Mise à jour pour médecins Dans ce numéro : • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • Message du médecin chef en santé publique Les médecins de famille et la promotion de la santé mentale Ce que nous savons de la santé mentale des résidents d’Ottawa Que sont les soins partagés en santé mentale, et où sont-ils dispensés à Ottawa? eSanteMentale.ca : conseiller et orienter les patients d’un simple clic Au-delà du « blues » – l’abc de la dépression postpartum Bien portant à 18 mois... : www.18monthvisit.ca Orienter un patient vers Le Royal pour des soins spécialisés en santé mentale Admission centralisée aux services de santé mentale des enfants et des jeunes au CHEO et au Royal Les défis entourant l’accès aux soins : la nouvelle clinique en santé mentale sans rendez-vous du Bureau des services à la jeunesse Approche de soins intégrés pour la gestion de l’anxiété chez les enfants et les jeunes Les jeunes en transition « sur la corde raide » Le Centre régional de traitement des troubles de l’alimentation Dépendance aux opioïdes d’ordonnance Soins en collaboration et schizophrénie On peut traiter la psychose : l’importance de l’intervention précoce Approche spécialisée du traitement des troubles anxieux chez les adultes Le suicide, à tous les stades de la vie Pour réduire le nombre de suicides à Ottawa : former les médecins à la prévention du suicide L’équipe mobile de crise de L’Hôpital d’Ottawa est là! Pour nous joindre Rappel : vous devez vous inscrire pour recevoir les futures communications de SPO! Remerciements English version Compléments d’information : • • Gestion des urgences psychiatriques ADULTES en médecine familiale – Ville d’Ottawa Outil d’aiguillage vers les services de santé mentale de SPO [PDF 304 Ko.] Message du médecin chef en santé publique Chers, chères collègues, J’espère que vous allez bien après ce long hiver, et que vous profitez du retour du beau temps. Beaucoup d’entre nous se sentent plus heureux et plus énergiques à cette période de l’année qui s’avère propice aux nouveaux départs. À ce sujet, j’aimerais profiter de l’occasion pour vous présenter deux médecins en santé publique qui font partie depuis peu de l’équipe de Santé publique Ottawa (SPO), la Dre Carolyn Pim et la Dre Rosamund Lewis. Elles ont très hâte de vous rencontrer au cours des prochaines années. Toutefois, pour ceux et celles qui sont atteints de problèmes de santé mentale, le printemps et l’été n’apportent malheureusement pas toujours des perspectives favorables. La santé mentale constitue un aspect primordial de la santé globale ainsi qu’une ressource essentielle à la vie. Comme il s’agit d’un enjeu de plus en plus présent dans notre société, on a pu noter un accroissement des demandes de renseignements, de ressources et de services par les patients et leur famille. C’est pour cette raison que SPO et l’Académie de médecine d’Ottawa désirent mettre à profit le présent numéro de Mise à jour pour les médecins pour attirer l’attention sur les troubles mentaux et pour vous faire connaître des outils et des ressources qui vous aideront à conseiller et à orienter vos patients. En 2011, SPO a reçu une subvention pour mettre sur pied une stratégie en matière de promotion de la santé mentale et de prévention du suicide. Ce numéro spécial sur la santé mentale s’inscrit dans cette stratégie; sa parution n’aurait pu être possible sans la contribution du Royal et d’autres hôpitaux et organismes professionnels. Nous espérons que ce numéro saura vous être utile. Comme toujours, vos commentaires sont les bienvenus. Isra Levy MB BCh, M.Sc., FRCPC, FACPM [ haut ] Les médecins de famille et la promotion de la santé mentale Les besoins pour des services en santé mentale n’ont jamais été aussi importants; heureusement, le public est de plus en plus sensibilisé à ces questions. En tant que médecins de famille, nous jouons un rôle central dans la promotion de la santé mentale : • • • • en aidant nos patients à renforcer leur capacité de résilience et à conserver une bonne santé mentale; en diagnostiquant et en traitant les maladies mentales; en orientant nos patients vers des services spécialisés et en coordonnant des soins continus; en communiquant les besoins des patients pour améliorer « le système » et les services. Un patient m’a déjà dit : « Le seul fait de savoir que vous êtes là pour m’aider me fait me sentir mieux. » Pour certains patients, la présence d’un professionnel empathique est suffisante. Pour d’autres, il faut beaucoup plus. Connaître les différents services est crucial À Ottawa et dans l’ensemble de la région de Champlain, l’éventail varié des ressources permet de répondre à la diversité des besoins en matière de santé mentale. La connaissance des différents services permet de bonifier les soins dispensés par le médecin seul. Les médecins de famille sont bien placés pour connaître la disponibilité des services nécessaires à leurs patients. Dans les cas où des services supplémentaires sont nécessaires, il est possible que le médecin fasse parvenir ses commentaires directement à un programme (par exemple si le temps d’attente est trop long pour les patients). Quand les symptômes physiques sont en lien avec un traumatisme psychique En tant que médecins de famille, notre rôle est non seulement d’offrir des services et un accès aux ressources à nos patients aux prises avec des troubles de santé mentale, mais aussi de reconnaître les patients dont les symptômes physiques pourraient être attribuables à un problème de santé mentale non traité. Il n’est pas rare qu’un patient se présente dans notre bureau avec un symptôme ou un ensemble de symptômes particuliers de nature physique qui mènent à la découverte d’une situation d’abus ou un traumatisme psychique après un questionnement plus poussé. Pour que le médecin puisse cerner une telle situation, il faut que le patient ait le temps et l’occasion de s’exprimer. Le recours aux ressources spécialisées permet d’accroître le soutien accordé au patient ainsi qu’au médecin. Parfois, la première rencontre avec un patient atteint de troubles de santé mentale peut se résumer à l’écouter et à lui donner l’occasion d’exprimer ses préoccupations, puis à organiser une rencontre de suivi pour s’attaquer aux problèmes. Dans d’autres cas, il peut être nécessaire de réagir ou d’aiguiller immédiatement le patient vers les services appropriés. Il faut être doué d’une grande perspicacité pour repérer un problème de santé mentale déguisé en problème physique. L’inverse est aussi vrai. Les maladies chroniques et la santé mentale Puisque davantage de patients survivent au cancer et à d’autres maladies graves, les fournisseurs de soins primaires doivent également être aptes à détecter les troubles psychologiques associés à ces maladies chez leurs patients afin d’offrir un soutien approprié. Le médecin de famille occupe une place importante dans la coordination des soins complexes pour les patients aux prises avec des maladies chroniques multiples qui ont une incidence profonde sur leur vie. Les problèmes de santé mentale ont un effet sur la vie de tous. Comme médecins de famille, nous jouons un rôle central dans le fonctionnement du système de soins de santé : dans plusieurs cas, nous représentons le premier contact avec le patient, en plus de jouer des rôles de coordonnateur et de défenseur. Dans la région d’Ottawa et de Champlain, nous avons la chance de disposer d’un grand nombre d’excellentes ressources en santé mentale accessibles en un appel, une télécopie ou un clic. re Rédigé par la D Merrilee Fullerton, M.D., médecine familiale. [ haut ] Ce que nous savons de la santé mentale des résidents d’Ottawa La santé mentale constitue un aspect primordial de la santé globale ainsi qu’une ressource essentielle à la vie. Sans une bonne santé mentale, une personne peut être incapable de réaliser son plein potentiel ou de jouer un rôle actif au quotidien. Les données permettant de mesurer la qualité de la santé mentale, par conséquent, peuvent comprendre aussi bien des mesures d’évaluation du bien-être émotionnel ou général, les taux de traitement de maladies mentales diagnostiquées que des données concernant les résultats pour la santé comme le nombre de visites à l’urgence attribuables à des actes autodestructeurs ou les taux de suicide. Des mesures satisfaisantes permettant d’estimer de façon complète l’étendue ou l’ampleur des défis en santé mentale ne sont pas toujours disponibles, surtout dans les sous-groupes de la population. La majeure partie des données dont nous disposons provient de sondages. En raison de la faible taille des échantillons et de la grande variabilité des résultats d’une année à l’autre, la fréquence (ou la prévalence) de troubles peu communs ou de comportements peu fréquents ne peut être estimée avec fiabilité. Il est également possible que des données sur l’évolution au fil du temps ne soient pas disponibles, ce qui fait qu’il est plus compliqué de déterminer si l’état de santé mentale de la population d’Ottawa s’est modifié dans le temps. Ce que les jeunes de la 7e à la 12e année à Ottawa nous disent sur leur santé mentale (Santé publique Ottawa, 2009) • • • • • En 2009, un élève sur 10 a déclaré que sa santé mentale est passable ou mauvaise. Un élève sur quatre a déclaré avoir été victime d’intimidation pendant l’année scolaire en cours. Un sentiment de stress constant a été rapporté par 40 % des élèves Un élève sur quatre a consulté un professionnel de la santé mentale durant l’année précédente. Environ 8 % des élèves ont déclaré avoir envisagé sérieusement de commettre une tentative de suicide durant l’année précédente. Ce que les jeunes de la rue nous disent sur leur santé mentale (Santé publique Ottawa, 2011) • En 2009, un jeune de la rue sur trois âgé de 15 à 24 ans a déclaré que sa santé mentale est passable ou mauvaise. Ce que les adultes nous disent sur leur santé mentale (Statistique Canada, 2009) • • • En 2009, 78 % des résidents d’Ottawa âgés de 12 ans ou plus ont déclaré que leur santé mentale est excellente ou très bonne; ce pourcentage ne varie pas de façon significative entre les groupes d’âge. En 2009, 24 % des résidents d’Ottawa âgés de 15 ans et plus ont rapporté vivre « un degré considérable » de stress au quotidien. En 2008, un résident sur 10 âgé de 12 ans ou plus a rapporté avoir envisagé le suicide à un moment ou à un autre de sa vie. Qui va à l’hôpital? (Santé publique Ottawa, 2010) • • • • • • En 2008, il y a eu à Ottawa 1 181 visites à l’urgence attribuables à des actes autodestructeurs. Le taux le plus élevé de visites à l’urgence a été observé chez les jeunes femmes de 15 à 19 ans (795 visites/100 000 habitants). La plupart des visites à l’urgence attribuables à des actes autodestructeurs sont causées par des empoisonnements ou des surdoses volontaires de drogues, de médicaments ou d’alcool (69 %). En 2008, 52 personnes se sont suicidées à Ottawa. Le taux de suicide le plus élevé a été observé chez les hommes de 50 à 64 ans (6,0 décès/100 000 habitants). Le mode de suicide le plus courant est la pendaison ou la strangulation (39 %), suivi de l’abus de drogues, de médicaments ou d’alcool (24 %). Références 1. SANTÉ CANADA [page d’accueil sur le Web]. Santé mentale. Dernière mise à jour : 2009-07-22. 2. SANTÉ PUBLIQUE OTTAWA. Le fardeau des blessures à Ottawa, 2010 3. SANTÉ PUBLIQUE OTTAWA. Sondage sur la consommation de drogues et la santé des élèves de l’Ontario, 2009 4. SANTÉ PUBLIQUE OTTAWA. Surveillance accrue des jeunes de la rue, 2011 5. STATISTIQUE CANADA. Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes 20082009, Fichier partagé de l’Ontario. Rédigé par Jacqueline Willmore, M.H.P, épidémiologiste, Section de l’épidémiologie, Santé publique Ottawa. [ haut ] Que sont les soins partagés en santé mentale, et où sont-ils dispensés à Ottawa? On définit essentiellement les soins partagés en santé mentale comme toute activité permettant aux fournisseurs de soins en santé mentale et en traitement des dépendances et aux fournisseurs de soins primaires de travailler de concert plus efficacement pour améliorer la prestation des soins. Les termes « soins partagés » et « soins en collaboration » sont interchangeables, mais le premier est utilisé plus souvent à l’échelle nationale. La majorité des modèles de soins partagés visent à accroître l’aisance et les connaissances des médecins de famille et des membres de l’équipe soignante en ce qui concerne le traitement des maladies mentales. Les modèles de soins partagés Le modèle de soins partagé le plus simple est celui où un psychiatre travaille de façon intermittente dans le cabinet d’un médecin de famille pour effectuer des consultations ou émettre des recommandations après avoir étudié les dossiers des patients, sans toutefois les rencontrer. Le psychiatre peut offrir ou non un suivi limité. Certains centres de santé communautaire d’Ottawa disposent de ce type d’entente. Un modèle plus complexe repose sur une équipe interdisciplinaire en santé mentale œuvrant au sein d’une équipe de santé familiale, comme le Programme de soins partagés en santé mentale de l’Hôpital d’Ottawa. Ce programme sert les équipes universitaires de santé familiale de Soins continus Bruyère (Bruyère, Primrose) et de L’Hôpital d’Ottawa (Melrose et Riverside). Le mandat du programme comprend aussi l’enseignement et la supervision de résidents en médecine familiale et en psychiatrie. L’expérience du Programme de soins partagés en santé mentale de L’Hôpital d’Ottawa a montré que les gens âgés de 16 à 25 ans ont volontiers recours à ce modèle de soins pour répondre à leurs besoins en santé mentale. L’inclusion de services accrus en santé mentale dans une équipe de santé familiale améliore le confort et facilite l’accès aux soins, encourageant ainsi l’intervention précoce. Puisqu’on sait que chez environ 70 % des adultes atteints de troubles mentaux, les symptômes se sont déclarés avant l’âge de 20 ans, les stratégies visant à améliorer l’accès aux soins pour les jeunes personnes pourraient s’avérer très efficaces. Ce que shared-care.ca peut vous apporter Voici ce que le site Web shared-care.ca (anglais seulement) a à vous offrir : • • • Une trousse de ressources très pratique sur la santé mentale des enfants et des jeunes (en anglais seulement); Un document de référence complet intitulé « The Evolution of Collaborative Mental Health Care in Canada: A Shared Vision for the Future » (aussi offert en français à l’adresse http://publications.cpa-apc.org/media.php?mid=1140); Des renseignements sur la 13e conférence canadienne sur les soins de santé mentale en collaboration, qui aura lieu les 15 et 16 juin 2012 à Vancouver, en ColombieBritannique (en anglais seulement). L’état des soins partagés dans notre région À l’heure actuelle, il n’existe pas de liste exhaustive des ententes de soins partagés dans la région. Cela dit, chacun des hôpitaux suivants appuie des services de soins partagés offerts dans la communauté : les Services de santé Royal Ottawa, l’Hôpital Montfort, le Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario, L’Hôpital d’Ottawa, l’Hôpital Queensway-Carleton et Soins continus Bruyère. Un certain nombre de psychiatres pratiquant dans les hôpitaux et en milieu communautaire aimeraient participer à ce modèle, tout comme beaucoup de médecins de famille. En outre, les futurs diplômés du programme de résidence du département de psychiatrie de l’Université d’Ottawa sont formés à travailler dans des environnements de soins primaires; plusieurs souhaitent d’ailleurs le faire. Appel aux médecins! Agir pour former davantage d’ententes de soins partagés pourrait exiger un travail de promotion visant à accroître l’accessibilité du financement à la séance pour les psychiatres. Si vous travaillez actuellement en soins partagés ou si vous aimeriez le faire, veuillez faire parvenir les renseignements concernant votre pratique à la Dre Katharine Gillis. Vous serez ainsi ajoutés à une