Place de la biologie dans la prise en charge du cancer colo

A.S. Gauchez, F.X. Brand
Médecine Nucléaire - Imagerie fonctionnelle et métabolique - 2005 - vol.29 - n°2 79
Correspondance : Anne-Sophie Gauchez
Département de Biologie Intégrée - CHU A. Michallon - 38043 Grenoble
Tél. : 04-76-76-56-07 - E'mail : ASGauc[email protected]
Place de la biologie dans la prise en charge du cancer colo-rectal (CCR).
A.S. Gauchez1, 2, F.X. Brand1
1Département de Biologie Intégrée
CHU A. Michallon - Grenoble
2INSERM E 03-40 Radiopharmaceutiques Biocliniques
Université J Fourier Faculté de Médecine - La Tronche
Résumé
Le cancer colo-rectal est la tumeur la plus fréquente des deux sexes. C’est le cancer dont
les progrès thérapeutiques sont les plus remarquables. L’opportunité d’un dépistage permet de
diagnostiquer et de prendre en charge très précocément les tumeurs à un stade curable. La prise
en charge biologique de ces cancers a fait l’objet de plusieurs textes de recomandations (ASCO,
ANAES et SOR).
Cancer colo-rectal / Marqueurs tumoraux sériques / Recommandations / Facteurs pronostiques
Facteurs diagnostiques, métastases
INTRODUCTION
!Le cancer colo-rectal est un pro-
blème de santé publique qui con-
cerne 37000 nouveaux cas en 2000
en France, avec une mortalité encore
proche de 40%. C’est pourtant le can-
cer dont les progrès thérapeutiques
sont les plus remarquables. Les avan-
cées concernent toutes les situations,
métastatiques et adjuvantes. Ces ré-
sultats sont dus aux nouvelles chi-
miothérapies, au progrès de la chirur-
gie, à l’affinement des stratégies thé-
rapeutiques et aux progrès de la bio-
logie.
EPIDÉMIOLOGIE
!Les cancers colo-rectaux représen-
tent 15% des cancers, le taux de mor-
talité est de 18.5/100 000 habitants.
C’est la tumeur maligne la plus fré-
quente des 2 sexes. Les cancers du
colon sont essentiellement des adé-
Place de la biologie dans la prise en charge du cancer colo-rectal (CCR)
80 Médecine Nucléaire - Imagerie fonctionnelle et métabolique - 2005 - vol.29 - n°2
nocarcinomes qui dérivent dans 80%
des cas de l’évolution d’un polype
adénomateux. Dans 20 % des cas en-
viron, ils s’observent dans le cadre
d’une prédisposition familiale et dans
2 à 3 % dans celui d’une authentique
forme familiale. Il s’agit d’un cancer
des sujets âgés : moins de 5% des
cancers du colon et du rectum sur-
viennent avant 40 ans et 40% après
70 ans.
FACTEURS DE RISQUE
!De nombreux facteurs environ-
nementaux, en particulier alimen-
taires, semblent favoriser la survenue
de cancer colique :
- les régimes alimentaires pauvres en
fibres,
- les régimes riches en graisse,
- la suralimentation et l’obésité,
- la sédentarité,
- l’alcool.
Certains facteurs, le tabac notamment,
favoriseraient le développement de
l’adénome. D’autres, comme l’alcool,
accèlèreraient sa transformation en
tumeur maligne.
Plus récemment, lors des XXèmes
journées de la Société Française de
Chirurgie Digestive qui se sont dé-
roulées à Nantes, l’équipe du Dr BUC
du CHU de Clermond Ferrand a pré-
cisé le rôle joué par le tabac dans le
développement du cancer colo-rec-
tal. Il a fait état d’une étude prospec-
tive multicentrique portant sur 852
patients qui a montré que les fumeurs
développaient en moyenne 6 ans plus
tôt un cancer colo-rectal que les non
fumeurs.
