Le personnel médical utilise pour cela la réglette de la douleur : on demande au patient sur une échelle de
1 à 10 comment il évalue sa douleur.
Ce système est subjectif mais il permet de réévaluer la douleur, après administration d'un traitement. Les
soignants doivent d'ailleurs aller au devant de la douleur et la réévaluer.
Les médecins auront pour objectifs de prévenir la douleur en mettant en place un protocole, de la faire
disparaître, dans certains cas de l'atténuer, et d’améliorer la qualité de vie.
Dans la panoplie des moyens, il y a des médicaments et des traitements non médicamenteux.
Le Docteur Serra a évoqué les médicaments antalgiques, dont la morphine qui a longtemps souffert d'une
mauvaise presse (associée à la notion de toxicomanie et de mort puisqu'elle est utilisée depuis longtemps
dans les soins palliatifs). L'image de la morphine et son utilisation évolue. Dans l'utilisation de la morphine
pour traiter la douleur, la France est passée du 39ème rang en 1987 au 6ème en 2004.
Le Docteur a évoqué d'autres traitements, dont certains qui ont d'autres indications au départ. Il a évoqué
aussi les injections ou encore les infiltrations pour les douleurs musculaires ou articulaires notamment.
Parmi les traitements non médicamenteux, on retiendra l'utilisation du chaud et du froid, les massages, la
stimulation électrique ou encore l'acupuncture. Le choix sera fait en tenant compte du patient et de
l'intérêt global de la méthode.
Le docteur Serra a évoqué l'activité physique et le sport, en précisant qu'il ne fallait ni les éviter ni en faire
en excès. Le rôle du médecin de la douleur étant aussi de trouver avec le patient la pratique physique, de
loisirs ou autre, la mieux adaptée.
Parmi les traitements non médicamenteux, il y a aussi l'approche psychologique, puisque la douleur
s'accompagne parfois de souffrance psychiatrique avec dépression ou anxiété associée. Un soutien
psychologique peut donc être apporté, notamment du point de vue comportementaliste, pour une
meilleure aptitude à s'adapter.
Il est important de préciser que si l'aspect psychologique est bien sûr à prendre en compte dans la douleur,
et son traitement, cela ne veut pas dire que la douleur n'est pas réelle.
Les progrès sur la lutte contre la douleur sont à plusieurs niveaux.
Outre les traitements, les mentalités ont évolué, et les droits des patients ont été renforcés à travers des
lois.
Le Docteur Serra a évoqué la loi sur la prise en charge de la douleur de 1995, la loi sur les soins palliatifs de
1999, la loi sur le droit des patients du 04/03/02, la loi de santé publique de 2004, la loi sur la fin de vie du
22/04/05, la démocratie sanitaire, l'action politique a permis de mettre en place des plans nationaux :
douleur, cancer, soins palliatifs, etc.
Il a rappelé que la Picardie était région pilote dans la lutte contre la douleur. Amiens compte aujourd'hui
deux structures, l'une à la clinique Pauchet, l'autre au CHU (le centre d'Etude et de traitement de la
Douleur).
Conscient qu'il restait beaucoup à faire encore dans ce domaine (pas assez de structures, des délais bien
trop longs pour les consultations « douleur »...), le Docteur Serra a suggéré au public de ne pas hésiter à
écrire au ministre de la santé et aux députés pour demander plus de moyens pour cette cause qui nous
concerne tous.
Ministère de la santé : www.sante.gouv.fr
Les associations :