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4. Le groupe verbal
4.1. Préliminaires: formes, auxiliaires, temps et aspects
Le groupe verbal se compose a minima de son élément central, le verbe (quand ce dernier n'a pas de complément d'objet
direct direct object en anglais, il sera dit intransitif, p. ex. I heard!). Il sera toutefois associé à d'autres éléments
fonctionnels, soit quand est présent un complément d'objet indirect indirect object (p. ex. I heard from her), un complément
d'objet direct (on sera alors en présence d'un verbe transitif comme I heard her) ou un complément de type circonstanciel
adverbial phrase (I heard very well), soit quand une proposition subordonnée y est rattachée (I heard that she left).
Le verbe revêt un forme simple, sans auxiliaire ou bien une forme complexe, avec auxiliaire. On aura ainsi soit un
auxiliaire de type verbal (be, have et do que l'on l'appelle aussi « opérateurs »), soit un auxiliaire de type modal (p. ex. will,
can, must etc.); cette différence tient au statut du verbe: ou bien il constitue un temps grammatical tense en anglais, c'est-
à-dire qui exprime les relations temporelles entre le moment de l'énonciation et la portion du temps (time)l'évènement
ou l'état est considéré, ou il contitue un aspect, c'est-à-dire le point de vue de l'énonciateur sur ledit événement ou état. Il
s'ensuit que les temps, qui ne sont qu'au nombre de deux, le présent simple et le prétérit - past simple se rapportent à une
information le plus souvent factuelle, objective, alors que les aspects se rapportent à une information colorée par la vision
de l'énonciateur. Précisons que les verbes d'état - stative verbs (comme par ex. be, know ou want) sont souvent le résultat
d'actions, évènements, y compris les processus mentaux, relevant de verbes d'action nonstative verbs.
4.2. Les auxiliaires verbaux
L'auxiliaire be, associé à la terminaison verbale -ing (noté « BE -ing »), exprime par essence l'activité du sujet grammatical;
cette activité est posée comme non perfectible (en cours, prolongée ou continue) et concerne donc les formes en continuous.
L'auxiliaire have, associé au verbe au participe passé du verbe (noté « HAVE + V-EN »), exprime par essence un constat à
propos de l'évènement auquel est associé le sujet et concerne les formes en perfect. Notons que ces deux types peuvent
être fusionnés combinés »), d'où le present perfect continuous et past perfect continuous, tout comme les temps et aspects
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d'où le present et past continuous. Quant à do, il sert, aux temps seulement, de support aux phrases négatives, interrogatives
(Do you understand?) et en reprise (« question tag »), ainsi qu'aux réponses (Yes I do) et à l'emphase (ex. I do understand).
4.3. Les auxiliaires modaux
Il convient tout d'abord de préciser que les modaux sont placés au plus près avant la base verbale (BV) dans les phrases
affirmatives qui n'ont pas d'auxiliaire verbal (avant HAVE +V-EN et BE -ing pour must/might/may/will/could/shall/
should/would/needn't/shouldn't/can't/couldn't/won't/shan't[shall not]/wouldn't), avant la négation dans les phrases gatives
et avant le sujet dans les phrases interrogatives. Ensuite, il ne peut y avoir plus d'un modal par phrase. Enfin, le modal ne
prend aucune marque flexionnelle (le s de la 3ème personne du singulier).
Le sens qui est attaché à l'utilisation des auxiliaires modaux peut être subdivisé en deux catégories: la probabiliportant
sur la relation entre sujet et prédicat d'une part et les autres valeurs d'autre part.
4.3.1 La probabilité
En gradation croissante de la véracité d'une proposition, l'incertitude est exprimée par could et might, l'éventualité par may,
la certitude affaiblie par should, la certitude par must (plus can't et couldn't qui portent sur la non réalisation).
Pour ce qui est de la formulation d'hypothèses, la prédiction est exprimée par will et won't, shall et shan't, le conditionnel
par would et wouldn't. Could et might permettent de revenir sur une hypothèse dont la date de réalisation est passée .
