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à loccasion du 8 mars
à l’honneur
© Cyril Delettre - Mairie 7
Retrouvez des portraits
de femmes du 7e,
héroïnes de l’Histoire
ou du quotidien,
qui font battre le cœur
de notre arrondissement.
Cé en 1674 par le Roi Louis XIV afin d’héberger
les vieux soldats invalides, l’Hôtel des Invalides
continue de faire vivre cette vocation premre, et
accueille plus de 80 pensionnaires, tous grands
invalides de guerre.
Parmi eux, on compte 13 femmes qui ont été
atteintes dans leurs chairs pendant la Seconde
Guerre Mondiale ou lors des conits plus récents,
en Indochine ou en Algérie.
Le 24 vrier, Rachida Dati est allée à la rencontre
de ces héroïnes discrètes qui sont aujourd’hui pen-
sionnaires de lInstitution nationale des Invalides.
roïnes, elles le sont devenues en servant la
France, que ce soit par leur participation active
à la Résistance, sous l’Occupation, ou leur pré-
sence aux côtés de nos troupes, sous le feu et
les bombardements.
Discrètes, elles le demeurent, par pudeur et par
humilité.
Pour ces grandes dames du 7e, pas de mé-
daille ni de grand discours, juste un échange
informel ; une rencontre faite de témoignages
et pleine d’émotion, entre le maire et les pen-
sionnaires.
Loccasion aussi de rappeler, à quelques jours de
la journée de la femme, que celles-ci n’avaient
pas attendu la reconnaissance de leurs droits
pour accomplir ce qui était, pour elles, leur devoir.
Marie-ronique Poggioli,
âgée de 95 ans,
infirmière pendant
la Seconde Guerre
Mondiale, puis en
Indochine.
Areknazan Bourée,
âgée de 89 ans,
blessée lors d’un
bombardement
le 22 juin 1944 dans
la région de Chartres.
Yvonne Petit-Bagnard,
âgée de 90 ans,
engagée comme
infirmière-ambulancière
en mai 1945, a servi
en Indochine et en Algérie.
Simone Lemoine,
âgée de 86 ans,
engagée dans la Résistance
dès 1941 ; arrêtée
par la Gestapo, elle parvient
à s’évader et à rejoindre
Londres où elle devient
l’une des secrétaires du
service de renseignement
du Général de Gaulle.
Madeleine Roubenne,
âgée de 85 ans,
entre dans la Résistance
en 1942 avec son mari ;
arrêtée en 1944 puis
déportée à Ravensbruck,
elle y met au monde sa fille
le 21 mars 1945 et sera
libérée le 28 avril 1945.
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© Cyril Delettre - Mairie 7
© Sylvain Belan et Roderic Aarsse © Sylvain Belan et Roderic Aarsse
24E FESTIVAL AUTOMOBILE
InTErnATIonAL du 11 Au 15 FéVrIEr 2009
Le pari audacieux de mettre en lumière
la création automobile, malgré un contexte
économique et financier difficile, est gagné.
La deuxième exposition « Concept Cars »,
qui se tenait du 11 au 15 février en l’Hôtel
national des Invalides, a non seulement
réuni constructeurs et studios de design
mais a également conquis un plus large
public que l’an passé, en enregistrant
au total 18 000 visiteurs en 5 jours.
Un succès d’autant plus retentissant,
que cette 24e édition du festival, ayant
comme président d’honneur Alain Prost,
a été marquée par de nombreux temps forts :
la remise des 14 grands prix
du festival lors de la cérémonie
d’ouverture inaugurée, le mardi 10 février,
par Rachida Dati et le Général de division
Robert Augier de Crémiers, en présence
de 700 éminentes personnalités de
l’automobile, des arts et des médias ;
une Palme d’or exceptionnelle décernée
par le jury du festival présidé par
Jean-Michel Wilmotte, à Lewis Hamilton,
champion du monde de Formule 1,
et à Ron Dennis, président de McLaren,
venus tout spécialement à Paris recevoir
ce prix ;
la révélation de la plus belle voiture
de l’année 2008, l’Alfa MiTo, élue
par les internautes du monde entier ;
l’exposition de 15 concept cars
d’exception, dont la BMW Gina,
la Touring A8GCS Berlinetta
et la Venturi Volage ;
le constat d’une profonde mutation
d’un monde automobile en marche vers
des solutions plus écologiques, plus
économiques, mais au pouvoir
de séduction toujours aussi puissant.