liste de fournisseurs de soins de santé de la région aux fins d’échange de renseignements et d’idées. Rédigé par Katharine Gillis, M.D., FRCPC, directrice clinique du Programme de soins partagés en santé mentale de L’Hôpital d’Ottawa, directrice, Département de Psychiatrie de l’Université d’Ottawa. [ haut ] eSanteMentale.ca : conseiller et orienter les patients d’un simple clic Étude de cas Jill est une adolescente qui se présente, accompagnée de sa mère, à sa toute première consultation avec la Dre Sue Smith. Sa mère explique au médecin : « Ma fille ne cesse de pleurer ces temps-ci… Nous avons besoin de votre aide! » Après avoir posé quelques questions à la jeune fille, la Dre Smith confirme que sa patiente a effectivement des besoins en matière de santé mentale. Malheureusement, il ne reste à la docteure que 15 minutes avant son prochain patient, et elle a déjà pris du retard : il faut faire vite! Elle ferme le dossier médical informatisé et se rend sur www.esantementale.ca. La Dre Smith consulte alors deux outils de dépistage validés : un sur la dépression et un autre sur les troubles de l’alimentation. Elle remplit en ligne les deux questionnaires en inscrivant les réponses de sa patiente. Dès qu’elle soumet les résultats, le site se charge de compiler les résultats et de confirmer que, d’après les réponses fournies, il y a une probabilité de plus de 95 % que la patiente soit atteinte de dépression et de plus de 80 % qu’elle soit aux prises avec un trouble de l’alimentation. Dans ce cas particulier, la Dre Smith considère qu’il serait souhaitable d’aiguiller Jill vers des services spécialisés en santé mentale. En cliquant sur « troubles de l’alimentation », elle trouve facilement un programme de traitement et un groupe de soutien dans la région à recommander à sa patiente. Comme Jill s’apprête à partir, sa mère demande : « Pouvez-vous me donner des renseignements sur la dépression et les troubles de l’alimentation? » La Dre Smith retourne donc sur esantementale.ca et, en quelques secondes, trouve des documents sur la dépression et les troubles de l’alimentation à l’intention des patients; elle les imprime et les remet à la patiente. Quand la patiente et sa mère sortent du bureau, la Dre Smith ne peut s’empêcher de se demander : « Mais comment pouvais-je m’en sortir avant eSanteMentale?» Elle finit de remplir le dossier de sa patiente et se prépare pour sa consultation suivante. Qu’est-ce que eSanteMentale.ca? eSanteMentale.ca est un site Web complet sur la santé et les maladies mentales, qui offre également des renseignements sur les services offerts dans la région. Le site a été créé en 2005 par le Dr Michael Cheng, psychiatre au Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario, en collaboration avec Amy Martin, clinicienne au Crossroads Children’s Centre. Actuellement, eSanteMentale est une initiative du Centre d’excellence de l’Ontario en santé mentale des enfants et des adolescents. Testés au départ à Ottawa, en Ontario et dans l’est de l’Ontario, les services offerts par le site s’étendent graduellement à d’autres régions de l’Ontario et au-delà de ses frontières. Les défis auxquels vous pourriez faire face dans votre pratique Les maladies mentales sont fréquentes, et les médecins en observent souvent chez leurs patients. Malheureusement, comme beaucoup d’autres médecins, vous avez peut-être l’impression d’être aux prises avec les deux défis suivants : • • Le manque de temps pour une entrevue médicale complète et détaillée; vous avez peutêtre seulement quelques minutes pour dépister des troubles complexes comme l’autisme ou les troubles de l’alimentation; Le manque de connaissances sur les services en santé mentale et les documents qui existent pour vous aider à conseiller et à diriger vos patients. Le site eSanteMentale.ca est conçu pour vous simplifier la vie : • • • En facilitant le dépistage de bon nombre de troubles de santé mentale, grâce à sa bibliothèque croissante d’outils de dépistage validés; En vous offrant un répertoire de ressources en santé mentale qui vous permet de trouver facilement des services dans votre région, et en vous renseignant sur les meilleures ressources vers lesquelles orienter vos patients; En vous fournissant des renseignements crédibles et de qualité sur la santé mentale et les troubles de santé mentale à distribuer à vos patients. Et ce qui fait la force d’eSanteMentale.ca, c’est qu’il s’agit d’une ressource gratuite, anonyme, et accessible en tout temps! Rédigé par le Dr Michael Cheng, M.D., FRCPC, psychiatre au Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario, cofondateur d’eSanteMentale.ca, Centre d’excellence de l’Ontario en santé mentale des enfants et des adolescents. Au-delà du « blues » – l’abc de la dépression postpartum Qu’est-ce que la dépression postpartum? La dépression postpartum (DPP) est un épisode dépressif majeur qui se déclare dans les quatre semaines suivant l’accouchement1 et dont le diagnostic clinique peut être établi jusqu’à 12 mois après la naissance de l’enfant. Épidémiologie La période postpartum peut représenter un moment de grande vulnérabilité à la dépression. Des études rapportent un taux d’environ 10 à 20 % de dépression chez les femmes après l’accouchement; les taux sont encore plus élevés chez les mères adolescentes (la présence de différences méthodologiques entre les études explique le manque de précision en ce qui concerne la prévalence de la DPP)2,3,4. Symptômes Des symptômes comme l’humeur maussade, les pleurs, l’irritabilité, l’anxiété, l’agitation, l’insomnie ainsi que les troubles de concentration et de la mémoire sont très courants dans la semaine ou les deux semaines qui suivent l’accouchement. Cet état est connu sous le nom de « syndrome du troisième jour » ou « baby blues » et s’estompe souvent sans traitement médical (avec rien de plus que du soutien et du réconfort). Lorsque le « syndrome du troisième jour » ne se résout pas après quelques semaines, ou lorsque le fonctionnement de la mère est compromis, il est important d’envisager la possibilité que la patiente soit atteinte de dépression postpartum. Les symptômes de la dépression postpartum sont les mêmes que ceux de la dépression. En plus d’une humeur triste et déprimée ou d’une perte d’intérêt, on observe couramment d’autres symptômes : • • • • • • • • • • • Agitation ou irritabilité; Troubles de l’appétit; Sentiment de dévalorisation ou de culpabilité; Manque de connexion avec le bébé et les autres personnes; Manque de concentration; Manque d’énergie; Difficulté à accomplir ses tâches à la maison ou au travail; Sentiments négatifs envers le bébé; Anxiété considérable; Pensées de mort ou idées suicidaires; Troubles du sommeil. Facteurs de risque 5,6 • • • • • • • • Antécédents d’épisode dépressif majeur ou de dépression postpartum; Dépression ou anxiété durant la grossesse actuelle ou une grossesse récente; Antécédents familiaux de maladies psychiatriques; Arrêt de la prise d’antidépresseurs; Manque de soutien du partenaire, de la famille et de l’entourage social; Événements de la vie stressants durant la grossesse ou l’accouchement, y compris des problèmes médicaux ou obstétriques graves, le décès ou la maladie d’un proche, un accouchement difficile; Difficulté à allaiter; Un bébé qui a des coliques ou des troubles de santé; • • Grossesse non planifiée ou non désirée; Statut socio-économique problématique (faible revenu, logement inadéquat). Dépistage et diagnostic La culpabilité, la honte et la peur des conséquences négatives peuvent empêcher les femmes de parler de la détresse émotionnelle qu’elles vivent durant cette période considérée par la société comme un moment heureux. Pourtant, un dépistage précoce et une intervention rapide améliorent le pronostic à long terme pour la plupart des femmes. Lorsqu’elle n’est pas diagnostiquée et traitée, la dépression postpartum peut causer des souffrances et un dysfonctionnement majeurs au sein de la famille, la rupture des liens avec le nouveau-né, voire des effets négatifs sur son développement cognitif et comportemental. Pour détecter la dépression postpartum, on a fréquemment recours à un outil de dépistage : l’Échelle de dépression postpartum d’Édimbourg7, utilisé par Santé publique Ottawa (SPO). Si une nouvelle mère obtient un résultat supérieur à 13 sur l’échelle, il est probable qu’elle développe une dépression postpartum. Au moment de l’évaluation initiale, des troubles de santé particuliers dont les symptômes sont semblables ou co-existants doivent être écartés. Il faut rester vigilant pour repérer les éventuels signes d’une psychose du postpartum. Traitement Le traitement de la dépression postpartum peut comprendre une psychothérapie, une pharmacothérapie ou les deux. Il est important d’aborder les facteurs de vulnérabilité, les facteurs précipitants et les facteurs d’entretien avec la nouvelle mère et son partenaire. Des stratégies familiales peuvent être mises en place avec un soutien interne et externe (notamment pour la récupération du sommeil, l’aide avec les repas, l’entretien ménager, les enfants). Une thérapie cognitivo-comportementale (TCC) et une thérapie interpersonnelle (TIP) se sont avérées efficaces pour le traitement de la dépression postpartum8,9. Le recours aux antidépresseurs peut être envisagé dans les cas d’épisodes de dépression modérés ou graves. Les médicaments et l’allaitement Bien que tous les antidépresseurs soient excrétés dans le lait maternel, des effets secondaires notables chez les nourrissons allaités sont rares. Le site du Motherisk program (Toronto) (anglais seulement) est une ressource utile dans l’évaluation du rôle des médicaments à l’intention des patients, de leur famille et des fournisseurs de soins de santé. Motherisk offre des renseignements en ligne et du soutien téléphonique concernant les risques pour les bébés associés aux médicaments consommés durant la grossesse et l’allaitement. Le programme Bébés en santé, enfants en santé de SPO vise à réduire le nombre de cas de dépression postpartum. Le programme Bébés en santé, enfants en santé (BSES) de SPO fait la promotion de l’évaluation systématique du risque de dépression postpartum afin de promouvoir la santé mentale de la mère et de l’enfant à court et à long terme. Les prestataires du programme BSES mentionnent souvent que c’est grâce à celui-ci qu’ils ont pu gérer la grande anxiété et le sentiment de détresse qu’ils ont vécus durant la période postpartum. Des infirmières en santé publique (ISP) communiquent avec tous les nouveaux parents qui le désirent dans les 48 heures suivant leur congé de l’hôpital pour effectuer une brève évaluation de la santé de la mère et de son bébé, y compris une évaluation des préoccupations concernant l’humeur et l’anxiété postpartum. Les ISP travaillent à la mise en place d’un dépistage universel à l’aide de l’Échelle de dépression postpartum d’Édimbourg mentionnée précédemment. Si l’évaluation permet de déterminer que la femme est à risque de souffrir d’une dépression postpartum, l’ISP transmettra le résultat du test (avec la permission de la cliente) à son fournisseur de soins primaires. L’ISP soumettra par écrit une demande d’aiguillage qui comprend la liste des symptômes et des comportements de la patiente et qui demande au fournisseur de soins de faire un suivi avec l’ISP pour la gestion conjointe du cas et pour la planification des soins continus de la patiente. De plus, le personnel du programme BSES offre aux mères et à leurs familles un soutien continu grâce à des visites à domicile à long terme. Les activités de soutien comprennent une évaluation de la santé de la mère et du nourrisson, du counseling et de l’enseignement sur la santé axés sur les besoins du client, la liaison avec des ressources communautaires, dont des ressources en santé mentale périnatale, ainsi que du soutien et de la sensibilisation. Grâce à ses services qui prennent en compte la culture et la langue des clients, le programme BSES apporte une contribution unique en établissant des liens entre les familles et les organismes locaux qui s’occupent des familles et des jeunes enfants. Orientation des patients vers les services du programme BSES Pour du soutien et des conseils en matière de dépression postpartum, le médecin et le patient peuvent parler à une infirmière en téléphonant à Info-santé publique Ottawa au 613-580-6744. Références 6. AMERICAN PSYCHIATRIC ASSOCIATION. Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, 4e édition, 1994. 7. O’HARA, M. W. et coll. « Rates and risk of postpartum depression – a meta-analysis », International Review of Psychiatry, vol. 8, no 1, 1996, p. 37-54. 8. STEINER, M. « Perinatal mood disorders: position paper », Psychopharmacology Bulletin, 1998, vol. 34, 1998, p. 301-306. 9. TROUTMAN, B. R. et C. E. CUTRONA. « Nonpsychotic postpartum depression among adolescent mothers », Journal of Abnormal Psychology, vol. 99, no 1, 1990, p. 69-78. 10. ROBERTSON, E. et coll. « Antenatal risk factors for postpartum depression: a synthesis of recent literature », General Hospital Psychiatry, vol. 26, 2004, p. 289-295. 11. COHEN, L. S. et coll. « Relapse of major depression during pregnancy in women who maintain or discontinue antidepressant treatment », JAMA, vol. 295, no 5, 2006, p. 499507. 12. COX, J. L. et coll. « Detection of postnatal depression: development of the 10-item Edinburgh Postnatal Depression Scale », British Journal of Psychiatry, vol. 150, 1987, p. 782-786. 13. STEVENSON, M. D. et coll. « Group cognitive behavioural therapy for postnatal depression: a systematic review of clinical effectiveness, cost-effectiveness and value of information analyses », Health Technology Assessment Journal, vol. 14, no 44, septembre 2010, p. 1-107. 