4.3.2 Les autres valeurs modales
Premièrement, l'énonciateur peut simplement témoigner de façon neutre sur la réalisation du contenu de la proposition
par le sujet (capacité) ou par un élément externe (possibilité) à l'aide de can et can't [could et couldn't au passé].
Deuxièmement, il peut manifester la volonté ou la non volonté (de sa part ou d'un élément externe) d'une telle réalisation
à l'aide de will et won't respectivement.
Enfin, lorsque l'énonciateur (se) soumet ou est soumis à la contrainte, les sens suivants sont exprimés: la permission par
can/may, la non obligation par needn't, la suggestion par could/might/shall, le conseil par should/shouldn't, l'interdiction par
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can't/may not/mustn't, le reproche par should/shouldn't (=transgression, surtout avec HAVE + V-EN), l'obligation par must.
Notons que have to (comme be compelled to etc.) est une construction non modale exprimant une nécessité circonstancielle.
4.4. Les temps
4.4.1 Le présent simple
Le français parasite l'usage du present simple anglais car ce dernier n'exprime pas les activités en cours de déroulement
(par ex. Je joue au tennis là, reviens plus tard = I'm playing tennis now, come back later, sauf pour les verbes d'état qui n'ont que
cette valeur, par ex. *I'm liking it > I'm loving it), plutôt celles qui sont récurrentes (p. ex. I play soccer on Tuesdays).
Sa fonction est, d'une part, de définir des propriétés: dans The French like cheese, le présent sert à attribuer la propriété
« d'aimer le fromage » aux français; cela procède d'un processus de repérage par rapport à une notion (cf section 3.2 .1). Le
contexte est déterminant: I play tennis désignera une propriété (capacité) ou une habitude. De même, les 'vérités', qu'elles
soient populaires ou scientifiques, trouvent leur expression dans le présent: time flies ou encore water boils at 100°C.
D'autre part, le présent simple exprime des activités récurrentes (c'est-à-dire dont on peut établir la fréquence) ou à
déroulement objectif connu à l'avance: they go there every summer ou the train leaves at six o'clock. Nous notons que ces
activités sont ancrées dans l'extra-linguistique (et à ce titre, vérifiables) et supposent des occurrences passées (et à venir).
Enfin, ce temps permet de rendre compte d'évènements soit passés, en une sorte de présent de narration (uniquement
destiné à transposer ces évènements dans un présent unifié, leur succession étant neutralisée, p. ex. matches, scripts etc..),
soit présents ou immédiats pour marquer leur ponctualité (p. ex. here comes the rain = voilà qu'il pleut; off we go = on y va!)
4.4.2 Le prétérit
Encore une fois, la validation de la relation prédicative (cf. 2.1.2, 3.2.1) est ici extra-linguistique et permet d'exprimer aussi
bien des faits, actions et états « décrochés » du moment où on les énonce. Ces deux critères d'objectivité et de rupture forte
avec le présent sont à privilégier en l'absence d'éléments contextuels faisant apparaître un point de vue. C'est pourquoi le
marqueur temporel (last week, on Monday, ago, before etc..) est certes fréquent, mais pas nécessaire par principe. Deux
remarques enfin: le prétérit peut avoir une valeur modale hypothétique pour un événement qui aurait pu avoir lieu dans
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le présent (If I had some cash, I would buy a house; pour un événement qui aurait lieu dans le futur, on fait usage du présent).
Quand un événement commence avant le début de la période du prétérit, celui-ci est gardé (I was sleeping when you came).
4.5. Les aspects
4.5.1 La forme BE -ing
La valeur principale de cette forme est que l'énonciateur est témoin de l'existence d'un événement repéré par rapport au
moment de l'énonciation, que le procès soit dejà actualisé (I'm having lunch suppose ainsi que le repas a déjà commencé)
ou qu'il soit en attente: Are you coming? et I'm leaving at 6 supposent une validation à l'avance liée à la prise de décision; il
n'est cependant pas prévu de renoncer à ces projets, même si cela reste possible (No, I must stay; Finally, I'll leave at 7).
