Théâtre de la Girandole - 4 rue Edouard Vaillant - 93100 MONTREUIL
Tel : 01 48 70 75 51 - [email protected] - http://theatre.girandole.free.fr
RUZZANTE*
Adaptation des textes d’Angelo Beolco, dit Ruzzante
Mise en scène et adaptation
Luciano Travaglino
Avec
David Belmondo
Félicie Fabre
Patrick Dray
Luciano Travaglino
Costumes
Sandra Belmondo
Masques
Philippe Calmon
Lumières
Fabrice Blaise
Décors et accessoires
Atelier La Girandole
Angelo Beolco, dit Ruzzante
Angelo Beolco dit Ruzzante (Padoue 1496-1542) est l’acteur et l’auteur le plus grand de
la Renaissance Italienne. Fils naturel d’un médecin et d’une paysanne, il s’identifia au
personnage d’un paysan padouan, Ruzzante, qu’il créa et joua sa vie durant.
Avec Ruzzante, le paysan quitte le rôle traditionnellement marginal du bouffon, il n’est
plus le figurant caricatural et dérisoire de la scène, il devient un véritable personnage de
théâtre et, dans sa rusticité crue, âpre, violent, il s’impose comme protagoniste de
l’histoire.
« Un authentique jongleur, celui qui a marqué un tournant décisif dans l’histoire
du théâtre européen.
Acteur et auteur d’un intelligence aigüe, révolutionnaire, esprit libre, intellectuel
ouvert et dialectique, un auteur comique et satirique souvent irrévérencieux, qui
aimait se moquer de tous, seigneurs et cardinaux aussi bien que vilains. Avec
ces derniers, toutefois, il faisait preuve dune affectueuse solidarité qui venait de
sa condition de bâtard, fils d’une paysanne.
C’était un homme, attentif à ce qui se passait autour de lui et toujours prêt à
dénoncer sans peur, avec une ironie piquante, les injustices et l’affrontement
entre les exploités et les exploiteurs. C’était un vrai génie du théâtre. » Dario Fo
« Les textes de Ruzzante ont été oubliés, ensevelis pendant plus de trois siècles.
Sans doute parce qu’ils ont été écrits en dialecte et en Italie on connaît
l’ostracisme des lettrés pour le dialecte.
Et pourtant, Ruzzante est un grand auteur, un des plus grands du théâtre italien.
Il mêle le tragique et le comique dans la même représentation d’une façon
magistrale. Seul Shakespeare, plus tard, réussira à faire aussi bien. Il se moque
de l’Arcadie, avec ses faux bergers parfumés et ses moutons sans odeurs, sorte
d’ancêtres de nos pubs télé, non pas pour faire un comique facile mais pour
attaquer les académiciens et défendre la réalité des choses, la vérité profonde
qu’il appelait « le naturel ».
C’est en France que son œuvre ressurgit dans les années 1860 grâce au fils de
Georges Sand, Maurice. Et c’est encore un autre français, Alfred Mortier dans
les années 20 qui avec ses traductions redonnera à Ruzzante toute sa grandeur.
Aujourd’hui il ne suffit pas de traduire Ruzzante, il faut le réinventer, le trahir
pour retrouver ses temps comiques, ses vérités tragiques. Ruzzante est un poète
capable de parler aux siècles, il s’est mis du côté des paysans, des victimes de la
guerre. Mais pas d’une façon populiste, il s’attaque aux puissants mais il
dénonce aussi l’ignorance du paysan, l’arrogance et la lâcheté du soldat. Il nous
montre un paysan qui vole un autre paysan, qui méprise les autres pour le seul
fait qu’ils soient eux-mêmes, devenus des victimes.
Dans toute l’œuvre de Ruzzante il y a un élément subversif, une clef grotesque
et satirique qui sert à élargir la vision du monde et à créer une conscience
civique. » Dario Fo
Avant propos
Je suis italien du nord de l’Italie, la région de Berlusconi et de la Ligue du Nord
de Bossi, qu’on appelle « La Padania », la plaine du Pô, d’où est originaire
aussi Dario Fo.
Ma langue maternelle est l’un de ces multiples dialectes qui résonnent encore
aujourd’hui dans ces contrées.
L’italien je l’ai appris à l’école, comme un immigré qui se trouve dans une terre,
qui est la sienne. Ruzzante a écrit ses textes dans un dialecte « pavano », de
Padoue, enrichi de termes provenant d’autres dialectes de la « Padanie ».
L’étude de cet auteur a été fondamentale pour Dario Fo.
C’est dans un mélange de dialectes du nord de l’Italie que Fo a écrit ses textes
les plus importants. J’ai mis en scène plusieurs de ses pièces : « Johan Padan à la
découvertes des Amériques », « Mystère Bouffe », « La Lune et L’Ampoule »,
« Fabulage Obscène ». Passer par Ruzzante était donc un chemin obligé.
Un retour aux sources, un voyage dans les douces sonorités de mon enfance,
dans les images, les formes et les couleurs des peintres italiens de la Renaissance
qu’on ne trouve pas dans les musées mais qu’on déniche dans des lieux plus
éloignés : des vieilles villes, des campagnes ou dans les coins les plus secrets
des villages. Luciano Travaglino
Propos
Ruzzante porte sur la scène le quotidien, la joie et le désespoir des gens simples,
l’hypocrisie et l’arrogance des puissants, les injustices… tout en faisant rire. En
ce temps-là, le rire ne plaisait pas aux puissants, maintenant ils en détiennent le
monopole exclusif, (voir les blagues « tragiques » de Berlusconi, Bossi et
compagnie).
Dans Ruzzante il y a la vitalité, la force, l’invention dans le rapport humain, la
lutte contre les éléments, le contact animal avec la terre pour la vie et la survie.
Ses textes sont d’une actualité désarmante, cinq siècles se sont écoulés et
aujourd’hui, dans nos cités, on retrouve des situations semblables.
Faire revivre ses personnages, à travers le miroir grossissant du théâtre, c’est
ouvrir les esprits sur un monde lointain et archaïque qui ressemble étrangement
au notre.
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