14. O’HARA, M. W. et coll. « Efficacy of interpersonal psychotherapy for postpartum depression », Archives of General Psychiatry, vol. 57, no 11, 2000, p. 1039-1045. Rédigé par Sandhaya Norris, M.D., FRCPC, psychiatre, Programme de santé mentale périnatale de la région d’Ottawa, Département de psychiatrie, Hôpital d’Ottawa, campus Général, Université d’Ottawa, avec la collaboration de Katharine Robertson-Palmer, I.A., M.Sc.Inf., superviseure, programme Bébés en santé, enfants en santé, Santé publique Ottawa. [ haut ] Bien portant à 18 mois… : www.18monthvisit.ca (en anglais seulement) Les médecins de famille qui s’occupent des bilans de santé des bébés ont la possibilité d’influencer leur bien-être et leur développement. Le fait de déceler tôt les problèmes développementaux et d’orienter les patients vers une intervention et un traitement précoces améliore les résultats pour l’enfant. Les bilans de santé des bébés permettent de promouvoir les comportements sains, d’offrir des conseils préventifs et d’établir des contacts entre les familles et les services communautaires de la région promouvant l’apprentissage précoce et le développement sain de l’enfant. Moment crucial pour l’évaluation du développement Souvent, le bilan de santé à 18 mois est le dernier bilan régulier (comprenant une vaccination) avant l’entrée de l’enfant à l’école. Suivant les recommandations d’un comité d’experts réuni par le ministère des Services à l’enfance et à la jeunesse, l’Ontario a mis en place un bilan de santé amélioré à 18 mois. Les experts ont recommandé de modifier le bilan pour laisser place à une évaluation fondamentale du développement. En effet, à 18 mois, l’enfant devrait avoir atteint les principales étapes de son développement moteur et communicationnel, et à cet âge, il est possible de détecter certains troubles du développement (c’est-à-dire les troubles du spectre autistique). Il s’agit également d’un moment où les parents pourraient avoir besoin de soutien dans leur rôle parental et de conseils pour gérer le comportement de l’enfant, car leur enfant a atteint un âge où il commence à agir avec plus d’indépendance et d’assurance. Récemment, la Société canadienne de pédiatrie a publié une recommandation sur la création d’une stratégie pour le bilan de santé amélioré à 18 mois pour tous les enfants canadiens. L’utilisation d’outils normalisés et l’accès à ces outils En Ontario, deux outils d’évaluation normalisés sont recommandés : • • Une liste de vérification remplie par les parents pour le bilan de santé amélioré à 18 mois, comme le questionnaire de dépistage Nipissing District Developmental Screen (NDDS)(en anglais seulement). La plupart des enfants auront accompli les tâches développementales abordées dans le NDDS avant l’âge qui y est précisé. Un outil à l’intention du médecin, comme le Relevé postnatal Rourke - Ontario (RBRON). Le RBR-ON est un outil destiné aux professionnels de la santé fondé sur des données probantes, à utiliser sur le lieu d’intervention lors du bilan de santé. Le NDDS et le RBR-ON peuvent être téléchargés gratuitement sur le site Web www.18monthvisit.ca (en anglais seulement). Dans le cadre du programme Bébés en santé, enfants en santé (programme BSES) de Santé publique Ottawa, toutes les familles reçoivent un exemplaire du questionnaire de dépistage NDDS avant les 18 mois de l’enfant. Ainsi, certaines familles peuvent avoir déjà rempli le questionnaire lorsqu’elles se présentent chez le médecin pour le bilan de santé à 18 mois. Ces outils peuvent faciliter la discussion avec les familles sur : • • • • Le développement de l’enfant; Le rôle parental; L’accès aux programmes et aux services communautaires locaux qui font la promotion du développement sain de l’enfant et de l’apprentissage en bas âge; La promotion de l’alphabétisation précoce au moyen de la lecture. Promotion de services universels gratuits Le comité d’experts a également recommandé que, lors de la visite à 18 mois, on renseigne toutes les familles sur les services universels gratuits qui encouragent le développement et l’apprentissage de l’enfant, comme ceux offerts dans les centres de développement de la petite enfance de l’Ontario (CDPEO), les bibliothèques, les Centres de formation au rôle parental et de littératie pour les familles et à Santé publique Ottawa (SPO). Certaines familles doivent également être orientées vers des services spécialisés comme Premiers mots ou le programme Infant and Child Development (en anglais seulement). Si vous avez des préoccupations concernant le développement d’un enfant, aiguillez-le immédiatement : le fait d’attendre pour observer l’évolution de l’enfant peut retarder une intervention pouvant transformer le reste de sa vie. Code d’honoraires médicaux Plusieurs mesures ont été mises en place pour soutenir les médecins de famille qui effectuent des bilans de santé améliorés à 18 mois. Un nouveau code d’honoraires médicaux (A002 pour les médecins de famille et A268 pour les pédiatres) a été adopté. Le code d’honoraires est hors du corbeil de services des Équipes de santé familiale. Ressources supplémentaires pour les médecins Un portail Web (www.18monthvisit.ca) a été mis en place à des fins d’éducation et contient des ressources téléchargeables, des modules permettant d’obtenir des crédits de formation médicale continue et plus encore. Services offerts par Santé publique Ottawa (SPO) SPO offre un bon nombre de services pour les familles, y compris les cliniques de dépistage « Grandir en santé » et les visites à domicile du programme BSES. Le programme BSES s’assure que toutes les nouvelles mères reçoivent un appel téléphonique d’une infirmière après leur congé de l’hôpital; une ISP peut effectuer une visite à domicile si des besoins sont repérés. De même, tous les parents d’enfants de moins de 6 ans ainsi que les futurs parents peuvent recevoir une visite à domicile et une évaluation. Des questions? Si vous avez des questions concernant le bilan amélioré ou si vous aimeriez obtenir du soutien ou des renseignements approfondis, veuillez communiquer avec Julie Gross, coordonnatrice de projet du programme du bilan de santé amélioré à 18 mois, par téléphone au 905-521-2100, poste 74099, ou par courriel. Si vous avez des questions concernant le programme Bébés en santé, enfants en santé, veuillez communiquer avec Info-santé publique Ottawa par téléphone au 613-580-6744. Rédigé par la Dre Jean Clinton, B.Mus., M.D. FRCPC, chef du corps professoral, programme du bilan de santé amélioré à 18 mois, Offord Centre for Child Studies, Université McMaster. Avec la collaboration de Julie Gross, IA, M.Sc., coordonnatrice de projet, programme du bilan de santé amélioré à 18 mois; Louise Gilbert, IA, B.Sc.Inf., IBCLC, Spécialiste en santé des familles, Santé publique Ottawa; Denise Hébert, IA, M.Sc., gestionnaire de programme du programme BSES, Santé publique Ottawa. [ haut ] Orienter un patient vers Le Royal pour des soins spécialisés en santé mentale On demande souvent au Royal quelles maladies mentales (et quels types de patients) il traite. En tant qu’établissement de soins tertiaires spécialisé en santé mentale, Le Royal joue un rôle particulier dans le système de soins de santé. Un peu à la manière de l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa qui est un centre d’excellence pour les patients ayant besoin de programmes de soins uniques pour des cardiopathies complexes, Le Royal a pour rôle de soigner les gens atteints de maladies mentales graves et complexes, qui résistent souvent aux traitements conventionnels. Les experts qui y travaillent explorent également de nouvelles approches au traitement grâce à leurs projets de recherche avant-gardistes. La mission du Royal est simple : aider davantage de personnes vivant avec une maladie mentale à se rétablir plus rapidement. Les patients peuvent avoir accès à des soins au Royal après avoir été orientés par un médecin, un psychiatre ou un hôpital de soins primaires (de l’annexe 1). Tous les programmes du Royal n’acceptent que les patients orientés, sauf le Programme de traitement de la toxicomanie et des troubles concomitants, qui accepte également les accès directs. Selon le type et la gravité de la maladie, les patients peuvent être hospitalisés ou recevoir leur traitement comme patients externes. Le niveau et le genre de soins se modifieront fréquemment en fonction du progrès du traitement. Une fois son état stabilisé, le patient recevra son congé et on mettra en place un plan de soins de suivi approprié. « Même si l’on peut stabiliser un patient, son état n’est pas statique. Ce sont les besoins du patient qui doivent dicter le type de soins. Une fois que son état est stabilisé aux soins secondaires ou tertiaires, le patient aura accès à des services de niveaux différents offerts par diverses parties du système, a déclaré le Dr Bhatla, psychiatre en chef au Royal. C’est pourquoi nous prenons autant au sérieux la planification du congé. Nous voulons nous assurer que les patients disposeront du bon niveau de soins après leur traitement au Royal. » Les procédures d’orientation des patients vers Le Royal varient selon les programmes. Pour orienter un patient vers Le Royal, le médecin doit prendre en compte le diagnostic préliminaire et les symptômes individuels pour déterminer quel programme convient le mieux au patient. Des renseignements sur les programmes sont offerts à l’adresse theroyal.ca. Troubles de l’humeur, troubles anxieux et schizophrénie Au Royal, l’admission au Programme de traitement des troubles de l’humeur, au Programme de traitement des troubles anxieux et au Programme de schizophrénie est centralisée. Pour orienter un patient vers ces programmes, il faut remplir le formulaire d’orientation des patients externes du Centre de santé mentale Royal Ottawa. Ce formulaire peut être obtenu en communiquant avec les services d’admission centralisée au 613-722-6521, poste 6211. Une fois que le formulaire dûment rempli a été reçu, le cas est évalué par le comité aux admissions pour déterminer si le patient répond aux critères d’admission (vous trouverez la liste des critères sur le site Web du Royal). Le médecin qui a fait l’orientation sera ensuite avisé de l’issue de sa recommandation, des temps d’attente approximatifs et des coordonnées du programme où le patient a été classé. Un représentant du programme communiquera ensuite avec le patient pour fixer un rendez-vous. Si les services demandés ne peuvent pas être offerts au Royal, une lettre est envoyée au médecin pour lui recommander des services offerts dans la collectivité vers lesquels il pourra diriger son patient. Programme de santé mentale des enfants et des jeunes Le Royal et le CHEO se sont associés pour créer le programme Enfants et jeunes – Services spécialisés en psychiatrie et en santé mentale. Ce programme vise à offrir des services spécialisés en psychiatrie et en santé mentale aux enfants et aux jeunes, sous une direction régionale partagée, et en ayant recours à un processus d’admission centralisé. Le Royal traite principalement les jeunes de 16 à 18 ans, alors que les jeunes de moins de 16 ans sont traités au CHEO. Pour en savoir plus sur l’orientation des patients vers ce programme, veuillez consulter l’article « Admission centralisée aux services de santé mentale des enfants et des jeunes au CHEO et au Royal ». Programme de psychiatrie gériatrique Le Programme de psychiatrie gériatrique accepte les adultes de 65 ans et plus atteints de maladies mentales graves qui ont été orientés par un médecin. Pour orienter un patient vers ce programme, le médecin doit d’abord téléphoner au service d’admission au 613-722-6521, poste 6507. Le Programme de psychiatrie gériatrique du Royal offre également des services de consultation et de traitement dans tous les foyers de soins de longue durée d’Ottawa. L’équipe visite chaque foyer au moins une fois par mois pour offrir des consultations axées sur les patients, du suivi et des renseignements, ainsi que pour planifier les admissions ou les congés. Ces visites aident à prévenir les situations de crise et diminuent le temps passé par les aînés dans les hôpitaux. Clinique des traumatismes de stress opérationnels La Clinique des traumatismes de stress opérationnels du Royal est un programme ambulatoire spécialisé destiné aux anciens combattants des Forces canadiennes, aux membres admissibles de la Gendarmerie royale du Canada et aux membres de leurs familles qui sont admissibles. Les anciens combattants doivent parler avec leur gestionnaire de cas d’Anciens Combattants Canada. Ceux qui n’ont pas de gestionnaire de cas peuvent téléphoner au 1 866 522-2022 (français) ou au 1 866 522-2122 (anglais) pour savoir s’ils sont admissibles. Les membres actuels des Forces doivent communiquer avec le médecin de leur base. Quant aux membres de la GRC, ils devraient parler avec un représentant des Services de santé de la GRC pour se faire orienter. Le Royal a pour objectif de fixer le premier rendez-vous dans les 15 jours ouvrables suivant l’aiguillage. Programme de psychiatrie judiciaire intégrée (qui comprend une clinique de maîtrise de la colère et la clinique sur les comportements sexuels) Le secrétariat responsable de l’admission au programme de psychiatrie judiciaire, que l’on peut joindre au 613-722-6521, poste 6375, peut vous fournir des renseignements concernant les services du Programme de psychiatrie judiciaire intégrée et le processus d’orientation, en plus de vous fournir la documentation requise pour recommander un patient à la clinique de maîtrise de la colère, à la clinique sur les comportements sexuels et à une évaluation psychiatrique judiciaire. Programme de rétablissement Le Programme de rétablissement du Royal est destiné aux personnes ayant des déficiences fonctionnelles causées par une maladie ou une hospitalisation prolongées et offre un traitement axé sur le rétablissement dans un milieu résidentiel. L’orientation peut être effectuée par le médecin, le psychiatre ou l’organisme responsable du traitement du patient. On peut obtenir une trousse d’orientation en communiquant avec le commis du Programme de rétablissement au 613-722-6521, poste 6070. Programme de traitement de la toxicomanie et des troubles concomitants Il est possible d’être admis sans recommandation au Programme de traitement de la toxicomanie et des troubles concomitants du Royal. Avant l’admission, il faut toutefois fixer un rendez-vous avec le patient éventuel pour qu’un médecin du Royal puisse l’évaluer. Un médecin ou un organisme peut aussi orienter le patient, qui devra tout de même se présenter en personne au Royal, au 1145, avenue Carling. Les heures d’ouverture sont de 8 h à midi et de 13 h à 16 h, du lundi au vendredi (fermé les jours fériés). Les patients qui résident à l’extérieur d’Ottawa peuvent téléphoner au 613-722-6521, poste 6508, pour fixer un rendezvous. Clinique du sommeil La Clinique du sommeil du Royal offre une expertise clinique en médecine du sommeil, ainsi qu’une expertise qui n’est généralement pas offerte dans les autres cliniques du sommeil, pour les patients ayant des troubles du sommeil très spécifiques associés à des troubles psychiatriques. Un médecin peut orienter un patient en remplissant le formulaire de demande d’évaluation du sommeil ou de consultation; il est possible de le télécharger ou de l’obtenir en téléphonant au 613-722-6521, poste 6248. Rédigé par Karen Monaghan, gestionnaire des communications, Le Royal. [ haut ] Admission centralisée aux services de santé mentale des enfants et des jeunes au CHEO et au Royal Le service d’admission en santé mentale est le portail de l’admission à tous les services du programme Enfants et jeunes – Services spécialisés en psychiatrie et en santé mentale au Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario (CHEO) et au Royal. Le système intégré du programme Enfants et jeunes a été mis en place pour les enfants et les jeunes de 0 à 18 ans qui ont des problèmes de santé mentale persistants ou de graves maladies mentales. Les deux principaux points d’accès au programme sont le service d’accueil centralisé et les Services régionaux d’urgences psychiatriques pour les enfants et les adolescents situés à l’urgence du CHEO. Rôle de l’équipe des services d’admission en santé mentale Le service d’accueil centralisé est composé d’une équipe d’intervenants qui possèdent une expérience considérable des soins des enfants et des jeunes ayant des troubles de santé mentale. Le rôle de l’équipe est de : 15. S’assurer que les demandes reçues répondent aux critères d’admission dans un hôpital de soins tertiaires; 16. Déterminer quels services du programme Enfants et jeunes – Services spécialisés en psychiatrie et en santé mentale pourraient le mieux répondre aux besoins du patient; 17. Orienter les demandes acceptées vers le programme ou le service approprié. Les patients qui ne répondent pas aux critères d’admission seront réorientés vers un programme ou un service communautaire en santé mentale des enfants et des jeunes plus approprié. Critères d’admission au programme Voici les critères d’admission aux soins psychiatriques spécialisés offerts au CHEO et au Royal : • • • Les patients orientés vers le Programme ont été évalués par un médecin, le plus souvent un omnipraticien, un médecin de famille ou un pédiatre. Préférablement, ils ont également eu accès à des services communautaires en santé mentale sur le territoire du RLISS de Champlain. Les patients qui continuent à vivre des difficultés en raison d’un problème de santé mentale persistant ou d’une maladie mentale grave peuvent être orientés vers le Programme. Le patient éprouve des difficultés dans divers environnements (c’est-à-dire à la maison, à l’école et dans la communauté). Le patient peut avoir fait l’essai d’un ou de plusieurs traitements pharmacologiques pendant une période adéquate, mais continuer tout de même à éprouver des difficultés. Collaboration avec les services communautaires L’équipe du Programme au CHEO et au Royal travaille étroitement avec les services communautaires en santé mentale pour les enfants et les jeunes. Ces services constituent idéalement la première