Revivez ces moments sur
www.festivalautomobile.com
Le design automobile
a attiré 18 000 visiteurs
lors de l’exposition
« Concept Cars » !
était hier
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24 heUres dans La vie d’Une femme aU foyer…
7 h 30 : but du marathon. veiller les enfants : « Debout, habille-toi, bois ton lait, tu vas être
en retard, vite, attache-toi les cheveux, lave-toi les dents, ton cartable, mets des chaussures ».
8 h 30 : atelier libre. Rangement, marc, lessive et couture pour les plus raires. Coup de
fil à la belle-mère. Recomman à La Poste ; garder son calme dans la queue.
11 h 30 : le retour. Ils vorent, retournent leur chambre, écoutent de la musique et s’appro-
prient l’ordinateur.
13 h 30 : le temps des souffrances volontaires. 50 minutes de jogging, visite à une tante dé-
pressive et étude du prochain régime macrobiotique.
16 h 30 : les affaires reprennent. Refus du subjonctif, la guerre de Cent Ans, piscine dans la
salle de bain, bataille de coquillettes et moustaches en chocolat.
20 h 30 : hurlements, menaces et sanctions : plus de télévision, plus de console de jeux, plus de rien.
20 h 45 : mon père, ce héros. La c dans la serrure… 10 secondes pour passer du stade de
re hystérique à celui d’épousevouée.
21 h : Wonder woman. voiler ses talents (culinaires), faire preuve d’une capacité d’écoute
digne de Ménie Grégoire et sourire.
23 h : se dire que l’on a de la chance. Beaucoup de chance d’avoir de si jolies tes blondes,
brunes ou rousses qui nous remplissent d’amour et de joie. C’était comment la vie avant ?
ariane Biet
3 enfants. Déléguée de parents d’élèves à la maternelle de l’école Chomel.
A travail14 ans comme commerciale dans la finance.
Actuellement en recherche d’emploi
voUs avez dit femme ?
Parler de la femme quand on est femme, certes, mais aussi célibataire et, comme on dit dans
notre jargon ecclésial, « consace » relève de l’impossible !
Femmes, nous le sommes et voulons être reconnues comme telles, mais notre place dans la
socié n’est pas toujours peue.
Difficile de trouver la place et le le de la femme dans l’Église : qu’on se souvienne de la peine
qu’a eue Vatican II à nous classer nous ne sommes pas des clercs, ni des femmes mares
ou célibataires ayant une vie comme Madame « tout-le-monde », ni celles au foyer ou actives,
me si nous travaillons, et parfois beaucoup !
Alors que sommes-nous donc pour parler, nous aussi, des femmes ? Dans le jargon de l’Église,
nous sommes des « consacrées ». Mais consacrées à quoi ? À Dieu, d’abord, et comme l’écrit
Georgette Blaquière, « nous avons à faire moire des merveilles de Dieu sur son peuple,
à affirmer tranquillement mais fermement que nous, femmes, existons pour Dieu, qu’il nous
a choisies pour vivre de sa vie ». C’est un don mais à faire fructifier. Toutes nos énergies af-
fectives, intellectuelles, physiques sont mobilies au service de Dieu, à la Mission qui est la
nôtre ! : enseigner, soigner mais surtout donner aux autres une parcelle de ce don de Dieu, reçu
gratuitement et que nous avons à transmettre gratuitement. Un geste, un regard, une parole
suffisent parfois et surtout la disponibilité à tout et à tous pour pouvoir entamer le dialogue.
Certaines regrettent de ne pas pouvoir être prêtres notamment pour donner le sacrement
du pardon. Notre le n’est pas le me que celui du prêtre car être femme, c’est d’abord
accueillir et transmettre…
Alors pour accueillir le don de Dieu, il nous faut des zones de retrait, de silence, peut-être se
couper avec sa famille et surtout, le plus dur, savoir s’arrêter pour retrouver Dieu seul, un vrai
luxe dans notre société strese, le rendement est roi.
