Repères 1 – 30 représentations, 3 spectacles et dispositifs différents NJTFOQMBDFEBOTMJFVY6OW PZBHFEF théâtre BWFDTFTQFUJUFTFUTFTHSBOEFTIBMUFTBWFD TFTmoments intimes et ses soirées spectaculaires. [lire pages 10 à > 2 – TFNBJOFTde tournée, du 20 février au 31 NBST dans 30 communes du département. Un taux EFSFNQMJTTBHFEF TQFDUBUFVSTQPVS QMBDFTEJTQPOJCMFT 6OUSBWBJMJNQPSUBOU auprès des nouveaux publics EFTTQFDUBUFVST EF'olles pensées en Côtes d’Armor O­BWBJFOUKBNBJT assisté auparavant à une représentation théâtrale professionnelle). [lire pages 4 à 7] 3 – %FTactions de sensibilisation au théâtre réalisées pendant la tournée dans 39 établissements scolaires auprès de 2 élèves<MJSFQBHFTFU> 4 – IFVSFTE­FOSFHJTUSFNFOUEFTvoix des Côtes E­"SNPSpersonnes rencontrées et enregistrées FOamont de la tournée). [lire pages 8 et 9] 5 – Une équipe de 25 QFSTPOOFTTVSMFUFSSBJO BSUJTUFTFUUFDIOJDJFOTEVTQFDUBDMF <MJSFQBHFT FU> 6 – 193 habitants des Côtes d’Armor, membres d’associations, membres de compagnies de théâtrF BNBUFVSou élus, ont aidé le Théâtre de Folle Pensée à organiser la tournée. [lire pages 2 et 3] 7 – 5PVTMFTtextes EFTTQFDUBDMFT'olles pensées en Côtes d’Armor POUété écrits par Roland Fichet. <MJSFQBHFTFU> 8 – "OOJF-VDBTFTUMFmetteur en scène de ces pièces. &MMFconnaît la respiration intime de cette écriture, DFUUFfaçon de passer de la narration au dialogue, EVdialogue à la narration. [lire pages 18 et 19] 9 – 6OWPZBHFfondé sur la complicité avec les gens des Côtes d’Armor, dont les impressions ont été Secueillies à l’issue des représentations. [lire pages 25 à 29] Édito Voyage contemporain dans les Côtes d’Armor 6Ogrand bonheur de théâtre et un grand moment humain PVJVONPNFOU SBSFd’humanité partagée, c’est ce que nous ressentons aujourd’hui quelques mois après le vPZBHFen Costarmorique de février et mars $­FTUpourquoi nous avons décidé de réaliser ce journal. Chapeau, NFTEBNFTet messieurs les Costarmoricains pour l’hospitalité dont vous BWF[fait preuve à notre égard. Merci à tous ceux qui nous ont accompagnés FUTPVUFOVT troupes amateurs, élus, habitants, restaurateurs, cafetiers, SFTQPOTBCMFTcommunaux… Il en faut du monde pour réussir une aventurF BVTTJcomplexe. Il faut bien en amont de la tournée tisser un réseau serré de complicités. Sans vous « MFTDPNQMJDFT ÉEPOUMBWPJYQPVSDFSUBJOT FTUpassée à l’intérieur même des spectacles, ce n’était tout simplement QBTpossible. Nous avions besoin de vous au cœur même de notre geste. $­FTUun des honneurs du théâtre, dans notre pays, que de tenter d’aller UPVKPVSTQMVTMPJOEBOTMFSBQQPSUBWFDMFTHFOTBWFDMFTIBCJUBOUTE­VO UFSSJUPJSFde sentir qu’il y a, dans la mise en scène de ce rapport, EBOTla façon dont il est conçu et réalisé, un acte artistique. 1PVSque ça tienne debout, ce théâtre en campagne, Annie Lucas a conçu USPJTspectacles et mis en scène vingt-cinq petites pièces. Certaines de ces pièces, présentées plusieurs fois par soir, ont été jouées cinquante fois dans MFTlieux les plus divers par une équipe d’acteurs de haute volée dopée à la convivialité. 2VJWBWFOJSOPVTWPJS "MMPOTOPVTSFODPOUSFSEFTTQFDUBUFVSTOFVGT DBOEJEFTvierges de toute relation avec le théâtrF /PVTOPVTQPTJPOT DFTquestions. L’enquête menée par Amélie du Payrat pendant la tournée NPOUSFRVF EFOPTTQFDUBUFVSTO­BWBJFOUKBNBJTWVEFMFVSWJFEF TQFDUBDMFTjoués par des professionnels. Ça valait le coup de trimballer notrF DBSBWBOFthéâtrale de commune en commune pendant six semaines. 4VSce plan-là aussi ça valait le coup Grâce aux mots que nous avons joués, dansés, chantés, nous partageons BWFDbeaucoup de Costarmoricains un peu de poésie. Nous en sommes fiers. Roland Fichet page 2 ' PM MF T 1F O T éF T FO $ôU F T E ­"S NP S La tournée 193 personnes nous ont aidés à organiser Folles pensées en Côtes d’Armor Claire Abgrall -BOHVFVY Thérèse Aignel Saint Gouëno / Camille Anger (VJOHBNQ Anne Angoujard 1MVNJFVY Frédéric Bisson&SRVZ Raymond Blevat2VJOUJO Ghislaine Bobille4BJOU-PSNFM Monsieur Bodert)JMMJPO Henri Boitard4BJOU#SBOEBOAlexis Boscher 5révé / Monsieur Botherel, La Chèze / Laurence BouvetLa Chèze / Keitn-Marc Bradford 1MPV[FMBNCSF Pascal Brazy 5révé Yann Bréard Hénon / Marie-Hélène Briand 1MVSJFO Yves Briand, 1MPVHSFTDBOU Alain Brouard 5rébeurden Erwan Cadiou 5régrom Claudia Cadoux -F2VJMMJP Louise Caillebot 1MPVOFWF[2VJOUJOPaule Carré-BOWBMMBZBernard Chapin-F(PVSBZDany Chaton, Plénée-Jugon / Gérard Chevillard 1MVEVOPChristelle Clément.FHSJU Anne Cojean4BJOU$BSBEFD René Collet 5rélivan Patricia Conan 5régastel / Lénora Couedel 1MPVHVFOBTU Josette Coz Mûr-de-Bretagne / Monsieur Dabchy 5réméreuc Valérie Dahmane 5SFTTJHOBVY Cécile Daniel Plénée-Jugon / Jean-Yves Davenet $PSTFVM Jean Daviau 4BJOU$BSSFVD Pierre David #SPPOTBernard Derrien(PVEFMJO Nicolas Derycke%JOBSE Alain Desnoyers4BJOU%POBO Etienne DorePlémy / Vincent DouliazelPenvénan / Bénédicte Dumont#JOJDAlain DupontPlancoët / Magali Dupré1SBUXavier Durand &SRVZCatherine Duval4BJOU%POBOAlain Esnault#PVSTFVMBernard Fauvel&WSBOYves Feuvrier, Loudéac / Aurélie FradinPlérin-les-Rosaires / Jean-Luc Fraizy1PSEJD Gisèle Garreau1MPVHVFSOFWFM Josette GauryLa Chèze / Daniel Geoffre 5rémargat / Pierre Georgelin2VFTTPZYves Gimonet.FSESJHOBDJean-Noël Glama1MBJOUFMAndré Gomet 4BJOU"MCBO Monsieur Gomez 1MPVBSFU Jean-Paul Gourlay 3PTUSFOFO Denise Grandjean 1MPVNJMMJBV Pierrick Guéguen4BJOU#SJFVD Didier Guérin&UBCMFTVS.FSAlan GuervillyPléguien / Henri Guillossou4BJOU#SJFVD Éric Hamon 5rémargat Bruno Hamon Plédéliac / Anne Hamonou 5rédarzec Simone Haquin +VHPOMFT-BDT Michèle Harnois-B.PUUF Élisabeth Héniqui1MPVNJMMJBVMichel Hervé%PMPAnge Herviou3PTUSFOFORémi Huet, Plélan -F1FUJUDidier Ibagne 5rébédan / Michel Jouan, Plénée Jugon / Gilles Jouéo1MFTTBMBJosée Kerrien(PVEFMJOErwan L’Hévéder 7ieux Marché / Gérard L’Hotellier)JMMJPOMarie-Annick Lagueux-F$BNCPVUErnestine Lamour1MPVCF[SF Servane Launay1MVTTVMJFOMaryvonne Le BadezetSaint Barnabé / Yvonne Le CocguenLa Chèze / Gilbert Le Coq 1MBJOF)BVUF Élisabeth Le Cordière Plénée-Jugon / Armel Le Dourneuf 4BJOU*HFBVY Arnaud Le Gal 4BJOU#SJFVD Arnaud Le Goff4BJOU#SJFVDGuillemette Le Gonidec1MPVCB[MBOFDPhilippe Le Goux, Pléguien / Séverine Le Grouiec -BOHPBU Gérard Le Guen 1MPVSIBO Madame Le Guern 1MPVSIBO Éric Le Guern 1MPVSIBO Jean-Yves Le Maux -BNCBMMFSandrine Le Meilleur, La FerrièrF Cyril Le Moal-BOWPMMPORonan Le Naou 5rémargat / Madame Le Pennec )JMMJPOYann Le Pivert2VJOUJOÉric Le PottierGrâce-Uzel / David Le Rest, Mûr-de-Bretagne / Louis Le Roi1MFVNFVS (BVUJFSMonsieur Lechevestrier 5réfumel / Madame Leclerc1MFTTBMBJean-Jacques LecomtePlélan Le Petit / François Legemble, Fréhel / Yveline Lemoine1FSSPT(VJSSFDPhilippe Leroux1PSEJDJacky Lésiré, Saint-Jacut du Méné / Pierre Lévêque 5PORVFEFDCharles Lorin-BOEFCJBJerôme Lucas-BOHBTUJacqueline Luces3PVJMMBDYvan Mahé :WJBT Serge MarquerMerléac / Francine Martin :GGJOJBD Amadeus Mathias 1BJNQPM Sylvie MichardLa Chèze / Régine MoisanLa Chèze / Jean-Yves Montier1PNNFSFUCatherine et Bernard Monvoisin1MBOHVFOPVBMJean-Paul Morvan $BMMBD Marie-Hélène Morvan $BMMBD Véronique Moy 4BJOU#SBOEBO Cyril Moy 4BJOU#SJFVD Madame Moysan .PODPOUPVSBernard et Christine Muckenstrum, Plénée-Jugon / Isabelle Namur, Plancoët / René Neute4BJOU+BDVUEF MB.FS Léa Nicolas .VSEF#SFUBHOF Madame Noël1MFTTBMB Colette Noël1FVNFSJU2VJOUJO Robert Nogues -F 2VJPVMichel Nolf-BOHPBUAnne-Gaëlle Normand, Loudéac / Yvon Nuixe, La Chèze / Patrice Olivo-BOSPEFDMarieThérèse Ollivier-Henry1MPF[BMChristine Paillat4BJOU2VBZ1FSSPTDanielle Pasco, Plémet / Paulette, Maël Pestivien Claudine Pavec, Plouguernével / Jean Pechmalbec.PSJFVYPascal Perrin, Saint-Hélen / Patrick Planchenault 5rédrez Hubert Poignant1MPVMFD­IMaryse Poilvet-BOEFIFO André Potin 5rélévern Alphonse Prido1MPVNBHPBSGuy Prigent :GGJOJBD Alain Prod’Homme 1MVNBVHBU Yves Queromès Pléhédel / Roger Radenen 5réglamus Philippe Renaudat-F 7ieux Marché / Jean Reney4BJOU#SJFVDNadine Rian.PODPOUPVSJoseph Rivoal 5réglamus / Suzanne Robert)JMMJPOMarie-Angèle Robic, Saint-Thélo / Michel Rocaboy1MFTTBMBHuguette Rocaboy, La Chèze / Dominique Rocaboy1MFTTBMBDenis RocaboySaint-Gilles-du-Mené / Monsieur Romain$BVMOFTIsabelle Rondel.PODPOUPVS Catherine Rouxel 5rémargat / Maryvonne Sahuc1MFVNFVS(BVUIJFSDaniel Saintilan1MBOHVFOPVBMCarole Saintilan 1MPVBHBU Maryvonne Sarabezolles 1BJNQPM Serge Simon Plouër-sur-Rance / Michel et Nicole Sohier #PUIPB Claudine Tanguy#PVSCSJBDViviane Tardivel.PODPOUPVSPierre Terrien1MFVNFVS#PEPVChristian Thonier4BJOU #SJFVD Jacqueline Thouément Pléguien / Marylène Tibeuf Plancoët / Isabelle Travers .JMMFU Monsieur Troel 5réglamus / Daniel Vaillant4BJOU#SJFVDFrançois Veillard4BJOU#SJFVDDidier Veillon4BJOU$BTU-F(VJMEPMadame Vidamant)JMMJPODominique Viel*MMJGBVUHuguette Yhuel-PVBOOFD 'P M MF T 1F O T éF T FO $ ô UF T E ­" SNP S p a ge 3 La tournée Folles pensées en Côtes d’Armor La tournée Les lieux de la première semaine Langueux IBCJUBOUT <NBSEJ février 2001 / Scènes 5PVSOBOUFT> -FCafé de la Mairie, la salle de la Fontaine Saint-Pern, la 5errasse du Point-Virgule, la Salle des fêtes Moncontour IBCJUBOUT <NFSDSFEJ21février 2001 / Scènes 5PVSOBOUFT> -F$FOUSFE­"OJNBUJPO$VMUVSFMMFMBTBMMFEVDPOTFJMNVOJDJQBMEFMB.BJSJFMF'PZFSEFTBODJFOTMFSFTUBVSBOU-FDIBVESPONBHJRVF Plourhan IBCJUBOUT <KFVEJ février 2001 / Scènes 5PVSOBOUFT> -’École primaire du Sacré-Cœur, l’École primaire publique, la Salle des associations, la Salle des fêtes Ploeuc-sur-Lié IBCJUBOUT <WFOESFEJ23février 2001 / (SBOEF'PSNF> La Salle des fêtes Hillion IBCJUBOUT <TBNFEJ24février 2001 / Scènes 5PVSOBOUFT> -F'PZFSrural, l’École primaire publique, le restaurant Au bon Saint-Nicolas, le restaurant La 7JFJMMFBVCFSHF Les lieux de la deuxième semaine Illifaut IBCJUBOUT <NBSEJ février 2001 / (SBOEF'PSNF> -BTBMMFQPMZWBMFOUF Mûr de Bretagne IBCJUBOUT <NFSDSFEJ28février 2001 / Scènes 5PVSOBOUFT> -F'PZFSDVMUVSFM La Chèze IBCJUBOUT <KFVEJ FS NBSTScènes 5PVSOBOUFT> -FCafé de La Forge, l’Auberge du Lié, le café Mieux vaux boire ici qu’en face, la salle de l’étang, la Salle des fêtes Grâce Uzel IBCJUBOUT <WFOESFEJNBST Scènes 5PVSOBOUFT> -­BODJFOOFboulangerie, la salle polyvalente de la Mairie, l’École primaire publique, la Salle des fêtes Plessala IBCJUBOUT <TBNFEJNBST Scènes 5PVSOBOUFT> -FCafé de la place, la Maison de Philomène, le FPZFSEFTKFVOFTMF'PZFSDVMUVSFM Les lieux de la troisième semaine Callac IBCJUBOUT <NBSEJ NBST(SBOEF'PSNF> La Salle des fêtes Plouguernével IBCJUBOUT <NFSDSFEJNBST 1FUJUF'PSNF> -B'SPNBHFSJFEF4DPVBU#SBT Saint-Nicolas-du-Pélem IBCJUBOUT <KFVEJ NBST1FUJUF'PSNF> -FMusée rural de l’éducation à Bothoa Maël-Pestivien IBCJUBOUT <WFOESFEJNBST Scènes 5PVSOBOUFT> -Fcafé Chez Paulette, la cantine de l’École primaire publique, la Salle des associations, la Salle des fêtes Trémargat IBCJUBOUT <TBNFEJNBST Scènes 5PVSOBOUFT> $IF[$BUIFSJOF3PVYFMMF5rémargad Café, la salle du conseil municipal de la Mairie, la salle des fêtes Les lieux de la quatrième semaine Saint-Juvat IBCJUBOUT <NBSEJNBST (SBOEF'PSNF> -B4BMMFQPMZWBMFOUF Caulnes IBCJUBOUT <NFSDSFEJ NBSTScènes 5PVSOBOUFT> -Bgrande Salle des fêtes, la petite Salle des fêtes, la Médiathèque, le restaurant scolairF Plénée-Jugon IBCJUBOUT <KFVEJNBST Scènes 5PVSOBOUFT> %FVYsalles du Collège de La Croix-de-Pierre, la Mairie, le restaurant La Fontaine, l’Étrier Plancoët IBCJUBOUT <WFOESFEJNBST Scènes 5PVSOBOUFT> -Fpréau et quatre salles de classe de l’École primaire publique Plouër-sur-Rance IBCJUBOUT <TBNFEJNBST Scènes 5PVSOBOUFT> -FCafé hôtel du Commerce, l’École primaire publique, la Maison des associations Les lieux de la cinquième semaine Penvénan IBCJUBOUT <NBSEJNBST Scènes 5PVSOBOUFT> -FSFTUBVS BOU-F1SJOUFNQTMF$FOUSFDVMUVSFM-F#SB[M­Écoledu Sacré-$Ì