étape de la résolution d’un problème psychologique. Le Programme, quant à lui, est le mieux placé pour intervenir auprès des cas les plus complexes. Repérer les patients qui ont besoin de soins d’urgence Dans les 16 derniers mois, la demande pour des soins en santé mentale pour les enfants et les jeunes de notre collectivité a augmenté. Depuis la fin du printemps 2011, le Programme n’a pu répondre qu’aux demandes les plus urgentes. Par conséquent, on a accordé la priorité aux cas qui répondent aux critères énumérés précédemment ainsi qu’aux critères suivants : • • • • Le patient présente une menace pour les autres ou une menace d’acte autodestructeur. Dans les situations les plus graves, les patients seront admis à l’urgence. Si le patient est apte à signer un contrat de non-suicide, il pourra être orienté vers le service de soins urgents du CHEO. On observe des changements graves et aigus de l’état psychologique du patient (en lien avec la dépression et l’anxiété). L’enfant ou le jeune a récemment reçu son congé de l’hôpital. Les symptômes nuisent au fonctionnement quotidien du patient et sont accompagnés d’un système de soutien limité ou inefficace. Nouveau processus d’orientation et Formulaire d’admission L’équipe des services d’admission en santé mentale a récemment apporté des modifications aux procédures d’orientation et a élaboré un nouveau formulaire d’admission. Ce formulaire peut être obtenu en téléphonant au programme Enfants et jeunes – Services spécialisés en psychiatrie et en santé mentale, dont vous trouverez le numéro ci-dessous. Envoyez le formulaire dûment rempli par télécopieur au 613-738-4235. Remarque : Tout formulaire incomplet sera retourné à son expéditeur pour être complété. Chaque demande d’orientation est évaluée par un travailleur à l’accueil. Si la demande est jugée appropriée, le médecin recevra une confirmation de l’acceptation et on l’avisera du temps d’attente approximatif. Dans le cas contraire, le formulaire pourrait être renvoyé au médecin, accompagné de suggestions de services dans la collectivité qui pourraient mieux répondre aux besoins du patient. Communiquer avec un membre de l’équipe des services d’admission en santé mentale Si vous avez des questions sur les critères d’admission ou si vous souhaitez discuter de votre patient directement avec un travailleur à l’accueil avant de remplir le formulaire, veuillez communiquer avec l’équipe de l’admission au 613-737-2496. Un travailleur à l’accueil pourra répondre à vos questions tous les jours, entre 8 h et 16 h. Rédigé par Mike Wattie, CYC (Cert.), chef d’équipe de l’admission centralisée en santé mentale, et Maureen Fedorus, B.Serv.Soc., gestionnaire de la division communautaire de l’unité des services aux patients de soins de santé mentale, CHEO, membre de l’équipe des services d’admission en santé mentale au CHEO et au Royal. [ haut ] Les défis entourant l’accès aux soins : la nouvelle clinique en santé mentale sans rendez-vous du Bureau des services à la jeunesse Une nouvelle solution sans rendez-vous Environ 70 % des problèmes de santé mentale se déclarent pendant l’enfance ou l’adolescence1. Toutefois, la majorité des jeunes ayant une maladie mentale n’obtiennent pas l’aide nécessaire lorsqu’ils en ont besoin2. Les cliniques en santé mentale communautaires sans rendez-vous du Bureau des services à la jeunesse (BSJ) contribuent à combler cette lacune en aidant les jeunes aux prises avec une variété de troubles de santé mentale. Les longues listes d’attente et les processus d’admission qui s’éternisent peuvent contribuer au fait que les adolescents n’ont pas accès aux services en santé mentale au moment où ils en ont besoin ou lorsqu’ils sont prêts à recevoir des soins. Par conséquent, le Bureau des services à la jeunesse d’Ottawa (BSJ) a fondé la Clinique de santé mentale sans rendez-vous pour les jeunes, qui repose sur un nouveau modèle innovateur pour les services en santé mentale à Ottawa. Depuis son ouverture en janvier 2011, la Clinique a offert des services sans rendez-vous à plus de 650 jeunes et à leur famille. Avantages Le modèle de clinique sans rendez-vous permet un accès à du soutien en santé mentale au moment où les jeunes et/ou leur famille sont prêts à travailler sur des problèmes. Une intervention au moment opportun peut être bénéfique, en permettant d’éviter que d’autres problèmes, possiblement plus complexes, ne s’établissent. Le BSJ travaille avec les jeunes et leurs familles en adoptant une approche collaborative centrée sur le patient et ses forces. Cette approche positive est fondée sur le principe selon lequel les jeunes détiennent en eux-mêmes les solutions à leurs problèmes. Les intervenants collaborent avec eux pour leur permettre de puiser dans leurs propres forces afin d’atteindre les résultats qu’ils désirent. Comme il s’agit d’un programme communautaire, l’équipe de la clinique sans rendez-vous accorde une grande importance à la collaboration avec d’autres fournisseurs de services qui peuvent soutenir le patient dans d’autres contextes. Cela signifie que si le client y consent, son médecin de famille sera tenu au courant. La recommandation d’un médecin n’est pas nécessaire Les patients n’ont pas besoin d’être aiguillés pour se présenter à la clinique de santé mentale sans rendez-vous du BSJ. La clinique accepte les jeunes de 12 à 20 ans, leurs parents et leurs tuteurs, qui peuvent être rencontrés individuellement ou en famille. Située au 2e étage du 2301, avenue Carling, la clinique est ouverte les mardis et jeudis de midi à 20 h (les dernières séances commencent à 18 h). Ce service gratuit est offert en français et en anglais. Les patients passent environ 90 minutes avec un intervenant et repartent avec une lettre signée résumant la séance, avec des renseignements sur le problème cerné par le jeune, ses parents ou la famille, ses forces, ses compétences et habiletés et une liste d’idées pour avancer. Les patients de la clinique présentent une variété de troubles psychosociaux et de problèmes de santé mentale comme la dépression, l’anxiété ou les pensées suicidaires, sont victimes d’intimidation, vivent un questionnement identitaire ou sont aux prises avec des conflits familiaux. Limites La clinique sans rendez-vous est moins susceptible de venir en aide à un jeune qui est activement suicidaire ou qui souffre d’une maladie mentale grave; dans de tels cas, des services en milieu hospitalier sont plus appropriés. L’appui de Santé publique Ottawa SPO travaille à réduire le nombre de suicides chez les jeunes d’Ottawa. C’est dans ce but qu’elle a investi 80 000 $ dans la clinique sans rendez-vous pour 2012, afin d’améliorer l’accès aux services en santé mentale et de réduire les temps d’attente. Ce financement permet au BSJ d’ouvrir la clinique deux jours par semaine au lieu d’un seul. Les autres services en santé mentale du BSJ Le BSJ offre un continuum de services en santé mentale. Ces services comprennent des programmes spécialisés et des programmes de counseling à long terme pour les adolescents et leur famille : des programmes en milieu scolaire; la thérapie multisystémique, un programme intensif de préservation familiale pour les jeunes de 12 à 18 ans à risque d’être placés hors de leur foyer; Wraparound Ottawa, qui soutient les jeunes et leurs familles grâce à une équipe d’amis, de membres de la collectivité et de professionnels. Un autre service du BSJ est offert à tous les jeunes et parents dans l’est de l’Ontario : il s’agit de la Ligne de crise 24/7 pour les enfants, les jeunes et leur famille, à laquelle on peut avoir accès en composant le 613-260-2360 (ou le numéro sans frais 1 877 377-7775 de l’extérieur d’Ottawa). La Ligne de crise offre également les services d’une équipe mobile qui peut réagir sur place aux situations de crise (dans la ville d’Ottawa seulement). L’équipe mobile travaille de 16 h à minuit chaque jour; elle est composée d’intervenants qui travaillent à désamorcer les situations de crise. Le service de la ligne de crise collabore avec d’autres organismes de l’est de la province pour offrir du suivi. Tous les services sont reconnus par Santé mentale pour enfants Ontario. Renseignements supplémentaires Pour en savoir plus, visitez le site Web du BSJ ou communiquez avec la clinique de santé mentale sans rendez-vous pour les jeunes : • • par téléphone au 613-562-3004; en personne au 2301, avenue Carling, 2e étage. Ligne de crise 24/7 : 613-260-2360; sans frais dans l’est de l’Ontario : 1 877 377-7775. Références 18. MINISTÈRE DES SERVICES À L’ENFANCE ET À LA JEUNESSE DE L’ONTARIO. Page consultée le 12 avril 2012. 19. SANTÉ PUBLIQUE OTTAWA. Ottawa Youth Substance Use and Health, 2009. Rédigé par Eva Schacherl, directrice des communications, Bureau des services à la jeunesse d’Ottawa. Approche de soins intégrés pour la gestion de l’anxiété chez les enfants et les jeunes L’anxiété peut se définir comme un sentiment de nervosité ou d’inquiétude, souvent associé à un événement éventuel. L’anxiété est une expérience relativement courante, qui sera vécue par tous à un moment ou à un autre. En fait, pendant certaines périodes de la croissance de l’enfant, l’anxiété est considérée comme une partie normale du développement. Par exemple, les bébés de 10 à 18 mois peuvent ressentir de l’anxiété lorsque des personnes inconnues s’approchent d’eux. Les tout-petits peuvent avoir peur du noir, les enfants d’âge scolaire peuvent craindre les animaux ou les tempêtes, et les adolescents peuvent éprouver de l’inquiétude au sujet de leurs relations avec leurs pairs et de leurs résultats scolaires. Quand l’anxiété devient problématique Lorsque les enfants ou les jeunes sont dominés par leurs anxiétés et leurs peurs au point de ne plus pouvoir fonctionner en société ou à l’école, la situation devient préoccupante. L’établissement d’un diagnostic d’anxiété normale ou anormale dépend surtout du degré de détresse vécue et de son incidence sur le fonctionnement de l’enfant au quotidien. Au moment de déterminer le degré d’incapacité fonctionnelle, il est important de garder à l’esprit l’âge et le stade de développement de l’enfant. Les troubles anxieux sont l’un des problèmes de santé mentale les plus fréquents chez les enfants et les jeunes : environ 6 % d’entre eux sont atteints d’un trouble anxieux que l’on peut diagnostiquer. Types de troubles anxieux chez les jeunes Il existe différents types de troubles anxieux caractérisés par la nature et la gravité des symptômes observés. En voici quelques exemples : • • • • • • • • • • • • Angoisse de séparation (sentiment d’anxiété ressenti lorsque l’enfant est séparé de la personne qui s’en occupe principalement); Trouble d’anxiété généralisée (préoccupation au sujet d’un certain nombre d’activités et d’événements); Trouble panique (crises de panique épisodiques, anticipation anxieuse, évitement); Trouble obsessionnel-compulsif (obsessions, compulsions); État de stress post-traumatique, ou ESPT (surexcitation et flashbacks après un traumatisme); Phobie sociale (sentiment de peur en situation sociale, évitement); Phobie spécifique (anxiété provoquée par un stimulus en particulier, p. ex. les araignées, le noir); État de stress aigu (mêmes symptômes que l’état de stress post-traumatique, mais de plus courte durée [moins d’un mois]); Trouble de l’adaptation avec humeur anxieuse (réaction d’anxiété excessive causée par un agent stressant précis); Anxiété liée à un trouble de santé particulier; Anxiété liée à la consommation d’alcool ou de drogues; Trouble anxieux non spécifié. Ressources/comment orienter un patient Si vous pensez qu’un de vos patients souffre d’un trouble anxieux et présente une incapacité fonctionnelle grave, vous pouvez l’aiguiller vers la Clinique de l’humeur et de l’anxiété du Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario (CHEO), pour les jeunes et enfants de moins de 16 ans, ou le programme Enfants et jeunes du Royal, pour les jeunes de 16 ans et plus, par l’entremise des services d’admission centralisée des Services spécialisés en psychiatrie et en santé mentale (613-737-2496). Si la situation est moins grave, vous pouvez également envisager d’orienter le patient vers les services d’un psychologue en pratique privée ou vers le programme d’aide aux employés d’un de ses parents. Vous trouverez d’autres ressources sur le site Web esantementale.ca. Traitement Le traitement des troubles anxieux repose sur la psychothérapie et, dans les cas plus graves, la prescription de médicaments. Les troubles anxieux légers sont d’abord traités au moyen d’une thérapie cognitivo-comportementale (TCC). Celle-ci consiste à travailler avec l’enfant ou l’adolescent pour qu’il révise ses schèmes de pensées et ses réactions anxiogènes et en adopte d’autres plus utiles (moins anxiogènes) en cas de situation angoissante. La participation des parents à la TCC peut être utile, selon l’âge de l’enfant (surtout si l’enfant est plus jeune) et l’état de santé mentale des parents (les parents anxieux peuvent tirer profit de la TCC de leur enfant). Il faudrait encourager les parents à aider leur enfant à combattre l’anxiété plutôt qu’à le protéger de toute situation anxiogène. Si le trouble anxieux est plus grave ou si le patient ne réagit que partiellement à la TCC, il est possible de combiner psychothérapie et médication. Les médicaments généralement utilisés pour traiter les troubles anxieux sont les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS). Renseignements supplémentaires Pour en savoir plus sur l’anxiété chez les jeunes, appelez le 2-1-1 ou visitez le site esantementale.ca. Voici quelques ressources qui offrent aux enfants, aux jeunes et à leurs parents des suggestions et des conseils pratiques pour la gestion de l’anxiété : • • • Keys to Parenting Your Anxious Child de Katharina Manassis, M.D. Talking Back to OCD de John March, M.D. Taming Worry Dragons de E. Jane Garland, M.D., et Sandra L. Clark, Ph. D. Rédigé par Clare Gray, M.D., FRCPC, chef, Division du service de psychiatrie communautaire, Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario et professeure agrégée, Département de psychiatrie, Université d’Ottawa. [ haut ] Les jeunes en transition « sur la corde raide » De nos jours, il est difficile de trouver un jeune qui n’utilise pas les nouvelles technologies, comme les messages textes, la messagerie instantanée et les téléphones intelligents. Pianotant frénétiquement sur leurs appareils, les jeunes communiquent avec les autres d’une manière que l’on ne pouvait même pas imaginer il y a 10 ans. Cette nouvelle tendance pourrait amener les jeunes à adopter de nouvelles attitudes par rapport à la santé mentale et au traitement de la toxicomanie. Ébranlés par les récents cas de suicide qui ont mobilisé l’attention à Ottawa, et peut-être aiguillonnés par les réseaux de communication instantanée qui leur sont si chers, un plus grand nombre de jeunes font appel aux programmes pour enfants et jeunes de la région. L’augmentation de la demande de services pour jeunes met à rude épreuve les programmes actuels de santé mentale ciblant cette population. En même temps, il peut être difficile d’assurer la transition des jeunes vers les programmes pour adultes. Projet pilote de transition pour jeunes adultes Selon une évaluation des besoins et de la capacité dans la région commanditée par le Royal, environ 19 000 jeunes de 15 à 24 ans de la région présentent un problème de santé mentale ou de toxicomanie. Lorsque les jeunes qui reçoivent un traitement dans le cadre de programmes pédiatriques (au CHEO, au Royal, au Bureau des services à la jeunesse, etc.) atteignent la décennie des 16 à 24 ans, ils vivent souvent une transition difficile vers les programmes pour adultes. Il arrive donc qu’ils passent entre les mailles du filet lors du passage d’un système à l’autre. C’est pourquoi un groupe de huit fournisseurs de programmes pour enfants et jeunes de la région s’est réuni pour mettre en œuvre un programme