Figure 1 : Absorption due à l’atmosphère terrestre
Les objets astronomiques émettent de la lumière dans un large spectre, mais seules certaines gammes de longueurs d’ondes
peuvent traverser l’atmopshère terrestre. Les autres sont absorbées et diffusées par celle-ci. Le schéma montre la transparence
de l’atmosphère en fonction de la longueur d’onde. On s’aperçoit que les ultraviolets sont presque totalement absorbés, ainsi
qu’une grande partie de l’infrarouge.
Hubble fut déployé de la navette spatiale “Dis-
covery” le 26 avril 1990. Soixante-sept ans plus
tôt, l’allemand Hermann Oberth, spécialiste des
fusées et précurseur de l’astronautique, annon-
çait déjà les avantages potentiels de l’observa-
tion hors atmosphère terrestre.
La première proposition sérieuse concernant un
grand observatoire spatial remonte au début des
années 60 et fut proposée à la NASA. Après les
études de faisabilité, un programme commun
NASA/ESA vit le jour en 1977. Malgré le respect
que l’on doit à la résolution de Hubble — loin
devant celle des télescopes terrestres — il ne
s’agit pas à proprement parler d’un grand téles-
cope, son miroir primaire ne mesurant que 2,4 m
de diamètre.
Les images prises par les télescopes terrestres
sont toutes affectées par des distorsions dues
au passage de la lumière à travers les couches
turbulentes de l’atmosphère terrestre. Présente
même dans les grands instruments, cette inévi-
table dégradation de l’image limite considéra-
blement la résolution des télescopes terrestres à
environ une demi-seconde d’arc (1” = 1/3600°).
En revanche, dans l’espace, la lumière se pro-
page librement (les étoiles ne scintillent qu’à
cause de l’atmosphère) et la performance d’un
télescope n’y est limitée que par la précision de
l’optique et du pointage vers l’objet stellaire
photographié. Ainsi, les photos prises par Hub-
ble sont cinq fois plus detaillées que celles pri-
ses du sol. La résolution au niveau du sol est en
gros équivalente à celle nécessaire pour lire les
gros titres d’un journal à un kilomètre, mais grâ-
ce à Hubble, il est aussi possible d’en lire le tex-
te !
L’intérêt principal d’Hubble réside dans cette
amélioration considérable des images. Hubble
permet non seulement aux astronomes d’étudier
des objets familiers avec plus d’acuité, il permet
aussi la détection et l’étude d’objets trop faibles
pour un télescope terrestre. En ce sens, Hubble
a augmenté le volume d’espace observable.
Le télescope spatial est en outre capable de col-
lecter de la lumière dans un domaine de lon-
gueurs d’onde bien plus large que les instru-
ments au sol, limités par l’atmosphère qui filtre
certaines longueurs d’ondes (cf. Fig. 1).
En effet, Hubble est non seulement capable de
discerner des objets dans le domaine visible,
mais aussi dans l’ultraviolet et l’infrarouge. La
région de l’ultraviolet est d’une importance ca-
pitale pour les astronomes puisqu’elle contient
la plupart des “transitions atomiques” des prin-
cipaux éléments présents dans l’espace. Chaque
élément possède sa propre signature spectrale
puisqu’il absorbe et émet de la lumière à des
longueurs d’onde bien précises. En reconnais-
sant les différentes signatures qui composent le
spectre d’un objet céleste, on peut alors déter-
niner sa composition chimique, sa température
et ses propriétés physiques.
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Le télescope spatial Hubble
Le télescope spatial Hubble