VSMBTBMMFEVDPOTFJMNVOJDJQBMEFMB.BJSJFMB4BMMFEFTfêUFT Yvias IBCJUBOUT <NFSDSFEJNBST (SBOEF'PSNF> La Salle des fêtes Tréglamus IBCJUBOUT <KFVEJNBST Scènes 5PVSOBOUFT> -e garage Radenen, le café LF 7FSEFMFUle Café-épicerie Sylvie Le Gall, la Salle polyvalente restaurant scolairF Plouaret IBCJUBOUT <WFOESFEJNBST (SBOEF'PSNF> La Salle des fêtes Pléguien IBCJUBOUT <TBNFEJNBST Scènes 5PVSOBOUFT> -FCafé Hélary, la salle polyvalente Raymond Boizard, la Salle de motricité, la salle du conseil municipal de la Mairie, la Salle des fêtes Les lieux de la sixième semaine Quintin IBCJUBOUT <NBSEJNBST Scènes 5PVSOBOUFT> -e Collège LF 7PMP[FOMB$IBQFMMF4BJOU:WFTla bibliothèque de l’École primaire, la Galerie d’art du collège Planguenoual IBCJUBOUT <NFSDSFEJNBST 1FUJUF'PSNF> -B$JESFSJFEFT7FSHFST Châtelaudren IBCJUBOUT <KFVEJ NBSTScènes 5PVSOBOUFT> -FPetit Écho de la mode, le hall du Collège, la Maison du développement et du service public Office de tourisme, la Salle des fêtes Plérin le Légué IBCJUBOUT <WFOESFEJNBST 1FUJUF'PSNF> -F'PZFS&EFMXFJTT Ploufragan IBCJUBOUT <TBNFEJNBST Scènes 5PVSOBOUFT> -­&TQBDF7JDUPSHugo, la salle de répétition théâtre, la salle d’arts plastiques, la salle de danse, l’auditorium de l’école de musique, le hall d’entrée page 4 ' PM MF T 1F O T éF T FO $ôU F T E ­"S NP S Journal de campagne de Roland Fichet Vendredi 2 mars 2001 – Grâce Uzel Le public -Bbonne nouvelle c’est qu’il y a pour ce type de théâtrF VOQVCMJDEBOTMFTDBNQBHOFTEBOTMFTDPNNVOFT SVSBMFTEBOTMFTCPVSHTFUMFTWJMMBHFT$FUZQFEF théâtrF C’est quoi ce type de théâtre ? Du théâtrF DPOUFNQPSBJO Hé oui du théâtre contemporain. Le mot EBOHFSFVYest lâché : contemporain. Ça veut dire quoi DPOUFNQPSBJO: ennuyeux ? intellectuel ? Pas forcément. Ça veut dire un théâtre qui joue avec ce qui nous secoue BVKPVSE­IVJun théâtre qui aime la poésie d’aujourd’hui, RVJBJNFM­IVNPVSE­BVKPVSE­IVJ $FVYqui connaissent le Théâtre de Folle Pensée savent RVFTPOTUZMFD­FTUEFQSFOESFEFTSJTRVFTEFUFOUFS E­JOWFOUFSde nouveaux rapports sur la scène et dans la TBMMF$FUUFGPJTMFSJTRVFFUJMO­FTUQBTNJODFD­FTUBVTTJ EFcréer le contact entre la poésie du théâtrF E­BVKPVSE­IVJ et des gens qui en sont très éloignés, qui O’entretiennent aucun commerce (ou un commerce très SFTUSFJOU BWFDMFTBSUTDPOUFNQPSBJOTRVFMTRV­JMTTPJFOU BSUTQMBTUJRVFTNVTJRVFEBOTFQIPUPHSBQIJFc $­FTUgagné ? Nous ne savons pas si c’est gagné puisque OPVTsommes en pleine tournée, que chaque jour nous UFOUPOTle diable du théâtre. Ce dont nous pouvons témoigner c’est qu’il y a du monde, comme on dit à la DBNQBHOFMême dans des communes de 400 ou 500 IBCJUBOUTcomme Grâce Uzel ou la Chèze. Souvent nous frôlons la centaine de spectateurs ou même la dépassons. 2VBOEEBOTEFTDPNNVOFTDPNNF*MMJGBVUDPNNVOF SVSBMFs’il en est, nous avons du mal à trouver une place QPVStoutes les personnes qui se présentent ça nous fait DIBVEBVDÌVS 0TFSBJTKFEJSFFODFTUFNQTEFQFSGPSNBODFT EFDIJGGSBHFTPCTFTTJPOOFMTFUEFDPNNVOJDBUJPO RVFl’enjeu pour le Théâtre de Folle Pensée n’est QBTE­PSHBOJTFSVOHSBOESBTTFNCMFNFOUCSVZBOU FUfinalement anonyme mais de réussir des moments EFgrâce où se nouent plaisir, poésie, pensée et vie TPDJBMF 0TFSBJTKFdire en ces temps d’édification de grands UFNQMFTDVMUVSFMTFUEFSFDPOTUJUVUJPOEFDMBTTFTTPDJBMFT étanches RV­JMGBVUQMVTRVFEVDVMPUQPVSTPSUJSEFTFT BCSJTFUDPVSJSMBDBNQBHOFRV­JMGBVUQMVTRVFEVDVMPU QPVSsauter au-delà du cercle de ceux qui fréquentent habituellement le théâtre ? 'P M MF T 1F O Té F T F O $ô U F T E ­" S NP S page 5 La tournée Une enquête par questionnaire réalisée pendant la tournée par une étudiante en DESS management du spectacle vivant de l’Université de Bretagne Occidentale - Brest Folles pensées en Côtes d’Armor et les nouveaux publics par Amélie du Payrat -FQSJODJQBMPCKFDUJGEF'olles pensées en Côtes d’Armor était E­BMMFSà la rencontre de nouveaux publics. Le deuxième PCKFDUJGétait de faire découvrir le théâtre contemporain. 1PVSle Théâtre de Folle Pensée les spectateurs exclus du SBQQPSUà l’art et à la culture en Bretagne sont souvent les QVCMJDTruraux. C’est pourquoi les communes étapes de 'PMMFT pensées en Côtes d’Armor ont été choisies parmi les DPNNVOFTrurales ou périurbaines situées hors des circuits IBCJUVFMTde la culture. Même démarche pour les lieux de Seprésentations MJFVYEVRVPUJEJFOIPSTJOTUJUVUJPOFU QSPDIFTdes habitants (une école, un garage, une maison particulière, un café, une mairie, une salle des fêtes…). $FTchoix participaient de l’idée que pour attirer un nouveau QVCMJDpeu habitué des théâtres, il faut contourner les obstacles géographiques et idéologiques BMMFSWFSTMFTHFOT FOleur proposant un nouveau rapport à l’art dans des lieux à MBGPJTGBNJMJFSTSBTTVSBOUTFUJOUSJHBOUT -’enquête par questionnaire conditionne la recherche en lui GJYBOUdes objectifs quantitatifs. Ainsi, j’ai plutôt cherché à évaluer l’origine géographique des spectateurs et leur rapporU BVthéâtre. La structure principale du questionnaire était la TVJWBOUFvous et le lieu de représentations TJUVBUJPOEVMJFV EFreprésentation par rapport à la commune de résidence), vous et le théâtre (degré de familiarité avec cet art), vous et le Théâtre de Folle Pensée (degré de notoriété préalable EFMBDPNQBHOJF -’enquête s’est déroulée du 6 au 30 NBSTEBOTDPNNVOFT de la tournée 'olles pensées en Côtes d’Armor $BMMBD Plouguernével, Bothoa, Maël Pestivien, 5rémargat, Saint-Juvat, Caulnes, Plancoët, Plouër-sur-Rance, Penvénan, Plouaret, Pléguien, Quintin, Planguenoual, Châtelaudren, Plérin). -Fquestionnaire était distribué le soir des représentations à la GJOEVTQFDUBDMFMPSTRVFMFTTQFDUBUFVSTSFWFOBJFOUEBOTMB TBMMFdes fêtes pour le cabaret chansons (Scènes 5PVSOBOUFT ou à l’entracte ((SBOEF'PSNF 4VS 101 spectateurs interrogés, 858 questionnaires TPOUrevenus complétés (soit un taux de retour de 40,8 Les résultats montrent que la tournée Folles pensées en Côtes d’Armor a efficacement touché les nouveaux publics qu’elle cherchait à atteindre : les populations rurales et périurbaines, les spectateurs ne connaissant pas le théâtre, les spectateurs ne fréquentant pas les spectacles de théâtre, les spectateurs ne connaissant pas la compagnie. pag e 6 ' PM M F T 1F O Té F T F O $ ôU F T E ­"S N P S 1 d EFTTQFDUBUFVSTEF'olles pensées en Côtes d’Armor TPOUissus de la commune où B MJFVla représentation ou d’une commune WPJTJOF-­FGGPSUEFTFOTJCJMJTBUJPOEFTQVCMJDT SVSBVYet périurbains a donc porté ses fruits. $­FTUbien à un public géographiquement FYDMVdes circuits du théâtre que se sont adressés les spectacles 'olles pensées en Côtes d’Armor 2 d EFTTQFDUBUFVSTO­BWBJFOURV­VOFGBJCMF connaissance du théâtre et n’étaient jamais allés à une représentation théâtrale QSPGFTTJPOOFMMFCe sont eux que la tournée WPVMBJUTFOTJCJMJTFS&MMFMFGBJUEBOTVOF QSPQPSUJPOSFNBSRVBCMF 3 d EFTTQFDUBUFVSTDPOOBJTTBJFOUMF Théâtre de Folle Pensée à différents degrés. -Bcompagnie jouit d’une bonne notoriété générale sur son département. 4 d % des spectateurs avaient déjà vu BVQBSBWBOUBVNPJOTVOEFTTQFDUBDMFT du Théâtre de Folle Pensée. 5 d % des spectateurs interrogés vPZBJFOU EPODpour la première fois un spectacle du Théâtre de Folle Pensée. Parmi ceux-ci, O­BWBJFOUKBNBJTFOUFOEVQBSMFSEFMB DPNQBHOJFFU OFMBDPOOBJTTBJFOURVF de réputation. Plus de 40 EFTTQFDUBUFVST RVJO­BWBJFOUKBNBJTFOUFOEVQBSMFSEV Théâtre de Folle Pensée avaient eu auparavant peu de contacts avec le théâtre. "IRVFK­BJNFSBJT(SBOEF'PSNF Le Conseil Général des Côtes d’Armor est contemporain USFcontemporain c’est être poreux, c’est être perméable à l’époque, à l’esprit de l’époque, à sa musique singulière. -FConseil Général des Côtes d’Armor est contemporeux, il sent dans quel monde il se trouve, il participe à son invention. $Fn’est pas si simple d’être contemporain, il faut du flair et pas mal d’audace. L’art contemporain ce sont les œuvres E­BVKPVSE­IVJ FONPVWFNFOUDFTPOUEBOTDFSUBJOTDBTMFTÌVWSFTEFM­BWFOJS4­BQQVZFSTVSMFTÌVWSFTEFM­BWFOJS D­FTUmoins confortable que de s’appuyer sur les œuvres du passé, on risque davantage de se casser la gueule, JOEVCJUBCMFNFOULe Conseil Général des Côtes d’Armor demande depuis 20 ans au Théâtre de Folle Pensée de jouer son rôle de compagnie de création, c’est assez rare. Quelquefois ça décoiffe une compagnie de création, ça met sens dessus EFTTPVTMais ces bougres-là, ces Costarmoricains élus ont envie d’ouvrir les fenêtres, quitte justement à se retrouver MFTcheveux en bataille, et même à livrer bataille. Ça fait plaisir, je dois l’avouer, de voir surgir de l’ombre dans une cavF E­"WJHOPOoù l’on vient de lire une pièce de l’auteur de ces lignes la tête blanche de Charles Josselin ; ça fait plaisir EFsurprendre le regard intrigué et attentif de Claudy Lebreton carrément embarqué dans Ça c’est moi EV3VTTF-FW 3VCJOTUFJOune des pièces de /BJTTBODFTFUDIBPT, au Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis ça fait plaisir de repérer la carrure trégoroise de Pierre-YWPO5rémel devant 2VPJM­BNPVSau Théâtre D’Ivry-sur-Seine, d’être étonné par Christian 1SPWPTUqui entonne une chanson dans la salle des fêtes de Châtelaudren pour remercier les comédiens de 'PMMFT pensées en Côtes d’Armor ; de parler théâtre avec Jean-YWFT-F$PRVBVDPJOE­VOFSVFFOUSF .BTTBDSFEBOTMF#SPOY FU-­IPNNFOVde croiser dans tel ou tel lieu où se joue 'olles pensées en Côtes d’Armor .JDIFM-FTBHF+FBO%FSJBO "OHF)FSWJPV-PVJT+PVBOOZ1BUSJDL#PVMMFU3PCFSU/PHVFT+FBO:Wes Bothorel, Denis Leclerc, Loïc Raoult… 7JWSFdans le même département que ces gens-là, ça me plaît. Même Christian Le Riguier j’aime bien, il est franc du DPMMJFSEBOTTFTBUUBRVFTE­BVUBOUQMVTRV­JMO­BQBTWVOPTTQFDUBDMFTJMTFMBODFTBOTCBSHVJHOFSEBOTEFTBOUJFOOFT bien réactionnaires et va même — D­FTUlà qu’il déclenche irrésistiblement mon affection — jusqu’à me comparer avec 3acine et Molière. Roland Fichet 'P M MF T 1F O Té F T F O $ô U F T E ­" S NP S p ag e 7 -BSPVHF (Sènes 5PVSOBOUFT Journal de campagne de Roland Fichet Mardi 27 février 2001 – Illifaut Le merle à José Annie Lucas a inséré des 7PJYdes Côtes d’Armor dans tous MFTspectacles. Ces voix se glissent entre chaque petite pièce. *MZBM­BDDFOUMFHSBJOEFMBWPJYTPOSZUINFFUJMZBDFRVJ FTUdit. Les pièces que j’ai écrites et qui sont jouées pendant DFUUFtournée n’ont pas été écrites à partir des entretiens réalisés dans les Côtes d’Armor depuis un an par l’équipe EVThéâtre de Folle Pensée ; pourtant tout naturellement EFTliens se tissent entre les voix et le texte des pièces. -FTvoix des Côtes d’Armor font écho aux textes joués et réciproquement. Elles se glissent, ces voix, entre les pièces, QPVSdire la mutation des animaux, l’émotion des amours EFjeunesse, les langues menacées, les remembrements qui NPEJGJFOUMFTQBZTBHFTFUMFTWJFTc%BOTMB (SBOEF'PSNF "OOJFLucas a mis en scène, chorégraphié pourrait-on dire, DBSD­FTUQSFTRVFVOFEBOTFVOFIJTUPJSFE­PJTFBVYFUEF TFYFracontée en gallo par un maçon de Châtelaudren et FOTVJUFSFQSJTFQBSMFTBDUFVST -e merle à José-FNPJOT RV­POpuisse dire c’est que cette histoire réjouit les TQFDUBUFVSTÈ*MMJGBVUEFVYEBNFTE­VODFSUBJOQPJETFUE­VO DFSUBJOâge, assises à côté de moi, m’ont dit en riant qu’elles étaient sûres de la comprendre mieux que moi. p a ge 8 ' PM MF T 1F O Té F T F O $ôU F T E ­"S NP S Les voix des Côtes d’Armor Écouter les voix des Côtes d’Armor b 1BSMF[OPVTde l’endroit où vous vivez, de votrF UFSSJUPJSFA-t-il changé ? Dans quels chemins êtes-vous passé DFNBUJO QBSRVFMTMJFVYEJUT RVFMMFTSVFT %JUFTOPVTMFVSTOPNT É $Fsont quelques-unes des questions posées aux gens RVFnous avons rencontrés aux quatre coins du département. $FSUBJOTQBSMFOUHBMMPE­BVUSFTCSFUPO -FTaccents, le grain de la voix, les rythmes, le phrasé… UPVUnous intéresse dans la langue des gens d’ici. $FRV­JMTEJTFOUFUDPNNFOUJMTMFEJTFOU "Vtotal nous avons enregistré plus de 100 IFVSFT E­JOUFSWJFXTRVJTPOUM­PCKFUEFNPOUBHFTTPOPSFT diffusés pendant les spectacles. 