pilote visant à aider les jeunes à effectuer la transition vers les programmes pour adultes. La phase pilote de ce projet, appelé Services de transition en santé mentale pour jeunes adultes, sera bientôt terminée; celui-ci devrait alors être mis en œuvre à plus grande échelle dans la région. Essentiel à ce projet, un poste de coordonnateur des services de transition a été créé afin de faciliter le passage des programmes pour jeunes vers ceux pour adultes. Le coordonnateur assume les fonctions suivantes : • • • • • • • • Accepter les dossiers des jeunes qui ont été orientés par les huit organismes partenaires et qui ont besoin de services de transition; Communiquer avec l’organisme orienteur et recueillir les données pertinentes; S’entretenir directement avec le jeune orienté pour comprendre ses besoins et s’assurer qu’il comprend le processus de transition et se sent appuyé dans sa démarche; Planifier des évaluations spécialisées afin de préciser le diagnostic et les symptômes, au besoin; Déterminer si le patient a besoin des services de plus d’un fournisseur et coordonner la prestation des services; Orienter le jeune vers le ou les programmes pour adultes appropriés; Procéder à l’examen du cas avec les fournisseurs destinataires; Coordonner une équipe de transition composée des organismes orienteurs et des fournisseurs destinataires afin d’assurer la réussite de la transition; • • • • Coordonner et planifier la transition en collaboration avec le jeune et sa famille, l’équipe soignante et les ressources communautaires; Défendre les intérêts du jeune et de sa famille auprès des fournisseurs de services pour adultes de l’hôpital et de la communauté en vue d’obtenir le meilleur plan de transition possible; Effectuer des évaluations de suivi afin de déterminer l’efficacité du plan de soins; Évaluer la satisfaction du jeune et de sa famille concernant les services et le soutien offerts pour faciliter la transition. Capacité du programme À l’heure actuelle, le programme pilote a une capacité maximale de 110 patients. Les organismes participants offrent des services en nature à l’équipe de transition afin d’assurer son bon fonctionnement. Ce programme a le potentiel de faciliter le passage des jeunes vers le système pour adultes, et ainsi de libérer des places dans les programmes de santé mentale pour jeunes. Comment orienter un patient Comme ce programme en est encore à la phase pilote, seuls les dossiers provenant des huit programmes appuyant le projet sont acceptés. Lorsque le programme sera élargi, d’autres organismes pourront aiguiller des patients vers ce service. Renseignements Pour en savoir plus sur ce projet, veuillez communiquer avec : Gilles Charron, Conseiller à l’enfance et à la jeunesse – CYC (Cert.) Coordonnateur des services de transition en santé mentale pour les jeunes adultes Tél. : 613-737-7600, poste 3510 Courriel : [email protected] Rédigé par David Hesidence, PGP, gestionnaire de projet, Le Royal. [ haut ] Le Centre régional de traitement des troubles de l’alimentation Le Centre régional de traitement des troubles de l’alimentation de l’Hôpital d’Ottawa répond aux besoins des adultes de la région d’Ottawa-Carleton et de l’est de l’Ontario qui souffrent de troubles graves de l’alimentation, notamment d’anorexie mentale, de boulimie, de frénésie alimentaire et d’autres troubles de l’alimentation. En 2011, le Centre régional de traitement des troubles de l’alimentation a accueilli 202 patients, dont 95 % étaient des femmes (tableau 1). De ce nombre, 28 femmes ont été hospitalisées, 40 ont participé au programme de jour et 117 ont été traitées en consultation externe. Tableau 1 Consultations Total 202 Femmes 191 Hommes 11 Hospitalisations 28 26 2 Programme de jour 40 38 2 Consultations externes 117 112 5 Traitement et processus de recommandation Le centre offre un traitement multidisciplinaire intégré dans un milieu structuré, généralement sous forme de thérapie de groupe. L’équipe multidisciplinaire, dirigée par le Dr H. Bissada, psychiatre et directeur du programme, est composée d’infirmières autorisées, de psychologues cliniciens, de diététistes, d’une travailleuse sociale, d’un évaluateur de programme et de personnel administratif. Les patients sont orientés vers le service de consultation par leur médecin de famille. La recommandation d’un médecin est obligatoire. Le médecin doit remplir et envoyer le formulaire d’évaluation pour la clinique des troubles de l’alimentation (disponible sur le site Web de l’Hôpital d’Ottawa) par télécopieur au Centre régional de traitement des troubles de l’alimentation au 613-737-8085. Lorsqu’une demande de consultation est reçue, le personnel du centre communique avec le patient en vue de procéder à une évaluation psychiatrique complète. Une fois l’évaluation effectuée au Centre, le personnel déterminera le volet du programme qui convient le mieux au patient parmi les trois options de traitement suivantes : Traitement intensif de jour : ce programme de jour accueille un maximum de huit patients en tout temps. Il est destiné aux personnes atteintes d’un trouble grave de l’alimentation. Hospitalisation pour le contrôle des symptômes (unité de six lits) : ce programme est conçu pour les personnes atteintes d’un trouble grave de l’alimentation qui risquent de souffrir de problèmes de santé en raison d’une perte de poids importante ou de la présence de comportements purgatifs graves. D’une durée de huit semaines, le programme d’hospitalisation vise à contrôler les symptômes afin de stabiliser l’état de santé du patient. Traitement en consultation externe (psychoéducation/TCC) : ce programme s’adresse aux patients atteints d’un trouble de l’alimentation léger à modéré. Pendant le traitement, le patient rencontre la diététiste du programme pour recevoir des conseils sur la nutrition et participe à des séances de thérapie cognitivo-comportementale (TCC) dirigées par la psychologue du programme. Pour en savoir plus sur ce programme, communiquez avec le Centre régional de traitement des troubles de l’alimentation au 613-737-8042. Rédigé par Hany Bissada, M.D., FRCPC, professeur agrégé de psychiatrie, Université d’Ottawa et directeur, Centre régional de traitement des troubles de l’alimentation, L’Hôpital d’Ottawa. [ haut ] Dépendance aux opioïdes d’ordonnance Le saviez-vous? L’abus d’opioïdes d’ordonnance et la dépendance à ces derniers continuent d’être un grave problème en Ontario. Au cours des 10 dernières années, la prescription d’analgésiques contre la douleur chronique non cancéreuse a monté en flèche. En 2008, plus de 10 000 bénéficiaires du Programme de médicaments de l’Ontario se sont fait prescrire plus de 200 mg d’équivalence morphine par jour, ce qui est supérieur au seuil recommandé dans les directives cliniques pour le traitement de la douleur chronique non cancéreuse1. Un sondage réalisé en 2009 sur le territoire du RLISS de Champlain auprès de 1 156 élèves de la 9e à la 12e année de 16 écoles a révélé que 20,6 % d’entre eux avaient consommé un analgésique opioïde à des fins non médicales au cours de l’année précédente2. Que fait-on pour améliorer la situation? Les stratégies actuelles ciblent l’éducation des médecins, l’accès aux ressources de santé, le suivi des prescriptions et la modification des propriétés des médicaments pour lesquels les abus sont fréquents. Le premier guide canadien sur l’utilisation des opioïdes (Canadian Guideline for Safe and Effective Use of Opioids for Chronic Non-Cancer Pain)(en anglais seulement), publié le 3 mai 2010, comprend un outil de pratique pour les médecins (en anglais). De plus, le Collège des médecins de famille de l’Ontario et les centres de traitement de la douleur présentent actuellement un cours d’introduction à la douleur et aux dépendances destiné aux médecins de famille (Pain and Addictions Primer for Family Physicians)(en anglais seulement) fondé sur ces lignes directrices. Consultez le site Web du Collège des médecins de famille de l’Ontario (en anglais) pour connaître les dates à venir en 2012. Des séances sont organisées dans toute la province. Les médecins qui désirent obtenir plus d’aide, pourront aussi participer à un programme de mentorat médical sur les dépendances et la douleur. Il s’agit d’un programme fondé sur le modèle des soins partagés dans les domaines des dépendances, du traitement de la douleur et de la prescription de la méthadone. Pour en savoir plus ou devenir mentoré, visitez le site Web du Collège des médecins de famille de l’Ontario (en anglais seulement). Par l’entremise de son comité sur la méthadone, l’Ordre des médecins et chirurgiens de l’Ontario a travaillé à l’amélioration de l’accès au traitement de maintien à la méthadone. En Ontario, plus de 37 000 patients suivent présentement ce traitement. En date du 1er décembre 2011, 973 patients recevaient de la méthadone à Ottawa, une hausse de 33 % par rapport à mars 2011. En novembre 2007, Santé Canada a approuvé une seconde thérapie de susbtitution aux opioïdes à la buprénorphine/naloxone (SuboxoneMD). Ce médicament est administré en clinique et, contrairement à la méthadone, ne requiert pas d’autorisation. Malheureusement, la couverture par le Programme de médicaments de l’Ontario est encore assez limitée. En vertu de la Loi de 2010 sur la sécurité et la sensibilisation en matière de stupéfiants entrée en vigueur le 1er novembre 2011, les médecins sont désormais tenus de vérifier l’identité du patient et de la consigner sur chaque prescription. Les patients doivent quant à eux présenter une pièce d’identité au moment de recevoir leur prescription. Au départ, l’information sera utilisée uniquement par le ministère de la Santé et des Soins de longue durée pour repérer les cas de cumul d’ordonnances médicales, de polypharmacie, de renouvellements précoces ou tardifs et de prescription de médicaments différents aux mêmes fins. Malheureusement, les médecins prescripteurs n’auront pas accès au Système de surveilllance des stupéfiants et des substances contrôlées. On trouve des systèmes de surveillance de ce genre dans plusieurs autres provinces depuis des années. Depuis le 1er mars 2012, Purdue a remplacé l’OxyContinMD par OxyNeoMD, un médicament qui comporte essentiellement les mêmes propriétés biologiques, mais dont les propriétés physiques ont été modifiées pour qu’il soit difficile de l’écraser, de le mâcher, de le priser ou de l’injecter. Comment pouvez-vous aider vos patients? II existe bien des cas différents de dépendance aux opioïdes, et donc beaucoup d’options de traitement appropriées, qu’il s’agisse de l’abstinence ou des traitements de maintien. Pour les patients qui ont consommé ces médicaments pendant une courte période, qui ne s’injectent pas de drogues, qui sont jeunes ou qui désirent mettre définitivement fin à leur consommation d’opioïdes, la gestion du sevrage peut constituer la meilleure première étape, suivie par un traitement. Malheureusement, les symptômes associés à l’interruption de la consommation d’opioïdes sont tels que de nombreux patients sont incapables d’en cesser l’utilisation sans aide médicale. On sait que les symptômes du sevrage sont moindres lorsque le patient réduit graduellement sa consommation. Pour ce faire, certains patients travaillent de concert avec leur médecin de famille afin de réussir leur sevrage, ce qui nécessite habituellement des consultations hebdomadaires et des visites quotidiennes à la pharmacie ou au maximum tous les sept jours pour prévenir une surconsommation. Les patients peuvent aussi se rendre à un centre de gestion du sevrage, où ils pourront prendre tout médicament sur ordonnance sur place. Voici des suggestions de traitements de substitution aux opioïdes : clonidine 0,05-0,1 mg per os QID pendant 10 jours (vérifier la PA, interrompre si inférieure à 90/60); deux comprimés de lopéramide au moment des premières selles molles et ensuite un comprimé à chaque occurrence pour un maximum de huit par jour, dimenhydrinate 50 mg per os QID PRN contre les nausées et les vomissements, ibuprofène 400 mg QID contre les myalgies et sédatif au coucher (trazodone 50 mg ou quétiapine 25 mg). Les patients ou les médecins peuvent vérifier par téléphone les places disponibles dans l’un ou l’autre des centres de gestion du sevrage suivants : Ottawa (613-241-1525), Cornwall (613-938-8506) et Kingston (613-549-6461). Le Programme de traitement de la toxicomanie et des troubles concomitants du Royal offre des services de gestion du sevrage en résidence de troisième niveau. Ces services comprennent un programme de désintoxication aux opioïdes confortable et humain à l’aide de la buprénorphine/naloxone, suivi d’un traitement en résidence de 28 jours. Le Royal dispose de 12 des 34 lits offerts en Ontario pour la désintoxication médicale; en conséquence, le temps d’attente peut être extrêmement long. L’offre de services de désintoxication médicalement supervisée n’a pas suivi la forte augmentation du nombre de personnes dépendantes aux opioïdes d’ordonnance. Les patients peuvent avoir accès aux services du Royal en se présentant sur place avec leur carte Santé valide au local 2141, du lundi au vendredi entre 8 h et 12 h ou 13 h et 16 h. Aucune orientation par un médecin n’est nécessaire, mais toute information médicale que vous pourrez transmettre sera bienvenue. Le Programme de traitement de la toxicomanie et des troubles concomitants offre aussi aux médecins de famille des consultations téléphoniques relativement au sevrage progressif des patients externes (613-722-6521, poste 6158). Les médecins participant au programme peuvent initier un traitement à la buprénorphine/naloxone, à condition que le médecin de famille du patient soit disposé à en assurer le maintien. Si vous êtes un médecin de famille et que vous souhaitez recevoir une formation sur l’utilisation de la buprénorphine/naloxone, veuillez communiquer avec le Programme de traitement de la toxicomanie et des troubles concomitants au 613-722-6521, poste 6158. Les patients qui ne désirent pas complètement cesser de prendre des opioïdes, qui s’injectent des drogues et pour qui la désintoxication médicale a échoué peuvent avoir recours à la thérapie de substitution aux opioïdes. Les services de maintien à la méthadone ou à la buprénorphine sont offerts en accès direct* par les cliniques ou les médecins suivants : • • • • • Dr Mark Ujjainwalla : 613-731-7535 (aucune attente); Dres Madeline O’Connor et Lisa Bromley : 613-569-3488 (liste d’attente); *Dr Gilles Fleury (francophone, initiation à la buprénorphine seulement) et Dr Douyon De Azevedo (francophone, initiation à la buprénorphine et maintien) : sur recommandation de médecins de l’Hôpital Montfort seulement. Veuillez remplir le formulaire d’aiguillage et le GAIN-SS, qui sont tous deux obligatoires. On peut les obtenir par téléphone au 613-746-4621, poste 3919 ou par télécopieur au 613-748-4938. *Remarque : Le Dr Gilles Fleury n’accepte que les patients aiguillés par d’autres médecins; Dr Louis Morissette (n’accepte pas de nouveaux patients); Les cliniques des centres de traitement de la toxicomanie de l’Ontario (Ontario Addiction Treatment Centres) : Ottawa (613-233-1114), Ottawa-Ouest (613-627-0856) et Vanier (613-749-9666). Comment pouvez-vous réduire les méfaits pour vos patients? • • • • La réduction des méfaits vise à diminuer les conséquences négatives sociales et économiques ainsi que sur la santé de la toxicomanie sans nécessairement diminuer la consommation de stupéfiants. Encouragez vos patients à ne pas s’injecter d’opioïdes, si possible. Si les patients le font quand même, encouragez-les à utiliser des aiguilles stériles et du matériel d’injection sécuritaire qu’ils peuvent se procurer gratuitement grâce au Programme sur les aiguilles et les seringues propres de Santé publique Ottawa. Les bureaux du programme sont situés au 179, rue Clarence, et sont ouverts de 8 h 30 à 16 h 30, du lundi au vendredi. Une fourgonnette mobile se déplace selon les besoins dans la ville d’Ottawa, sept jours sur sept, de 17 h à 23 h 30. On peut la joindre par téléphone au 613-232-3232. En plus de fournir du matériel de réduction des méfaits, le Programme Site offre des préservatifs, des tests de dépistage pour les ITSS, des vaccins contre les hépatites A et B, des contraceptifs d’urgence, des tests de grossesse, des renseignements sur la santé, des consultations et des services d’orientation. Ce programme regroupe aussi 15 organismes communautaires partenaires dans toute la ville offrant du matériel de réduction des méfaits. Informez les patients des risques accrus de surdose lorsqu’ils combinent les opioïdes avec d’autres dépresseurs comme les benzodiazépines ou l’alcool. Avisez aussi les patients qui ont récemment cessé de prendre des opioïdes qu’en cas de rechute, ils courent un plus grand risque de surdose étant donné la diminution de leur tolérance aux opioïdes. OASIS (613-569-3488) offre des services médicaux et sociaux aux personnes atteintes du VIH et de l’hépatite C ou à risque de contracter ces maladies, et dont l’accès à des soins est limité en raison d’une forte dépendance à des drogues illicites. Références 20. DIVISION DES PROGRAMMES PUBLICS DE MÉDICAMENTS DE L’ONTARIO. Stratégie ontarienne en matière de stupéfiants, Foire aux questions, Ontario Drug Policy Research Network, 2009. 