DÉPISTAGE DANS LA POPULATION
GÉNÉRALE
!La mise en place d’un dépistage
n’est réalisable qu’à condition de ré-
pondre à trois exigences :
- La prévalence de la maladie qui doit
être suffisante, comme nous l’avons
vu précédemment.
- L’aspect technique de la méthode
de dépistage utilisée qui doit être sen-
sible et spécifique aux stades préco-
ces de la maladie puisque l’outil n’est
utile dans le dépistage que s’il per-
met de détecter la maladie à un stade
curable chez les sujets asymptomati-
ques
- La possibilité d’un traitement effi-
cace.
Et bien sûr, le coût doit être suppor-
table : il doit y avoir un équilibre en-
tre les bénéfices attendus et les ris-
ques inhérents à la technique et aux
résultats.
Le dépistage des cancers colo-rec-
taux modifie le taux de mortalité, car
il permet de faire passer le nombre
de tumeurs de stade A, considérées
comme guérissables, de 20 à 50%.
Aucun des marqueurs tumoraux
circulants classiques ne répond aux
exigences du dépistage. C’est donc
une autre approche qui a été consi-
dérée, basée sur la recherche de sai-
gnements occultes dans les selles par
le test Hemoccult II® (cf article J.P.
Arpurt dans ce numéro).
D’autres types de tests sont également
en cours d’évaluation : recherche
dans les selles de produits de dégra-
dation cellulaire telle que la
calprotectine, et également des re-
cherches d’altérations de l’ADN (mu-
tations, instabilités…)
LES DIFFÉRENTS MARQUEURS
SÉRIQUES DU CANCER
COLO-RECTAL [1]
!La prise en charge des cancers du
côlon a fait l’objet de plusieurs tex-
tes de recommandations :
- Recommandations internationales :Recommandations internationales :
Recommandations internationales :Recommandations internationales :
Recommandations internationales :
de la part de l’American Society of
Clinical Oncology (ASCO)
- Recommandations nationales :Recommandations nationales :
Recommandations nationales :Recommandations nationales :
Recommandations nationales : de
l’Agence Nationale d’Accréditation et
Evaluation en Santé (ANAES), de Ré-
férences Médicales Opposables
(RMO), des Standards, Options et Re-
commandations (SOR) de la Fédéra-
tion Nationale des Centres de Lutte
Contre le Cancer (FNCLCC).
En dépit de ces recommandations,
les pratiques restent diverses.
Les dosages des marqueurs tumoraux
circulants les plus souvent cités,
Antigène Carcino-Embryonnaire
(ACE) et Antigène Carbohydrate 19.9
(CA 19.9), sont intégrés à des niveaux
variables selon les équipes, dans la
prise en charge des cancers colo-rec-
taux. On les retrouve dans le bilan
préthérapeutique, l’évaluation de l’ef-
ficacité et le suivi du traitement.
Les progrès réalisés dans les techni-
ques de dosage, le recours aux analy-
ses multivariées pour évaluer l’indé-
pendance des facteurs pronostiques,
l’interprétation des résultats fondée
sur une cinétique plutôt que sur la
confrontation à une valeur seuil, cons-
tituent les bases modernes d’une uti-
lisation rationnelle des marqueurs tu-
moraux en pratique clinique cou-
rante. En outre, l’analyse génomique,
la biologie moléculaire et la biologie
cellulaire permettent de comprendre
que les marqueurs tumoraux ne sont
pas seulement des témoins sériques
de la présence du cancer mais qu’ils
jouent un rôle actif dans le proces-
sus de dissémination métastatique.
Ces données ne peuvent, en l’état
actuel, être intégrées dans la pratique
clinique mais ouvrent de nouvelles
perspectives pour l’utilisation des
marqueurs tumoraux.
L’intérêt d’un marqueur pour le dia-
gnostic et l’évaluation de l’efficacité
thérapeutique est fonction de sa sen-
sibilité, de sa spécificité, de sa valeur
prédictive négative (VPN) et de sa
valeur prédictive positive (VPP). S’il
y a un intérêt potentiel démontré pour
l’un de ces marqueurs, ses valeurs
sont alors comparées à celles des ré-
férences en clinique et en imagerie
jusque-là retenues.