6Ojour, dans une tribu, un homme a dessiné un cercle sur MFsol, il s’est mis au milieu, et aux gens rassemblés autour EFlui il a raconté une histoire. Le théâtre est né comme ça. Les acteurs sont des gens qui parlent à d’autres Sassemblés pour les écouter $FUUFGPJTOPVTOPVTTPNNFTEJUT b"WBOUEFMFVSQBSMFS allons les écouter ÉCette démarche nous a paru nécessaire. 1PVSUBOUOPVTO­BWJPOTQBTM­JOUFOUJPO E­VUJMJTFSles paroles ainsi récoltées pour les transformer FOtexte à jouer. Ce qui comptait — JOUVJUJWFNFOU dD­FTU RVFMFTQBSPMFTMFTWPJYEFTHFOTE­JDJBJFOUMFVSQMBDF EBOTOPTTQFDUBDMFT*MOPVTGBMMBJUVOUFNQTMPOH E­JNNFSTJPOEBOTMBQBSPMFEFTBVUSFTBWBOUEFOPVT NFUUSFnous-mêmes à parler. Nous nous sommes mis FOétat d’écoute et nous avons pris un immense plaisir à entendre. Annie Lucas Les voix des Côtes d’Armor 94 personnes interviewées par les comédiens en amont de la tournée Madame et monsieur Allanic1MFVCJBO Monsieur Audouart1PSEJDMadame et monsieur #B[JMF1MPVNJMMJBV Bruno Jégou et Nathalie Benibri1MPVOFWF[2VJOUJOMaud Berthier3PTUSFOFOGuy Berthou1FVNFSJU2VJOUJODavid Bomin 4BJOU4FSWBJTRené Boulard.BUJHOPOPatrick Boullet, Pléneuf 7al André / Denise Bourhy, Grâce Uzel / Alice Bruneau -BOSJWBJOVéronique Cadudal 4BJOU2VBZ1PSUSJFVY Désiré Camus1POUSJFVY Dina CaoulanMaël Pestivien / Yves Capitaine -BONPEF[ Claude Caradec 4BJOU#SJFVD Anne-Marie et Robert Caradec 1MPVGSBHBO Françoise et René Chevallier Maël-Pestivien / Assibi et Marc Chrétien Maël Pestivien / Ghislaine de Kerjégu &SRVZ Valérie de Ville d’Avray 3PTUSFOFO Madame Duchêne 4BJOU#SJFVD Bernard Étienne Ménéac / Fabienne Eudeline 4BJOU$BTU- F (VJMEPNadine Favrais1PSEJDCyrille Freulon%JOBODaniel Galerne%JOBOGisèle Garreau, Plouguernével / Yvonne Gautier #JOJD Elie Geffray Eréac / Anne Guégueniat 5rébeurden Thierry Guehenneuc 1MFTTBMB Eugène Guillou -BONPEF[ Jean-Pascal Guillouet Collinée / Michel Harry -BVSFOBO Madame et monsieur Hervé 1MPVBHBU Paul Houè4BJOU#SJFVDLouis Jouanny, Grâce Uzel / Vincent Victor Jouffe, Saint-Méloir / Bah Kaou, Collinée / Yvon Kerdaniel Saint-Gouëno / Augustine Lavenand, Maël Pestivien / Claire Le Bour-PVBSHBUClaude Le Diuzet-F'BPVFURonan Le Naou 5rémargat / Éric Le PottierGrâce-Uzel / Janine et Claude Le PrêtreSaint-Gilles du Méné Aimée Le Torr, Eréac / Élisabeth Le Tutour -BOSPEFD Marie-Thérèse Lessard 4U$BTU-F(VJMEP Gonéry Libouban Minihy-Tréguier Cyril Macler Plounevez-Moëdec / Markus 1MPVOFWF[2VJOUJO Valérie Marrec Lanvéoc / Colette Martin Maël Pestivien / Ronan Ménard .BUJHOPO Catherine Monvoisin 1MBOHVFOPVBM Monsieur Morice 1PSEJD Joce Mousset %JOBO Dominique Moysan1POUSJFVY Gérard MunierKergrist Moëlou / Colette Noël 1FVNFSJU2VJOUJO Gillian O’Donovan Plédran / Patrice Olivo-BOSPEFDMarty Pardoll, Kergrist Moëlou / Anne Pastol, Collinée / Pascal Perrin, Saint-Hélen / Anaïg Picon, Plouër-sur-Rance / Yann Ber Piriou1MPVNJMMJBVColette Poirier4U$BTUMF(VJMEPGuy Prigent-BONPEF[ Yvon Quemener $BMMBD Dominique Rocaboy 1MFTTBMB Pascale Rolland 3FOOFT Madeleine Ropartz (MPNFM Stéphane Rosselli 4BJOU#SJFVD Henri Rouxel -BOHVFVY Catherine Rouxel 5rémargat Lynda Rucay -BOWBMMBZ Hamida et François Salliou 5rémargat / Marie SchNJUU5réguier / Yolande SimonMaël Pestivien / Madame Soulaibail Saint-Gilles du Méné / Charles Trifol1MPVNBHPBSYohann Tual, Plérin 'P M MF T 1F O Té F T F O $ô U F T E ­" S NP S page 9 1FUJUF'PSNF Les spectacles 30 et 3 - Les spectacles, les dispositifs Du 20 février au 31 mars 2001, le Théâtre de Folle Pensée a donné dans le département des Côtes d’Armor Seprésentations, mais pas 30 représentations du même TQFDUBDMFPour mieux s’adapter à la diversité des espaces RVFles villages traversés mettaient à la disposition de la DPNQBHOJF3 spectacles différents ont été joués. Dispositif 1 : le théâtre furtif ou la Petite Forme (4 représentations Exemple : la cidrerie de Planguenoual. "VOPSEFTU EFSaint Brieuc, à quelques kilomètres de la mer, le bourH EFPlanguenoual. Le propriétaire de la cidrerie Monvoisin Bproposé d’accueillir le spectacle du Théâtre de Folle 1ensée. Le lieu partagé est petit, encombré de fûts, de WJFJMMFTpresses, de tables et de bancs. Il contient à peine VOFDJORVBOUBJOFEFTQFDUBUFVST5PVUMFNPOEFQFVUWPJS UPVUMFNPOEF-FTTQFDUBUFVSTTPOUBTTJTTVSEFTCBODT FObois disposés autour d’une douzaine de grandes tables EFferme. Les comédiens sont attablés avec eux, JODPHOJUP 3JFOOFQFSNFUBQSJPSJ EFQFOTFSRVFWPUSFWPJTJOFEF tablée, tranquille buveuse de cidre, va brusquement étaler TPVTWPTZFVYBWFDVOFWFSWFFOUIPVTJBTUFQMVTJFVST dizaines de photographies dévoilant son existence. $­FTUQPVSUBOUDFRVJBSSJWFTVSVOTJHOBME­"OOJF-VDBT -FTacteurs tombent le masque à mesure que le spectacle BWBODFHistoires, récits, chansons, courts dialogues et voix enregistrées des habitants des Côtes d’Armor jalonnent la soirée. AWFDbien sûr, une ou deux pauses, histoire de boirF VODPVQFUEJTDVUFS 5itres des pièces jouées 1BSFDIPD Gratuit, Bonbons, Loterie, Libérateur, Sac de plastique, -FTSBUT-FTBVUEBOTM­FBV'FTTFTNBJHSFT0JFTCMBODIFT -­JOTUJUVUFVSFUM­BOJNBM pag e 10 ' PM MF T 1F O T éF T FO $ôU F T E ­"S NP S Dispositif 2 : la tournée du village ou les Scènes Tournantes (20 représentations) Exemple : la boucle de La Chèze. -­BDDVFJMEVQVCMJDTF GBJUdans la Salle des fêtes, rue de Loudéac. Quatre autres MJFVYont été investis par les techniciens et les comédiens du Théâtre de Folle Pensée : le café La Forge où se KPVFSPOU-BMVOFFUMFDIBPT "UUFOUJPOBVDIJFO FU "QPDBMZQTF l’Auberge du Lié où se joueront "OUJQPEFT FU .BTTBDSFEBOTMF#SPOY, le café Mieux vaut boire ici qu’en face FOface c’est la rivière le Lié) où se joueront -­IPNNF OV-BSPVHF FU%BOTMBQBJMMFMBSalle de l’étang où TFKPVFSPOU%PJHUT-FTWPJYEF+FBOOF FU1MVTQFSTPOOF -’heure du départ approche. Les guides d des comédiens BNBUFVSTqui ont accepté de conduire les spectateurs de MJFVFOMJFV d EJTUSJCVFOUEFTQFUJUTDPVQPOTEFUSPJT DPVMFVSTdifférentes. Annie Lucas grimpe sur une chaise, FYQMJRVFle menu de la soirée. 5Sois groupes vont êtrF constitués. $IBRVFHSPVQFWFSSBUSPJTEFTRVBUSFTUBUJPOT théâtrales, mais pas les mêmes. De cette frustration naîtrB BVSFUPVSM­FOWJFEFTFSBDPOUFSNVUVFMMFNFOUDFRV­POB WVRVFM­BVUSFO­BQBTWVM­FOWJFEFTFQBSMFS6OQSFNJFS HVJEFappelle à lui les gens porteurs d’un coupon jaune. Départ du premier groupe. Un second guide appelle à lui MFTgens porteurs d’un coupon rouge. Deuxième départ. -Ftroisième guide appelle les bleus qui lui emboîtent le QBT6OFIFVSFFUEFNJQMVTUBSEMFTTQFDUBUFVSTTPOUEF SFUPVSdans la Salle des fêtes. Entre-temps sur les tables POUété disposées des bougies et des boissons. Après DFWPZBHFen commun de pièce en pièce, les spectateurs WJTJCMFNFOUont envie de rester là, de prolonger la soirée, d’échanger BWFDMFTBSUJTUFTRVJMFVSPGGSFOUFODPS F RVFMRVFTDIBOTPOT-FTEJTDVTTJPOTWPOUCPOUSBJOBVUPVS E­VOWFSSFEFWJOCMBODPVEFKVTE­PSBOHF*MO­ZFTUQBT RVFTUJPOque d’élections mais aussi de vie rurale, EFculture, de théâtre, de poésie, d’amateurs et de QSPGFTTJPOOFMTUn climat de confiance et d’échange DJSDVMFEFUBCMFFOUBCMFTQFDUBUFVSTBDUFVSTUFDIOJDJFOT EJTDVUFOUpartagent le plaisir d’être ensemble. Dispositif 3 : la permutation des espaces ou la Grande Forme (6 représentations) Exemple : la salle des fêtes d’Yvias. È :WJBTEBOTMF 5régor, au sud de Paimpol, la salle des fêtes s’appelle $SFD­I'BSP&MMFO­FTUQBTWJFJMMFTBOTEPVUFDPOTUSVJUF EBOTles années quatre-vingt. Dix petites maisons sont disposées FOEFNJDFSDMFEBOTMBMPOHVFVSEFMBTBMMF $­FTUle dispositif le plus lourd. Il demande 2 à 3 jours de NPOUBHFune équipe technique importante et une salle TVGGJTBNNFOUHSBOEFQPVSQPVWPJSBDDVFJMMJSEFTQFUJUFT NBJTPOTFUEFTHSBEJOTNPCJMFT1PVSRVPJSFNFUUSFEFT UPJUTTPVTVOUPJUBKPVUFSEFTNVSTFOUSFMFTNVST 1PVS VUJMJTFSFUDPOGJHVSFSM­FTQBDFBVUSFNFOUSPNQSFBWFDMB TVSGBDFplane et rectangulaire des salles des fêtes. Dans MBpremière partie du spectacle, le public est assis sur des HSBEJOTplacés face à un nombre de petites maisons qui WBSJFBWFDMFTEJNFOTJPOTEFTTBMMFTJOWFTUJFT-FTBDUFVST KPVFOUEBOTMFTNBJTPOT5JUSFTdes pièces jouées dans la première partie 0JFTCMBODIFT'FTTFTNBJHSFT2VFTUJPO E­PEFVS"OUJQPEFT1FUJU3FNCSBOEU"IRVFK­BJNFSBJT %BOTMBTFDPOEFQBSUJFPOQFSNVUF MFTHSBEJOTFUMFT TQFDUBUFVSTsont placés à l’intérieur des petites maisons, à l’endroit où jouaient les acteurs (à l’entracte, un pot est PGGFSUBVQVCMJDEBOTMFIBMME­BDDVFJMQFOEBOURVFMFT UFDIOJDJFOTréinstallent le dispositif). Les maisons sont sonorisées, elles permettent la diffusion des séquences E­JOUFSWJFXTEFT$PTUBSNPSJDBJOT-FTBDUFVSTJOWFTUJTTFOU MFMBSHFFTQBDFWJEFRVJTFUSPVWFEFWBOUMFTNBJTPOT à l’endroit où étaient les gradins et le public dans la première QBSUJF$IBDVOUFTUFBJOTJMBQMBDFEFM­BVUSFFU les frontières se brouillent. 5itres des pièces jouées dans MBTFDPOEFQBSUJF 'JTTVSFT-­JOTUJUVUFVSFUM­BOJNBM -BMVOFFUMFDIBPTLe tout émaillé de chants macédonien, :iddish, Kabyle, vendéen… (SBOEF'PSNF 'P M MF T 1F O T éF T FO $ô U F T E ­" S NP S p ag e 11 De gauche à droite : .BTTBDSFEBOTMF#SPOY(Scènes 5PVSOBOUFTFU(SBOEF'PSNF 1MVTQFSTPOOF(Scènes 5PVSOBOUFT FU %PJHU(Scènes 5PVSOBOUFT Les spectacles Petite traversée du langage par Alexandre Koutchevsky -FTtextes de Roland Fichet, joués lors de cette odyssée costarmoricaine, ont été écrits entrF FU 2001. Ils possèdent quelques caractéristiques TBJMMBOUFTEn voici un petit aperçu. L’attachement à la forme courte 1etites Comédies rurales, Petites histoires (renaître), Petits Chaos… MFTtextes courts stigmatisent, condensent le réel, BVHNFOUFOUMFTDIBODFTE­JNQBDUDIF[MFTQFDUBUFVS*MTDIFNJOFOUQPVSUBOU TVSVOFDPSEFSBJEFUFOEVFFOUSFEFVYHPVGGSFTM­BOPEJOFUMBCMBHVF $FVYde Roland Fichet n’y tombent pas parce qu’ils sont légers. Le presque rien de l’humourLa légèreté de cet auteur c’est de faire croirF RV­JMUSBJUFEFTVKFUTTBOTJNQPSUBODF5oujours avec humour, c’est-à-dire avec MBconscience et l’expression d’un décalage. Parfois aussi avec le simple plaisir EVDPDBTTFE­VOFTJUVBUJPOE­VONPUE­VOFFYQSFTTJPO La tendresse. Écoutez bien, regardez bien WPVTOFWFSSF[QBTEFQFSTPOOBHFT haïssables. Roland Fichet aime ses petits êtres de langage, jamais il ne les jette BVfond de la fable, même les pires. Il ne rédige pas de procès-verbal. La nominationC’est un peu comme quand on va chez certains commerçants RVJrépètent votre nom à la moindre occasion. Les personnages de Roland Fichet TPOUCJFOTPVWFOUBWBOUUPVUEFTOPNT2VBOEJMTTFQBSMFOUJMTTFOPNNFOU -Fnom est une petite mixture de lettres où somnole souvent le destin de celui qui MFQPSUF b $FUhomme m’a demandé mon nom. J’ai dit : Mathilde Forêt BWFDVO BDDFOUDJSDPOGMFYFTVSMFFForêt comme une forêt. Il a opiné : $­FTUVOCFBVOPN +FWFOBJTEFM­JOWFOUFSFUK­BJTFOUJRV­FOFGGFUJMN­BMMBJUCJFO » (Mathilde Forêt / 1etites histoires [renaître] L’identité. "WPJSun nom c’est le début d’une identité. On peut déjà être nommé, SFTUFà savoir qui l’on est au-delà de son nom. Quelques « KFTVJT » piochés au IBTBSEEBOTQMVTJFVSTUFYUFTEFT 1FUJUT$IBPT b KFsuis une fillette d’expérience / +Fsuis l’enfant attaché au pare-chocs de la voiture / Je suis le voleur de courant électrique HSBUVJU/FTVJTKFQBT É Les vagues-FTQISBTFTEF3PMBOE'JDIFUTPOUEFTWBHVFTRVJOFDFTTFOUEFQBTTFS FUrepasser, de se ressembler jusqu’à s’y méprendre. Pourtant, elles n’emportent KBNBJTles mêmes grains de sable. Ces phrases s’égaillent autour d’un mot ou E­VOFFYQSFTTJPOM­BUUJSFOUM­FYQVMTFOUM­FYDMVFOUb Je suis celui qui libère contrF EFM­BSHFOU5Vme donnes de l’argent je te libère c’est simple. Le type qui est en QSJTPOtoi, je te libère, je t’ouvre la porte, je sais le faire, contre de l’argent. É Libérateur / Petits Chaos page 12 ' PM MF T 1F O T éF T FO $ôU F T E ­"S NP S Texte de l’une des courtes pièces jouées dans les spectacles L’instituteur et l’animal de Roland Fichet 6OFjournée d’école. La dernière. Un instituteur droit comme une règle. 