
La question du pouvoir d’achat monopolise le débat 
économique. Il est vrai que, depuis de nombreuses années, 
la demande des consommateurs fait marcher la croissance. 
La hausse des prix va-t-elle la ralentir ?
C’est une question de con ance.
Les Français estiment que leur 
pouvoir d’achat n’augmente 
pas. Pourtant, l’Insee a mesuré 
qu’entre 1996 et 2006, il avait pro-
gressé de 1,9 % par an, malgré une 
croissance modérée et en raIson no-
tamment d’une in ation très faible. Il 
existerait donc un décalage entre la 
perception et la réalité. Qui a tort et 
qui a raIson ?
Ce qui est vrai, c’est que nos modes 
de consommation évoluent et mo-
di ent nos repères sur les prix. Ces 
repères ont été bouleversés par le 
passage à l’euro. Ceci d’autant plus 
que certains acteurs de l’économie, 
notamment les secteurs des services, 
en ont pro té pour ajuster leurs prix 
à la hausse.
Mais la sensation de baisse du pou-
voir d’achat est d’abord liée au poids 
croissant des dépenses “contrain-
tes” ou “contractuelles” (logement, 
chauffage, électricité, assurances...). 
Les dépenses de logement, avec le 
transport et l’alimentation, repré-
sentent aujourd’hui plus de la moitié 
du budget des ménages. Ces trois 
postes essentiels dans le panier des 
ménages subissent de plein fouet la 
hausse du prix des matières premiè-
res (énergie, produits agricoles). Va-t-
elle assécher la consommation ?
   Le retour de l’infl ation
Depuis le début des années 2000, les 
ménages ont maintenu leur rythme 
de consommation, malgré les aléas 
sur leur pouvoir d’achat. Pour cela, 
ils ont pioché dans leurs réserves 
d’épargne. Le dynamisme de la 
consommation s’est surtout porté 
sur les achats de biens et services 
des technologies de l’information et 
de la communication (un secteur qui 
a connu une croissance à deux chif-
fres) et les dépenses liées aux loisirs 
et à la culture.
L’évolution de la conjoncture mon-
diale (hausse des prix des matières 
premières, crise immobilière aux 
USA,…) pourrait modi er la donne en 
affectant la con ance des consom-
mateurs. En 2007 déjà, ceux-ci ont 
eu à supporter la hausse des prix ali-
mentaires (moins élevée que ce que 
les médias ont pu rapporter) et la 
hausse de l’énergie (plus élevée que 
prévue). Parallèlement, les dépen-
ses liées au logement et à l’équipe-
ment continuent de progresser et 
de grignoter le budget des ménages. 
D’autant que le taux d’épargne en 
France se maintient à un niveau élevé 
(16 % des revenus). Il n’est donc pas 
étonnant que la question du pouvoir 
d’achat - donc de la capacité à main-
tenir, voire accentuer son niveau de 
consommation - soit devenue cen-
trale chez nous. 
   De nouvelles envies 
Car les Français conservent l’envie de 
consommer. Du reste, des dépenses 
nouvelles apparaissent. Si elles ponc-
tionnent les budgets, elles facilitent 
le quotidien, le rendant plus facile et 
plus confortable. Le pouvoir d’achat 
ne mesure pas ces éléments qui font 
la qualité et le niveau de vie. Et pour-
tant, ce niveau de vie s’améliore.
Les services apportés par les tech-
nologies de l’information et de la 
 Gestion
   OÙ VA NOTRE ARGENT ?
Répartition de la consommation des ménages en 2006 
Le poste “logement équipement de la maIson” représente près d’un tiers du bud-
get des ménages français. Or, les loyers augmentent à un rythme de 3,6 % par an. 
Viennent ensuite les dépenses de transports-communication (17,5 %) et d’alimenta-
tion (16,3 %). Trois postes qui subissent, ou vont subir, l’impact de la hausse du prix 
des matières premières.
Alimentation 
Boissons  
Habillement 
Logement 
équipement  
Santé  
17,5 %
16 %
11 % 16,3 %
31,1 %
3,4 %
4,7 %
Autres biens 
et services
Loisirs-culture
-hôtel-restos
Transport 
communication
•
•
•
•
•
•
•
Pouvoir d’achat et 
consommation :
le prix 
de la confi ance
Jacques MATHÉ, économiste
 Économie
Brèves
 Juridique
 Fiscalité
ASSURANCE-VIE :
information 
des bénéfi ciaires
A n d’éviter la déshérence des contrats 
d’assurance-vie, une loi du 11 décem-
bre 2007 prévoit que l’acceptation du 
béné ciaire sera faite désormais par un 
avenant signé par l’assureur, l’acceptant 
et le souscripteur ou encore par acte 
notarié. Cette mesure lève le paradoxe 
qui existait avant l’adoption de cette 
loi. Le souscripteur de l’assurance-vie 
évitait de prévenir le bénéficiaire car 
l’acceptation par le bénéficiaire sans 
autorisation du souscripteur entraînait 
un blocage des sommes. Le souscrip-
teur dans le besoin ne pouvait plus 
récupérer les sommes ainsi placées. Or, 
le défaut d’information ne permettait 
pas aux béné ciaires, au jour du décès 
du souscripteur, de récupérer les som-
mes ainsi placées à leur pro t. 
SURSIS DE PAIEMENT DES 
IMPÔTS : pas de garantie
Le contribuable qui conteste le bien-
fondé ou le montant d’une imposition 
peut demander un sursis de paiement 
à condition, souvent, de constituer des 
garanties (caution bancaire par exem-
ple). Le contribuable est maintenant 
dispensé de fournir de telles garanties 
quand l’assiette de l’impôt contesté est 
inférieure à 4 500 € (au lieu de 3 000 
euros en 2007).
SANCTIONS 
non déductibles 
À compter des exercices clos à partir du 
31 décembre 2007, la non déductibilité 
des sanctions pécuniaires du résultat 
imposable des entreprises, est éten-
due à toutes les sanctions et pénalités 
pour non respect d’obligations légales, 
quelle qu’en soit l’origine. C’est le cas 
notamment des majorations en cas de 
paiement en retard des cotisations de 
sécurité sociale.
SANCTION 
des retards de paiement
Les clients négligents risquent 
désormais une amende en cas de 
non-respect du délai de paiement 
convenu avec un fournisseur. 
Cette amende peut atteindre :
• 15 000 € si les poursuites sont diri-
gées à l’encontre d’une personne 
physique (dirigeant ou salarié) ;
• 75 000 € si elles sont dirigées à 
l’encontre d’une société (ou de 
toute autre personne morale).
L’alimentation va-t-elle faire les frais du 
retour de l’in ation et de la montée en 
puissance des nouvelles technologies dans 
les dépenses des ménages ?
 Juridique Juridique
10      Gérer pour gagner   EN AGRICULTURE – N° 10