A.S. Gauchez, F.X. Brand
Médecine Nucléaire - Imagerie fonctionnelle et métabolique - 2005 - vol.29 - n°2 81
Antigène carcino-
embryonnaire (ACE) [2]
!L’ACE a été identifié en 1965 par
Gold et Freedman dans des tissus
digestifs fœtaux (foie, pancréas, intes-
tin) où il apparaît dès la neuvième
semaine de la gestation et reste pré-
sent jusqu’au 6ème mois de gestation .
On le retrouve également dans les
cancers du pancréas, du foie et du
côlon. C’est une glycoprotéine
monocaténaire de la surface cellulaire
exprimée normalement uniquement
au pôle apical de la cellule différen-
ciée. Il ne s’agit donc pas d’une
oncoprotéine comme décrit initiale-
ment, mais d’un antigène de différen-
ciation. Chez l’adulte, l’ACE est syn-
thétisé principalement dans certaines
portions du tube digestif : langue,
œsophage distal, estomac, intestin
grêle, côlon et rectum.
- Str- Str
- Str- Str
- Structuructur
uctuructur
ucture :e :
e :e :
e :
C’est une protéine hyperglycosylée
dont le poids molécualire est d’envi-
ron 150 kDa composée en moyenne
de 45% de protéines et de 55% d’hy-
drates de carbone : 28 sites de N-
glycosylation sur des résidus aspara-
gine sont présents dans le domaine
extra-cellulaire de la molécule. Il
existe de ce fait une hétérogénéïté
antigènique importante selon les pré-
parations d’ACE due aux glucides.
L’ACE appartient à la superfamille des
immunoglobulines dont plusieurs
membres sont impliqués dans les
processus d’adhérence et de recon-
naissance intercellulaire (Ig, récep-
teurs des lymphocytes T, récepteurs
des facteurs de croissance, molécu-
les d’adhésion intercellulaire telles
que les N-CAM). L’ACE, dont le gène
CEACAM5 est connu en détail, est le
chef de file d’une famille de glyco-
protéines issues, chez l’homme et
chez les primates, de la transcription
de 29 gènes apparentés provenant
d’épissage différentiels d’ARMm lo-
calisés sur le bras long du chromo-
some 19 dans la région 19q13.1-
19q13.3. L’ACE est composé de macro-
molécules étroitement voisines ayant
un haut degré d’immunoréactivité
croisée. Les anticorps monoclonaux
ont permis de mieux individualiser
l’ACE au sein de sa famille hétérogène
de glycoprotéines membranaires. On
décrit jusqu’à six antigènes proches
de l’ACE : le groupe des NCA (non-
specific cross-reacting antigen), l’ACE-
M, variant membranaire de l’ACE, de
bas poids moléculaire, la BGIP (biliary
glycoprotein I) et la NFA1 (normal
fœtal antigen I). Ces protéines, très
proches structurellement de l’ACE,
présentent la même distribution
fœtale, tissulaire, physiologique ou
oncologique que l’ACE.
- Rôle :- Rôle :
- Rôle :- Rôle :
- Rôle :
Des anomalies de l’expression de
l’ACE ont été mis en évidence dans
les cancers digestifs et ont permis de
préciser certaines de ses fonctions.