5BOUbien que mal ils avaient tenu jusque-là, lui (l’instituteur), la petite municipalité EVQFUJUWJMMBHFCSFUPOPO[FDPOTFJMMFSTNVOJDJQBVY l’Éducation Nationale… Il congédie d’un petit geste le dernier élève qui s’attarde. Sébastien 5BOHVZil se nomme le dernier élève. Sa fin enfin. 1SFTRVF6OQFVEFTPMFJMT­PCTUJOF4VSMFTUBCMFTVOQFVEFTPMFJM*MMFT BUUFOELes voilà. Il les a invités (une dernière fois) dans leur école, les IBCJUBOUTEFMBDPNNVOF*MTWFVMFOUMFTBMVFS2VFMRVFTNPUT6ODBEFBV 4FTDIFSTQFUJUTEFWFOVTRVBTJNFOUDIFOVTDFSUBJOTdPVJPVJDFSUBJOT POUle cheveu blanc. Ils se calent comme ils peuvent sur les sièges d’écoliers. Une bille oubliée (égarée ?) roule d’un casier. Paul Renard rit TPVSEFNFOUIFVIFV $PNNFUPVKPVST$PNNFJMZBUSFOUFBOT0OQFVU DPNNFODFS*MQFVUDPNNFODFSb 2VFWFVUEJSFMFNPUNPEFSOF É5JFOT D­FTUKPVSE­JOUFSS PIls sont contents. Ils ne s’attendaient pas à une interrP 'BSDFVSM­JOTUJUVUFVS*MTSFHBSEFOU#FSOBSE 5régouët. Le plus bête. Le maire. *MTl’incitent en douce à répondre. Pour rigoler. Facile la question, c’est ce RV­JMFTUJNFMVJ#FSOBSE 5régouët, au moins on échappe au cercle vicieux EFla poule et de l’œuf qui lui a toujours tapé sur les nerfs ; sempiternelle RVFTUJPOsadique spécialement inventée pour humilier (est-ce l’œuf qui QSPEVJUMBQPVMFPVMBQPVMFRVJQSPEVJUM­ÌVG FUUPUBMFNFOUJEJPUF JMFOTBJURVFMRVFDIPTFJMFTUBWJDVMUFVS #FSOBSE 5régouët b+FTVJTNPEFSOFQBSDFRVFK­BJVOUSBDUFVSFURVFKF O­BJQMVTEFDIFWBMÉ -­JOTUJUVUFVS: « Bonne réponse, Bernard, excellente réponse. Chers enfants, MFTBOJNBVYJMUPVTTPUF DIFSTFOGBOUTBNJTKFWFVYEJSFMFTBOJNBVYJMB VOteint de vinaigre maintenant, l’âge ?) chers enfants, les animaux vous MFTavez quittés pour les machines, voilà pourquoi vous êtes modernes. -FTanimaux étaient vos frères, aujourd’hui les machines sont vos sœurs MFTNPUTEBOTTBCPVDIFTJCJFOGPOEVTEBOTTBCPVDIFE­JOTUJUVUFVS 7PTsœurs. Les machines vivent avec vous. Près de vous. 5rès près. Plus près EFWPVTRVFMFTBOJNBVYRVBOEJMTWJWBJFOUBWFDWPVT-FTNBDIJOFT TPOUentrées en vous. Dans votre corps. Certaines — déjà — habitent à l’intérieur de vos organes. 7PVTavez bâti le monde avec les animaux. Les BOJNBVYvous ont fait ce que vous êtes : les chevaux, les chats, les chiens, MFTpoules, les vaches, les rhinocéros, les singes et tous les autres. Ce que WPVTêtes. Que feront de vous les machines ? 7ous les avez épousées, que GFSPOUEFWPVTMFTNBDIJOFT 7PVTOFQPVWF[QMVTWJWSFTBOTFMMFT&MMFT WPVTont séparés des animaux. Que feront-elles de vous É *Ms’avance entre les tables, tous le regardent cet homme doué pour résoudre tant de petits mystères (grammaticaux, arithmétiques, PSUIPHSBQIJRVFTc JMWBQBSUJSGSBODIJSMFTFVJMEFMBDMBTTFJMBKPVUF FODPSF: « Les animaux ne parlent pas, ne vont pas à l’école. Jamais ils ne QBSMFSPOUDe cela vous pouviez être sûrs, de cette frontière. Les machines QBSMFSPOU(elles iront à l’école !) Que vous restera-t-il ? » *MTPSUEBOTMBDPVS4PODIJFOMFSFKPJOU 'P MM F T 1F O Té F T F O $ ô U F T E ­" SN P S p ag e 13 -­IPNNFOV(Scènes 5PVSOBOUFT Journal de campagne d’Alexis Fichet Mardi 20 mars 2001 – Penvénan L’homme de tissu blanc dans la toile /PVTsommes à Penvénan, dans une immense salle des fêtes WJEFBWFDKVTUFEFHSBOEFTUBCMFTFOCPJTFUEFT DIBJTFT%FTFOGBOUTDPVSFOUFOUPVTTFOTDSJFOUTFQPTFOU EFTquestions, déjà. Plus tard, après les spectacles, K­FOUFOETleurs parents s’inquiéter ou s’amuser par avance EFTquestions qu’ils poseront. Après -BSPVHF, après -­IPNNFOVsûr que les questions vont fuser %BOTDFDBTUFMFUOPJSUFOEVEFGJMSPVHFMFTQMBOTTF DPOGPOEFOUMFTQFSTQFDUJWFTT­FGGBDFOUMFTGPSDFT O­BHJTTFOUQBTRVFEVIBVUWFSTMFCBT-­IPNNFEFUJTTV CMBODRVJKPVFEBOTMFTGJMTSPVHFT -­IPNNFOV OFTFNFVU QBTQBSMFTQJFET1MVTJFVSTFOESPJUTEFTPODPSQTMVJ TFSWFOUà s’appuyer sur l’air, et il y flotterait avec aisance, OPVTen sommes sûrs, s’il n’était déjà pris dans la toile de GJMrouge. La voix vient par derrière, abstraite, elle n’est portée par personne. Peut-être nous atteint-elle ainsi plus GBDJMFNFOUQBSDFRV­FMMFOFQSPWJFOUEFOVMMFQBSUFU s’étend partout… De la même façon, les bras et les jambes RVJTPOUMFTQBZTBHFTEVUFYUF -BSPVHF GMPUUFOUFOM­BJS TBOTPSJHJOFMJCSFTE­BJMMFVSTFVYBVTTJEFMBQFTBOUFVS*MT sont l’écran du texte, l’écran du désir, l’écran morcelé de ce récit entre passé et présent. La voiture, miniature, écrit DPNNFune pointe, à même les corps, la ligne discontinue EFTBQSPQSFIJTUPJSF page 14 ' PM MF T 1F O T éF T FO $ôU F T E ­"S NP S Journal de campagne de Loïc Ballarini Mardi 6 mars 2001 – Callac Le coin du rideau #FBVDPVQtrop vite, j’ai roulé beaucoup trop vite pour BSSJWFSà l’heure ce soir-là à Callac. À Callac ou ailleurs, mais D­FTUà Callac que j’ai fait une grande marque jaune à ma WFTUFdans les toilettes, peinture fraîche. À Callac, ce soir là, c’est une (SBOEF'PSNF 5PVUMFGJMEVTQFDUBDMFWBTF dérouler dans la même pièce, avec entracte, comme à la ville, pour causer, comme à la campagne. %BOTla salle des fêtes réaménagée pour l’occasion, on FOUSFtout doucement. À pas feutrés. On soulève un coin du SJEFBVet on se retrouve l’air hébété du type qui s’est trompé de porte. Il faut traverser la scène pour aller T­BTTFPJSen face. De l’autre côté, j’avise quelques bancs et EFTDPVTTJOT+FN­JOTUBMMFMBWFTUFTVSMFTHFOPVY -Bscène c’est pas une scène, c’est comme un demi-cercle EFpetites maisons alignées figurées par des rideaux de UPJMFnoire, complété par un autre demi-cercle de gradins et EFDPVTTJOT FUBVNJMJFVDPNNFVOFQJTUF-FT Scènes 5PVSOBOUFTun des deux autres spectacles de la tournée d KFM­BJWVRVFMRVFTKPVSTBVQBSBWBOU— c’était un jeu de QJTUFà travers un village, on poussait la porte là où il y BWBJUde la lumière et on découvrait les comédiens. À Callac, MB(SBOEF'PSNFc’est plutôt un jeu de piste en circuit fermé. -Bpièce c’est pas une pièce, c’est des pièces. Courtes scènes apparemment sans rapport, enchaînements rapides, TJUVBUJPOTqui se télescopent. La cave et le mauvais cidre de 1JDIBSEMF#SPOYE­"CJEJ,%JBMPVGMFTWPJYEF+FBOOFFUMF NPOEFfissuré, béant, de Pierre Pidou. L’incinérateur de .BYKerdraon, maire pour l’éternité, la lune de Mâme :PD­I FUles pieds sur terre de Mâme L’Her. Le manteau du petit +FBOet le mystère qui tourne autour de Sébastien Rose… VOQFVGBJCMF-FTQFDUBUFVSWJFOUBWFDMBTJFOOFFUMB DPOGSPOUFà celles qu’on veut lui faire croire. Qu’estDFque tu dirais si des tireurs d’élite dézinguaient tes DPDIPOTQBSTVSQSJTF ? Pourquoi tu n’as pas accepté EFQSFOESFDF3FNCSBOEURV­VOUZQFWPVMBJUU­PGGSJS EBOTla rue, tout à l’heurF *Mparaît que le porc est l’animal le plus proche de M­IPNNFOn est verni en Côtes-d’Armor… Quelle dose d’humanité $­FTUEFDFUUFDPSEFRVFKPVFMF Théâtre de Folle Pensée. Pas de fioriture, souvent pas de décor. La parole, le regard. Ça n’empêche pas E­BWPJSdes idées, de transformer Mâme :PD­IFU Mâme L’Her en bigounaines, d’utiliser des NBSJPOOFUUFTde tendre des élastiques dans un DBESFEFCPJT -Bpoésie n’est jamais très éloignée de la vie et la WJFcomme la poésie, peut se nicher dans des FOESPJUToù on ne l’attend pas (rencontrer sa parU d’humanité dans les cuisines d’une école ou dans VOFfromagerie ne laisse pas indifférent). On laisse TBDBSBQBDFBVWFTUJBJSFFURVBOEPOMBSFQSFOEFMMF FTUVOQFVSBNPMMJF 2VFTUJPOE­PEFVS(SBOEF'PSNF 'olles Pensées en Côtes-d’Armor FTUDFUFOUSFMBDTEFQFUJUFT IJTUPJSFTnaissances, amours, morts, reliées par le fil des WPJYde ces Costarmoricains qui ont livré une part de leur humanité sur bande magnétique. Oh, pas grand-chose, des QFUJUTSJFOTM­VOM­IFVSFEFTBOBJTTBODFM­BVUSFMBSPVUFRVJ mène à sa maison, un troisième sa vision de l’avenir de la SBDFporcine. Des fragments de paysages intérieurs, grands DPVQTEFQJODFBVRVJUSBDFOUEBOTM­BJSMFTDIFNJOTEV RVPUJEJFOle décor devant lequel se meuvent les NBSJPOOFUUFT ÈDFQFUJUKFVQPVSRVFMFDPVSBOUQBTTFJMGBVURVFUPVUMF NPOEFsoit complice. Sur la scène-piste-salle, il y a les gens EFthéâtre, ces personnalités qui en jouent d’autres avec VOFprécision toute sensible, et leur incrPyable réserWF E­FYQSFTTJPOTdu visage. Dire que l’histoire les habite paraît ' P MM FT 1FO Té FT F O $ ô UF T E­" SN P S p ag e 15 Actions périphériques Actions de sensibilisation au théâtre dans les écoles et collèges du département b *MTsont passés par ici, ils repasseront par là. É -Bplupart du temps, les comédiens en tournée sont des oiseaux de QBTTBHFDifficile de les arrêter, de partager un peu de leur temps et de MFVSBSU 1PVSétirer le temps éphémère de la représentation et vivre de vrais NPNFOUTd’échanges, nous avons multiplié les rencontres avec les FOGBOUTEFTDPNNVOFT$FTBDUJPOTEFTFOTJCJMJTBUJPOBWBJFOUMJFVFO général le jour même du spectacle. *Ms’agissait d’une amorce, d’un éveil, de donner l’envie de. Nous nous TPNNFTefforcés de rendre le théâtre que nous produisons plus familier UPVUen ne lui ôtant rien de son étrangeté. Le contenu des animations était fondé sur une sensibilisation à l’art théâtral : écoute des autres, écoute EFTPJSFMBUJPOBVQBSUFOBJSFDPOTJHOFTEFKFVDPMMFDUJWFTFUD "WFDles plus grands élèves nous avons travaillé sur une partie des UFYUFTde Roland Fichet qui étaient joués le soir p ag e 16 ' PM MF T 1F O T éF T FO $ ôU F T E ­" S NP S -FTséances duraient deux heures (sauf EBOTcertains collèges où nous sommes WFOVTplusieurs fois comme à Quintin, Châtelaudren, Saint-Nicolas du Pélem). -es comédiens interWenants étaient les mêmes RVFDFVYRVJKPVBJFOUMFTPJSMFT enfants présents aux représentations les SFDPOOBJTTBJFOUBWFDQMBJTJS Résultat le plus immédiat, le plus NFTVSBCMFEFDFTSFODPOUSFT DFSUBJOT FOGBOUTPOUQSJTMFVSTQBSFOUTQBSMB NBJOet les ont emmenés le soir même BVTQFDUBDMF.BJTE­BVUSFTJOEJDFTOPVT EPOOFOUà penser que les traces laissées auprès des 2 174 enfants rencontrés TPOUQMVTQSPGPOEFT-FTTQFDUBDMFT O’étaient a priori pas destinés à un QVCMJDE­FOGBOUTFUQPVSUBOUMFTFOGBOUT parfois très jeunes, étaient captivés. -es rencontres de l’après-midi ont évidemment contribué à créer cette DPOOJWFODFFOUSFMFKFVOFTQFDUBUFVS et l’acteur en représentation, cette curiosité, cette écoute. Annie Lucas La tournée Une équipe de 25 personnes sur le terrain auteur Roland Fichet metteur en scène Annie Lucas comédiens Angélique Clairand, Jeanne François, Olivier Hussenet, Annie Lucas, Monique Lucas, Julika Mayer NBSJPOOFUUJTUF Mathieu Montanier, Laurent Meininger, Karim Qayouh, Delphine Simon assistants mise en scène Isabelle Buttet, Nicolas Hénault équipe technique Maurice Srocynski, Yannick Noblet, Jimmy James, Nicolas Hénault, Isabelle Buttet équipe interviews Amélie du Payrat, Angélique Clairand, Jeanne François, Olivier Hussenet, Annie Lucas, Monique Lucas, Nicolas Hénault assistants dramaturgie Marine Bachelot, Alexandre Koutchevsky photographe Jean Henry équipe restauration Philip Bourrely, Gislaine d’Almeida, Hervé Lenain administration de production Patrice Rabine, Catherine Merle, Amélie du Payrat. -F Théâtre de Folle Pensée est subWentionné par le Ministère de la Culture, le Conseil Général des Côtes d’Armor, le Conseil Régional de Bretagne, La Mairie EF4BJOU#SJFVD -FTTQFDUBDMFT'olles pensées en Côtes d’Armor TPOU TVCWentionnés par le Conseil Général des Côtes E­"SNPS Argent/Spectacles "SUJDVMBUJPOartistique et financière : 'PMMFT pensées en Côtes d’Armor a été conçu en lien étroit avec /BJTTBODFTFUDIBPT. Juste après la dernière représentation à Ploufragan certains des spectacles Côtes d’Armor ont poursuivi leur carrière à Dijon, Reims, Saint-Denis. Le Conseil Général s’est engagé sur l’ensemble du projet : des spectacles représentées à La Passerelle de 4BJOU#SJFVDFONBSTBVYTQFDUBDMFT Seprésentés au Théâtre Gérard Philipe de Saint%FOJTFOKVJO Nombre de