Finalement, nous sommes bien des femmes dans la socié (et non hors du monde, comme
on l’entend encore trop souvent !) mais pas pour le « faire » ni le « paraître ». Tout simplement,
pour être : être devant Dieu, être devant les autres…
ur Colette Moron
ur dominicaine,
Licence lettres classiques - Mtrise de patrologie, doctorat Paris IV en histoire médvale
et diplôme des Hautes Études en histoire médiévale.
Responsable de la bibliothèque de sciences religieuses,
Maison Saint-Dominique, 71 rue de Grenelle, Paris 7e
(ouverte à tous, les lundi, mercredi, jeudi et vendredi de 15h à 18h ;
l. : 01 42 22 44 11/ 06 75 98 92 58 – agmd.bibliotheque@gmail.com ).
femmes,
noUs Le sommes
et voULons être
reconnUes comme
teLLes, mais notre
pLace dans La
soc nest pas
toUjoUrs perçUe.
Ariane Biet
Soeur Colette Moron
Chantal
© Mairie 7
© Mairie 7
DR
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à l’honneur
Un savoir-faire très féminin
Quand on pense au fromage, on imagine le fermier, aux soins des animaux, à la traite, à la vente
Et on oublie souvent la femme qui se cache derrière tous les moments essentiels de la vie
d’un fromage. Voici par mon simple témoignage, la juste place redonnée aux femmes dans
cetier souvent un peu misogyne !
C’est à Pontlevoy que sont fabriqués le Selles-sur-Cher et le Sainte-Maure de Touraine :
la mise du caillé en moule, le retournement, le salage et la mise sur claies sont effectués par
Martine Moreau et son équipe de quatre femmes. Lorsque vous dégustez un vacherin Mont-
d’Or, le fromage est cerclé d’une écorce d’épia puis placé délicatement dans une boîte en
bois… Ce geste précis est toujours effectué par des femmes.
Le banon de Provence est un petit chèvre « emmaillo » de feuilles de ctaignier puis
« ce » d’un brin de raphia… Seules les femmes font ce travail. Le camembert de Normandie
doit être moulé par cinq passages de louches gulres et successives, dans un atelier chaud
et saturé d’humidi pour garantir la qualité du cailléÀ chaque visite que j’ai pu faire je
n’ai toujours vu que des femmes
Alors, la prochaine fois que vous croiserez un fromage, regardez-le autrement ; une femme
a été, à coup sûr, juste pour lui donner sa forme belle et élégante !
Marie QuatrehoMMe
Maître fromager - élue Meilleur Ouvrier de France 2000,
Fromagerie Crèmerie Quatrehomme, 62 rue de Sèvres, Paris 7e.
La rencontre
Qui peut soupçonner qu’au 28 de cette rue, une femme âgée, seule, attend, maigre, sale,
usée, malade, couchée toute la journée dans un litdicalisé une épave qui ne parle
pas – mais vous insulte chaque fois que vous entrez chez elle.
Ses murs noircis par tant de cigarettes grillées sont chargés d’une histoire difficile, sans
solution. À son chevet, une bouteille de vin, tant d’alcool absorpour noyer ses épreuves.
Être patiente, jour après jour, y retourner, apaiser, écouter, encaisser, respecter, excuser,
avoir confiance. Patience oui.
Car trois mois après l’avoir prise en charge, ce jour paisible est arrivé où nos regards se
sont croisés, accordés, attardés – un flash – la rencontre, la vraie a eu lieu.
Vous me confiez des bribes de vie, la vie que vous voulez bien me présenter vos silences
sont si forts – vous vous êtes remise à lire, vous souriez, me remerciez. Toute rabougrie
que vous êtes, je vous trouve belle, Mme T. Ce sont ces rencontres, souvent féminines,
parce que nous parlons la même langue, qui donnent cet immense intérêt à mon métier.
Souvent je pense à vous, Mme T, qui n’êtes plus là.
Merci à vous.