L’ACE joue un rôle dans les interac-
tions intercellulaires, l’adhésion à la
matrice extracellulaire, la régulation
de la croissance cellulaire et l’acqui-
sition du phénotype métastatique. Par
ailleurs, existent des données expé-
rimentales qui montrent que l’ACE est
un immunodépresseur, se liant en
particulier aux lymphocytes LAK
(lymphocytes cytotoxiques). L’ACE
est une molécule dotée de proprié-
tés adhésives : elle est capable d’ad-
hésion homotypique (ACE-ACE) ou
hétérotypique (ACE-NCA) avec
d’autres membres de la famille des
antigènes carcino-embryonnaires. Il
jouerait un rôle dans la différencia-
tion cellulaire au cours de l’embryo-
genèse et dans la reconnaissance et
la régulation de la flore bactérienne
du côlon normal. La participation ac-
tive de l’ACE dans la cancérogenèse
et la dissémination métastatique est
actuellement clairement établie. Le
dérèglement de l’expression de plu-
sieurs membres de la famille des ACE
est un événement précoce dans la
cancérogenèse colique. L’hyper-ex-
pression de l’ACE et du NCA est en
partie responsable de la résistance
aux chimiothérapies. L’ACE peut éga-
lement interférer avec l’immunité
cellulaire anti-tumorale en protégeant
les cellules tumorales qui l’expri-
ment de la lyse par les LAK (lympho-
cyte-activated killer). La transfection
par de l’ADNc d’ACE diminue la sen-
sibilité des cellules à l’adriamycine.
Dans les cellules MCF-7, le phénotype
multidrug resistant (mdr) sans
hyperexpression de la P-glycopro-
téine ou de la mrp (multidrug
resistance protein) a pu être rattaché
à la protéine p95 qui a été identifiée
comme étant le NCA.
- Demi-vie :- Demi-vie :
- Demi-vie :- Demi-vie :
- Demi-vie :
La clairance de l’ACE est essentielle-
ment hépatique. Sa demi-vie est de 2.8
jours avec des extrêmes allant de 0.8
jours à 10 jours.
- -
- -
-
TT
TT
Tecec
ecec
echniques de dosahniques de dosa
hniques de dosahniques de dosa
hniques de dosagg
gg
ge :e :
e :e :
e :
Les différentes techniques de dosage
de l’ACE présentes sur le marché sont
des techniques immunométriques
avec traceur (radioactif, chimilumi-
nescent, fluorescent ou enzymatique).
Du fait de la multiplicité des anticorps
monoclonaux, on observe des varia-
tions entre les différentes techniques
de dosage dues aux variants de
glycosylation des formes circulantes
et aux différences d’affinité et de spé-
cificité des anticorps utilisés. Les con-
trôles de qualité interlaboratoires font
état d’une variabilité interlaboratoire
qui peut atteindre 50%. C’est la rai-
son pour laquelle il est recommandé
qu’un patient soit suivi dans le même
système de mesure et le même labo-
ratoire.
- -
- -
-
VV
VV
Valeuraleur
aleuraleur
aleurs de référs de référ
s de référs de référ
s de référence et spécifence et spécif
ence et spécifence et spécif
ence et spécificité :icité :
icité :icité :
icité :
Les valeurs de référence admises se
situent entre 2.5 et 5 ng/mL, avec une
élévation de 1.6 à 1.7 fois la valeur
normale chez les fumeurs. L’ACE est
très ubiquitaire et une élévation de
ses taux peut être observée dans de
nombreuses situations. L’ACE existe
à l’état circulant en faibles concen-
trations chez les individus normaux,
il n’est donc pas spécifique de can-
cer. L’interprétation des concentra-
tions sériques doit être très prudente
en cas d’insuffisance rénale chroni-
que et d’hémodialyse, situations au
cours desquelles le taux d’ACE est
anormal dans environ la moitié des
cas et où des concentrations sériques
cinq fois supérieures à la normale ont
pu être observées.
- -
- -
- VV
VV
Varar
arar
ariations phiations ph
iations phiations ph
iations physiologysiolog
ysiologysiolog
ysiologiques :iques :
iques :iques :
iques :
Des variations physiologiques sont
observées avec l’âge, la grossesse et
le sexe. L’ACE est en moyenne plus
élevé chez les hommes, les sujets
âgés et au cours des deux premiers
trimestres de la grossesse.
