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récital
Mardi 12 juillet – 19h et 21h30 – Auditorium Saint-Pierre des Cuisines – 11€ / 8€ (réduit)
FRANÇOIS-MICHEL RIGNOL, piano
Le Tout piano de Déodat de Séverac (1872-1921)
©Jean-Baptiste Millot
Concert 1 – 19h
Les Naïades et le Faune Indiscret (danse nocturne)
Baigneuses au soleil (souvenir de Banyuls-sur-mer)
Le Chant de la terre
En Vacances (Livre II)
Stances à Madame de Pompadour
Pippermint-get, valse brillante de concert
Sous les Lauriers roses, soir de carnaval sur la côte catalane
Concert 2 – 21h30
En Vacances (Livre I)
En Languedoc
Cerdaña
Le parcours de l’œuvre intégrale de Déodat de Séverac révèle une personnalité attachante, inventive,
une oreille curieuse et délicate, un créateur toujours en recherche. De nombreuses lignes de force se
dégagent : par-dessus tout un amour de l’humain (les enfants, les paysans, les vieillards, les jeunes
filles…) de la nature, de la création qu’il traduit avec poésie, sensibilité et dont la pureté et la force de
l’émotion se doublent d’un sentiment absolument sacré. Il y a aussi techniquement son goût pour les
modes altérés, l’accord avec sixte ajoutée, le mode pentatonique qui nourrit accords et intervalles,
une prédilection pour la quarte, certains agrégats inouïs qui cohabitent avec des degrés harmoniques
romantiques, ce qui donne à sa musique ce subtil équilibre entre sentiment humain et évocation
impressionniste de la nature.
Mais en dépit de cette unité, il est étonnant d’entendre et ressentir la façon dont Déodat a su varier sa
palette en fonction du lieu et du sujet qu’il évoque.
Ainsi le petit cycle féminin aux titres clairement impressionnistes (Les Naïades et le Faune
indiscret, Baigneuses au soleil ) utilise des couleurs proches de celles de Debussy et dont l’équivalent
pictural serait la palette d’un Monet, voire celle des Grandes Baigneuses de Cézanne.
A l’opposé, le très émouvant, sobre, quasi austère poème géorgique du Chant de la Terre est le
pendant musical de l’émotion sacrée qui irradie les peintures de Jean-Baptiste Millet (L’Angélus, par
exemple).
Le deuxième cahier d’En Vacances montre un talent amusé pour les pastiches (Chopin, Rameau
Bach) ; une sorte d’hommage tendre et simple aux anciens maîtres à l’usage des enfants déjà grands
car les pièces sont assez difficiles ; deux pièces isolées complètent ce recueil inachevé, les Stances à
Madame de Pompadour délicieusement archaïsantes et Pippermint Get, valse brillante pleine
d’humour.
Sous les lauriers roses est une longue pièce qui combine habilement un développement motivique
très serré et la multiplication de petits tableaux de fantaisie ; la couleur en est résolument moderne,
fauve (on songe à la période fauve de Georges Braque) et atteste de la découverte par Séverac de
l’éclat rauque des instruments traditionnels catalans qu’il traduit par une écriture pianistique plus
serrée et plus contrapunctique.
L’infinie tendresse du premier cycle d’En Vacances, destiné aux tout jeunes pianistes, semble évoquer
ces mêmes enfants peints par Renoir dans un style chatoyant et raffiné. Si l’écriture en est moins
novatrice que dans d’autres œuvres, seul un maître au cœur pur pouvait avoir sur l’enfance ce regard
poétique.
Les deux grands cycles En Languedoc et Cerdaña chantent pour la premier sa région natale, pour le
second sa région adoptive, le Roussillon. Le peintre musicien a su sentir et traduire la subtile
différence de lumière ; ainsi la palette très impressionniste d’En Languedoc est-elle plus mystérieuse,
plus fondue, parfois inquiétante, quand celle de Cerdaña est plus éclatante et tranchée (un peu à la
façon de Cézanne). Ces deux cycles qui mêlent l’évocation de la nature, des bêtes, des « gens
simples », des fêtes dans un sentiment proprement sacré même dans les moments les plus joyeux,
culminent dans la puissance expressive des deux longues prières litaniques Coin de Cimetière au
printemps et les Muletiers devant le Christ de Llivia
François-Michel Rignol
FRANÇOIS-MICHEL RIGNOL, piano
Après de brillantes études en mathématiques (admission à l’Ecole polytechnique et à l’Ecole normale
supérieure de la rue d’Ulm, maîtrise de mathématiques), François-Michel Rignol décide de se
consacrer à la musique. Après l’obtention d’un premier prix, d’un prix d’excellence, puis du diplôme
supérieur de concertiste (dit « licence de concert ») de l’Ecole normale supérieure de musique de
Paris, à l’unanimité, dans la classe de Françoise Thinat, il réussit le Certificat d’aptitude sur concours.
Il partage son temps entre sa passion de l’enseignement au Conservatoire national de région de
Perpignan et ses concerts (France, Brésil, Espagne, Japon, Finlande, Italie, Allemagne…).
Chercher l’homme à travers les notes, le cœur qui bat derrière le texte musical, la pensée profonde du
compositeur, telle est sa quête artistique permanente, quels que soient l’œuvre, son style et son
époque.
La musique de notre temps le passionne. Il a créé des œuvres qui lui sont souvent dédiées, de Luis
de Pablo, Claude Ballif, Philippe Leroux, Daniel Tosi, Bruno Giner, Denis Dufour, Bertrand Dudebout,
Bruno Mantovani, Michèle Reverdy, François Rossé, Bruno Ducol… Il fait partie du Collectif Eole
(Toulouse) et de l’ensemble Syntax (Perpignan) .
Son goût et son talent pour l’accompagnement, qui devient avec lui un véritable travail de musique de
chambre, l’ont fait apprécier comme accompagnateur des masterclasses au CNR de Perpignan
(classes de Jean Lenert, Philippe Muller, Yvan Chiffoleau) et inviter régulièrement au Festival
International de musiques des jeunes interprètes du Boulou.
Il joue en formations variées dont on peut citer le duo violoncelle et piano qu’il forme avec Daniel Brun,
le duo de piano 4 mains avec Anna Ferrer (Gérone), les ensembles de chambre à géométrie variable
de Mare Nostrum autour de François Ragot …
Il a joué au festival Aujourd’hui Musique (Perpignan), au festival Présence vocale du Théâtre du
Capitole de Toulouse, aux Matinées du piano (Orléans), au festival Novelum (Toulouse).
Plusieurs de ses concerts ont été diffusés par France-Musique et d’autres radios ou télévisions
françaises ou étrangères.
Son disque L’air du Large, en duo avec Annie Ploquin, enregistré chez Motus (distribution Abeille
Musique), regroupant des œuvres pour flûte et piano de jeunes compositeurs, a été bien accueilli par
la presse et s’est vu attribuer YYYYY par la revue Diapason.
Il vient d’enregistrer l’intégrale de l’œuvre pour piano de Déodat de Séverac en 3 disques aux éditions
du Solstice , qui s’avère être la première intégrale réalisée depuis 45 ans. Unanimement reconnue par
la presse (Pianiste, Res Musica…) cette intégrale à été récompensée par un CHOC dans la revue
Classica.
Il a participé, aux côtés de Jay Gottlieb, Roland Conil, Alain Neveux ou Denis Pascal, à la rédaction de
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10 ans avec le piano du XX siècle, puis 10 ans avec le piano des XVIII et XIX siècles, deux
ouvrages pédagogiques commandés et édités par la Cité de la Musique de Paris.
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