Chantal
Infirmière dans le 7e arrondissement, à l’association Aide médicale
et sociale à domicile (AMSD) ; mariée, 3 enfants.
ce sont
ces rencontres,
soUvent féminines,
parce qUe noUs
parLons La même
LangUe, qUi donnent
cet immense inrêt
à mon métier.
Marie Quatrehomme Chantal
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Tribune libre
donnée à quatre
femmes du 7e
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24 heUres dans La vie d’Une femme aU foyer…
7 h 30 : but du marathon. veiller les enfants : « Debout, habille-toi, bois ton lait, tu vas être
en retard, vite, attache-toi les cheveux, lave-toi les dents, ton cartable, mets des chaussures ».
8 h 30 : atelier libre. Rangement, marc, lessive et couture pour les plus raires. Coup de
fil à la belle-mère. Recomman à La Poste ; garder son calme dans la queue.
11 h 30 : le retour. Ils vorent, retournent leur chambre, écoutent de la musique et s’appro-
prient l’ordinateur.
13 h 30 : le temps des souffrances volontaires. 50 minutes de jogging, visite à une tante dé-
pressive et étude du prochain régime macrobiotique.
16 h 30 : les affaires reprennent. Refus du subjonctif, la guerre de Cent Ans, piscine dans la
salle de bain, bataille de coquillettes et moustaches en chocolat.
20 h 30 : hurlements, menaces et sanctions : plus de télévision, plus de console de jeux, plus de rien.
20 h 45 : mon père, ce héros. La c dans la serrure… 10 secondes pour passer du stade de
re hystérique à celui d’épousevouée.
21 h : Wonder woman. voiler ses talents (culinaires), faire preuve d’une capacité d’écoute
digne de Ménie Grégoire et sourire.
23 h : se dire que l’on a de la chance. Beaucoup de chance d’avoir de si jolies tes blondes,
brunes ou rousses qui nous remplissent d’amour et de joie. C’était comment la vie avant ?
ariane Biet
3 enfants. Déléguée de parents d’élèves à la maternelle de l’école Chomel.
A travail14 ans comme commerciale dans la finance.
Actuellement en recherche d’emploi
voUs avez dit femme ?
Parler de la femme quand on est femme, certes, mais aussi célibataire et, comme on dit dans
notre jargon ecclésial, « consace » relève de l’impossible !
Femmes, nous le sommes et voulons être reconnues comme telles, mais notre place dans la
socié n’est pas toujours peue.
Difficile de trouver la place et le le de la femme dans l’Église : qu’on se souvienne de la peine
qu’a eue Vatican II à nous classer nous ne sommes pas des clercs, ni des femmes mares
ou célibataires ayant une vie comme Madame « tout-le-monde », ni celles au foyer ou actives,
me si nous travaillons, et parfois beaucoup !
Alors que sommes-nous donc pour parler, nous aussi, des femmes ? Dans le jargon de l’Église,
nous sommes des « consacrées ». Mais consacrées à quoi ? À Dieu, d’abord, et comme l’écrit
Georgette Blaquière, « nous avons à faire moire des merveilles de Dieu sur son peuple,
à affirmer tranquillement mais fermement que nous, femmes, existons pour Dieu, qu’il nous
a choisies pour vivre de sa vie ». C’est un don mais à faire fructifier. Toutes nos énergies af-
fectives, intellectuelles, physiques sont mobilies au service de Dieu, à la Mission qui est la
nôtre ! : enseigner, soigner mais surtout donner aux autres une parcelle de ce don de Dieu, reçu
gratuitement et que nous avons à transmettre gratuitement. Un geste, un regard, une parole
suffisent parfois et surtout la disponibilité à tout et à tous pour pouvoir entamer le dialogue.
Certaines regrettent de ne pas pouvoir être prêtres notamment pour donner le sacrement
du pardon. Notre le n’est pas le me que celui du prêtre car être femme, c’est d’abord
accueillir et transmettre…
Alors pour accueillir le don de Dieu, il nous faut des zones de retrait, de silence, peut-être se
couper avec sa famille et surtout, le plus dur, savoir s’arrêter pour retrouver Dieu seul, un vrai
luxe dans notre société strese, le rendement est roi.