Place de la biologie dans la prise en charge du cancer colo-rectal (CCR)
82 Médecine Nucléaire - Imagerie fonctionnelle et métabolique - 2005 - vol.29 - n°2
- -
- -
- VV
VV
Varar
arar
ariations pathologiations patholog
iations pathologiations patholog
iations pathologiques :iques :
iques :iques :
iques :
On retrouve des variations patholo-
giques chez les sujets alcooliques et
chez les porteurs de lésions bénignes
inflammatoires hépatiques, digestives
ou pulmonaires. De nombreux can-
cers peuvent être à l’origine d’une
élévation du taux d’ACE, en premier
lieu ceux du tractus digestif mais
aussi du sein, de l’ovaire, du poumon,
de l’utérus, de la thyroïde, du lym-
phome, du mélanome et des tumeurs
neuro-endocrines.
Antigène carbohydrate 19.9
(CA 19.9)
!L’intérêt porté au CA 19.9 est justi-
fié par sa nature biochimique diffé-
rente de celle de l’ACE, ce qui en fait
un marqueur potentiellement com-
plémentaire.
- Str- Str
- Str- Str
- Structuructur
uctuructur
ucture,e,
e,e,
e,
synthèse et rôle : synthèse et rôle :
synthèse et rôle : synthèse et rôle :
synthèse et rôle :
L’antigène CA 19.9 (aussi appelé GICA
pour Gastro Intestinal Carbohydrate
Antigen) a été décrit en 1979 par
Kaprowski. Il est défini par sa recon-
naissance par l’anticorps 1116-NS-19.9
obtenu à partir d’une lignée cellulaire
provenant d’un carcinome colo-rec-
tal humain. C’est un antigène poly-
saccharidique présent sur des
mucines de haut poids moléculaire
(200 à 800 kDa). L’épitope répétitif
reconnu par l’anticorps est un dérivé
sialylé, lacto-N-fucopentanose II, d’un
pentasaccharide associé au groupe
sanguin Lewis A. Le CA 19.9 est codé
au moins par les gènes MUC-1 et
MUC-7.
Le CA 19.9 est un ligand pour la mo-
lécule endothéliale d’adhésion leuco-
cytaire (ELAM-1, E-sélectine), molé-
cule présente sur les cellules endo-
théliales activées par les cytokines. Le
CA 19.9 permet l’adhésion des cellu-
les malignes à l’endothélium vascu-
laire et la dissémination hématogène
des cancers exprimant cet antigène.
Il a été montré une corrélation entre
l’intensité de son expression et la
gravité du pronostic des cancers
colo-rectaux.
- -
- -
-
TT
TT
Tecec
ecec
echniques de dosahniques de dosa
hniques de dosahniques de dosa
hniques de dosagg
gg
ge :e :
e :e :
e :
Il existe de nombreuses méthodes de
dosage immunométrique avec tra-
ceur radioactif ou non. Le dosage du
CA 19.9 est difficile. La variabilité des
résultats obtenus oscille aux alen-
tours de 25%, due en grande partie à
des variations d’accessibilité des
épitopes par les anticorps monoclo-
naux utilisés, à leur spécificité, à l’ef-
fet matrice, au polymorphisme des
formes moléculaires reconnues…Ce
qui justifie un suivi par la même tech-
nique de dosage.
- -
- -
-
TT
TT
Temps de demi-vie :emps de demi-vie :
emps de demi-vie :emps de demi-vie :
emps de demi-vie :
L'élimination du CA 19.9 se fait se-
lon un mode biphasique, avec une
demi-vie de 0.5 jour pour la première
phase et de 4.3 jours pour la seconde.
- -
- -
- VV
VV
Valeuraleur
aleuraleur
aleurs de référs de référ
s de référs de référ
s de référence :ence :
ence :ence :
ence :
La valeur de référence pour une po-
pulation normale, déterminée par
méthode immunoradiométrique est
de 37 kU/L. Les concentrations séri-
ques de CA 19.9 sont sous la dépen-
dance des gènes Lewis (Le) et sécré-
teur (Se) et, en toute rigueur, une va-
leur de référence devrait être établie
pour chaque personne en fonction
de son génotype. Les individus Lewis
(a-b-) qui représentent 5 à 6 % de la
population, n’expriment pas le CA
19.9.