représentations : 77 /PNCSFEFTQFDUBUFVST 39 établissements scolaires 100 classes 2174 élèves Langueux École primaire publique des Fontenelles, École primaire publique des Grèves, Moncontour École QSJNBJSFEFMB1SPWJEFODFPlourhan École primairF publique, École primaire privée, Hillion École primairF publique, École primaire Saint-Joseph, Plœuc-sur-Lié Collège publique, Mûr-de-Bretagne Collège Saint+PTFQIIllifaut École primaire, Trémorel École primaire, Loscouët-sur-Meu École primaire, Merdrignac Collège QVCMJDPlumieux École primaire, Plessala École primaire, Loudéac Collège des Livaudières, Carnoët École primairF QVCMJRVFPlouguernével École primaire publique, Plourarc’h École primaire publique, Callac École primairF QVCMJRVFRostrenen École primaire publique, SaintNicolas-du-Pélem Collège Jean-Jaurès, Maël Pestivien École primaire publique, Plouër-sur-Rance Collège du 7al-de-Rance, École primaire publique, Broons Collège QVCMJDPlénée-Jugon École primaire publique, Plancoët École primaire publique, Penvénan École primaire du Sacré Cœur, École primaire publique, Belle-Isle-en-Terre École primaire publique, Collège public, Plouaret École primaire Saint-Louis, Collège Saint-Louis, Louargat École QSJNBJSFQVCMJRVFVieux Marché École primairF QVCMJRVFPlanguenoual École primaire publique, Quintin Collège LF 7PMP[FOChâtelaudren Collège public Comment ça marche ? Le poids des choses -e théâtre c’est matériel, physique, technique. L’intelligence scénographique, le savoir-faire, la capacité de travail et l’élégance de comportement manifestés par l’équipe UFDIOJRVFdu Théâtre de Folle Pensée tout au long de M­BWFOUVSF /BJTTBODFT ont beaucoup compté. Les équipes dirigées par René Delcourt et Maurice Srocynski ont fait des NJSBDMFTallant jusqu’à transformer la grande salle du Théâtre de Nîmes en piscine. *TBCFMMFButtet, Nicolas Hénault, Maurice Srocynski, :BOOJDL /PCMFUJimmy James se sont remis à la tache avec la même BSEFVSQPVSMFTTQFDUBDMFT'olles pensées en Côtes d’Armor -Fprincipe qui déclinait trois dispositifs différents, dont un DPNQSFOBJUquatre spectacles joués chaque soir dans RVBUSFlieux distincts, leur a demandé une nouvelle fois de GBJSFQSFVWFE­VOFTQSJUE­JOJUJBUJWFE­VOFFYJHFODF QSPGFTTJPOOFMMFet d’une disponibilité à toute épreuve. De -BOHVFVYà Ploufragan en passant par tous les cantons on QFVUdire qu’ils ont fait connaissance, à la sueur de leur GSPOUBWFDMFTTBMMFTDPTUBSNPSJDBJOFTMFTQMVTEJWFSTFT Merci à eux. %Vcôté des cuisines on n’a pas chômé non plus. Une nouvelle fois Philip Bourrely, le maître queux, et ses deux BEKPJOUTGislaine d’Almeida et Hervé Lenain ont fait de l’après spectacle un moment de délices terrestres. Les DBNQFNFOUTDBOUJOJFSTEF1MPVGSBHBO4BJOU(VJMMBVNF (Loudéac), Canihuel, Plénée-Jugon et :WJBTPOUDIBRVFGPJT émerWeillé nos papilles gustatives. 7PVTUSPJT1IJMJQ (JTMBJOFHervé, vous nous avez simplement offert une douce fête tous les soirs. Merci. 'P M MF T 1F O T éF T FO $ô U F T E ­" S NP S p a ge 17 Comment ça marche ? Entretien avec Annie Lucas à l’issue de la tournée Comment penses-tu que ces textes de Roland Fichet, qui ne sont pas tous évidents, ont été perçus ? Annie Lucas *MTont été entendus. En général, les gens USPVWFOUque ce qui est dit est assez gonflé. Mais on sent RVFça passe parce qu’ils rient en même temps (par FYFNQMFEBOT2VFTUJPOE­PEFVS +FQFOTFRVFMFT RVFTUJPOTabordées par les textes de Roland concernent MFTgens parce qu’elles sont intimes, parfois même JOBWPVBCMFT*MFTUWSBJRVFCFBVDPVQE­IJTUPJSFTPOUVO DPOUFYUFSVSBM NBJTDFO­FTUQBTOPOQMVTDBNQBHOBSE BVTFOTGPMLMPSJRVFEVUFSNF&UQVJTJMZBUPVKPVSTVOF IJTUPJSFLes textes sont noués. Les gens sont toujours intéressés par les histoires quand la destinée humaine se DPOEFOTFdans une destinée individuelle, prend la figurF E­VOQFSTPOOBHFQVJTE­VOBDUFVS$FO­FTUQBTUPVKPVST MFcas dans les pièces contemporaines. Dans les textes EFRoland, il y a une clôture, des signes qui permettent au TQFDUBUFVSEFOFQBTTFQFSESF&OSFWBODIFDFRVJQFVU dérouter c’est l’écriture. Certaines personnes disaient en TPSUBOU b 0OO­BQBTUPVUDPNQSJT». Mais ce n’était pas pour le déplorer, plutôt pour dire qu’elles auraient voulu WPJSle spectacle une deuxième fois. As-tu modifié ta façon de travailler, par rapport à tes dix années de mise en scène, pour cette tournée dans les Côtes d’Armor ? A. L. 1BTvraiment, j’ai même travaillé à partir de DPOUSBJOUFTFODPSFQMVTGPSUFTTVSMFQMBOEFM­FTQBDFEF KFV+­BJDIPJTJEFUSBWBJMMFSTVSUSPJTEJTQPTJUJGTRVJ DPSSFTQPOEBJFOUà trois espaces différents. Nous avons CFBVDPVQavancé avec les acteurs sur la notion de DPOTJHOFet de règle du jeu. C’est moi qui ai choisi les UFYUFTles distributions, puis je leur ai fourni des règles EVjeu à partir desquelles ils ont travaillé. Je suis peu JOUFSWFOVFTVSDFRV­JMTQSPQPTBJFOU+­BWBJTCFBVDPVQ QMVTle sentiment de travailler à partir des acteurs, EFMFVSTQSPQPTJUJPOTEFMFVSJNBHJOBJSF Aimerais-tu refaire ce type de travail ? A. L. Oui. D’ailleurs, l’hypothèse de travailler bientôt avec EFTacteurs étrangers me plaît beaucoup [en 2002 le Théâtre de Folle Pensée envisage une coproduction avec QMVTJFVSTQBZTBGSJDBJOT>6OEFTHSBOETDIBOUJFSTEV théâtre DPOUFNQPSBJOD­FTUMFUSBWBJMTVSMBMBOHVFFUTPO USBJUFNFOUsur la scène. Je crois aussi qu’il faut interroger MFcroisement du geste et de la parole, différencier le geste EVNPVWFNFOUTFDPODFOUSFSTVSM­PSJHJOFEVNPVWFNFOU M­JNQVMTFle déclenchement. Peu importe que ce déclenchement amène tel geste ou tel autrF DFRVJ m’intéresse c’est l’énergie. Dans d’autres travaux je traque MBprécision du geste. Ces recherches ont été constantes dans les répétitions de 'olles pensées en Côtes d’Armor page 18 ' PM MF T 1F O Té F T F O $ôU F T E ­"S NP S 6OEFNFTHSBOETSFHSFUTD­FTUEFOFQBTBWPJSQV FGGFDUVFSDFUSBWBJMKVTRV­BVCPVUEBOTMB(SBOEF'PSNF GBVUFd’avoir une salle où je puisse expérimenter mon EJTQPTJUJG+­BVSBJTWPVMVGBJSFVOUSBWBJMCFBVDPVQQMVT TVCUJMsur les entrées et les sorties des comédiens. +­BJNFSBJTSFQSFOESFVOFQBSUJFEFDFUSBWBJMQPVSMFT TQFDUBDMFTqu’on emmènera aux États-Unis en 2002. Je te repose la même question qu’en décembre : Peux-tu nommer ce qui s’est inventé dans ces spectacles ? A. L. $FUUFtournée n’a rien eu à voir avec une tournée OPSNBMFNous n’avons pas délégué les relations avec le QVCMJDà des instances culturelles. Nous avons tout fait de A à Z création des spectacles, préparation de leur accueil, JOTUBMMBUJPOdes lieux, publicité, billetterie, contact avec les écoles, etc. Dans chaque commune nous avons inventé EFTmédiations différentes. Ici c’est un maire qui nous accueillait, là les propriétaires d’une chèvrerie… J’ai trouvé RVFle monde rural était plein de vitalité. Les bourgs dans MFTRVFMTOPVTBSSJWJPOTEPOOBJFOUTPVWFOUM­JNQSFTTJPO d’être quasiment inhabités. Pas un chat dans les rues RVFMRVFGPJT0ODJSDVMBJUEBOTMFCPVSHPOGJOJTTBJU E­JOTUBMMFSnotre théâtre ambulant… et on attendait. 7FST Iil y a ce moment très étrange, un peu angoissant, ce NPNFOUQFOEBOUMFRVFMUPVUBM­BJSEFT­FOEPSNJSBVUPVS EFOPVTUPVUBM­BJSEFTFSFGFSNFScKVTUFEFUFNQTFO UFNQTMFTQIBSFTFUMFCSVJUE­VOFWPJUVSFRVJQBTTF0OTF EFNBOEBJU2VFGBJTPOTOPVTJDJ &TUDFRVFRVFMRV­VO OPVTattend ? Deux heures plus tard pourtant la salle était QMFJOF *MZBWBJUMFTQFDUBDMFMBDPOTUJUVUJPOQSPHSFTTJWF E­VOQVCMJDMFWPZBHFen commun de pièce en pièce. -­BUUFOUFse muait en étonnement et l’étonnement en QMBJTJS %Fgauche à droite photos du haut : Annie Lucas (metteur en scène), 1FUJU3FNCSBOEU(SBOEFForme), une attitude des comédiens écoutant avec le public de la Grande 'PSNFles voix des personnes interviewées. En bas : %BOTMBQBJMMF (Scènes 5PVSOBOUFT Comment ça marche ? Entretien avec Annie Lucas avant le début de la tournée (Annie Lucas est le metteur en scène de Folles pensées en Côtes d’Armor) Comment s’articulent les textes de Roland Fichet et les entretiens réalisés avec les gens du département ? Annie Lucas Nous avons lancé cette série d’entretiens TBOTOPVTJNQPTFSM­PCMJHBUJPOEFMFTVUJMJTFSEBOTMF TQFDUBDMFIl s’agit d’abord d’écouter les gens nous parler EFleur rapport à ce pays, à ce territoire. Ça m’a fait penser BVQPUMBUDI des Indiens (don à caractère sacré constituant QPVScelui qui le reçoit un défi de faire un don équivalent). /PVTarrivons pour jouer dans le département en lui GBJTBOUMFDBEFBVEFTBTFT QSPQSFT WPJY*MGBVUQSFOES F MFTgens en flagrant délit de légender comme l’écrit le QIJMPTPQIF(JMMFT%FMFV[F-FTHFOTFOOPNNBOUMFVS UFSSJUPJSFTFM­BQQSPQSJFOU/PVTBWPOTM­JOUVJUJPORVFDFMB WBE­BCPSEOPVTUSBOTGPSNFSRVFDFMBOPVTNFUEBOTVO état de disponibilité plus grand. Nous pensons aussi JODMVSFMFTWPJYEFTHFOTEBOTMFTTQFDUBDMFTDPNNFEFT GSBHNFOUTde vie et peut-être sera-t-il possible de traiter TVSscène tel ou tel passage. Nous ne le savons pas FODPSF Comment envisages-tu l’atmosphère de ces spectacles ? A. L. +­BJNFSBJTCFBVDPVQRVFEBOTVOVOJWFSTGBNJMJFS DPOWJWJBMchaud, nous introduisions de l’étrange, de M­JOTPMJUFde la fantaisie. Les règles habituelles de l’écoute FUdu regard vont être transgressées. Il ne s’agit pas de USBOTGPSNFSMFTTQFDUBUFVSTFODPQBJOT-FTFYJHFODFT BSUJTUJRVFTSFTUFOUBVTTJGPSUFTRVFQPVSMFTBVUSFT TQFDUBDMFT/BJTTBODFT Peux-tu nommer ce qui va s’inventer dans cette série de spectacles ? A. L. +­BJNFCFBVDPVQVOEFTUJUSFTEVEPTTJFSEFQSFTTF Théâtre et géographie*MNFTFNCMFRV­IBCJUVFMMFNFOUMF théâtre a un rapport à l’Histoire, avec un grand H, et à M­IJTUPJSFDFMMFEFTHFOT/PVTBMMPOTOPVTQPTFSEFT RVFTUJPOTE­FTQBDF$IBOHFSE­FTQBDFDIBOHFSM­FTQBDF EFTgens. Ce qui m’intéresse c’est ce que ça va apporter à M­BSUEFM­BDUFVS As-tu déjà des pistes de travail ? A. L. Mon souci est d’arriver à préser WFSMFTVSHJTTFNFOU EFl’écoute, du sacré, dans un espace qui reste familier. Ce RVJm’intéresse, c’est de réintroduire dans ces lieux — QBS exemple, les cafés d un rapport à la parole qui est JOIBCJUVFMDans un café on bavarde. La parole diffèrF TFOTJCMFNFOUEVCBWBSEBHF ' P MM F T 1F O Té F T F O $ ô U FT E ­" SN P S page 19 Comment ça marche ? À quel endroit ça les touche ? +FTVJTEF1MPVHBTUFM%BPVMBT Je suis de Besançon. +FTVJTEF&SMBOHFO +FTVJTEF1BV +FTVJTEF$MFSNPOU'FSSBOE +FTVJTEF#FMGPSU +FTVJTEF3PNJMMZTVS4FJOFEBOTM­"VCF +FTVJTEF7endée. +FTVJTEF3PBOOFEBOTMB-PJSF -es neuf comédiens de 'olles pensées en Côtes d’Armor OFTPOUQBTUPVTPSJHJOBJSFTEF#SFUBHOF *MTont interviewé les Costarmoricains, ils ont sillonné les vicinales des Côtes d’Armor, joué dans EFTDPOEJUJPOTOPVWFMMFTQPVSVOQVCMJDJOIBCJUVFM6OW Pyage vif, rythmé. 5out était pris sous M­BOHMFde l’humour, de la jubilation, de la vitalité. Humour des mots, des situations, du jeu des BDUFVSTChaque pièce se déployait comme un petit univers de théâtre. Chaque pièce avait son TUZMFpropre. On passait de la marionnette à la comédie dramatique, au chant, à la musique, à la EBOTFLes acteurs étaient tendus vers un but fabriquer de la vie, de la présence. Ils réagissaient BVquart de tour comme des athlètes entraînés, précis. Cette tournée dont ils ont été partie prenante, qu’en ont-ils retenu ? À quel endroit ça les touche ? Mathieu Montanier— Ça fabrique du langage. En même temps que je NFsuis imprégné des textes de Roland Fichet, je me suis imprégné des WPJYdes gens que nous avons enregistrées lors des interviews, puis de DFMMFTdes spectateurs que nous avons rencontrés à l’issue des Seprésentations. Ça fait une sorte de mélange, un mélange de langages, VOlangage commun qui s’est mis en place dans ma tête et qui depuis N­BDDPNQBHOF Jeanne François— Ça me touche dans mon rapport au métier de comédien. L’insolite des lieux, la chaleur, la simplicité, la générosité des HFOTqui nous accueillaient dans leur village, dans leur école, dans leur CJTUSPUparfois même dans leur maison, l’extrême prPximité entrF M­FTQBDFde l’acteur et l’espace du spectateur, tout cela t’oblige à SFQBTTFSpar la case humilité. 