Comme chaque année, la Commission Environnement et Biologie proposait une journée de dissection, prioritairement ouverte aux candidats en formation PB2. Après les seiches, les crabes, c’est aux vers de vase Néréis et aux étoiles de mer (apparues sur l’infra littoral mimars) que la journée fut consacrée. 11 participants venaient de 4 clubs différents du Pas de Calais (Berck, Boulogne, Calais, Liévin). Au local du Club Sous Marin de la Côte d’Opale, Alain RICHARD, professeur honoraire de Biologie marine de l’Université du littoral, animait cette journée.. La matinée fut consacrée aux étoiles de mer Après quelques explications d’Alain, le groupe se met au travail Une partie du groupe – Photo Andrée LUGIEZ 1 Observation externe de la face dorsale : plaque madréporique, piquants observés au binoculaire tache rougeâtre à l’extrémité de chaque bras plaque madréporique tache oculaire rouge à l’extrémité des bras bras directeur rangées de piquants Photos A. LUGIEZ Observation de la face ventrale : bouche, piquants ambulacraires, pieds ambulacraires ou podia terminés par des ventouses Puis, les stagiaires abordaient leur dissection en coupant, sur la face dorsale, le tégument autour de chaque bras, sans abîmer la plaque madréporique. 2 caecums pyloriques bruns par bras (estomac) 1 canal pylorique jaunâtre par bras Photo A. LUGIEZ 2 2 caecums rectaux sur le scalpel . Photo Andrée LUGIEZ une partie de l’estomac (portion cardiaque) . dévaginé (face ventrale) Photo M.P.RYBARCZYK et P. DARCHEVILLE 2 glandes génitales blanchâtres par bras Photo M.P. RYBARCZYK Enfin, nous atteignons l’étage au dessous pour observer le système aquifère canal radiaire aboutissant aux vésicules podiales anneau ambulacraire péri - oesophagique plaque madréporique canal madréporique Système aquifère - Photo Andrée LUGIEZ - Canal madréporique ou canal hydrophore avec anneaux calcaires -Photo au trinoculaire A. LUGIEZ - ses Photo A. LUGIEZ 3 L’après midi fut consacrée aux vers et plus particulièrement aux vers de vase (Nereis diversicolor) du bas niveau (Slikke) de l’estuaire de la Slack (fleuve côtier se jetant dans la mer à Ambleteuse) qui est aussi une zone à Scrobicularia plana (mollusque) La néréis est un ver annelé (annélide polychète errant), à métamères (anneaux) semblables sauf les parties antérieure et postérieure. Alain abordait le sujet avec quelques explications puis mettait à notre disposition des néréis ; avec un certain nombre trempés dans l’acide acétique (vinaigre) : ce qui leur a fait dévaginer leur trompe avant de les conserver dans du formol. Explications d’Alain dessinant la chaîne nerveuse ventrale – Photo A. LUGIEZ Chez la Néréis, immature juvénile, le cerveau secrète une hormone inhibitrice qui bloque la reproduction. Chez la Néréis adulte, le cerveau se fatigue et secrète moins d’hormone inhibitrice : ce qui permet le développement des gonades et la reproduction. Le Néréis mature libère alors ses ovules ou ses spermatozoïdes dans l’eau à un moment sélectionné par l’intensité de la lumière de la pleine lune. Pour tous les autres embranchements, c’est l’hypophyse qui produit une hormone de reproduction. C’est donc un processus de stimulation différent de l’hormone inhibitrice. C’est cette hormone du cerveau de la Néréis qui est étudiée actuellement et qui pourrait bloquer le développement du cancer ! Les observations au bino et trino porteront principalement sur la tête avec sa trompe et sur les soies. La tête, face dorsale, présente 2 petites antennes centrales et 4 yeux, 2 gros palpes et 4 paires de cirres tentaculaires latéraux 4 Tête et sa trompe dévaginée avec, en noir, les paragnathes cornés répartis en 8 groupes et ses 2 mâchoires puissantes face dorsale - Photos au trinoculaire - A. LUGIEZ face ventrale La disposition des paragnathes permet de différencier les espèces de Néréis. La néréis prélève sa nourriture à l’aide de sa mâchoire puis la broie avec ses denticules ou paragnathes Les soies seront observées au binoculaire en prélevant un métamère soies acicules Tube digestif avec lumière centrale vaisseau sanguin parapode biramé Coupe transversale d’un métamère –Photo au trinoculaire A. LUGIEZ Les soies servent à creuser dans la vase ou permettent de remonter à la surface de l’eau. Jean Luc avait rapporté de la terre comportant des lombrics (oligochètes = peu de soies). 5 Observés au binoculaire, ces soies de lombrics se sont avérées courtes et peu nombreuses. Dans cette terre, un chilopode : scolopendre ? ou lithobie avec des plus longues antennes ? Ce chilopode * possède des glandes à venin très actif. (voir les informations complémentaires sur les chilopodes en fin de compte rendu). Un chilopode - Photos Marie Paule CHIVET – crochets à venin Les observations au bino furent nombreuses aussi bien le matin que l’après-midi Photos A. LUGIEZ Photo Marie Paule RYBARCZYK *Compte tenu de la longueur des antennes, ce chilopode n’est pas une scolopendre mais une espèce de lithobie ou Lithobius forficatus (lithobie à pinces) (https://fr.wikipedia.org/wiki/littobius_forficatus) 6 Une journée très enrichissante grâce aux nombreuses explications d’Alain RICHARD. Merci Alain ! Les stagiaires sont repartis en se disant : « on reviendra ! » Andrée LUGIEZ, FB1 Document apporté par Alain Richard pour compléter notre information sur les Chilopodes ‘Extrait de « ZOOLOGIE » P.P Grassé, R.A. Poissonet et O. Tuzet – 1970 Masson ‘ 7 forcipules ou griffes à poison 8