- Pr- Pr
- Pr- Pr
- Principales causes d’élévincipales causes d’élév
incipales causes d’élévincipales causes d’élév
incipales causes d’élévation duation du
ation duation du
ation du
CA 19.9 :CA 19.9 :
CA 19.9 :CA 19.9 :
CA 19.9 :
Les maladies bénignes pulmonaires
et digestives (mucoviscidose, lithiase
biliaire, pancréatite aiguë et chroni-
que, cirrhoses) peuvent augmenter le
CA 19.9 mais avec des concentra-
tions rarement supérieures à trois fois
la valeur normale sauf en cas d’ictère
où elles peuvent atteindre plusieurs
centaines de kU/L. Plus que l’ictère,
ce sont les situations d’infection bi-
liaire qui sont habituellement respon-
sables des augmentations importan-
tes. D’autres maladies bénignes peu-
vent être responsables d’une éléva-
tion isolée et modérée du CA 19.9 :
l’hémochromatose et le diabète dé-
compensé. Les polypes rectaux et les
maladies inflammatoires de l’intestin
augmentent exceptionnellement le
CA 19.9.
- -
- -
-
VV
VV
Varar
arar
ariations dans les pathologiations dans les patholog
iations dans les pathologiations dans les patholog
iations dans les pathologies tu-ies tu-
ies tu-ies tu-
ies tu-
morales : morales :
morales : morales :
morales :
En cancérologie, on peut retrouver
une augmentation du CA 19.9 dans
les adénocarcinomes. C’est le mar-
queur privilégié des cancers digestifs :
cancers du pancréas avec une sensi-
bilité de 70 à 90% et des voies biliai-
res en l’absence de cholestase ou
d’angiocholite. Il est utilisé dans la
cancer de l’estomac avec une sensi-
bilité de 30 à 60%. Au cours des can-
cers colo-rectaux, gastrique et hépa-
tique, le fréquence de positivité est
plus faible qu’au cours des cancers
pancréatiques et la fréquence de
positivité augmente avec le stade de
l’évolution et la présence de métas-
tases. En dehors des cancers diges-
tifs, le CA 19.9 est rarement augmenté
à des concentrations supérieures à 3
fois la normale, à l’exception des tu-
meurs mucineuses de l’ovaire et des
adénocarcinomes du poumon.
Les autres marqueurs
!D’autres marqueurs sont proposés.
Malgrè leur intérêt potentiel aux dif-
férentes phases de la maladie, le nom-
bre insuffisant d’études à ce jour ne
permet pas encore de préciser leur
place en pratique clinique courante.
- -
- -
-
Antigène carbohAntigène carboh
Antigène carbohAntigène carboh
Antigène carbohydrydr
ydrydr
ydrate CA 50 :ate CA 50 :
ate CA 50 :ate CA 50 :
ate CA 50 :
Le CA 50 reconnaît à la fois le déter-
minant antigénique du CA 19.9
(sialosyl-fucosyl-lactotétraose) et le
résidu non fucosylé sialosyl-
lactotétraose. De ce fait les individus
Lewis (a-b-) incapables de synthétiser
le CA 19.9 peuvent synthétiser le CA
50 et être ainsi suivis par ce marqueur.
C’est un marqueur de la sphère di-
gestive de même que le CA 542, en
particulier du cancer du pancréas. En
pratique, les résultats fournis par le
dosage du CA 19.9 et du CA 50 sont
largement superposables.
- -
- -
-
Antigène carbohAntigène carboh
Antigène carbohAntigène carboh
Antigène carbohydrydr
ydrydr
ydrate CA 72-4 ouate CA 72-4 ou
ate CA 72-4 ouate CA 72-4 ou
ate CA 72-4 ou
TT
TT
TAA
AA
AG-72 (tumor associatedG-72 (tumor associated
G-72 (tumor associatedG-72 (tumor associated
G-72 (tumor associated
glycoprotein 72) :glycoprotein 72) :
glycoprotein 72) :glycoprotein 72) :
glycoprotein 72) :
Le CA 72.4 fait partie du groupe des
antigènes "pan-carcinomateux" de
type Thomsen-Friedenreich. Il est re-
connu par l’anticorps B72.3 utilisé
dans l’immunoscintigraphie des can-
cers digestifs et ovariens et corres-
pond à une structure sialyl-Tn (STn).
Cette structure STn provient de la
A.S. Gauchez, F.X. Brand
Médecine Nucléaire - Imagerie fonctionnelle et métabolique - 2005 - vol.29 - n°2 83
déglycosylation anormale d’une
mucine lors du processus de cancé-
risation. Cet antigène est présent dans
les adénocarcinomes du côlon, du
rectum, de l’estomac, du pancréas, du
sein, de l’ovaire et de l’endomètre. Sa
sensibilité dans le cancer du côlon,
sa valeur pronostique sur la survie
des patients opérés et sa valeur pré-
dictive en cas de rechute sont com-
parables à celles de l’ACE.
- L L
L L
L’antigène pol’antigène pol
’antigène pol’antigène pol
’antigène polypeptidique de tissuypeptidique de tissu
ypeptidique de tissuypeptidique de tissu
ypeptidique de tissu
(TP(TP
(TP(TP
(TPA) et son analogue l’antigèneA) et son analogue l’antigène
A) et son analogue l’antigèneA) et son analogue l’antigène
A) et son analogue l’antigène
polypeptidique spécifique (TPS)polypeptidique spécifique (TPS)
polypeptidique spécifique (TPS)polypeptidique spécifique (TPS)
polypeptidique spécifique (TPS)
Le TPA et le TPS sont présentés
comme des marqueurs non spécifi-
ques de la prolifération cellulaire. Ils
ont été proposés comme paramètres
pronostiques sur la survie et pour
mesurer l’efficacité de la chimiothé-
rapie.
- Métalloprotéases de la matriceMétalloprotéases de la matrice
Métalloprotéases de la matriceMétalloprotéases de la matrice
Métalloprotéases de la matrice
(MMP) et inhibiteurs tissulaires des(MMP) et inhibiteurs tissulaires des
(MMP) et inhibiteurs tissulaires des(MMP) et inhibiteurs tissulaires des
(MMP) et inhibiteurs tissulaires des
métalloprmétallopr
métalloprmétallopr
métalloprotéases (TIMP1 et otéases (TIMP1 et
otéases (TIMP1 et otéases (TIMP1 et
otéases (TIMP1 et
TIMP2)TIMP2)
TIMP2)TIMP2)
TIMP2)
[3].
Ils sembleraient impliqués dans la
maladie métastatique et pourraient
être utilisés dans les programmes de
prévention et le monitoring clinique
du cancer colo-rectal. La mesure du
taux sérique de TIMP1 associé à ce-
lui de l’ACE pourraient être utilisés
comme outil pronostique et/ou dia-
gnostique de la maladie métastatique
[4].
- cerb-B2 / Her2-neu - cerb-B2 / Her2-neu
- cerb-B2 / Her2-neu - cerb-B2 / Her2-neu
- cerb-B2 / Her2-neu [5][5]
[5][5]
[5]
L’oncogène cerb-B2 code pour une
protéine de 185 kDa (p185) qui ap-
partient à la famille des récepteurs à
l’EGF. Cette protéine p185 ou HER2/
neu comprend un domaine cytoplas-
mique à activité tyrosine-kinase, un
domaine transmembranaire et un
domaine extracellulaire (ECD). De
nombreuses études ont montré que
l’ECD est une glycoprotéine de poids
moléculaire compris entre 97 et 115
kDa. C’est ce domaine qui peut être
quantifié par technique ELISA grâce à
des anticorps monoclonaux dirigés
contre les épitopes externes de la
protéine. Son taux serait corrélé à
l’avancement du stade et à la pré-
sence de métastases hépatiques [6].