5Vreviens aux sources du théâtre, tu révises UFTCBTFTQBSDFRVFUVWPJTEBOTMFTZFVYEVTQFDUBUFVSDFRV­JM perçoit. 5Vjoues, tu les regardes te regarder, tu es obligée d’être des EFVYcôtés à la fois. Au fond de toi tu aimerais pouvoir te dédoubler, êtrF FOmême temps debout face à eux en train de jouer et assise parmi eux, JOWJTJCMFDPNNFM­BOHFEVGJMN-es ailes du désir EF8JN8FOEFST Karim Kayouh— C’est quelque chose avec la lumière… On joue IBCJUVFMMFNFOUdans des théâtres avec la lumière des projecteurs qui OPVTBWFVHMFRVJOPVTJOUFSEJUEFWPJSMBTBMMF0OKPVFQPVSEFTHFOT RV­POne voit quasiment pas. Mais là, les gens étaient sous nos yeux, TPVTnotre nez, à peine moins éclairés que nous. pag e 20 ' PM M FT 1F O Té F T F O $ ôU F T E­"S N P S Angélique Clairand— Ça me touche dans mon rapport au passé. À mon passé, à ma GBNJMMFJ’ai des origines rurales, je me sens à l’aise dans cette géographie-là. J’aime l’idée que les habitants de ces communes éloignées des cités et de leurs offres DVMUVSFMMFTpuissent avoir accès à un théâtre comme celui-ci. J’aime l’idée que ces gens d dont beaucoup n’étaient jamais allés au théâtrF — aient reçu ces spectacles BNCJUJFVYexigeants, avec spontanéité, connivence et plaisir Olivier Hussenet— Ça me touche à deux niveaux. D’abord celui de ma famille, mes HSBOETQBSFOUTLe passage, l’acculturation de mes parents qui sont partis à la ville, DFUUFfracture qu’ils ont vécue. C’est un peu comme revenir à quelque chose dont j’ai été coupé. Ensuite celui de l’art du comédien dans la prPximité MFTJOUFSWJFXTEFT $PTUBSNPSJDBJOTque nous avons menées avant la tournée, le fait qu’on pouvait QSFTRVFtoucher les gens pendant les représentations, tellement ils étaient proches de OPVT$FUUFQSPximité est très inhabituelle pour le comédien. La plupart du temps il est EBOTl’autre position, celle d’être entendu, d’être écouté par une salle lointaine plongée dans le noir Monique Lucasd" WBOUmême que ne commence la tournée, j’ai ressenti la présence EVpublic parce que nous avions déjà rencontré les Costarmoricains lors des JOUFSWJFXTPendant toutes les répétitions nous avions à l’esprit leurs paroles. Pour DFUUFraison je pensais, de façon plus concrète que d’habitude, à des aspects comme MBconvivialité, l’accueil, le respect. D’une certaine façon ça me parlait de mon rapporU à la terre, à ma terre, celle où je suis née moi aussi, celle où je vis moi aussi. J’étais à la fois hôtesse et invitée. Laurent Meininger— Je suis très touché par des artistes comme Jean Dasté, qui dans l’après-guerre ont amené le théâtre en région dans les grandes villes et dans les villes NPZFOOFToù il n’y avait à l’époque pas grand-chose. 'olles pensées en Côtes d’Armor GBJUun pas de plus, transporte le théâtre dans les villages. Il a fallu pour cela investir EFTlieux qui n’ont absolument pas été prévus pour le théâtre et résoudre chaque jour EFnombreux problèmes techniques et artistiques. Pour moi c’est un peu le QSPMPOHFNFOUde la décentralisation, le flambeau des aînés Jean Dasté, Jean 7JMBS SFQSJTpar les enfants de la décentralisation. Julika Mayer— À plusieurs moments du spectacle on entendait toute une série de WPJYEFGFNNFTBWFDMFVSTMPUTE­BDDFOUTE­JOUPOBUJPOTE­IVNFVSTMFVSTUPVSOVSFTEF QISBTFleurs manières de parler. En les écoutant je regardais la marionnette d’Emilie ,FSMPet dans ma tête ça fabriquait de l’image. Je ne sais pas trop ce qu’il en reste au GJOBMdans la mise en scène de 2VFTUJPOE­PEFVS, mais j’ai trouvé étrange ce voisinage FOUSFle réel des voix et la fiction des marionnettes, entre la parole qui échappe, la QBSPMFvraie, brute, populaire, et la parole réfléchie, composée, écrite et poétique d’un auteur de théâtre. Delphine Simon— Pour moi c’est un peu le retour à la source. J’avais l’impression de SFWFOJSchez mes parents ou mes grands-parents. D’un coup le mot généreux devient DMBJSet présent, on se dit la vie c’est ça. Comme un choc qui te fait réaliser pourquoi tu WJTpourquoi tu fais ce métier, pourquoi tu es là. Et en plus ça tient à des riens, à ce SBQQPSUparticulier avec les gens. À ce rapport généreux à un théâtre jamais vu jamais FOUFOEVauparavant. Dans ces communes des Côtes d’Armor, notre théâtre c’était un WSBJlaboratoire. Comment un truc comme ça existe, s’impose, se met à fonctionner… ça m’étonne encore. 'P MM FT 1FO Té FT F O $ ô UF T E­" SN P S page 21 Journal de campagne d’Alexandre Koutchevsky Mercredi 14 mars 2001 – Caulnes Mâme Yoc’h et l’astrophysique %BOT-BMVOFFUMFDIBPT, Mâme :PD­IEJUb 4Jla lune nous lâche c’est le chaos, Mâme L’Her [...] Sans la lune pas de terre, moi je crois ça, pas d’habitants sur terre, KFvous le dis tout net, Mâme l’Her É $PNNFOUTFDPNQPSUFSBJUMBUFSSFTJFMMFO­BWBJUQBTEFMVOF? Réponse de M­BTUSPQIZTJDJFO5SJOI9VBO5IVBO-FDIBPTFUM­IBSNPOJFQBHF(BMMJNBSE b 1FOEBOUsix mois la moitié de la 5FSSFserait plongée dans l’obscurité et le froid HMBDJBMd’un interminable hiver, alors que cette même moitié serait ensuite baignée EBOTla lumière éblouissante du Soleil et une chaleur torride durant un été étalé sur une demie année. AWFDde telles extrémités climatiques qui nous tomberaient dessus TBOTDSJFSHBSFd DBSnous ne pourrions prévoir le comportement chaotique de l’axF EFSPUBUJPOUFSSFTUSF d la vie aurait bien du mal à se développer sur terre. Ainsi, en GSFJOBOUMFDPNQPSUFNFOUJODPOTUBOUEFMB5FSSFla Lune a permis à l’homme de fairF TPOBQQBSJUJPO É 1as folle Mâme :PD­I De gauche à droite : -BMVOFFUMFDIBPT (SBOEF'PSNF "UUFOUJPOBVDIJFO (Scènes 5PVSOBOUFT page 22 ' P MM F T 1F O Té F T F O $ ô U FT E ­" SN P S Comment ça marche ? Géographie d’un crime par Roland Fichet 'JTTVSFT(SBOEF'PSNF Conspiration*MZBVOFGPSNJEBCMFDPOTQJSBUJPODPOUSFMFSVSBM 5PVUDF RVJest rural doit disparaître. C’est la grande braderie d’un monde périmé, mondialement périmé. L’effacement du rural postule l’effacement EFTBOJNBVYFOUBOURV­BOJNBVYon peut les tolérer en tant que viande PVen tant que spécimens identifiés et parqués. L’effacement du rural et EFTBOJNBVYQPTUVMFJOGJOFOPOTFVMFNFOUM­FGGBDFNFOUEFTQBZTBOT NBJTBVTTJM­FGGBDFNFOUEFTIPNNFTBOJNBVYM­FGGBDFNFOUEFM­IPNNF FOUBOURV­BOJNBM-­FGGBDFNFOUEVSVSBMD­FTUBVTTJM­FGGBDFNFOUEF l’écriture NBOVFMMFM­FGGBDFNFOUEFMBUSBDFIVNBJOFTVSMFTQJFSSFTFUMF CPJTMême les cimetières n’ont plus beaucoup d’avenir MatièreJ’ai écrit ces pièces avec mon enfance dans le corps, avec la cruauté de mon enfance dans le corps, avec l’émotion de mon enfance TBJTJFQBSMBQVJTTBODFQIZTJRVFEFTIVNBJOTEFTBOJNBVYEFTDIPTFT EFTmatières. Cette matière a un sacré poids. Elle pèse lourd dans la mémoire collective, dans l’histoire des gens (même si on l’oublie BVKPVSE­IVJ J’ai pris le chemin des écoliers pour la retrouver la re-sentir MBtoucher. Je l’ai abordée par petites touches, de petites touches en QFUJUFTtouches j’ai élaboré un paysage. Ce sont ces 'olles pensées en Côtes d’Armor AdresseCelui qui écrit ces 'olles pensées QBSMFEFRVFMRVFQBSUFUQBSMF à quelqu’un. Le metteur en scène qui met en scène ces 'olles pensées connaît la tension spécifique des mots et des textes qu’il articule et T­BESFTTFà quelqu’un. Les acteurs qui jouent ces 'olles pensées s’adressent à quelqu’un. DéchiruresLes petites déchirures sont devenues de grandes déchirures, ça ne va pas tarder à exploser, c’est dans l’air, dit l’un. Mais non, dit l’autre, on va se faire éliminer en douceur, ils vont « MJTTFS ÉMFQBZTBHF $­FTUVOEFMFVSNPU MJTTFS FleursLes pensées ce sont aussi des fleurs. C’est même l’emblème du TPVWFOJSla pensée, la fleur appelée pensée. Les folles pensées ce sont EFTGMFVSTTBVWBHFT Viande-FNPOEFFTUEFWFOVVODBNQE­FYUFSNJOBUJPOQPVSBOJNBVY -FTBOJNBVYOFTPOUQMVTEFTBOJNBVYNBJTEFMBWJBOEFQS PWJTPJSFNFOU TVSQJFE Vaches-FTWBDIFTTPOUBVDFOUSFEFMBDBUBTUSPQIF-FTWBDIFTTPOUMFT TUBSTEFMBDBUBTUSPQIF-FTWBDIFTTPOUMFTTUBSTEFMBGJOEV 99F siècle et du début du 99*F siècle. PoilsIl n’y a pas d’énigme à résoudre, mais il y en a une à ressentir diffractée, GVHBDFRVJQFVUQBSFYFNQMFDMJHOPUFSGBJCMFNFOUTVSMFTQPJMT E­VOFWBDIFNPSUF Comédies%FQVJT1etites histoires (renaître) FOQBTTBOUQBSMFT1FUJUFT comédies rurales La prière des vachesMFT1FUJUTDIBPTKFTVJTTVSMB QJTUFde la comédie des mots et de la syntaxe. Si je cherche quelque DIPTFD­FTUDFMBla légèreté grave de la comédie quand en son sein QBMQJUFMFUSBHJRVF 'P M MF T 1F O Té F T F O $ô U F T E ­" S NP S page 23 Journal de campagne d’Alexis Fichet Jeudi 15 mars 2001 – Plénée-Jugon La beauté sans voile 1SFNJFSTpas dans Plénée-Jugon, j’évite de mettre le pied dans une bouse. Route piégée. Je vais N­BCSJUFSdans le réfectoire de l’école. D’autres spectateurs attendent déjà. C’est très calme pour M­JOTUBOUon attendra jusqu’à neuf heures au cas ou quelques attardés arriveraient encore. On me EPOOFun ticket jaune pour identifier mon groupe, je connais la méthode, nous allons déambuler. LF HSPVQFbleu part avant nous, les jaunes se demandent un peu ce qui leur est réservé. Nous sortons à la suite de notre guide, Pascal, mais c’est juste pour contourner un bâtiment de l’école et entrer EBOTune salle de classe de type préfabriqué. Il y a là deux acteurs, Jeanne et Olivier, et du tissu noir EFQBSUFUE­BVUSFE­VOFSPVUFFOGFVUSF +FBOOFet Olivier jouent de la flûte à deux corps, une manière de nous accueillir en douceur dans MFVSjeu raffiné. Je connais tous les textes, mais je les redécouvre dans une simplicité et une clarté MBbeauté sans voile) nouvelle. On entend -FTWPJYEF+FBOOF DPNNFKBNBJT"WBOUEFTPSUJS0MJWJFS UFOEau guide Pascal une enveloppe pour nous maintenir éveillés sur la route du prochain spectacle. 1BTDBMjoue le jeu à fond et nous nous arrêtons en trois endroits différents pour remettre dans M­PSESFdes bouts de textes que nous venons d’entendre. Pour cette première fois, c’est facile, nous PSEPOOPOTTBOTQFJOF %BOTMFIBMME­BDDVFJMEFMBNBJSJFOPVTTPNNFTFODPSFFOUSBJOEFOPVTBTTFPJSRVBOETVSHJTTFOU EFl’ascenseur deux étranges figures d’hommes politiques, Karim et Laurent. Ces deux-là serrent EFTmains, ébauchent quelques sourires malhabiles et le public est conquis avant les premières QBSPMFT-FVSKFVQIZTJRVFFUKPZFVYQSPWPRVFle rire et le plaisir immédiat. Les élections nous SFWJFOOFOUà l’esprit quand ils parlent dans "OUJQPEFT de la décharge municipale. .BTTBDSFEBOTMF #SPOY NFfait sourire à l’idée qu’après les vaches abattues et les moutons brûlés on pourrait NBTTBDSFSles porcs à la mitraillette. Le groupe de spectateurs est vraiment lancé maintenant. Nous TPSUPOTde la mairie pour résoudre une nouvelle énigme tandis que Karim — TPOQFSTPOOBHF d OPVTcrie dessus. Il s’inquiète pour ses spectateurs, il tient à ce que nous résolvions l’énigme sans OPVTbattre. C’est chose faite quand nous arrivons au lieu suivant, un bar. À l’intérieur, quelques QJMJFSTde comptoir supportent notre arrivée sans broncher. Deux bigoudènes naines nous sourient FUnous jettent avec véhémence des fleurs en plastique. Ce sont les éternelles Mâme l’Her et Mâme :PD­Ifraîches comme au premier jour, plus réjouissantes que jamais. C’est avec elles que nous UFSNJOPOTla première partie du spectacle. -Bdeuxième se déroule dans notre lieu de départ, le réfectoire de l’école. C’est un petit récital de la USPVQFen toutes les langues. C’est très simple, c’est très beau. -FTWPJYEF+FBOOF(Scènes 5PVSOBOUFT page 24 ' PM M F T 1F O Té F T F O $ ôU FT E ­"S N P S Impressions de spectateurs Graines de légende par Marine Bachelot 1PVSévoquer ce qui s’est passé en février mars dernier FOUSFMFQVCMJDDPTUBSNPSJDBJOFU'olles Pensées en Côtes E­"SNPSGBVUJMparler de réception ? Employé dans un DPOUFYUFTQPSUJGPVQPTUBMMFNPU réception JNQMJRVFPV BQQFMMFMFSFOWPJMFSFUPVS MBCBMMFEVUFOOJTNBOSFQBS U EFl’autre côté du filet, la lettre reçue exige une réponse. "WBOUpendant, après ces soirées de théâtre, j’ai observé, j’ai tendu l’oreille, j’ai retranscrit à toute WJUFTTFMFTJNQSFTTJPOTEFTTQFDUBUFVSTRVJTFTPOU prêtés avec générosité à l’issue des représentations à NFTRVFTUJPOT$FRVFK­BJQVTBJTJSO­FTURVFSFOWPJ SFUPVStémoignage en différé. Du moment précis et de la OBUVSFprofonde de la réception, je ne sais pas grandDIPTF 6ONPUFUVOFTFOTBUJPOSFWJFOOFOUTPVWFOUEBOTMB CPVDIFEFTTQFDUBUFVST MFNPUQSPximité, la sensation d’intimité. AWFDQPVSDPSPMMBJSFDIF[DFSUBJOT TQFDUBUFVSTune aptitude étonnante au franchissement. Un désir de remercier, de témoigner de vive voix. « 7PVT BWF[VOFWPJYNBHOJGJRVFPOWJCSFBWFDWPVT » déclarF VOFspectatrice de Plessala à Julika Mayer qui vient à QFJOFE­BDIFWFSVODIBOUZJEEJTI 1PVSBVUBOUMFSBQQPSUOFTPNCSFKBNBJTEBOTMB camaraderie, la familiarité MFTGSBODIJTTFNFOUTTFGPOU dans un respect réciproque, par-dessus une ligne infime NBJOUFOVFen permanence par la mise en scène. 1eut-être qu’au sein même de la prPximité gît la déroute. Peut-être que cette forme de mise en scène SBQQSPDIFMFTQFDUBUFVSEVDPSQTEFM­BDUFVSQPVSNJFVY égarer et surprendre. -BQSPximité existe aussi entre spectateurs, serrés sur MFTCBODTDPSQTFUTPVGGMFTQSPDIFT%BOTMFT Scènes 5PVSOBOUFT les trajets entre les stations théâtrales donnent vie à la microcommunauté. Prétexte récréatif EFTpetites énigmes à élucider ensemble sous la lumièrF des réverbères aident les langues à se délier, les gens à TFparler. Et quand on aperçoit au bout de la rue un BVUSFHSPVQFEFTQFDUBUFVSTSFKPJHOBOUTBQSPDIBJOF DIBQFMMFde théâtre domine l’impression étrange que EFVYQSPDFTTJPOTTFDSPJTFOUEBOTMBOVJUc Èla fromagerie de Plouguévernel, je me souviens d’une soirée chaleureuse, très vite sous l’empire du rirF visages tordus de rire, têtes renversées en arrière, CVTUFTRVJTFQMJFOUFOEFVYWFSTMBUBCMFDPSQTRVJTF mettent à parler Une autre fois à :WJBTQFOEBOUVOF(SBOEF'PSNF K­PCTFSWFdans la semi-obscurité l’assemblée composite et populaire qui s’offre à mon regarE KFUFOUFEF déceler DFRVJT­JNQSJNFTVSMFTWJTBHFTBVYNPNFOUT précis où je sais que les textes de Roland Fichet chutent PVrebondissent, du comique à la gravité, de la cruauté à MBUFOESFTTF4JMFTWJTBHFTEFTTQFDUBUFVSTGPSNBJFOU VOFgéographie, je pourrais dire que j’en ai vu passer EFTSJEVMFTFOTVSGBDFEFTFNQSFJOUFTGVHJUJWFTEFT HPVGGSFTde rire béants, des petits sillons sismiques, des Setours d’intempéries. -Fplus précieux, c’est d’entendre en fin de soirée des TQFDUBUFVSTprolonger le fil des voix enregistrées par des BOFDEPUFTet des souvenirs, ou de voir naîtrF spontanément des discussions et des débats à propos EFTthèmes évoqués dans les pièces jouées. À partir des HSBJOFTsemées par le théâtre, une communauté s’interroge, se raconte, invente sa légende. 'P M MF T 1FO Té FT F O $ ô UF T E ­" SN P S p a ge 25 Impressions de spectateurs Impressions recueillies après les spectacles dans quelques communes par Marine Bachelot, étudiante en DEA On me fait marcher b -Ffait de marcher entre les spectacles est très agréable. Pendant la pièce, on est très concentré, on ne pense qu’à regarder et à écouter. Ensuite le public est obligé de bouger, de se déplacer, d’être attentif à son tour MF HSPVQFest très vivant. Et puis on sent que les acteurs, ce qu’ils sont, ce qu’ils disent, est proche de l’époque. À DFSUBJOTmoments, pour moi c’était plus du théâtre, c’était du témoignage pur de la vie. On était emportés par VOFforce, une ambiance. En comité restreint, c’est plus facile de ressentir ça » (un spectateur à Caulnes) b 5Vne reçois pas passivement le spectacle, on t’associe. Les lieux sont intimes à deux pas de la scène, tu saisis plein de détails. &Utu as l’impression que les acteurs s’intéressent à toi, par le jeu des regards, par exemple. É (Hiên à Caulnes) b +­BJadoré passer d’un lieu, d’un univers à l’autre. Cette diversité était aussi en rapport avec l’intensité émotionnelle des spectacles on pouvait rire et aussitôt passer dans un tout autre état. » (une spectatrice à )JMMJPO b -’idée du déambulatoire est géniale. Ça se fait de plus en plus dans le théâtre. D’ailleurs le théâtre revient de QMVTen plus dans la rue. Ce soir, on y était un peu, dans la rue. Je suis aussi très sensible au fait de démocratiser MFthéâtre. Il faut s’y emploZer tous. Et voilà 30 'c’est pas cher, on voit quatre représentations. C’est vraiment TZNQBUIJRVFEt puis il y avait beaucoup de rythme, dans le jeu de scène, dans le fait de passer de lieu en lieu. $­FTUdu théâtre de prPximité, vraiment. » (Philippe Roze à Caulnes) b $Fqui m’a plu, c’est que le public est intégré dans le spectacle. Quand on était tous derrière le rideau sur la scène, l’ambiance devenait très intime. Dans le deuxième spectacle aussi, -FTWPJYEF+FBOOF, lorsqu’on était face à face de chaque côté d’une route. Dans le troisième endroit, le dispositif était plus classique. En tout cas, le OPNCSFrestreint de spectateurs apporte vraiment quelque chose de très rare. ÉVOFTQFDUBUSJDFEF7BOOFT Wenue à Plessala) b +­BJbien aimé, dans le déambulatoire, le fait d’être en groupe. Des relations se forment malgré tout entre les HFOTle temps d’un spectacle. C’est une très bonne idée. Et puis, on se sent, en tant que spectateurs, présents. -FTBDUFVSTOPVTDIFSDIFOUFUJMTOPVTUSPVWFOU » (Claire Rémond à Caulnes) Si proches de moi b $Fqui m’a surprise d’abord c’est une différence de jeu et d’attitude chez les acteurs, une vraie différence, chez UPVTc’est très intéressant. Comment dire ça ? Les gens s’accrochent, dans les interviews qu’on entend pendant MFspectacle, à des références affectives et géographiques, ils sont liés à un pays. Il y a un besoin et une TPVGGSBODFdans ce qu’on entend. Dans les scènes jouées il y a des situations, un patchwork de situations, la QFUJUFGJMMFBVYCPOCPOTQBSFYFNQMFWJUVOFTJUVBUJPO+FWPJTVOFMPHJRVFJMZBVOTFOTRVJDJSDVMF0OO­FTUQBT TJdifférents tout en étant différents, de différents pays. Les situations jouées, les chants ouvrent sur quelque DIPTFIl y a dans ce spectacle un mélange de cultures, c’est ce qui m’a plu. L’enfermement et l’ouverture. La QFUJUFfille aux bonbons, Le Guézennec des rats, la femme qui se découvre à 50 ans… j’ai vraiment aimé ce TQFDUBDMFparce qu’il nous oblige à regarder. Il nous fait entendre qu’on a énormément besoin d’ouverture. $PNNFOUdire ça ? Les textes joués ont un rapport évident avec la parole des gens, ils sont liés. Il y a une logique EBOTce spectacle, dans ce montage. Que par le théâtre, par l’art, on puisse vraiment aborder des problèmes de société ça m’a surprise, que ça puisse avoir autant de clairWPZBODF0OEFWSBJUBCPSEFSEBWBOUBHFMBWJFQBSMB DVMUVSFFUQBSM­BSU» (Gisèle Garreau à Plouguernével) b -FTBDUFVSTOPVTNFUUBJFOUFODPOOJWFODF0VJJMZBWBJURVFMRVFDIPTFEFMBEJTUBODFFUEFMBQS Pximité. La EJTUBODFdu théâtre, parce qu’on sait qu’on est spectateurs, mais également la prPximité des corps des acteurs. É "OOFPhilippe à Plouer sur Rance). b $Fqui restera le plus vivant dans mon souvenir, c’est l’interprétation des chants. C’est d’une grande qualité. É (une spectatrice à Plessala) b 2VBOEles acteurs chantent à la fin, on sent vraiment l’harmonie du groupe. Il y a une espèce de progression EBOTMBUSBOTNJTTJPO D­FTUQMFJOEFTFOUJNFOUE­BNPVSMBNVTJRVFEFTQBZTMPJOUBJOTNVTJRVFCSFUPOOF0O FTUpoussé à être à l’aise dans la convivialité, dans l’accompagnement. » (Sébastien à Caulnes) pa g e 26 ' PM M F T 1F O Té F T F O $ ôU FT E ­"S N P S Mon spectacle à moi b -Bnaine qui tend le cou, elle nous a fait peur. Je crois que je vais rêver cette nuit de DFDPVUFOEV É (Anne Philippe à Plouer-sur-Rance) b +Fsuis très inquiète pour Mâme l’Her et Mâme :PD­IÈQBSUM­"QPDBMZQTFKFOFWPJT QBTDFRVJQFVUMFVSBSSJWFSEFNJFVY » (une spectatrice à Ploufragan) b "QPDBMZQTF D­FTUun peu ni Dieu ni mère… et "OUJQPEFTOJ%JFVOJNBJS F ÉVOF spectatrice à Hillion) b +FUSPVWFNFSWFJMMFVYque quelqu’un écrive des textes sur l’être humain, l’angoisse, M­PSJHJOFla naissance. Ça me touche moi qui porte un gros ventre depuis des années. » (Bernard Muckenstrum à Plénée-Jugon) b +­BJNFbien ce jonglage entre l’humour et la gravité des textes. Et puis l’humanité. On sent l’humanité. AWFDUPVUFDFUUFWJPMFODFc É(Michel, à la répétition publique, salle EFT7illes Moisan à Ploufragan) b +Fme suis demandé ce que c’était, la poudre blanche. » (M. Gérard à Plouer-sur 3BODF b *My en a tellement à voir. On ne peut pas tout garder. En fait, on saisit des choses et POse recompose son spectacle à soi dans sa tête ! » (un spectateur à Caulnes) b 1PVSRVPJles cochons ont été tués avec tant de coups de pétarE OPO É %FOJTF Boury de Grâce Uzel) b $Fqui m’a marquée, c’est le moment du saut dans la rivièrF j’ai bien aimé l’idée de MBrenaissance. Quand on écoutait des tranches de vie des gens aussi, c’était très émouvant. É$BNJMMF&WBJOet Maëline Le Lay à Plouguernével) b +Fgarde en mémoire la marionnette de -­IPNNFOV-BTZNQIPOJFEVCMBODFUEV SPVHFles fils, c’était très beau. Au niveau du rire ce serait peut-être les deux filles habillées FO#SFUPOOFTFOOBJOFTEBOT -BMVOFFUMFDIBPTEt pour l’émotion, c’est le UFYUF%PJHUTla rencontre entre l’homme et la femme. Parce que ça fait appel aux sens, c’était vraiment l’éveil amoureux, les sensations. J’avais l’impression de frissonner RVBOEK­FOUFOEBJTMFTNPUTEFTFOUJSMFUPVDIFSEFTQFBVY» (Hiên à Caulnes) b $Fqui m’a touché c’est la voix de cette femme qui parlait de la rancune. Et le chant :JEEJTIde l’actrice blonde, et puis la chanson en vendéen, trop jolie. ÉVOTQFDUBUFVS à Plouguernével) b 0Oest encore sous le charme. Les textes étaient recherchés. C’était pas du théâtrF DPNNFd’habitude. Il y a des pièces qui sont rigolotes comme ça, mais ça ne va pas QMVTloin. Là les textes il fallait vraiment les écouter, il en ressortait quelque chose. d L’histoire du Maire, c’est bien vu. C’est bien représentatif d Moi, j’ai beaucoup aimé l’autoroute. C’est complexe. Le Maire, c’est drôle, mais D­FTUplus simple à comprendre. Le texte 1MVTQFSTPOOFje ne suis pas sûre d’avoir tout DPNQSJTIl faudrait peut-être le lire ou le relire. d Moi je me suis demandé ce que c’était la poudre blanche. d Moi la poudre blanche, j’ai vu ça comme la rayure sur l’autoroute. La trace de craie BVNJMJFV » (monsieur et madame Gérard à Plouër-sur-Rance). b C’était magnifique, formidable. Le fait d’aller d’une pièce à une autre. L’ensemble de DFVYqui faisaient la présentation. Ça change de l’ordinaire cette réunion, ça fait GBNJMJBM7SBJNFOUDFRVFWPVTGBJUFTEBOTMFTQFUJUFTWJMMFTD­FTUGPSNJEBCMFQPVSMFT HFOTles personnes âgées. Surtout qu’il n’y a jamais rien qui se produit ici, à Caulnes. .PJavant, j’habitais à Paris, j’adorais les sorties. Et puis je suis venue me retirer à $BVMOFTavec mon mari. Dans le premier spectacle, on se serait cru à des NBSJPOOFUUFTça m’a rappelé ma jeunesse. J’ai vraiment bien aimé l’histoire du maire, 'P M M FT 1FO Té FT F O $ ô UF T E ­" SN P S p ag e 27 QBSDFque je trouve qu’elle est d’actualité. Et qu’est-ce que j’ai ri 1BSDPOUSFKFO­BJ QBTtrès bien compris la poudre blanche. Il y avait aussi la petite voiture rouge, la 404. Ça, j’ai bien compris. Et les petites naines, mignonnes comme tout, ça m’intriguait. Et là, maintenant que les acteurs viennent de chanter, ça me fait penser aux vacances, à la plage, à la mer » (Jeannette Bouvier à Caulnes) b -FTQFDUBDMFEF-­IPNNFOVétait très intéressant. Une seule personne, animée par MFTtrois acteurs… Ça renvoie une image du monde. L’homme est nu. Pourquoi faut-il être habillé pour être une personne » (Philippe Roze à Caulnes) b $­FTUchouette, la façon de dire des choses de biais, d’aborder des sujets qui, dans VOautre contexte, pourraient ne pas passer. Le mot capitalisme par exemple. Lâché tout seul, ça peut prPWPRVFSun