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1940 : Premières résistances 
 
Dès les premiers temps de l’Occupation et du régime de Vichy, des actes de résistance spontanés et 
les premières contestations sont visibles dans la société française, particulièrement dans la zone nord.  
Cette résistance précoce, aux lendemains de la défaite, s’exprime par des actions individuelles et non 
concertées sous des formes diverses. Ainsi, on observe la circulation des premiers tracts manuscrits 
dénonçant l’armistice et exprimant une hostilité envers l’Occupant ou le Maréchal ; des actes qu’on 
pourrait qualifier « d’incivilité » envers les soldats allemands ; des preuves, au contraire, de solidarité 
envers  les  prisonniers  de  guerre ;  la  récupération  d’armes  ou  encore  des  regroupements  et 
manifestations patriotiques en faveur de l’indépendance nationale. 
Ces résistants de la première heure, agissant initialement sans suivre un réel mot d’ordre, peu à peu 
se regroupent et s’organisent pour renforcer leurs actions. Si l’appel du 18 juin du général de Gaulle 
encourage les militaires à le rejoindre à Londres pour continuer le combat contre le régime nazi, des 
cercles d’individus se créent rapidement dans la société civile française, à l’instar du réseau du Musée 
de l’Homme, fondé dès les mois de juillet-août 1940. 
 
1941 : la Résistance s’organise 
 
C’est à partir de l’année 1941 que la majorité des réseaux et mouvements est créée et commence à 
se structurer dans les deux zones du territoire français.  
 
De  nombreux  mouvements  se  constituent  autour  de  personnalités  telles  que  Henri  Frenay  et  le 
mouvement Combat fondé dès août 1940 et qui connaît une forte évolution jusqu’à la fin de la guerre 
pour devenir le mouvement le plus important du Conseil National de la Résistance. 
La première action de ces groupes ou mouvements, est souvent de rédiger et de diffuser un journal 
contrecarrant la propagande de la presse officielle et dénonçant les agissements de l’Occupant et de 
Vichy. C’est le cas du mouvement Défense de la France créé en août 1941 qui publie et diffuse le 
journal clandestin du même nom. 
 
D’autre part, des activités de renseignement sont également développées par les réseaux. Certains 
individus se mettent au service des réseaux de la France Libre et du Bureau Central de Recherche et 
d’Action (BCRA), alors que d’autres transmettent des renseignements aux services britanniques du 
Special Operation Executive (SOE). 
Les premiers contacts entre la résistance intérieure et la France Libre sont établis à la fin de l’année 
1941.  Cette  activité  de  renseignement  permet  de  transmettre  aux  Alliés  les  informations  (d’ordre 
militaire, politique ou économique) nécessaires à leurs actions sur le territoire métropolitain. 
Ce  n’est  finalement  que  de  façon  progressive  que  des  liens  s’établissent  entre  les  individus  et 
amènent à la création de réseaux et mouvements structurés dans chacune des deux zones. 
 
Dans le sud du pays, les  premiers maquis, groupements clandestins de résistants  effectuant des 
actions de harcèlement  contre  l’Occupant et  la Milice, se constituent. Ils accueillent de nombreux 
réfractaires au  Service du Travail Obligatoire (STO) dans leurs rangs, ainsi que des étrangers de 
différentes nationalités. Le premier maquis s’installe dans le massif du Vercors à la fin de l’année 
1942.  
Distinction entre mouvements et réseaux : 
-  Réseaux :  ils  sont  en  contact  direct  avec  un  commandement  basé  hors  métropole  (France  Libre,  Grande 
Bretagne et plus tard Etats-Unis). Leurs activités consistent principalement en des actions de renseignement, de 
sabotage, d’aide aux prisonniers de guerre ou encore d’évasion. 
-  Mouvements :  ils  s’appuient  souvent  sur  un  moyen  de  communication  (journaux,  éditions,  feuillets,…)  afin 
d’informer  la  population  et  d’influencer  son  opinion  en dénonçant  les  exactions  de  l’occupant  ou  encore  en 
stimulant un éveil patriotique.