- La clusterine- La clusterine
- La clusterine- La clusterine
- La clusterine
La clusterine est une glycoprotéine
dont les fonctions cellulaires restent
mal connues. Elle pourrait servir au
diagnostic précoce du cancer du co-
lon. En effet, on retrouve une éléva-
tion de son niveau d’expression dès
le stade de polype adénomateux [7]
UTILISATION CLINIQUE DES
MARQUEURS TUMORAUX DANS
LES CANCERS COLO-RECTAUX
!L’utilisation clinique des marqueurs
tumoraux nécessite le respect de trois
règles rappelées dans le document de
l’ANAES de 1997 [8] : l’utilisation cli-
nique de l’ACE et du CA 19.9 impose
que pour un patient les dosages soient
effectués dans un même laboratoire
et avec la même technique. Une pre-
mière valeur supérieure aux valeurs
usuelles doit être vérifiée sur un autre
prélèvement. Le résultat d’un dosage
de marqueur sérique doit être inter-
prété en fonction du contexte clini-
que et des résultats des autres exa-
mens".
D’après les Standards, Options, et Re-
commandations publiées par la
FNCLCC en 2001, les marqueurs tu-
moraux sériques dont nous dispo-
sons dans le cancer colo-rectal ne
sont ni spécifiques d’organes, ni spé-
cifiques de cancers.
- Standard :- Standard :
- Standard :- Standard :
- Standard : le marqueur tumoral de
référence dans le cancer du côlon est
l’ACE. Les résultats sont dépendants
de la technique de dosage utilisée. Il
faut donc lors d’une surveillance que
les dosages soient réalisés dans le
même laboratoire, avec la même tech-
nique.
- Option : - Option :
- Option : - Option :
- Option : le CA 19.9, éventuellement
le CA 50, sont des marqueurs poten-
tiellement utilisables
- Recommandations : - Recommandations :
- Recommandations : - Recommandations :
- Recommandations : les autres mar-
queurs évalués n’ont pas montré à ce
jour un intérêt supplémentaire par
rapport à l’ACE.
ACE - CA 19.9 : dépistage
et diagnostic précoce
des cancers colo-rectaux
!Ni le dosage de l’ACE, ni celui du
CA 19.9 n’ont leur place dans le dé-
pistage et le diagnostic précoce des
cancers colo-rectaux, même en pré-
sence de symptômes digestifs.
Intérêt d’un dosage biologique
au moment du bilan initial
!La sensibilité et les variations des
concentrations sériques de l’ACE et
du CA 19.9 augmentent en fonction
des stades d’extension sans toutefois
pouvoir différencier ces stades. Au
moment du bilan initial, la sensibilité
de l’ACE est élevée pour les stades D.
Une valeur élevée d’ACE lors du bi-
lan initial d’extension peut donc con-
duire à pratiquer des examens com-
plémentaires. Sa concentration initiale
est un facteur de pronostic défavora-
ble qui peut être utile pour distinguer
parmi les patients sans envahissement
ganglionnaire, ceux qui sont à haut
risque de récidive. L’ACE est le mar-
queur tumoral circulant le plus sen-
sible pour la détection des métasta-
ses hépatiques des cancers colo-rec-
taux. Dans le bilan biologique stan-
dard il est associé aux γ GT et aux
phosphatases alcalines (PA). Une
échographie hépatique normale asso-
ciée à une concentration sérique pa-
thologique de l’ACE sont une indica-
tion pour des investigations complé-
mentaires. Les trois paramètres bio-
logiques associés à une échographie
permettent 100% de détection des
métastases hépatiques. Le taux initial
d’ACE présente donc un très fort in-
térêt.
ACE - CA 19.9 indicateurs
d’efficacité du traitement
d’une maladie localisée et de
récidive loco-régionale
!L’ACE est le marqueur de choix
1 / 7 100%
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