Plan national maladies rares et Centres de référence maladies rares

Neurologie.com 2009 ; 1 (6) : 166-7
Plan national maladies rares
et Centres de référence maladies rares :
quel impact dans la pratique
quotidienne en neurologie ?
The French National Plan for Rare Diseases and the National reference centre for rare
diseases: which impact on daily practice in neurology?
Maud Gancel
Wassilios Meissner
François Tison
Centre de référence national
maladie rare atrophie
multisystématisée,
Hôpital du Haut-Lévêque,
CHU de Bordeaux
.......................................................
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
...................................................
.
.
Apre
`s la loi du 9 aou
ˆt 2004 relative a
`la politique de Sante
´publique, le plan national
maladie rare 2005/2008 a vu le jour afin de garantir l’e
´quite
´a
`l’acce
`s au diagnostic,
au traitement et a
`la prise en charge des patients atteints de ces maladies orphelines.
Dans un premier temps, des centres experts ont e
´te
´labellise
´s sous l’appellation
« centres de re
´fe
´rence maladie rare ». De
´finis comme un
« ensemble de compe
´tences
pluridisciplinaires hospitalie
`res, organise
´s autour d’e
´quipes me
´dicales hautement
spe
´cialise
´es »
1
, ils assurent un ro
ˆle d’expertise et de recours sur la base de cinq missions :
– permettre au malade et a
`ses proches de trouver une prise en charge globale ;
– guider et coordonner les professionnels de sante
´non spe
´cialise
´s participant a
`la prise en charge
de proximite
´du malade ;
– participer a
`la surveillance e
´pide
´miologique, a
`l’animation des recherches et des essais the
´rapeuti-
ques, a
`la diffusion et au suivi des the
´rapeutiques, etc., ainsi qu’a
`la mise en place des bonnes prati-
ques professionnelles ;
– s’engager dans une dynamique de coordination entre centres prenant en charge la me
ˆme patholo-
gie ;
–e
ˆtre l’interlocuteur des autorite
´s administratives et des associations de malades pour œuvrer a
`
l’ame
´lioration de la prise en charge et de la qualite
´de vie du malade et de sa famille.
Bien qu’il arrive que le patient soit adresse
´au centre de re
´fe
´rence maladie rare en premie
`re inten-
tion par le me
´decin ge
´ne
´raliste, le prescripteur est le plus souvent le neurologue de proximite
´en
vue d’un second avis. Dans son fonctionnement, chaque centre a une organisation personnalise
´een
lien avec sa spe
´cificite
´. Il peut, par exemple, instaurer un partenariat :
– entre le me
´decin re
´fe
´rent du centre, le neurologue de proximite
´et le me
´decin traitant, en propo-
sant des investigations comple
´mentaires
via
le re
´seau de spe
´cialistes concerne
´s par la pathologie et
identifie
´s par le centre : en diffusant l’information sur la maladie et les protocoles de soins ; en
choisissant avec eux le mode et le rythme du suivi par le centre ;
– entre l’e
´quipe du centre et les autres professionnels de sante
´de proximite
´, par courrier ou par
contact te
´le
´phonique : en informant sur la maladie ; en transmettant les donne
´es susceptibles d’op-
timiser la prise en charge du patient ; en soutenant les soignants ;
– entre l’e
´quipe du centre, la personne malade et son entourage : en donnant des conseils par rap-
port aux soins et aux de
´marches sociales ; en apportant soutien et information lors des consulta-
tions au centre et par contacts te
´le
´phoniques, etc. ; en coordonnant les examens intra-hospitaliers
et les hospitalisations.
Il va de soi qu’en aucun cas le centre ne se substitue aux professionnels de proximite
´. Il est comple
´-
mentaire et s’emploie a
`optimiser la cohe
´sion de la prise en charge. Il doit e
ˆtre un appui, une aide
pour les professionnels investis aupre
`s des patients atteints de ces lourdes pathologies.
Le centre de re
´fe
´rence maladie rare e
´tant promoteur de la recherche, il sollicite vos patients a
`parti-
ciper aux diffe
´rentes e
´tudes a
`vise
´es diagnostiques ou the
´rapeutiques.
Dans ce sens et e
´galement dans son ro
ˆle de surveillance e
´pide
´miologique, il a besoin de votre partici-
pation active pour le recueil des donne
´es. Enfin, il e
´labore des protocoles nationaux de diagnostic et
de soins (PNDS) en lien avec la Haute Autorite
´de Sante
´(HAS) et l’Union Nationale des Caisses d’Assu-
rance Maladie (UNCAM)
1
Plan national maladies rares 2005-2008 (www.sante.gouv.fr).
166 neurologie.com
|
vol. 1 n°6
|
octobre 2009 DOI : 10.1684/nro.2009.0094
Éditorial
Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 26/05/2017.
Vis-a
`-vis des associations de malades, il est le trait d’union
entre elles et les professionnels de sante
´et participe a
`l’in-
formation des usagers sur la maladie (manifestations
publiques d’information, participation a
`l’e
´laboration de
documents pour les sites Internet associatifs…). De leur
co
ˆte
´, ces associations apportent leur soutien au centre de
re
´fe
´rence a
`l’occasion de projets.
En ce qui concerne la neurologie, quatre centres ont e
´te
´
labellise
´s en 2004, onze en 2005, huit en 2006, et neuf en
2007 (les listes sont consultables sur diffe
´rents sites Inter-
net, dont www.orpha.net et www.alliance-maladies-rares.
org).
Dans un second temps, le plan maladies rares a pre
´vu la
labellisation de « centres de compe
´tences », rattache
´s aux
centres de re
´fe
´rence. Les centres de re
´fe
´rence e
´tant peu
nombreux, ils ont une action pluto
ˆtre
´gionale, voire natio-
nale. Les centres de compe
´tences, eux, ont un ro
ˆle direct
dans la prise en charge du patient, tout en restant en lien
avec les centres de re
´fe
´rence qu’ils peuvent solliciter dans
les situations particulie
`rement complexes. Centres de re
´fe
´-
rence et centres de compe
´tence sont partenaires pour faire
avancer la recherche, et assurer la surveillance e
´pide
´mio-
logique.
Cette labellisation, entame
´e en 2007, s’est acheve
´e fin
2008. Elle permet, dans les faits, d’identifier les experts
existant dans les centres hospitaliers, malheureusement
sans leur donner plus de moyens.
Le plan 2005-2008 est arrive
´a
`e
´che
´ance. Le Pre
´sident de la
Re
´publique a pre
´cise
´le 10 octobre 2008, aux participants
du Symposium sur « L’Europe et les maladies rares », qu’un
« nouveau plan sera e
´labore
´en 2009 et entrera en vigueur
au plus tard en 2010. Les principaux acquis du premier
plan… en particulier le financement des centres re
´fe
´rents
seront pe
´rennise
´s
»
2
. Tous les espoirs sont donc permis
pour que patients et familles, me
´decins et autres profes-
sionnels de sante
´soient de moins en moins isole
´s face a
`
ces maladies orphelines.
Pour en savoir plus
www.alliance-maladies-rares.org.
www.eurordis.org.
www.orpha.net.
www.sante.gouv.fr.
http://www.sante.gouv.fr/htm/dossiers/
maladies_rares/sommaire.htm.
2
http://www.alliance-maladies-rares.org/IMG/pdf/
10.10_Symposium_Europe_Maladies_Rares.pdf.
neurologie.com
|
vol. 1 n°6
|
octobre 2009 167
Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 26/05/2017.
1 / 2 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !