www.cyceon.fr | 5 Avril 2015 | Vol. 1, N. 10 EN BREF Pas de réduction de la production pétrolière en vue. « Nous répétons que, quant aux prix, le marché les détermine, (…) nous n’avons pas réussi (à trouver un consensus) parce que les pays (hors OPEP) ont insisté pour que l’OPEP assume le coût (des réductions) et nous refusons que l’OPEP en assume la responsabilité, » a déclaré Ali al-Naimi, ministre saoudien du pétrole. Une hausse des taux « probablement garantie avant la fin de l’année, » a déclaré Stanley Fischer, vice-président de la Fed. De plus, « un calme chemin à la hausse des taux fédéraux ne devrait certainement pas se concrétiser, » a-t-il ajouté. « Je pense que la réconciliation entre ce que pensent les marchés et ce que pense le comité arrivera à un moment donné, (…) c’est potentiellement une (rencontre) violente … et cela m’inquiète, » James Bullard, membre de la Fed, a expliqué lors de la conférence financière London’s City Week. « L’inflation est à zéro pour la première fois, poussant le Royaume-Uni un peu plus vers la déflation. (…) La chute du prix du pain, de la bière ou du pétrole impactent bien le marché du logement (…) si la déflation se poursuit ne serait-ce qu’un peu, elle peut initier un revirement (dudit marché), » a écrit Anna L’AIIB attire l’Europe, conteste l’influence américaine. Le président russe Vladimir Poutine a toujours rêvé de construire un nouvel ordre financier qui détrônerait le dollar américain comme monnaie internationale. Grâce à son homologue chinois Xi Jinping, le rêve pourrait être en train de devenir réalité. Aux Etats-Unis, le ralliement soudain autour de la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (AIIB) a sonné comme un coup de tonnerre dans la très critiquée politique étrangère du président Barack Obama. Quoi de pire que les « frères britanniques » qui rejoignent l’AIIB dans une manœuvre surprise qui équivaudrait presque à de la « trahison » selon quelques responsables américains. L’AIIB a été proposée en 2013 par le gouvernement chinois comme source alternative de financement pour les projets d’infrastructures en Asie. Des deux côtés, chinois comme américain, l’on perçoit l’AIIB comme le rival qui se construit vite pour concurrencer à terme le FMI, la Banque Mondiale et la Banque asiatique de développement (BASD), trois organisations trop dominées par Washington au goût de Pékin. Suite à la décision britannique, trois autres pays européens et alliés majeurs des Etats-Unis – l’Allemagne, la France, l’Italie – ont également rejoint l’AIIB, confirmant ainsi que le gouvernement américain aurait été complètement pris de cours. La Maison Blanche s’inquiète du fait que l’AIIB pourrait ne pas « remplir les exigences de la Banque Mondiale et des banques régionales de développement, » alors que d’autres alliés comme l’Australie, la Corée du sud et même Taïwan pourraient rejoindre l’AIIB très bientôt. En développant son propre système, la Chine attaque directement le leadership financier des EtatsUnis et jusqu’ici, c’est réussi. Washington défend Bretton Woods à Pékin. Alors que l’attention de ces derniers jours s’est portée sur Lausanne où la signature d’un accord décisif entre l’Iran et les grandes puissances restait incertain, la rencontre à Pékin entre le secrétaire d’Etat américain au Trésor, Jack Lew, et des officiels chinois du plus haut niveau, dont le premier ministre Li Keqiang, a apporté son lot d’informations utiles. La visite de Lew fait partie des préparations diplomatiques en vue de la première visite d’Etat du président chinois Xi Jinping aux EtatsUnis, prévue pour septembre 2015. Les rendez-vous de Lew ont aussi posé les bases du prochain dialogue économique Chine-Etats-Unis et donné des indications quant à ce sur quoi les discussions entre les deux leaders se concentreront. La priorité, devant même les affaires militaires, reste le renforcement et l’approfondissement des relations économiques bilatérales. Accueillant positivement les réformes entreprises par l’administration Xi, Lew a déclaré qu’ « il est essentiel que la Chine poursuive son évolution vers un taux de change qui soit plus déterminé par le marché et une politique de taux de change plus transparente, » Les Etats-Unis soutiennent les efforts de la Chine en direction d’une plus grande dépendance à la demande domestique, a ajouté Lew, et ont hâte de travailler avec la Chine alors qu’elle s’intègre de plus en plus au système financier international. Suite aux récents développements relatifs à l’AIIB, Lew a défendu le « fort intérêt » pour les deux pays « de préserver et faire progresser les institutions » dont l’architecture globale © 2015 Cyceon, tous droits réservés, reproduction interdite sans autorisation écrite préalable. 