Bernard Garo
Fusions ardentes
Dossier pédagogique
Exposition du 13 janvier au 14 février 2010
à la galerie La Ferme de la Chapelle
1. Quelques mots sur l’artiste
Bernard Garo est un peintre qui vit et travaille à Nyon. Il s’agit d’un artiste qui s’intéresse
beaucoup au métissage des arts, c’est-à-dire à mélanger différentes disciplines artistiques
pour créer une œuvre globale. Ainsi, à côté de son travail de peintre, il a fondé, avec des
musiciens, danseurs et comédiens, une association, Dernière Tangente, où les membres se
réunissent pour créer des spectacles pluridisciplinaires. Cette association de différentes
expressions artistiques montre lintérêt de Bermnard Garo pour les frontières de toutes
sortes.
Dans sa peinture également, il travaille sur cette thématique des limites entre pays, entre
cultures, entre personnes, etc. C’est pourquoi, il a créé plusieurs séries qui ont pour sujet
des villes emblématiques pour leur position géographique. Une première série avait été
ainsi Barcelone Basel Berlin, soit trois villes sur un axe nord-sud, portant la même initiale
et toutes situées à cheval sur plusieurs cultures (castillane/catalane,
Suisse/France/Allemagne, occident/orient).
2. Le concept de cette exposition
En avril 2008, nous avions organisé une première exposition de Bernard Garo, sur l’Egypte.
Il s’agissait du premier volet en quatre parties traitant des limites du monde occidental.
Alexandrie était la limite sud de ce concept. Nous avions ainsi présenté d’immenses toiles
avec des pyramides vues du haut. Cette fois-ci, c’est au tour de la limite nord, à savoir
l’Islande et Reykjavik. Il y aura ensuite Lisbonne et Istanbul. Le projte global s’appelle donc
ARIL, mot formé à partir des initiales de ces quatre capitales qui ont eu une importance
culturelle ou mythique pour notre civilisation occidentale.
En amont de chaque exposition, il y a un travail de repérage sur place de la part de
l’artiste qui séjourne plusieurs semaines dans ces lieux, afin de s’imprégner des ambiances,
des structures architecturales et géographiques, de la culture des habitants, de l’histoire
et de la société au sens large. Il commence donc par des photos et des notes prises sur
place, ainsi que la récolte de roches qui vont constituer le matériel de base de son travail
qui se poursuit en atelier.
Bernard Garo se pose ainsi en chercheur, en observateur qui pose les questions et qui
tente de les résoudre avec sa peinture. Il laisse de côté l’aspect émotionnel au profit du
regard analytique.
3. L’Islande
L’islande est une île de 102 800 km2 (soit environ deux fois et demi celle de la Suisse) située
à quelques kilomètres du cercle polaire arctique et à 250 km au sud-est du Groenland.
Mais tandis que la Suisse a une densité de 180 habitants au km2, l’Islande compte moins
de 1 habitant au km2. Cela signifie que la population islandaise est concentrée
principalement dans la ville principale, Reykjavik et les régions côtères. L’intérieur des
terres est formé de déserts de lave et de glaciers, ce qui le rend inhabitable.
Autre caractéristique de ce pays, l’île se trouve au milieu d’une dorsale entre les plaques
américaine et eurasienne. Il en résulte des fissures visibles en surface. L’activité sismique est
intense. Le pays compte quelque 130 volcans. La plus grande partie de son sol est donc
volcanique. On entend souvent de l’islande qu’elle est une région de glace et de feu.
Sous chaque grand glacier, en effet, il y a un volcan en activité.
4. Comparaison entre les images photographiques et les peintures
a. Les couleurs et les matières
La première impression que
l’on a toujours d’un paysage
est lié au visuel. Couleurs et
matières sont deux données
fondamentales auxquelles le
peintre accorde beaucoup
d’importance dans son
travail. En effet ce sont deux
éléments intrinsèques à la
peinture.
A gauche, l’artiste a pris en
photo cette terre rouge que
l’on retrouve par exemple
dans le tableau de droite.
Dans le détail ci-contre, on
voit que l’artiste utilise des
matières proches du rendu de
la roche, qui cherche à
réinterpréter de manière
picturale son ressenti face à
la géologie islandaise
découverte sur place.
b. Les cratères
A nouveau, on retrouve dans
la peinture de droite les
colorations que la photo de
gauche a bien rendues. Avec
le bleu qui semble irradier du
fond du volcan, l’artiste a
voulu représenter la fusion
entre le feu et la glace. La
lave que l’on s’attend voir
surgir du volcan est ici bleutée
et donc froide, mais semble
quand même bouillonner au
cœur de la terre. La couleur
devient lumineuse pour faire
comprendre au spectateur
que le feu est bien présent,
même s’il n’est pas
incandescent comme il est
représenté dans les
conventions artistiques.
5. Les éléments importants pour entrer dans les œuvres
a. La première impression
Que ressent-on au premier regard ?
Dimensions des œuvres : pourquoi des formats si grands ?
Les matières : lisses, rugueuses, etc. ?
Les couleurs : énumérer.
b. L’analyse du tableu
Qu’est-ce qui est représenté ?
Quel est le point de vue à partir duquel on regarde le tableau (vue plongeante, horizon) ?
A quoi les couleurs font-elles penser (impressions de chaleur, de froid, etc.) ?
A quoi les matières font-elles penser ?
Est-ce que le sujet est représenté de manière réaliste ? Quelles sont les libertés de
l’artiste ?
c. Le titre
En quoi le tableau correspond-il au titre ?
c. Les fissures et le sol volcanique
L’image de gauche montre au premier plan la couleur noire typique du sol volcanique,
que l’on retrouve aussi dans la peinture de droite. De même la montagne est fissurée
de partour, comme le relief visible sur la peinture.
c. Paysage lunaire
Dans la photo et dans la peinture ci-dessus, on retrouve le même aspect désertique,
mais aussi uen forme de paysage semblable, tout en rondeurs et en lignes
concentriques. On voit aussi que le travail du peintre consiste non pas à rendre de
manière exacte la réalité, mais de nous en restituer une impression qui est la sienne.
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