Les femmes du 7e à L`honneur - Mairie du 7e

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à l’honneur
© Cyril Delettre - Mairie 7
Les femmes du 7e à L’honneur
à l’occasion du 8 mars
Marie-Véronique Poggioli,
âgée de 95 ans,
infirmière pendant
la Seconde Guerre
Mondiale, puis en
Indochine.
Areknazan Bourée,
âgée de 89 ans,
blessée lors d’un
bombardement
le 22 juin 1944 dans
la région de Chartres.
Retrouvez des portraits
de femmes du 7 ,
e
héroïnes de l’Histoire
ou du quotidien,
qui font battre le cœur
de notre arrondissement.
Yvonne Petit-Bagnard,
âgée de 90 ans,
engagée comme
infirmière-ambulancière
en mai 1945, a servi
en Indochine et en Algérie.
Simone Lemoine,
âgée de 86 ans,
engagée dans la Résistance
dès 1941 ; arrêtée
par la Gestapo, elle parvient
à s’évader et à rejoindre
Londres où elle devient
l’une des secrétaires du
service de renseignement
du Général de Gaulle.
Créé en 1674 par le Roi Louis XIV afin d’héberger
les vieux soldats invalides, l’Hôtel des Invalides
continue de faire vivre cette vocation première, et
accueille plus de 80 pensionnaires, tous grands
invalides de guerre.
Parmi eux, on compte 13 femmes qui ont été
atteintes dans leurs chairs pendant la Seconde
Guerre Mondiale ou lors des conflits plus récents,
en Indochine ou en Algérie.
Le 24 février, Rachida Dati est allée à la rencontre
de ces héroïnes discrètes qui sont aujourd’hui pensionnaires de l’Institution nationale des Invalides.
Héroïnes, elles le sont devenues en servant la
France, que ce soit par leur participation active
à la Résistance, sous l’Occupation, ou leur présence aux côtés de nos troupes, sous le feu et
les bombardements.
Discrètes, elles le demeurent, par pudeur et par
humilité.
Pour ces grandes dames du 7e, pas de médaille ni de grand discours, juste un échange
informel ; une rencontre faite de témoignages
et pleine d’émotion, entre le maire et les pensionnaires.
L’occasion aussi de rappeler, à quelques jours de
la journée de la femme, que celles-ci n’avaient
pas attendu la reconnaissance de leurs droits
pour accomplir ce qui était, pour elles, leur devoir.
www.mairie7.paris.fr
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Madeleine Roubenne,
âgée de 85 ans,
entre dans la Résistance
en 1942 avec son mari ;
arrêtée en 1944 puis
déportée à Ravensbruck,
elle y met au monde sa fille
le 21 mars 1945 et sera
libérée le 28 avril 1945.
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Un savoir-faire très féminin
à l’honneur
Tribune libre
donnée à quatre
femmes du 7e…
Quand on pense au fromage, on imagine le fermier, aux soins des animaux, à la traite, à la vente…
Et on oublie souvent la femme qui se cache derrière tous les moments essentiels de la vie
d’un fromage. Voici par mon simple témoignage, la juste place redonnée aux femmes dans
ce métier souvent un peu misogyne !
C’est à Pontlevoy que sont fabriqués le Selles-sur-Cher et le Sainte-Maure de Touraine :
la mise du caillé en moule, le retournement, le salage et la mise sur claies sont effectués par
Martine Moreau et son équipe de quatre femmes. Lorsque vous dégustez un vacherin Montd’Or, le fromage est cerclé d’une écorce d’épicéa puis placé délicatement dans une boîte en
bois… Ce geste précis est toujours effectué par des femmes.
Le banon de Provence est un petit chèvre « emmailloté » de feuilles de châtaignier puis
« ficelé » d’un brin de raphia… Seules les femmes font ce travail. Le camembert de Normandie
doit être moulé par cinq passages de louches régulières et successives, dans un atelier chaud
et saturé d’humidité pour garantir la qualité du caillé… À chaque visite que j’ai pu faire je
n’ai toujours vu que des femmes…
Alors, la prochaine fois que vous croiserez un fromage, regardez-le autrement ; une femme
a été, à coup sûr, juste là pour lui donner sa forme belle et élégante !
Marie Quatrehomme
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Chantal
Chantal
La rencontre
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Mairie 77
Marie QuatrehoMMe
Maître fromager - élue Meilleur Ouvrier de France 2000,
Fromagerie Crèmerie Quatrehomme, 62 rue de Sèvres, Paris 7e.
Qui peut soupçonner qu’au 28 de cette rue, une femme âgée, seule, attend, maigre, sale,
usée, malade, couchée toute la journée dans un lit médicalisé – une épave – qui ne parle
pas – mais vous insulte chaque fois que vous entrez chez elle.
Ses murs noircis par tant de cigarettes grillées sont chargés d’une histoire difficile, sans
solution. À son chevet, une bouteille de vin, tant d’alcool absorbé pour noyer ses épreuves.
Être patiente, jour après jour, y retourner, apaiser, écouter, encaisser, respecter, excuser,
avoir confiance. Patience oui.
Car trois mois après l’avoir prise en charge, ce jour paisible est arrivé où nos regards se
sont croisés, accordés, attardés – un flash – la rencontre, la vraie a eu lieu.