Finalement, nous sommes bien des femmes dans la socié (et non hors du monde, comme
on l’entend encore trop souvent !) mais pas pour le « faire » ni le « paraître ». Tout simplement,
pour être : être devant Dieu, être devant les autres…
ur Colette Moron
ur dominicaine,
Licence lettres classiques - Mtrise de patrologie, doctorat Paris IV en histoire médvale
et diplôme des Hautes Études en histoire médiévale.
Responsable de la bibliothèque de sciences religieuses,
Maison Saint-Dominique, 71 rue de Grenelle, Paris 7e
(ouverte à tous, les lundi, mercredi, jeudi et vendredi de 15h à 18h ;
l. : 01 42 22 44 11/ 06 75 98 92 58 – agmd.bibliotheque@gmail.com ).
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Ariane Biet
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à l’honneur
Un savoir-faire très féminin
Quand on pense au fromage, on imagine le fermier, aux soins des animaux, à la traite, à la vente
Et on oublie souvent la femme qui se cache derrière tous les moments essentiels de la vie
d’un fromage. Voici par mon simple témoignage, la juste place redonnée aux femmes dans
cetier souvent un peu misogyne !
C’est à Pontlevoy que sont fabriqués le Selles-sur-Cher et le Sainte-Maure de Touraine :
la mise du caillé en moule, le retournement, le salage et la mise sur claies sont effectués par
Martine Moreau et son équipe de quatre femmes. Lorsque vous dégustez un vacherin Mont-
d’Or, le fromage est cerclé d’une écorce d’épia puis placé délicatement dans une boîte en
bois… Ce geste précis est toujours effectué par des femmes.
Le banon de Provence est un petit chèvre « emmaillo » de feuilles de ctaignier puis
« ce » d’un brin de raphia… Seules les femmes font ce travail. Le camembert de Normandie
doit être moulé par cinq passages de louches gulres et successives, dans un atelier chaud
et saturé d’humidi pour garantir la qualité du cailléÀ chaque visite que j’ai pu faire je
n’ai toujours vu que des femmes
Alors, la prochaine fois que vous croiserez un fromage, regardez-le autrement ; une femme
a été, à coup sûr, juste pour lui donner sa forme belle et élégante !
Marie QuatrehoMMe
Maître fromager - élue Meilleur Ouvrier de France 2000,
Fromagerie Crèmerie Quatrehomme, 62 rue de Sèvres, Paris 7e.
La rencontre
Qui peut soupçonner qu’au 28 de cette rue, une femme âgée, seule, attend, maigre, sale,
usée, malade, couchée toute la journée dans un litdicalisé une épave qui ne parle
pas – mais vous insulte chaque fois que vous entrez chez elle.
Ses murs noircis par tant de cigarettes grillées sont chargés d’une histoire difficile, sans
solution. À son chevet, une bouteille de vin, tant d’alcool absorpour noyer ses épreuves.
Être patiente, jour après jour, y retourner, apaiser, écouter, encaisser, respecter, excuser,
avoir confiance. Patience oui.
Car trois mois après l’avoir prise en charge, ce jour paisible est arrivé où nos regards se
sont croisés, accordés, attardés – un flash – la rencontre, la vraie a eu lieu.
Vous me confiez des bribes de vie, la vie que vous voulez bien me présenter vos silences
sont si forts – vous vous êtes remise à lire, vous souriez, me remerciez. Toute rabougrie
que vous êtes, je vous trouve belle, Mme T. Ce sont ces rencontres, souvent féminines,
parce que nous parlons la même langue, qui donnent cet immense intérêt à mon métier.
Souvent je pense à vous, Mme T, qui n’êtes plus là.
Merci à vous.
Chantal
Infirmière dans le 7e arrondissement, à l’association Aide médicale
et sociale à domicile (AMSD) ; mariée, 3 enfants.
ce sont
ces rencontres,
soUvent féminines,
parce qUe noUs
parLons La même
LangUe, qUi donnent
cet immense inrêt
à mon métier.
Marie Quatrehomme Chantal
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Tribune libre
donnée à quatre
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