rejet immédiat. Mais là, au sein d’un texte, ça s’insèrF bien, ça surprend. » (Mathias Rossignol à Plouër-sur-Rance) b $Fqui ressort pour moi de façon générale tient en deux mots : qualité et sensibilité. -FTtextes qui sont choisis sont autant sentis que pressentis. On sent que derrière, il y Bune véritable réflexion de la part de l’auteur, une prise de mesure, de champ, une véritable infiltration chez lui de ses propos. On sent que c’est quelqu’un qui pense ça. Ça, c’est pour le pressenti. Et après, il y a toute la mise en scène. Le décor est un prétexte, s’efface vite pour laisser place à l’essentiel, le propos. Ce n’est pas trop long, JMn’y a pas le temps de se relâcher. C’est un timing qui peut convenir à tout le monde. -Ftexte est ciselé, avec une véritable intensité de mots. Si tu n’as pas l’expérience de DFUUFintensité, c’est un peu difficile. Moi je suis un novice, un spectateur novice. Je lis QBTmal de choses, livres, magazines, le théâtre j’en ai vu un peu à la télévision, mais guère plus. Ce que j’ai vu ce soir me donne envie d’y retourner. Ça m’encourage à EFWFOJSun habitué. Les thèmes qu’il a développés, Roland Fichet, ce sont des thèmes RVJm’intéressent. Les histoires de naissance. -­IPNNFOVRV­FTUDFRVJMFEJTUJOHVF E­VOBOJNBM -BOPUJPOE­BDDPVDIFNFOUBWFDMBQBSUVSJFOUFEBOTMBQBJMMF*MT­BHJUEF M­IPNNFEBOTTBDPOEJUJPOQSJNBJSF naître. Peut-être que c’est tellement habituel RV­POoublie qu’on est né. C’est un parcours du combattant *MZBMFQSFNJFSUFNQT RVJest d’arriver au monde. Et puis il y a naître, dans un second temps DFTFSBJUMB QSJTFde conscience que tu es arrivé dans ce monde. L’autre thème, la modernité, une DBSJDBUVSFde la modernité. Mais on peut se demander si on ne va pas y arriver, si on O­Zest pas déjà. Si on continue comme ça, c’est la cabane sur le chien. Il est temps de TFSFDFOUSFSTVSMBOPUJPOGPOEBNFOUBMF l’homme a une façon de fonctionner, c’est un être de sentiment. Si on s’en éloigne, on s’expose potentiellement à toutes les DBUBTUSPQIFTJe me rends compte que le théâtre donne une direction très intéressante QPVSentendre les autres. C’est pour moi une écoute inhabituelle, et donc plus BUUFOUJWF » (Jean-Pierre Gapaillard à Plouër-sur-Rance) b 6Opetit condensé de créativité. Oui, c’est comme ça que je résumerais la soirée. J’ai été en particulier très touchée par la sensualité du spectacle où il y avait ces deux GFNNFTce garçon. Sensualité du décor, de l’ambiance, des images, de la musique. J’ai CJFOaimé cette idée de -­IPNNFOVRVJBDFCFTPJOBCTPMVE­VOIBCJUÉ$MBJSF Rémond à Caulnes) Le réalisme b %BOTle texte de la mère qui cherche à marier sa fille, on retrouvait très bien la TPMJUVEFEt la rancune déjà, l’histoire du vieux qui s’était pas fait la belle sœur 5PVU DFUatavisme… Ça, c’est réel, c’est très réel. » (une spectatrice à Hillion) b +Fne sais pas s’ils l’ont fait exprès, mais il y avait plein d’allusions aux édiles NVOJDJQBVYLe futur maire de Plouër était présent dans la salle MBRVFTUJPOEFMB décharge municipale ici, elle n’est pas encore réglée » (un spectateur à Plouër-sur 3BODF b +­BJbien aimé le toubib de la cave aux rats. La gestuelle du gars, la vie du bar. C’est CJFOde toucher des trucs qui parlent à tout le monde. Il suffit de peu de mots. C’est ça MFréalisme d’aujourd’hui. Quelques mots, et tu comprends. Sans grand discours. É (Brigitte Robic à Plouguernevel) b $PNNFEJUNBQFUJUFGJMMFPOBFOUFOEVCFBVDPVQEFDIPTFTTVSM­BNPVSTVSMFTFYF .BJTce n’est jamais vraiment exprimé, c’est très imagé, laissé en suspension. ÉVOF spectatrice à Plessala) page 28 ' PM M F T 1F O Té F T F O $ ôU F T E­"S N P S b $Fqui est dit sur le monde rural n’est pas exagéré. C’est correct. Parce RVFquand on y regarde bien… oui, ça pourrait être beaucoup plus dur beaucoup plus méchant » (un spectateur à Ploufragan) b +­BJété amusée et très étonnée par les marionnettes dans 2VFTUJPO E­PEFVSC’était sublime, complètement magique. Ça dépeint tout à fait MFTscènes de nos grands-parents, j’ai eu l’impression de les revivre. d .PJK­BJDSVSFWPJSVOFWJFJMMFGFNNFE­*MMJGBVUBWFDTFTKBNCFT QMFJOFTEFWBSJDFT É(une spectatrice à Plessala et son mari) b *MZBEFTDIPTFTRVFKFOFDPNQSFOETQBT%BOTM­IJTUPJSFEF -­JOTUJUVUFVSFUM­BOJNBM Autrefois, le laboureur marchait avec sa bête, il GBJTBJUBVUBOUEFDIFNJORVFTPODIFWBM"MPSTD­FTUQBTMBQFJOFEFGBJSF MBmorale là-dessus, on n’y reviendra pas. De toute façon, on finit à la UPNCF chevaux ou machines, ça revient au même. Mais c’est vrai que MFTmachines ont tué plus que les chevaux. É%FOJTF#PVSZBVDPVST d’un repas à Saint-Guillaume) b -FTanimaux étaient vos frères, aujourd’hui les machines sont vos TÌVSTc l’instituteur, des gens comme ça, on en manque. É'Sançois Guidou à Plouër-sur-Rance) Le surréalisme b -FNPNFOURVFKFSFUJFOTQBSEFTTVTUPVUD­FTUMFQBTTBHFRVJQBSMF EFTgènes de rats dans le cochon. C’est complètement surréaliste, à QMFVSFSEFSJSF -BJTTF[WJWSFMFTDPDIPOTEBOTMF#SPOY ÉVOF spectatrice à Hillion) b *My a des choses fabuleuses dans les interviews : le délire sur les WBDIFTDepuis qu’on a coupé les haies, depuis le remembrement, les WBDIFTsont en liberté. Le sommet du délire. » (Christiane Aubry à :WJBT 'P M M FT 1FO Té FT F O $ ô UF T E ­" SN P S page 29 "OUJQPEFT(Scènes 5PVSOBOUFT Journal de campagne d’Alexandre Koutchevsky Samedi 10 mars 2001 – Trémargat La Nouvelle Économie -FTspectacles joués dans les Scènes 5PVSOBOUFT s’amusent de l’économie. Économie EFTNPUT$FTPOUEFTUFYUFTDPVSUT Économie des moZFOTtechniques. Pas de gros dispositifs scéniques. Économie d’acteurs. Quand viennent 20 heures, ils s’éparpillent par petits groupes EVPTUSJP FOMFVSTMJFVYSFTQFDUJGT+BNBJTMFTQFDUBUFVSO­BQMVTEFUSPJT BDUFVSTFOGBDFEFMVJ&OVOTFOTD­FTUMVJMFTQFDUBUFVSRVJDIBOHFMFTBDUFVST MFTdécors, et les histoires, par ses déplacements. &Ujustement, ces histoires-là, même si elles ont plus de deux personnages, rien O’empêche de les raconter. Parce qu’il ne s’agit pas forcément d’incarner des QFSTPOOBHFTNBJTEFGBJSFWJWSFEVMBOHBHF %BOT"OUJQPEFT,BSJN2BZPVIFU-BVSFOU.FJOJOHFSKPVFOU.BY,FSESBPOFU3BPVM %VGG.BJTEBOT"UUFOUJPOBVDIJFO.POJRVF-VDBTFU%FMQIJOF4JNPOOFKPVFOUOJ 7JDUPS#FDLOJMFDIJFOSPCPU"MPSTEFRVPJKVCJMFUPO %FTSBQQPSUTFOUSFMFT DPSQTet les mots, entre les actrices et, par exemple, le salon de Catherine à 5rémargat, entre ce salon et ces mots. Cette façon de raconter une histoire par un DIÌVS de femmes, en modulant les sonorités, en faisant résonner certains traits de l’écriture, cette façon fait mouche. Pas de personnages en chair ? Deux actrices en NPUTEt notre imagination fait le reste, à sa guise. 2VFnous ayons peu d’acteurs en face de nous renforce aussi l’intimité. Comme Mâme :PD­Ien prise directe avec les spectateurs. De là peut naître une véritable émotion de théâtre. À quoi ressemblent ces Scènes 5PVSOBOUFT ÈVOBHFODFNFOU d’intimités UFOEVTVSMFGJME­VOFQBSPMFDFMMFEFM­BVUFVSBWFDVOFBSDIJUFDUF"OOJF -VDBT &Ucette parole passe à merWFJMMF5PVUE­BCPSEQBSDFRV­FMMFBDDSPDIFMFTQFDUBUFVS EBOTson rapport habituel avec ce lieu qui s’est transformé en scène : décalage des réflexes EFMBQFSDFQUJPOQBSM­JOUSVTJPOE­VOFQBSPMFJOIBCJUVFMMF &OTVJUFparce que dans sa nature même, la langue de Roland Fichet ne cesse de GBJSFdéraper le connu dans l’étrange : Jeanne la Pucelle on connaît, le RMI on connaît, NBJT+FBOOFMB1VDFMMFRVJQBSMFEV3.*c -BNouvelle Économie : figure de style rapide et neuve. page 30 ' PM MF T 1FO Té FT F O $ ôU F T E ­"S N P S Extraits de presse Extraits de presse b 6Ovrai bonheur de voir du vrai théâtre et de suivrF EFvéritables acteurs. Certes la troupe est conventionnée depuis douze ans, elle reçoit des TVCTJEFTde l’État, de la région, du département et EFMBWJMMFEF4BJOU#SJFVDFMMFBEPODMFTNP ZFOTEF QSPEVJSFEFTÌVWSFTFUFMMFMFGBJU EFTÌVWSFT chargées en terme de matière grise, de sensibilité et EFQFSTQFDUJWFE­BWFOJS*MO­ZBQBTEFRVPJCPVEFS son plaisir. Les pièces de Roland Fichet sont RVBTJNFOUEVTVSNFTVSFQPVSMFTQFDUBUFVS DPTUBSNPSJDBJODu sur mesure à portée universelle cependant. Les jeunes comédiens sont des professionnels, totalement investis dans leur rôle, EFTrôles attachants et drôles. Et quand ils jouent, le NPOEFextérieur s’efface autour d’eux et autour du TQFDUBUFVS$­FTUMBNBSRVFEFMBOPCMFTTFEV théâtre. É Le Télégramme, Yvias – 24/03/2001) b 5rès vite le public comprend qu’à défaut de scène JMWBTFUSPVWFSBVDÌVSEVTQFDUBDMF-FTWPJYGVTFOU EFpartout et les acteurs de la soirée deviennent presque spontanément des amis qu’on retrouve. La gestuelle omniprésente rappelle que cette veillée DPOWJWJBMFest une soirée théâtrale qui explore avec CPOIFVSEFTTFOUJFSTOPVWFBVY%FTWPJYPGG DPNNFOUFOUEFTQIPUPTDJUFOUEFTDPNNVOFTEV $FOUSF#SFUBHOFOn évoque le monde rural local, M­FOSBDJOFNFOUculturel fort. Une telle soirée si EFOTFFUTJSJDIFEBOTTBDPOTUSVDUJPOOFTFSBDPOUF QBTNBJTMFTBQQMBVEJTTFNFOUTDIBMFVSFVYPOU prouvé que les 'olles pensées en Côtes d’Armor POU vu juste pour un message théâtral renouvelé. É Ouest-France, Plouguernével – 10/03/2001) b -Bcompagnie briochine de Roland Fichet réalise VOtravail de création qui reste accessible à tous. &MMFfait mieux encore. Elle va à la rencontre des HFOTEBOTMFVSTDPNNVOFTMFVSTMJFVYEFWJF » (Le Télégramme, Départementales Côtes d’Armor – b 6Opublic qui a été séduit et a partagé des instants de CPOIFVSet d’émotion avec les acteurs. Le public a apprécié d’être placé à quelques mètres des acteurs. -FTacteurs ont démontré que le théâtre contemporain FTUtrès populaire. Une équipe de FSBODFBTVJWJVO HSPVQFde spectateurs toute la soirée. « $­FTUBTTF[SBSF RVFle théâtre se déplace vers les gensTPVMJHOBJU Béatrice #MPOEFBVKPVSOBMJTUFBVTFSWJDFDVMUVSFEF 'SBODFOPUSFidée c’est de capter l’étonnement d’un QVCMJDqui n’est pas forcément habitué à aller au théâtre, D­FTUl’originalité et la vitalité du projet qui nous a séduits É Ouest-France, Caulnes – 16/03/2001) b %FTtextes sur le fil qui unit comédie grave et tragédie légère, servis par des acteurs-marionnettiste-chanteurs BVton juste et émouvant dont il faut saluer M­JNQSFTTJPOOBOUtravail et qui contournent l’écueil de la pédagogie QPVSUSBOTGPSNFSEFTUSBODIFTEFWJFFO actes de théâtre esthétique et sensible. É La Griffe, Rennes – 21/03/2001) b 'PMMFPensée, une troupe qui invente de nouvelles TBMMFTde théâtre pour rencontrer les spectateurs là où JMTTPOU É Le Télégramme, Ploufragan – 03/04/2001) b &OUSFsensibilité et humour le public a eu le droit à une soirée tout à fait exceptionnelle dans le Plénée-Jugon FOEPSNJLa soirée s’est achevée en chanson autour E­VOFpetite collation, l’occasion de découvrir les autres UBMFOUTcachés de cette jeune troupe décidément bien à l’image du département. É Ouest-France, Plénée-Jugon – 22/03/2001) b $­FTUune Folle Pensée attachante que le public a découverte au collège en ce milieu de semaine. » (Le Télégramme, Quintin – 30/03/2001) b0ODPNNFODFMBCBMBEFTVSQSJTPOMBUFSNJOFTPVTMF DIBSNFM­JNBHFEFM­)PNNFOVimprimée sur la rétine… NBJTchut, allez le voir, d’autant que le désir de se SBQQSPDIFSEVQVCMJDTFSFUSPVWFKVTRVFEBOTMFTUBSJGT 'la soirée à partir de quinze ans, qui dit mieux ? » Le Penthièvre, Hillion b -es scènes étaient entrecoupées de témoignages enregistrés aux quatre coins des Côtes d’Armor. Les QFSTPOOBHFTy évoquaient leur attachement à leur région, aux lieux près de chez eux, aux odeurs d’herbe coupée et de foin. $­FTUun spectacle très plaisant et PSJHJOBM POUdéclaré les spectateurs. » Ouest-France, Hillion 'P MM F T 1F O Té F T F O $ ô U F T E ­" SN P S p ag e 31 Théâtre de Folle Pensée SVF+PVBMMBO#1 4BJOU#SJFVDDFEFY Tél. 02 96 33 62 41 .PCJMF 06 07 25 92 66 'BY 02 9633 6327 FNBJM [email protected] TJUF www.follepensee.com %JSFDUFVSEFMBQVCMJDBUJPORoland Fichet *44/ 1279-161X 1IPUPHSBQIJFTJean Henry -JDFODFEFOUSFQSFOFVSEFTQFDUBDMFTO¡