Vous me confiez des bribes de vie, la vie que vous voulez bien me présenter – vos silences
sont si forts – vous vous êtes remise à lire, vous souriez, me remerciez. Toute rabougrie
que vous êtes, je vous trouve belle, Mme T. Ce sont ces rencontres, souvent féminines,
parce que nous parlons la même langue, qui donnent cet immense intérêt à mon métier.
Souvent je pense à vous, Mme T, qui n’êtes plus là.
Merci à vous.
Chantal
Infirmière dans le 7e arrondissement, à l’association Aide médicale
et sociale à domicile (AMSD) ; mariée, 3 enfants.
03-2009 • 7 à vous - n°24
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24 heUres dans La vie d’Une femme aU foyer…
DR
ariane Biet
3 enfants. Déléguée de parents d’élèves à la maternelle de l’école Chomel.
A travaillé 14 ans comme commerciale dans la finance.
Actuellement en recherche d’emploi…
Ariane Biet
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7 h 30 : début du marathon. Réveiller les enfants : « Debout, habille-toi, bois ton lait, tu vas être
en retard, vite, attache-toi les cheveux, lave-toi les dents, ton cartable, mets des chaussures ».
8 h 30 : atelier libre. Rangement, marché, lessive et couture pour les plus téméraires. Coup de
fil à la belle-mère. Recommandé à La Poste ; garder son calme dans la queue.
11 h 30 : le retour. Ils dévorent, retournent leur chambre, écoutent de la musique et s’approprient l’ordinateur.
13 h 30 : le temps des souffrances volontaires. 50 minutes de jogging, visite à une tante dépressive et étude du prochain régime macrobiotique.
16 h 30 : les affaires reprennent. Refus du subjonctif, la guerre de Cent Ans, piscine dans la
salle de bain, bataille de coquillettes et moustaches en chocolat.
20 h 30 : hurlements, menaces et sanctions : plus de télévision, plus de console de jeux, plus de rien.
20 h 45 : mon père, ce héros. La clé dans la serrure… 10 secondes pour passer du stade de
mère hystérique à celui d’épouse dévouée.
21 h : Wonder woman. Dévoiler ses talents (culinaires), faire preuve d’une capacité d’écoute
digne de Ménie Grégoire et sourire.
23 h : se dire que l’on a de la chance. Beaucoup de chance d’avoir de si jolies têtes blondes,
brunes ou rousses qui nous remplissent d’amour et de joie. C’était comment la vie avant ?
Soeur Colette Moron
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© Mairie
Mairie 77
voUs avez dit femme ?
Parler de la femme quand on est femme, certes, mais aussi célibataire et, comme on dit dans
notre jargon ecclésial, « consacrée » relève de l’impossible !
Femmes, nous le sommes et voulons être reconnues comme telles, mais notre place dans la
société n’est pas toujours perçue.
Difficile de trouver la place et le rôle de la femme dans l’Église : qu’on se souvienne de la peine
qu’a eue Vatican II à nous classer – nous ne sommes pas des clercs, ni des femmes mariées
ou célibataires ayant une vie comme Madame « tout-le-monde », ni celles au foyer ou actives,
même si nous travaillons, et parfois beaucoup !
Alors que sommes-nous donc pour parler, nous aussi, des femmes ? Dans le jargon de l’Église,
nous sommes des « consacrées ». Mais consacrées à quoi ? À Dieu, d’abord, et comme l’écrit
Georgette Blaquière, « nous avons à faire mémoire des merveilles de Dieu sur son peuple,
à affirmer tranquillement mais fermement que nous, femmes, existons pour Dieu, qu’il nous
a choisies pour vivre de sa vie ». C’est un don mais à faire fructifier. Toutes nos énergies affectives, intellectuelles, physiques sont mobilisées au service de Dieu, à la Mission qui est la
nôtre ! : enseigner, soigner mais surtout donner aux autres une parcelle de ce don de Dieu, reçu
gratuitement et que nous avons à transmettre gratuitement. Un geste, un regard, une parole
suffisent parfois et surtout la disponibilité à tout et à tous pour pouvoir entamer le dialogue.
Certaines regrettent de ne pas pouvoir être prêtres notamment pour donner le sacrement
du pardon. Notre rôle n’est pas le même que celui du prêtre car être femme, c’est d’abord
accueillir et transmettre…
Alors pour accueillir le don de Dieu, il nous faut des zones de retrait, de silence, peut-être se
couper avec sa famille et surtout, le plus dur, savoir s’arrêter pour retrouver Dieu seul, un vrai
luxe dans notre société stressée, où le rendement est roi.
Finalement, nous sommes bien des femmes dans la société (et non hors du monde, comme
on l’entend encore trop souvent !) mais pas pour le « faire » ni le « paraître ». Tout simplement,
pour être : être devant Dieu, être devant les autres…
Sœur Colette Moron
Sœur dominicaine,
Licence lettres classiques - Maîtrise de patrologie, doctorat Paris IV en histoire médiévale
et diplôme des Hautes Études en histoire médiévale.
Responsable de la bibliothèque de sciences religieuses,
Maison Saint-Dominique, 71 rue de Grenelle, Paris 7e
(ouverte à tous, les lundi, mercredi, jeudi et vendredi de 15h à 18h ;
Tél. : 01 42 22 44 11/ 06 75 98 92 58 – [email protected] ).
femmes,
noUs Le sommes
et voULons être
reconnUes comme
teLLes, mais notre
pLace dans La
société n’est pas
toUjoUrs perçUe.
www.mairie7.paris.fr
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