèmes sont présents dans tous les secteurs du soin-domicile, EHPAD ou
hôpital (sorties).
Les PAM pèsent sur le système de santé ; la iatrogénie médicamenteuse à elle seule serait cause
directe ou associée de 20 % des visites aux urgences, 5 à 10 % des hospitalisations, 60 à 80 % des
réadmissions après un séjour hospitalier. Le défaut de surveillance clinique et biologique des traite-
ments est une des causes régulièrement citées dans l’analyse des hospitalisations « médicamen-
teuses évitables.
L’environnement médical favorise la survenue des PAM : absence de dossier médical partagé, ab-
sence d’historique des médicaments unique, répertoires des spécialités pharmaceutiques différents
entre les secteurs sanitaires, coopération pluridisciplinaire et pluriprofessionnelle insuffisante, infor-
mation et éducation du patient insuffisante dont la qualité est rarement évaluée.
Interventions efficaces
En France comme dans d’autres pays, la majorité des PAMS graves (vus aux urgences ou respon-
sables d’hospitalisations) aurait pu être évitée par une prise en charge appropriée. À l’origine PAM
graves, quatre domaines de non-qualité : (i) la qualité de la prescription/ décision/ordonnance - ; (ii)
les modalités de surveillance clinique et biologique ; (ii) l’information du patient/la formation du patient
à la gestion de ses médicaments et (iv) la continuité et la cohérence des soins entre les différents ac-
teurs et secteurs.
La place des médicaments dans les thérapeutiques actuelles est majeure et inégalée dans l’histoire
de la médecine. La prescription et la surveillance d’un traitement médicamenteux peuvent être un
processus complexe notamment chez la personne âgée polypathologique. L’amélioration de ce pro-
cessus passe par une évaluation de toutes les étapes (choix du traitement, surveillance des traite-
ments, évaluation des capacités du patient à gérer et interfaces prescripteurs/patient ; médecin trai-
tant/spécialiste ; soins ambulatoire/soins hospitaliers du processus et ne se limite pas à l’analyse
« décontextualisée » d’une ordonnance. Les actions ponctuelles ciblant une étape ne sont pas effi-
caces (pas d’effet clinique, peu d’effet sur le recours aux soins).
Les questions suivantes serviront de guide pour la rédaction de la fiche :
Quels sont les enjeux et l’impact des PAM/EIM
Comment repérer les personnes à risque de problèmes avec les médicaments (PAM) ?
Comment les prévenir et les prendre en charge ?
Quelles interventions peuvent être utiles pour réduire les risques d’erreur médicamenteuse au
moment des transitions, le risque iatrogénique en soins ambulatoires ?
De quels outils dispose-t-on pour améliorer efficacement la qualité et la sécurité des prescriptions ?
Dans quelles conditions et avec quels intervenants ces interventions sont-elles efficaces ? Des ap-
puis sont-ils nécessaires à l’équipe de santé primaire pour réduire les PAM (iatrogénie médicamen-
teuse, sous-prescription, adhésion ?