21. PAGLIA-BOAK, A., R. E. MANN, E. M. ADLAF et J. REHM. Drug use among Ontario students, 1977-2009: OSDUHS highlights, document de recherche no 28, Toronto, Centre de toxicomanie et de santé mentale, 2009. 22. ORDRE DES MÉDECINS ET CHIRURGIENS DE L’ONTARIO. Methadone Maintenance Treatment Program Standards and Clinical Guidelines, 4e édition, février 2011. 23. CENTRE DE TOXICOMANIE ET DE SANTÉ MENTALE. Buprenorphine/Naloxone for Opioid Dependence: Clinical Practice Guideline, 2011. Rédigé par Mélanie Willows, B.Sc., M.D., C.C.M.F., C.A.S.A.M., C.C.S.A.M., directrice clinique, Programme de traitement de la toxicomanie et des troubles concomitants, Le Royal, avec la contribution de Pamela Oickle, IA, B.Sc.Inf., superviseure, Programme de réduction des méfaits, Santé publique Ottawa. [haut] Soins en collaboration et schizophrénie La schizophrénie est une maladie mentale potentiellement débilitante qui touche environ une personne sur cent. Les symptômes de cette maladie peuvent être positifs (idées délirantes, hallucinations, pensées incohérentes) ou négatifs (faible motivation, difficulté à maintenir des relations sociales) et comprennent aussi des troubles cognitifs. La schizophrénie se manifeste à l’adolescence ou au début de l’âge adulte. Si elle n’est pas diagnostiquée et traitée dès le début, elle peut causer des incapacités marquées dans de nombreux domaines de la vie. Nouvelles avancées Grâce à un large éventail de nouvelles approches pharmacologiques, psychologiques et de réhabilitation, un grand nombre de personnes atteintes de schizophrénie ont obtenu de meilleurs résultats en matière de santé, ce qui contribue à lentement défaire l’idée fausse, mais répandue, selon laquelle il est peu probable que l’état de santé des schizophrènes s’améliore. Aujourd’hui, environ une personne atteinte de schizophrénie sur cinq voit ses symptômes disparaître dès les premières années, trois sur cinq vivent avec des symptômes de la maladie qui ne les empêchent pas de fonctionner normalement dans la société avec un soutien adéquat, et une sur cinq connaît un parcours plus difficile qui nécessite des soins psychiatriques spécialisés pendant de nombreuses années. Auparavant, la première cause de décès des personnes atteintes de schizophrénie était le suicide. Or, en raison de l’amélioration des traitements psychiatriques, ce sont désormais les atteintes médicales chroniques qui constituent la principale cause de mortalité chez les personnes schizophrènes. Patients plus à risque de contracter d’autres maladies Le taux de mortalité des patients atteints de schizophrénie est plus élevé que la normale et leur espérance de vie est plus courte de 15 à 20 années. En ce qui concerne les cas de comorbidité, on constate chez les personnes atteintes de schizophrénie la présence de taux plus élevés d’hypothyroïdie, de dermatite, d’eczéma, d’obésité, d’épilepsie, d’hépatite, de diabète de type 2, d’hypertension et de BPCO. Toutes ces maladies peuvent limiter une récupération optimale et la jouissance d’une meilleure qualité de vie1. Manque de soins pour les patients atteints de schizophrénie En outre, on constate un manque persistant de soins médicaux courants pour les patients atteints de schizophrénie et d’autres maladies mentales graves, et ce, malgré une meilleure connaissance du risque accru de maladies chroniques dans cette population2. Par exemple, une récente étude réalisée à Toronto montre que les femmes atteintes de troubles psychotiques ont plus de cinq fois moins de chances de passer des tests Pap à une fréquence suffisante par rapport à la population en général, en dépit d’un plus fort taux de tabagisme et d’un nombre plus élevé de consultations pour des soins primaires dans cette population3. Les interventions de base sur l’alimentation et le mode de vie, l’abandon du tabac, la réduction de la consommation d’alcool, l’exercice physique régulier et l’hygiène du sommeil sont déterminantes pour la santé des personnes vivant avec la schizophrénie. Les médecins peuvent obtenir des résultats positifs en aidant les personnes atteintes de schizophrénie à améliorer leur santé en ce qui a trait aux facteurs de risque des maladies chroniques. Niveaux de soins Les fournisseurs de soins primaires proposent des lieux accessibles ancrés dans leur milieu et non stigmatisés où il est possible d’adopter une approche globale. Ils permettent aussi d’offrir une continuité des soins et de traiter les personnes en tenant compte du contexte familial et de leur milieu de vie. Les fournisseurs de soins secondaires et tertiaires détiennent quant à eux un savoir-faire spécifique sur la maladie mentale dans le contexte d’une équipe d’intervention multidisciplinaire. Ils ont la capacité d’offrir des soins spécialisés et intensifs pendant les périodes où les signes d’activité de la maladie sont plus apparents, durant lesquelles les besoins de réévaluation, de recommandation de nouveaux traitements et de réhabilitation sont plus élevés4. C’est en continuant de renforcer la complémentarité des rôles des soins primaires, secondaires et tertiaires au sein du RLISS de Champlain que nous pourrons obtenir les meilleurs résultats possible pour ces patients, tant sur le plan de la santé mentale que physique. La collaboration et la communication continues entre tous les niveaux de soins et l’adoption de pratiques exemplaires de soins partagés seront essentielles pour améliorer la qualité de vie et minimiser les incapacités de ces patients. Renseignements supplémentaires Pour en savoir plus sur le traitement de la schizophrénie ou le Programme de schizophrénie du Royal, veuillez consulter la page sur la schizophrénie du site Web de l’hôpital. Références 24. MITCHELL, A. J. et O. LORD. « Review: Do deficits in cardian care influence high mortality rates in schizophrenia? A systematic review and pooled analysis », J Psychopharmacol, vol. 24, 2010, p. 69. 25. MITCHELL, A. J., D. MALONE et C. CARNEY. « Doebbeling Qualtiy of medical care for people with and without comorbid mental illness and substance misuse: systematic review of comparative studies », The British Journal of Psychiatry, vol. 194, 2009, p. 491-499. 26. TILBROOK, D., J. POLSKY et A. LOFTERS. « Are women with psychosis receiving adequate cervical cancer screening? », Canadian Family Physician – Le Medecin de famille canadien, vol. 56, avril 2010. 27. LESTER, H. « Shared care for people with mental illness: a GP’s perspective », Advances in Psychiatric Treatment, vol. 11, 2005, p. 133-141. Rédigé par Alison Freeland, M.D. FRCPC, chef associée, Psychiatrie, Le Royal. [ haut ] On peut traiter la psychose : l’importance de l’intervention précoce Le Programme régional d’intervention au premier épisode de psychose du district Champlain, aussi connu sous le nom « On avance », est un service communautaire de L’Hôpital d’Ottawa dont les locaux sont situés dans une clinique professionnelle en face du centre commercial Billings Bridge. « On avance » offre des interventions et des traitements précoces aux personnes âgées de 16 à 64 ans qui vivent leur premier épisode psychotique. Le but du traitement est la disparition des symptômes et la réintégration du patient dans son milieu à l’aide de la pharmacothérapie, de la prise en charge du cas, de l’éducation du patient et de sa famille, ainsi que d’autres interventions visant à favoriser le rétablissement et à prévenir les rechutes. « On avance » peut compter sur un personnel multidisciplinaire composé d’infirmières, de travailleurs sociaux, de psychologues, d’ergothérapeutes, de thérapeutes en loisirs et de psychiatres. Tout le monde peut orienter une personne vers le programme en composant le 613-737-8069. Les patients orientés vers le programme « On avance » sont rapidement évalués au centre. Sur la base de cette évaluation, on détermine s’ils seront traités dans le cadre du programme ou dirigés vers d’autres programmes ou ressources. Si nécessaire, on s’attend à ce que le médecin orienteur continue de suivre le patient et l’accepte de nouveau dans son cabinet à la fin du programme. « On avance » offre des traitements pendant une période maximale de trois ans. Pour en savoir plus sur « On avance », veuillez communiquer avec To Nhu Nguyen, responsable du programme « On avance », au 613-737-8069 ou à [email protected]. Rédigé par To Nhu Nguyen, ergothérapeute agréée (Ontario), responsable du programme « On avance », L’Hôpital d’Ottawa. [ haut ] Approche spécialisée du traitement des troubles anxieux chez les adultes Les troubles anxieux sont des maladies graves et répandues qui ont des répercussions profondes sur le bien-être mental et physique et qui entraînent d’importantes limitations fonctionnelles. Le terme englobe un large éventail de troubles mentaux, dont les plus courants sont la panique, les phobies, le trouble d’anxiété généralisée, les troubles obsessionnelscompulsifs et l’état de stress post-traumatique. On estime que chaque année, 18 % des adultes reçoivent un diagnostic de trouble anxieux et que près d’un tiers de ces cas présentent des symptômes et des déficiences graves. Les troubles anxieux se manifestent habituellement à un jeune âge et sont souvent de nature chronique ou récurrente. En conséquence, ils constituent une lourde charge pour les personnes, les familles, le système de soins de santé et la société. Niveaux de soins Parmi les traitements efficaces contre les troubles anxieux, on compte la thérapie cognitivocomportementale (TCC) et la pharmacothérapie en conjonction avec d’autres interventions psychosociales visant le fonctionnement social ou familial. Différents niveaux de service permettent de répondre aux besoins des personnes atteintes de troubles anxieux, en commençant par des soins médicaux ou psychosociaux primaires (médecins de famille, cliniques sans rendez-vous, urgences et professionnels de la santé mentale communautaires). Au deuxième niveau, les patients sont orientés vers des soins psychiatriques ou psychologiques dans un environnement spécialisé dans le domaine de la maladie mentale, que ce soit en milieu hospitalier ou communautaire. Au troisième niveau, des soins spécialisés sont offerts aux personnes atteintes de troubles anxieux complexes qui n’ont pas montré de signes d’amélioration ou qui demeurent limitées par la maladie malgré des traitements généralement efficaces, comme la prise d’antidépresseurs ou la psychothérapie. Habituellement, le troisième niveau de services s’adresse aux patients qui présentent des symptômes plus graves et ceux qui vivent avec une comorbidité importante ou un handicap, qui sont mésadaptés socialement, ou qui connaissent des difficultés interpersonnelles ou d’autres complications. La mise en œuvre optimale d’une approche spécialisée nécessite une équipe multidisciplinaire détenant la formation et le savoir-faire nécessaires pour effectuer une évaluation approfondie, offrir des services de consultation et des traitements, notamment en pharmacothérapie, et des TCC adaptées à chaque trouble. L’équipe proposera aussi les services d’une infirmière, d’un ergothérapeute et d’un travailleur social. Programme de traitement des troubles anxieux du Royal Le Programme de traitement des troubles anxieux du Royal est un programme de soins tertiaires qui offre des services spécialisés parallèlement à des activités d’éducation, de formation et de recherche. Les patients sont orientés vers le programme par leur médecin de famille ou leur psychiatre par le biais du bureau d’accueil centralisé du Royal. Les critères d’admission au programme sont les suivants : personne âgée de 18 à 65 ans, diagnostic principal de troubles anxieux, non-réponse aux traitements habituels, absence de facteurs prédisposant à la psychose ou à la consommation de stupéfiants, absence de déficience intellectuelle. Les patients orientés sont vus en consultation externe par un psychiatre ou un psychologue et passent au besoin d’autres évaluations psychologiques ou psychiatriques en plus d’être évalués par une infirmière. D’autres consultations relatives à la pharmacothérapie, à la TCC ou à d’autres services psychosociaux peuvent aussi avoir lieu. La TCC est adaptée au type de trouble anxieux et prend la forme de 12 séances de groupe hebdomadaires et d’un suivi de trois mois basé sur des protocoles de traitement fondés sur des données probantes. L’évaluation des résultats du programme a révélé que ces méthodes de traitement sont souvent bénéfiques, mais qu’elles exigent beaucoup de temps et de ressources. Le programme reçoit environ 400 demandes annuellement, ce qui est au-delà de ses capacités. Il en découle une longue liste d’attente et des services d’une durée limitée. Et ce n’est là que la pointe de l’iceberg, car beaucoup de personnes cherchent de l’aide ailleurs, tandis qu’un grand nombre de personnes ne sont pas diagnostiquées ou ne reçoivent pas les traitements adéquats. Ainsi, offrir des services complets aux personnes atteintes de troubles anxieux lorsqu’elles en ont besoin demeure un défi. L’éducation systématique du public et des professionnels, les soins partagés et la coordination des services peuvent contribuer à répondre à la demande de services à tous les niveaux. Renseignements supplémentaires Pour en savoir plus sur l’anxiété et le Programme de traitement des troubles anxieux, consultez le site Web du Royal. Rédigé par Jakov Shlik, M.D., Ph.D., FRCPC, directeur clinique, Programme de traitement des troubles anxieux, Le Royal. [ haut ] Le suicide, à tous les stades de la vie Au Canada, une personne se suicide toutes les deux heures environ. Chaque année à Ottawa, le suicide est la cause officielle de plus de 50 décès. Le suicide est un phénomène extrêmement complexe de réponse à un stress intolérable, au désespoir et à l’incapacité de prendre le dessus. Étant donné que les médecins de famille sont souvent le premier point d’accès des personnes en détresse, et parce qu’ils offrent une continuité de soins que l’on retrouve rarement ailleurs dans le système de santé, les médecins de famille jouent un rôle crucial dans le repérage des personnes qui ont des comportements suicidaires et l’intervention auprès d’elles. Des études montrent que jusqu’à 83 % des personnes qui se sont suicidées ont rencontré un médecin de première ligne dans les 12 mois précédant leur mort et 66 % dans le mois précédent1. Conséquemment, il est essentiel que les médecins déterminent, avec attention et compassion, le niveau de risque suicidaire du patient, qu’ils élaborent un plan de sécurité approprié et qu’ils orientent le patient vers les ressources disponibles. Même si