1/2 www.cyceon.fr | 5 Avril 2015 | Vol. 1, N. 10 White, correspondante immobilier de The Telegraph. L’Arabie Saoudite et ses alliés du Golfe – Qatar, Bahrein, Koweit et les EAU – ont lancé des opérations militaires dont des frappes aériennes au Yémen contre les Houthis soutenus par l’Iran. La Chine a dévoilé un plan ambitieux pour moderniser sa capacité industrielle. La mise en application de la stratégie « Fait en Chine 2025 » sera accélérée, a annoncé le premier ministre Li Keqiang. Celle-ci sera essentielle pour aider la Chine à maintenir un niveau – intermédiaire à haut – de croissance économique et progresser dans la chaîne de valeur mondiale. Les prêts étudiant pourraient être la prochaine menace globale contre l’économie américaine. Selon le Chicago Tribune, près de 100 étudiants cherchent à « faire pression sur le gouvernement pour qu’il leur fasse grâce de leur prêts. » « Passer de l’euro à une nouvelle devise nationale n’est pas une tâche aisée tant pour la Grèce que pour l’Europe, la Grèce ne peut pas juste réintroduire une devise nationale, » a prévenu Goldman Sachs alors que s’accroît le risque de Grexit. Nous soutenir? Améliorez votre visibilité ou abonnezvous pour 5 euros. commença à Bretton Woods avec la Banque Mondiale et le FMI puis continua avec l’OMC et la BASD. Du côté chinois, personne ne remet en question l’importance d’une relation économique solide et fructueuse avec les Etats-Unis, mais le gouvernement chinois semble moins enthousiaste si ce n’est indifférent quand il s’agit de « continuer à embrasser le système financier international » tel qu’il existe aujourd’hui. « Il est seulement naturel d’estimer que la rapide croissance des relations économiques sino-américaines rencontrera des différences et des litiges, » a admis un porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, ajoutant que l’AIIB « est un supplément utile aux banques existantes de développement multilatéral et une initiative qui bénéficiera à tous les pays asiatiques et au monde entier. » Selon le premier ministre Li qui a donné une interview au Financial Times, des initiatives comme l’AIIB montrent que « la Chine a été un participant actif du système économique et financier international » ; une façon diplomatique de dire à Lew que ses remarques sur « l’intégration » de la Chine étaient inutiles. Correction imminente sur les marchés financiers? Une correction des marchés financiers pourrait en être à ses prémices. Tant les marchés américains qu’européens ont suivi une même tendance baissière depuis une semaine avec, par exemple, l’indice allemand DAX30 depuis son sommet historique à 12220 points le 16 mars 2015. Aussi, le NASDAQ100 est tombé de 4479 à 4285 points en seulement 6 séances journalières. Après avoir explosé à la hausse pendant les 2 mois qui ont suivi l’annonce par la BCE d’un QE massif de 1140 milliards d’euros, une correction sur les marchés actions d’Europe continentale serait plutôt saine, évitant ainsi un sur-achat irréaliste. Ce qui semble plus inquiétant, c’est la faiblesse soudaine des marchés actions américains alors qu’ils sous-performaient déjà largement leurs homologues européens. Le DJIA est négatif depuis le début de l’année, en baisse de 0,59%. Même chose pour le SP500 dont l’évolution est quasi-nulle pour la même période. Comme un précédent article de Cyceon l’a souligné, divers facteurs sont autant de menaces potentielles pour la tendance globale et haussière vieille de 6 ans, au moins temporairement. La détérioration de la situation au Yémen, en plus d’autres complications au Moyen-Orient, devrait justifier un surplus de prudence. Optimisme prudent pour l’économie US. « Si les conditions fondamentales étaient vraiment revenues à la normale, l’économie devrait être en plein boom, » a déclaré Janet Yellen, la présidente de la Réserve Fédérale (Fed). L’économie américaine s’est bien redressée ces dernières années. Le chômage est à 5,5%, son plus bas niveau en 7 ans et bien loin de son sommet de 10%. De plus, les deux premiers mois de 2015 ont ajouté un demi-million d’emplois. Cependant l’économie américaine est sur le point de tester sa robustesse en affrontant un double défi. Premièrement, les économies étrangères, la Chine en particulier, ralentissent. Deuxièmement, les salaires aux Etats-Unis n’augmentent que trop lentement et le déficit de confiance des consommateurs qui en découle devrait impacter négativement les résultats des entreprises américaines. Aussi, l’émergence dans les médias spécialisés d’explications inhabituelles pour commenter des chiffres moins bons qu’attendus indique souvent que quelque chose ne va pas. Citer la météo comme une cause principale de l’inquiétude qui pointe indique que l’on devrait bientôt traverser quelques turbulences. © 2015 Cyceon, tous droits réservés, reproduction interdite sans autorisation écrite préalable. 2/2