Ce qu'il faut retenir est que ce « témoignage » est un point de vue sur l'évènement considéré: ainsi, How many beers do you
drink everyday? est une question objective alors que How many beers are you drinking everyday? suggère un jugement sur la
quanti bue, avec neutralisation de l'effet « récurrent = présent » de everyday. En revanche, Can you hear me? Yes I'm
hearing you permet simplement au co-énonciateur de valider /hear/.
Par ailleurs, la fin de l'évènement n'est pas envisagée (seulement son existence est posée - pas de borne à droite), d'où la
formulation répandue « d'évènement en cours de déroulement au moment l'on parle» pour BE -ing, mais cela est
trompeur car il serait alors cantonné à une stricte superposition avec le moment de l'énonciation, contrairement à ce que
nous avons vu. De plus, on verrait dans ce cas une incohérence dans la combinaison avec HAVE -EN: They've been argueing
ou Someone's been using my computer montrent à l'évidence que le procès n'est plus en cours; bien entendu, c'est la situation
qui fait que l'emploi du present perfect seul obligerait à considérer le résultat, alors que BE -ing laisse les options ouvertes
('ils se sont disputés' ou 'on a utilisé mon ordinateur', mais on ne sait pas quelles conséquences cela aura, ce qui permet
des interprétation au temps au sens de time - présent et futur).
Il s'ensuit que le present perfect continuous et le past perfect continuous ne s'intéreressont pas au sujet de l'énoncé en tant que
tel, mais à la situation passée (ou antérieurement passée) qui a permis le passage de l'état de « non procès » à celui de
« procès » et sa prise en charge par l'énonciateur.
Pour ce qui est de la combinaison avec le prétérit simple, elle permet de décrocher l'évènement du présent, ce qui permet
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notamment la prise en charge d'un autre événement intercalaire (We were driving when the accident happened), mais aussi la
formulation d'un commentaire que ne permet pas le prétérit simple (That was exactly what I was saying).
4.5.2 La forme HAVE + EN
La valeur principale de cette forme est lié à la marque du participe passé en caractérisant le procès qui appartient au pas.
Pour autant, il est crucial de voir que c'est l'état résultant de la mise en relation du sujet et du prédicat qui est observé
dans le présent (present perfect) ou repéré dans le passé (past perfect), ce pourquoi ces deux formes sont à considérer
comme relevant respectivement du présent et du passé. Par ailleurs, qui dit état résultant dit changement d'état, c'est-à-
dire passage d'un état à un autre, ce qui suppose un état initial et c'est ce dernier qui est repéré par rapport au moment de
l'énonciation.
Pour ce qui est du present perfect, le moment le procès a eu lieu n'est pas important en soi, ce qui permet de dire que
l'absence d'un repère temporel ne nuit pas à sa cohérence; il est même naturel d'attribuer de tels repères au prétérit
comme il est naturel de ne pas en attribuer au present perfect, d'où des valeurs par défaut différentes: I went to New York est
un événement objectif croché du présent alors que I have gone to New York est un constat sur le procès « go to New
York » où l'on a passage de la velur négative de « go to NY » à la valeur positive de « go to NY », simplement ce constat est
fait dans le présent, autrement dit l'interprétation de l'état résultant est que l'énonciateur est à New York, contrairement
au premier cas. Donc, même si le sens de la forme en perfect est celui de perfected, c'est-à-dire accompli, c'est le changement
d'état qui est accompli, ce qui laisse la possibilité à la fois d'un regard rétrospectif et d'une prise en considération de ces
effets dans le présent et notamment l'appréciation, le commentaire.
Pour ce qui est du past perfect, qui n'est autre que la forme au prétérit de HAVE + EN (que l'on peut noter HAD + EN), on
aura donc un repérage où le repère n'est plus le moment d'énonciation comme pour le present perfect, mais un moment du
passé, ce qui fait dire qu'on est en présence d'une antériorité dans le passé. En fait, le résultat est déjà analysable dans le
passé, mais en fait la situation d'énonciation est ici indispensable (contrairement au present perfect elle peut être
implicite considération du seul état résultant et pas de l'état de départ): pour pouvoir faire le constat I had worked there, il
faut connaître la situation complète l'on est en position de pouvoir conclure que le repère est dans le passé, ce qui
borne le procès analysé.
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