l’épidémiologie, les facteurs de risque, les stratégies de prévention et les interventions sont similaires peu importe l’âge, il existe d’importantes différences dans la manière dont la suicidabilité se présente selon le groupe d’âge. Divisé en trois parties, le présent article explore les différentes manières d’aborder le suicide, de l’adolescence au troisième âge. Le suicide chez les adolescents Chez les adolescents, la suicidabilité comprend les idées suicidaires, les menaces, les actes autodestructeurs, les tentatives non mortelles et le suicide. La manière dont ces différents aspects sont interreliés mérite d’être étudiée davantage. On estime que de 10 à 14 % des adolescents ayant des comportements autodestructeurs pourraient se suicider. Au Canada, le suicide est la deuxième cause de décès en importance chez les jeunes de 15 à 19 ans des deux sexes, après les accidents de la route2. La fréquence des comportements suicidaires et des suicides augmente fortement à l’adolescence. En 1997, au Canada, le taux de suicide chez les enfants de moins de 14 ans était de 0,9 pour 100 000 habitants, tandis qu’il était de 12,9 pour 100 000 habitants chez les adolescents de 15 à 19 ans2. Les techniques de suicide les plus courantes sont les armes à feu, les médicaments, l’empoisonnement au monoxyde de carbone ou la pendaison. D’autres méthodes moins courantes sont aussi utilisées, comme le saut depuis un endroit surélevé, les blessures à l’arme blanche ou la noyade. Les tentatives de suicide répétées sont fréquentes chez les jeunes, et le rôle des parents ou tuteurs et de l’école dans la prise en charge des comportements suicidaires est plus important que chez les adultes. Les taux de suicide ont légèrement diminué au cours des dernières années, quoique cette baisse soit en partie attribuable à la prise d’inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) ou d’inhibiteurs de la recapture de la sérotonine/noradrénaline (IRSN) et d’autres nouveaux antidépresseurs par de nombreux adolescents. En outre, il y a lieu de s’inquiéter de la possible augmentation du nombre d’enfants et de jeunes de moins de 18 ans prenant ces médicaments et ayant des idées et comportements suicidaires. Facteurs de risque De nombreux facteurs de risque, interreliés de manière complexe, sont associés au suicide chez les adolescents2,3,4. Ces facteurs de risque comprennent : 28. L’âge et le sexe : le risque de suicide est beaucoup plus élevé chez les adolescents plus âgés que chez les adolescentes (ratio de 4 contre 1); 29. Les antécédents suicidaires; 30. L’ethnicité : les taux de suicide sont plus élevés chez les jeunes Autochtones (de 5 à 6 fois), suivis par les Blancs et les Afro-américains; 31. L’accès à des médicaments mortels ou à des armes à feu; 32. Les troubles psychiatriques comme la dépression, les troubles bipolaires, les troubles du comportement et la consommation de drogues. Plus de 90 % des adolescents qui se sont suicidés avaient reçu un diagnostic d’un trouble psychiatrique grave (de dépression dans la plupart des cas) juste avant leur mort; 33. Les comorbidités psychiatriques, en particulier une combinaison d’un trouble de l’humeur avec de l’anxiété, des troubles perturbateurs ou des troubles liés à la toxicomanie; 34. Les facteurs psychologiques : tendance à adopter des comportements fortement impulsifs ou agressifs, capacité de résolution de problèmes déficiente, sentiment d’inutilité et de désespoir; 35. Les facteurs familiaux : antécédents de dépression ou de suicide, discorde familiale, mauvaise relation parent-enfant; 36. Les agents stressants : perte d’un parent, difficultés scolaires, difficultés avec les pairs, intimidation et victimisation par les pairs (cyberintimidation), maladie chronique, sévices physiques ou sexuels, manque de réseau de soutien; 37. L’orientation sexuelle : les adolescents homosexuels et bisexuels, en particulier ceux qui évoluent dans un environnement ou un milieu scolaire homophobe; 38. L’exposition à des nouvelles sur le suicide dans les médias ou sur Internet, qui peuvent inciter au suicide, quoique les suicides en série sont rares. Facteurs de protection Les relations familiales positives et la religiosité peuvent constituer des facteurs de protection. Évaluation et prise en charge des adolescents suicidaires L’évaluation complète d’un adolescent suicidaire comprend l’évaluation des pensées et comportements suicidaires, la détermination des facteurs de risque de préjudice grave et l’évaluation des diagnostics et des facteurs accélérateurs sous-jacents. Il faut directement interroger les adolescents à propos de leurs idées ou de leurs intentions suicidaires. Il est également important d’obtenir de l’information de différentes sources (des parents, des tuteurs, de l’école, etc.) pour la prise en charge clinique. La valeur prédictive des échelles de suicide structurées ou semi-structurées est assez limitée en raison de leur tendance à être trop sensibles et insuffisamment précises. Elles ne remplacent pas l’évaluation clinique. Les Lignes directrices de l’évaluation clinique de l’AACAP (juillet 2001) Dans quelle mesure l’adolescent se situe-t-il dans un groupe à haut risque suicidaire? • • • • • Est-il de sexe masculin? (les garçons sont plus à risque que les filles) A-t-il déjà fait des tentatives de suicide? Souffre-t-il d’un trouble de l’humeur? Consomme-t-il des drogues? (pour les garçons) A-t-il plus de 16 ans? (pour les garçons) Dans quelle mesure l’adolescent ayant fait une tentative de suicide est-il à risque de commettre un suicide? • • • • • • • • A-t-il encore des pensées suicidaires? A-t-il déjà fait des tentatives de suicide? A-t-il plus de 16 ans? Est-il de sexe masculin? Habite-t-il seul? Est-il présentement déprimé, maniaque, hypomanique, très anxieux, ou une combinaison de ces états? Consomme-t-il des stupéfiants? Est-il irritable, agité, désillusionné? A-t-il des hallucinations ou a-t-il menacé de faire preuve de violence envers les autres? Si l’adolescent a des antécédents récents d’idées ou de comportements suicidaires, il faut continuer à le suivre. Gestion de crise Si un clinicien est fortement préoccupé à propos de la sécurité d’un jeune en raison de son désir persistant de mourir, d’une tentative récente ou d’un trouble mental grave, et du manque de supervision et de soutien, il doit l’orienter vers l’urgence la plus proche. À Ottawa, les adolescents de moins de 18 ans peuvent être vus au CHEO, et tous les jeunes de plus de 16 ans peuvent être suivis dans n’importe quel hôpital pour adultes. Prenez note qu’en matière de prise en change des adolescents suicidaires, on ne connaît pas la valeur d’un « contrat de non-suicide » . Traitement Psychothérapie La psychothérapie est une importante composante du traitement de la suicidabilité chez les adolescents. La thérapie cognitivo-comportementale (TCC), la thérapie interpersonnelle (TIP) et la thérapie familiale sont toutes des options possibles. La thérapie comportementale dialectique (TCD), qui a fait ses preuves lorsqu’elle est offerte, est un autre traitement spécifiquement utilisé dans les cas de comportements suicidaires chez les adolescents. Pharmacothérapie Grâce à la recherche croissante dans ce domaine, les approches de traitement de la dépression chez les adolescents s’améliorent. Les antidépresseurs sont efficaces pour traiter la dépression et donc pour réduire le risque de suicide chez les adolescents. Il est important de surveiller de près les adolescents qui prennent des antidépresseurs (ISRS/IRSN, etc.), car ils pourraient accroître les comportements suicidaires chez les enfants, les adolescents et les adultes âgés de moins de 24 ans. Il a été démontré que le lithium réduit les taux de suicides et de tentatives de suicide chez les adultes ayant des troubles bipolaires, mais ses effets antisuicidaires n’ont pas été évalués chez les enfants et les adolescents. Prévention Parmi les approches prometteuses de prévention du suicide, notons la formation des médecins de première ligne afin de les rendre aptes à repérer, traiter et orienter les patients ayant une maladie mentale. L’éducation des médias relativement au traitement approprié des suicides d’adolescents est également utile pour éviter que d’autres jeunes ne les imitent. La pertinence des programmes de prévention du suicide et de sensibilisation à celui-ci en milieu scolaire n’a pas été démontrée. De même, les données sur l’efficacité des lignes téléphoniques et des programmes d’intervention d’urgence montrent que leur capacité concrète à réduire le taux de suicide est minime. Ressources Web et faits sur le suicide : Association canadienne pour la prévention du suicide (en anglais) American Association of Suicidology (en anglais) American Academy of Child and Adolescent Psychiatry (en anglais) Ressources à Ottawa • Urgences du CHEO (jusqu’à 18 ans), de L’Hôpital d’Ottawa, de l’Hôpital Queensway Carleton et de l’Hôpital Montfort (plus de 16 ans). • • Programme de psychiatrie pour les jeunes du Royal ainsi que les services d’admission centralisée et les services d’urgence en santé mentale du CHEO au 613-737-2496 ou sans frais au 1 866 737-2496. Bureau des services à la jeunesse d’Ottawa, y compris les cliniques sans rendez-vous, l’équipe mobile et la Ligne de crise 24/7 au 613-260-2360 ou sans frais au 1 877 3777775. Références 39. MCDOWELL, A. K., T. W. LINEBERRY et J. M. BOSTWICK. « Practical suicide-risk management for the busy primary care physician », Mayo Clin Proc., vol. 86, no 8, août 2011, p. 792-800 [publié en ligne le 27 juin 2011]. 40. STEELE, M. et T. DOEY « Suicidal Behaviour in Children and Adolescents », La Revue canadienne de psychiatrie, vol. 52, supp. 1, 2007. 41. « Practice Parameter for the Assessment and Treatment of Children and Adolescents with Suicidal Behaviour », J. AM. ACAD. Child Adolesc. Psychiatry, vol. 40, no 7, supp., juillet 2001. 42. APTER, A. « Suicidal Behaviour in Adolescence », La Revue canadienne de psychiatrie, vol. 55, no 5, mai 2010. re Rédigé par D Smita Thatte, M.D., FRCPC, psychiatre pour enfants et adolescents, directrice clinique, Programme des jeunes, Le Royal. Le suicide chez les adultes Selon l’Organisation mondiale de la Santé, le taux de suicide annuel est d’environ 16,7 pour 100 000 personnes1. Au Canada, ce taux est légèrement inférieur, soit de 15 pour 100 000 habitants. Le suicide demeure toutefois l’une des principales causes de décès, tant pour les hommes que pour les femmes, en particulier chez les adultes d’âge moyen. En Ontario, le nombre de suicides a augmenté passant de 930 en 1997 à 1 032 en 20012. Évaluation du risque Des études montrent que les taux de suicide sont plus élevés chez les Inuit, les personnes âgées, les détenus, les personnes qui ont déjà fait des tentatives de suicide et, de façon plus marquée, chez les personnes souffrant d’une maladie mentale. Plusieurs autres facteurs augmentent le risque de suicide chez les adultes, dont les suivants : • • • • • • Le sexe : les hommes sont plus susceptibles que les femmes de se suicider (ratio de 3:1–7,5:1); La tendance chez les femmes à faire trois ou quatre tentatives de suicide de plus que les hommes; Les personnes qui ont été abusées sexuellement sont plus susceptibles de se suicider; Les problèmes d’alcool comorbides et le taux élevé de patients dont les problèmes d’alcool comorbides n’ont pas été diagnostiqués; Le traitement psychologique trop court ou inadéquat des patients souffrant de dépression; La mauvaise prise en charge des idées et des comportements suicidaires. En plus de l’examen des facteurs énumérés ci-dessus, il faut adopter une approche systématique d’évaluation des risques associés au suicide commençant par une question générale pour ensuite poser des questions plus précises, c’est-à-dire une approche envisageant la collecte de renseignements sur le suicide comme un continuum. L’objectif de cette démarche est de déterminer si le patient pense par moments à la mort, s’il a des idées suicidaires, s’il fait des plans en ce sens, s’il dispose des moyens nécessaires pour passer à l’acte et, enfin, s’il a l’intention de se suicider3. L’outil SAFE-T (Suicide Assessment Five-step Evaluation and Triage)4,5 constitue un moyen efficace et fiable d’évaluation du risque. On peut ensuite choisir des interventions en fonction de la place qu’occupe le patient dans le continuum (voir le tableau ci-dessous). Facteurs de protection Certains facteurs contribuent à réduire le risque de comportements suicidaires, comme le fait d’entretenir au moins une relation familiale positive, de posséder des capacités d’adaptation et d’avoir confiance en sa capacité de composer avec la détresse et d’autres émotions négatives. Traitement Les traitements psychologiques décrits précédemment relativement au suicide chez les adolescents (la TCC, la TIP et le recours aux ISRS) sont aussi efficaces avec les adultes. La thérapie comportementale dialectique (TCD) s’est également montrée efficace pour réduire le risque de suicide chez les adultes6,7,8. Niveau de risque Élevé Moyen Faible Facteurs de risque/de protection Suicidabilité Interventions possibles Diagnostic psychiatrique avec des symptômes graves ou un événement déclencheur extrême; aucun facteur de protection. Nombreux facteurs de risque, peu de facteurs de protection. Possibilité de tentative sérieuse de suicide, idée persistante avec intention ferme ou préparation en vue du suicide. Admission généralement recommandée à moins d’un important changement réduisant le risque. Idées suicidaires associées à un plan, sans intention ni comportement. Facteurs de risque influençables; facteurs de protection solides. Pensées liées à la mort, sans plan, intention ni comportement. Admission peut-être nécessaire en fonction des facteurs de risque (plan, comportements antérieurs, etc.). Élaborer un plan de crise. Fournir des numéros d’urgence. Orientation en consultation externe, réduction des symptômes. Fournir des numéros d’urgence. Ressources pour les adultes à Ottawa • • • La Ligne de crise d’Ottawa : 613-722-6914 (Ottawa) et 1 866 996-0991 (extérieur d’Ottawa) Équipes mobiles de crise : Pour joindre le service des équipes mobiles, appelez la Ligne de crise aux numéros ci-dessus. Centre de détresse d’Ottawa et la région : 613-238-3311 Références 43. ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTÉ. Rapport mondial sur la violence et la santé, Genève, octobre 2002. 44. AGENCE DE LA SANTÉ PUBLIQUE DU CANADA. Rapport sur les maladies mentales au Canada [consulté le 16 avril 2012]. 45. MCDOWELL, A. K., T. W. LINEBERRY et J. M. BOSTWICK. « Practical suicide-risk management for the busy primary care physician », Mayo Clin Proc., vol. 86, no 8, août 2011, p. 792-800 [publié en ligne le 27 juin 2011]. 46. JACOBS, D. G. « Suicide assessment five-step evaluation and triage », dans Best Practices Registry (BPR) for Suicide Prevention, Suicide Prevention Resource Center (SPRC) [http://www.sprc]. 47. SUICIDE PREVENTION RESOURCE CENTRE. Suicide Assessment Five Step Evaluation and Triage (SAFE-T) [consulté le 22 mars 2011]. 48. HEPP, U., L. WITTMANN, U. SCHNYDER et coll. « Psychological and psychosocial interventions after attempted suicide: an overview of treatment studies », Crisis, vol. 25, 2004, p. 108-117. 49. VAN DER SANDE, R., E. BUSKENS, E. ALLART et coll. « Psychosocial intervention following suicide attempt: a systematic review of treatment interventions », Acta Psychiatr Scand, vol. 96, 1997, p. 43-50. 50. LINEHAN, M. M., K. A. COMTOIS, A. M. MURRAY et coll. « Two-year randomized controlled trial and follow-up of dialectical behavior therapy vs therapy by experts for suicidal behaviors and borderline personality disorder », Arch Gen Psychiatry, vol. 63, 2006, p. 757-766. re Rédigé par la D Laura Nichols, Ph.D., psychologue clinicienne (pratique supervisée), Le Royal, membre associé, Sogge and Associates Le suicide chez les aînés Dans la plupart des pays, le taux de suicide est plus élevé chez les aînés. En raison de l’augmentation du nombre et de la proportion des aînés au Canada, on prévoit une hausse du nombre de suicides au cours de la prochaine décennie. Les aînés, en particulier les hommes de race blanche, représentent le groupe d’âge le plus à risque. Au Canada, le taux de suicide chez les hommes âgés s’élève à 34 pour 100 000 habitants1. Le risque de suicide n’est pas toujours clair En général, les aînés cherchent à obtenir des soins de leur médecin de famille au lieu de recourir directement à des services en santé mentale. Les médecins de famille sont souvent les personnes les plus à l’écoute et les plus susceptibles de repérer et de traiter les patients dépressifs et suicidaires. Ils coordonnent fréquemment les recommandations en tant que membres d’une équipe de soins de santé regroupant des professionnels de plusieurs disciplines et le Centre d’accès aux soins communautaires de Champlain (CASC). La dépression majeure et les troubles bipolaires sont parfois moins apparents chez les personnes âgées, ou ils prennent la forme de symptômes physiques ou d’anxiété. Les cas de troubles de l’humeur chez les aînés sont rendus plus complexes par la présence de comorbidités cognitives et médicales et la prescription de nombreux médicaments. Certains aînés sont souvent réticents à l’idée de parler de leurs problèmes émotionnels et sont moins susceptibles de faire état de leur humeur dépressive ou de leurs idées suicidaires à d’autres. Moins de la moitié des aînés souffrant de troubles de l’humeur significatifs sur le plan clinique ont reçu un diagnostic de dépression en première ligne, et de ce nombre, seulement une minorité est traitée pour cette maladie. Parmi ceux qui reçoivent un traitement, peu le suivent suffisamment fréquemment et longtemps pour qu’il soit efficace. Pour faciliter le traitement de la dépression et la diminution du risque de suicide, il est important de reconnaître que les sentiments dépressifs ne constituent pas une dimension « normale » du vieillissement et d’aider les patients à surmonter les perceptions négatives ou la stigmatisation associées à la maladie mentale. Le dépistage de la dépression en soins primaires pourrait comprendre des mesures mieux adaptées aux personnes âgées, comme l’échelle d’évaluation de la dépression chez les personnes âgées (Geriatric Depression Rating Scale)(en anglais seulement). Mortalité accrue Un fait notoire dont il faut tenir compte lorsque l’on détermine la manière d’intervenir auprès des aînés est que les tentatives de suicide des personnes âgées tendent à être plus fatales. Chez les populations plus jeunes, on estime qu’il se produit jusqu’à 200 tentatives pour chaque suicide, tandis que chez les personnes âgées, on compte seulement de deux à quatre tentatives pour chaque suicide. Par conséquent, la possibilité d’intervention est plus limitée. Le repérage des personnes à risque et le traitement de la dépression le cas échéant est donc d’autant plus important chez les aînés. Facteurs de risque Une récente étude montre que parmi les facteurs associés aux tentatives de suicide chez les personnes de plus de 70 ans, on trouve le fait d’être célibataire, de vivre seul, d’être moins scolarisé, d’avoir des antécédents de traitement psychiatrique et d’avoir déjà fait une tentative de suicide1. On peut observer qu’il y a une association entre la solitude perçue et les tentatives de suicide, une relation qui peut parfois être indépendante de la dépression. De nombreux autres facteurs augmentent le risque de suicide chez les aînés : un deuil récent, la douleur, la maladie chronique, l’anxiété, le sentiment d’impuissance et le désespoir. Prévention On estime que si on pouvait prévenir tous les épisodes dépressifs majeurs en fin de vie, le taux de suicide chez les personnes âgées chuterait de presque 75 %. Les résultats de cette même étude indiquent que si tous les aînés recevaient le soutien social dont ils ont besoin, le nombre de suicides baisserait de 27 %2. Traitement Comme nous l’avons vu pour les adolescents et les adultes, la psychothérapie, les antidépresseurs et le lithium sont des traitements contre la dépression qui améliorent la résilience et réduisent la suicidabilité. Des études prospectives semblent indiquer que les programmes de soins en collaboration avec des médecins de famille peuvent aider à repérer et à réduire les symptômes de la dépression et les idées suicidaires chez les aînés3. Malheureusement, en ce qui concerne la dépression, beaucoup d’aînés sont traités avec des anxiolytiques et des analgésiques plutôt qu’avec des antidépresseurs. Or, ces médicaments peuvent accroître le risque de suicide. Chez les aînés, les antidépresseurs ne sont pas associés à une augmentation des idées suicidaires, des tentatives suicidaires ou des suicides, comme c’est le cas pour les patients plus jeunes. Lorsque les patients sont déprimés et ne répondent pas aux traitements, qu’ils sont suicidaires, qu’ils souffrent de troubles concomitants comme la toxicomanie ou qu’ils sont psychotiques, il est avisé de les diriger vers un psychiatre ou une équipe spécialisée en santé mentale. L’éducation du patient relativement à la dépression et au suicide et l’orientation vers des programmes pour les aînés qui renforcent les liens sociaux constituent des interventions psychosociales possibles. Ces interventions prennent souvent la forme d’activités de groupe (sociales, récréatives, physiques et bénévoles). Ces dernières améliorent naturellement le soutien social et renforcent l’intégration communautaire et le sens d’appartenance. À Ottawa, ces programmes sont coordonnés par le CASC et comprennent des programmes de jour dans les maisons de soins infirmiers comme le Centre Glebe, le Carleton Lodge, le Centre d’accueil Champlain, la Résidence Saint-Louis, le St. Patrick’s Home et le Centre de santé Perley-Rideau pour anciens combattants. Des programmes de jour sont également offerts à partir d’établissements dans la communauté, par exemple par The Good Companions, le Service communautaire d’Ottawa-Ouest et la Harmer House. Carefor offre également un programme contre la dépression intitulé « Let’s Get Together ». La participation à ces activités de groupe peut contribuer à réduire la solitude souvent associée au suicide. Pour les patients qui sont confinés à la maison, « La Popote roulante » est un exemple de programme offrant à la fois des repas sains et un contact social aux personnes socialement isolées. Ressources pour les personnes âgées Voici deux excellentes références sur les ressources communautaires offertes à Ottawa : Répertoire des services communautaires d’Ottawa Répertoire des ressources pour les aînés d’Ottawa (en anglais seulement) Les Services communautaires de géronto-psychiatrie d’Ottawa (613-562-9777) et le Programme de psychiatrie gériatrique des Services de santé Royal Ottawa (613-722-6521) offrent des soins multidisciplinaires spécialisés en santé mentale pour les personnes âgées à Ottawa. Le Royal offre des services de consultation externe, d’hospitalisation de jour, de sensibilisation et de soins aux patients hospitalisés. Comme dans le cas des adultes, on peut diriger les patients âgés hautement suicidaires vers la Ligne de crise (613-722-6914), accessible en tout temps, les équipes mobiles et les urgences. Références 1. STATISTIQUE CANADA. Statistique de l’état civil du Canada, Base de données sur les décès, Tableau 102-0561 – Principales causes de décès, population totale, selon le groupe d’âge et le sexe, Canada, annuel, CANSIM (base de données). 2. WIKTORSSON, S. et coll. « Prospective cohort study of suicide attempters aged 70 and above: One-year outcomes », Journal of Affective Disorders, 2011. 3. BEAUTRAIS, A. L. « A case control study of suicide and attempted suicide in older adults », Suicide Life Threat Behav, 2002. 4. LAPIERRE, S. et coll. « A Systematic Review of Elderly Suicide Prevention Programs », Crisis, 2011. Rédigé par Timothy Lau, M.D., FRCPC, M.Sc., psychiatre spécialisé en gériatrie, Le Royal, directeur, Études de premier cycle, Département de Psychiatrie, Faculté de médecine, membre du Programme de distinctions des professeurs, Université d’Ottawa [ haut ] Pour réduire le nombre de suicides à Ottawa : former les médecins à la prévention du suicide On peut prévenir le suicide. Pour les médecins, réduire le nombre de suicides et les facteurs qui y contribuent peut être une tâche complexe. Personne n’est à l’abri du suicide. Pour cette raison, il est important que les médecins soient prêts à intervenir lorsqu’ils voient des patients ayant des idées suicidaires. LivingWorks Education offre aux professionnels de la région de Champlain un ensemble de programmes éducatifs localement reconnus sur l’intervention en matière de suicide. Les deux programmes suivants sont offerts aux médecins : 1. safeTALK : Cet atelier de trois heures initie les médecins aux quatre étapes de la prévention du suicide par la démarche TALK (dire, questionner, écouter et protéger) et leur montre comment reconnaître les personnes ayant des pensées suicidaires, intervenir auprès de celles-ci et les orienter vers d’autres ressources. 2. Formation appliquée en techniques d’intervention face au suicide (ASIST) : Cet atelier de deux jours prépare les médecins à : o o o Prévenir le risque immédiat de suicide par la reconnaissance des appels à l’aide des personnes à risque; Communiquer et offrir de l’aide; Analyser le risque de suicide, mettre en application un modèle d’intervention et orienter le patient vers des ressources communautaires. Plus de 25 formateurs offrent l’atelier safeTALK et plus de 50 offrent l’atelier ASIST dans la région. Formation pour les étudiants en médecine À l’heure actuelle, les étudiants en médecine reçoivent de l’information sur le suicide grâce aux stages en psychiatrie à l’Université d’Ottawa. L’atelier ASIST leur est également offert sur demande une fois par année. La participation à l’atelier est volontaire, mais beaucoup d’étudiants en font la demande. Pour en savoir plus ou s’inscrire Pour connaître les dates des formations à venir et savoir comment s’inscrire à ces ateliers, veuillez communiquer avec la Section d’Ottawa de l’Association canadienne pour la santé mentale (ACSM) par téléphone au 613-737-7791, poste 124, ou par courriel. Vous pouvez aussi consulter le site Web de l’ACSM ou de LivingWorks. Rédigé par Renée Ouimet, M.S.S., TSI, directrice, Éducation et mobilisation communautaire, Section d’Ottawa de l’Association canadienne pour la santé mentale, Coalition pour la prévention du suicide d’Ottawa. [ haut ] L’équipe mobile de crise de L’Hôpital d’Ottawa est là! L’équipe mobile de crise de L’Hôpital d’Ottawa est une équipe d’intervention multidisciplinaire qui effectue des évaluations et des interventions en santé mentale par téléphone ou sur le lieu de résidence des patients en situation de crise. Les intervenants, les infirmières en psychiatrie et les psychiatres de l’équipe mobile tâchent de calmer les situations de crise et d’aider les patients à obtenir de l’aide en santé mentale dans leur milieu en vue de prévenir les admissions à l’urgence et les hospitalisations chaque fois que possible. L’équipe mobile a établi un partenariat avec la Ligne de crise en santé mentale du district Champlain et l’unité de santé mentale du Service de police d’Ottawa. Les personnes qui appellent dont les problèmes outrepassent les compétences des bénévoles de la ligne de crise sont automatiquement transférées à l’équipe mobile de crise. Lorsqu’une intervention présente des risques pour la sécurité, des policiers du Service de police d’Ottawa accompagnent le personnel de l’équipe mobile sur place. Enfin, L’Hôpital d’Ottawa offre des lits de stabilisation dans la collectivité, qui permettent aux patients qui n’ont pas besoin d’être hospitalisés de demeurer pendant quelques jours dans un environnement sécuritaire tout en bénéficiant d’un suivi de la part des membres de l’équipe mobile, qui assurent une évaluation et une supervision de la médication de façon régulière. Les patients peuvent aussi obtenir de l’aide pour renouer avec leur réseau de soutien social. Le service de lits de stabilisation permet également aux patients souffrant de graves troubles mentaux d’éviter le système de justice pénale. Pour orienter un patient Les médecins ou les autres professionnels de la santé peuvent communiquer directement avec l’équipe mobile de crise en composant le 613-241-8161 (ligne d’aiguillage pour les professionnels de la santé seulement). Les patients peuvent communiquer avec l’équipe mobile par téléphone au 613-722-6914 (Ottawa) et au 1 866 996-0991 (extérieur d’Ottawa) ou visiter le site Web de la Ligne de crise. Renseignements supplémentaires Pour en savoir plus sur l’équipe mobile de crise, veuillez communiquer avec Billie Pryer, responsable de l’équipe mobile de crise, au 613-241-8161 ou à l’adresse [email protected]. r Rédigé par le D Robert Swenson, directeur médical, Santé mentale, L’Hôpital d’Ottawa. [ haut ] Gestion des urgences psychiatriques ADULTES en médecine familiale – Ville d’Ottawa L’outil de gestion des urgences psychiatriques a été conçu pour aider les médecins à traiter un patient en situation d’urgence psychiatrique (ou à risque de l’être). Il peut également être utile dans les cas où un proche du patient communique avec eux pour leur faire part de ses inquiétudes et qu’ils ne peuvent voir le patient en consultation immédiatement. Cet outil ne devrait être utilisé qu’à titre de guide. Le PHQ-9, ou Questionnaire sur la santé du patient, est composé de neuf questions servant au dépistage de la dépression. Il s’agit d’un outil très efficace pour aider les médecins en soins primaires à diagnostiquer la dépression, à choisir un traitement et à en faire le suivi. Pour obtenir les directives d'utilisation du PHQ 9, visitez le The Macarthur Initiative on Depression and Primary Care. (en anglais seulement). Le terme « P-4 » est un moyen mnémotechnique permettant de se rappeler les quatre sujets abordés dans le Questionnaire de dépistage des idées suicidaires : les tentatives de suicide passées, les plans de suicide, la probabilité de la mise à exécution et les facteurs de prévention (© 2010 Kurt Kroenke, M.D.). Toute personne qui répond par l’affirmative à la question sur les actes autodestructeurs doit répondre aux questions (les quatre « P ») sur son passé, son plan, la probabilité qu’elle passe à l’acte et les facteurs préventifs. [Format PDF 198 Ko.] [ haut ] Pour nous joindre Santé publique Ottawa Du lundi au vendredi, de 8 h 30 à 16 h 30 Téléphone : 613 580 6744 (Veuillez préciser que vous appelez d’un cabinet de médecin.) ATS : 613 580 9656 Sans frais : 1 866 426 8885 Courriel : [email protected] Le site Web de Santé Publique Ottawa Suivez-nous sur Twitter : @ottawahealth | @ottawasante Visitez notre blogue : ottawahealth.tumblr.com | ottawasante.tumblr.com Pour communiquer avec le médecin chef en santé publique en dehors des heures de bureau, composez le 3-1-1 et demandez à parler au gestionnaire de santé publique de garde. Dr Isra Levy : Médecin chef en santé publique, poste 23681 Dre Vera Etches : Médecin adjointe en santé publique Programmes cliniques, poste 23675 Dre Carolyn Pim : Médecin adjointe en santé publique Protection de la santé communautaire, poste 16171 Dre Rosamund Lewis : Directrice médicale Politiques et Partenariats, poste 26340 L'Académie de médicine d’Ottawa Téléphone : 613 733 2604 Courriel : [email protected] Le site Web de l’Académie de médicine d’Ottawa Rappel : vous devez vous inscrire à notre nouveau bulletin d’information électronique pour recevoir les prochains numéros! [ haut ] Remerciements SPO tient à souligner la collaboration des partenaires suivants à ce numéro spécial et à les remercier de leur contribution : [haut] English version available The Ottawa Public Health Physicians’ Update is also available in English. [ haut ]