ÉVALUATION D’UN CRITERE DE STABILITE ANALYTIQUE POUR PREDIRE LA HAUTEUR AVANT MOUVEMENT DES GOUTTES DE SURFACE SOUMISES AUX FORCES AERODYNAMIQUES ET GRAVITATIONNELLE Guy Fortin* Jean-Louis Laforte† Université du Québec à Chicoutimi, Chicoutimi, Québec, Canada RÉSUMÉ Lors d’une accrétion de verglas en régime humide, les gouttelettes d’eau en surfusion viennent frapper la paroi d’un objet. Elles vont s’unir et former des gouttes de surface qui vont croître et engendrer des ruisselets de surface ou un film d’eau dépendamment de l’intensité de captation. En ce moment, l’état de l’eau qui repose sur la paroi est prédit à l’aide de modèles empiriques. Le présent travail propose un critère de stabilité analytique qui prédit le mouvement des gouttes de surface sous l’action du vent et sous l’effet de l’inclinaison de la paroi. Le critère de stabilité choisi est la hauteur des gouttes. Il est développé à partir de l’équation d’équilibre des forces parallèles à la paroi qui agissent sur la goutte déformée, ces forces étant engendrées par la densité et la tension de surface de l’eau, l’angle et l’hystérésis de contact de la goutte avec la paroi, l’accélération gravitationnelle, l’inclinaison de la paroi et le cisaillement dû au vent. La procédure de vérification du critère se compose de trois expériences effectuées avec des gouttes déposées sur une plaque en aluminium 2024 de fini de surface industriel. La première expérience a consisté à mesurer l’angle de contact, ce dernier étant de 74°. Dans la deuxième expérience, le critère est vérifié lorsque le vent est nulle. La plaque est inclinée à deux valeurs d’angle (80° et 90°), le volume de la goutte est augmenté tant que la goutte demeure statique et la déformation angulaire est mesurée pour chaque volume. La déformation angulaire maximale représente l’hystérésis de contact qui est de 41°. Dans la troisième expérience le critère est vérifié lorsque l’inclinaison de la plaque est nulle. Une goutte de volume fixe est déposée sur la plaque, la vitesse est accrue tant que la goutte demeure statique et la vitesse maximale est enregistrée. Dans les deux cas, le critère analytique a prédit la hauteur de la goutte avant mouvement avec une précision de 30%. NOMENCLATURE Fσ : Force de tension, N. Ac : Section de contact, m2. FσW : Force de rigidité parallèle au panneau, N. Af : Section frontale, m2. FD : Force de traînée, N. At : Section de transfert, m2. FL : Force de portance, N. CD : Coefficient de traînée. FP : Force de pression, N. CG : Coefficient de l’écoulement. FW : Force d'écoulement, N. CL : Coefficient de portance. g : Accélération gravitationnelle, m/s2. dd : Diamètre des gouttelettes d’eau en P : Pression, Pa. surfusion, m. rb : Rayon de contact des gouttes de surface, eb : Hauteur des gouttes de surface, m. m. Fg : Force gravitationnelle, N. R : Constante des gaz, J/(kg K). FgW : Force gravitationnelle parallèle au Rb : Rayon des gouttes de surface, m. panneau, N. * Graduate student, Applied Sciences Department, Universite du Quebec a Chicoutimi, 555 boulevard de l’Universite, Chicoutimi, Quebec, Canada, G7H 2B1, [email protected], Student member AIAA. † Professor, Applied Sciences Department and Director of the Anti-Icing Materials International Laboratory, Universite du Quebec a Chicoutimi, 555 boulevard de l’Universite, Chicoutimi, Quebec, Canada, G7H 2B1, [email protected]. 1 Re : Nombre de Reynolds. Ta : Température à la frontière de la couche limite, K. Tw : Température moyenne de l’eau en phase liquide, K. U∞ : Vitesse de l’écoulement potentiel non perturbé, m/s. V : Volume, m3. Vw : Vitesse des gouttelettes d’eau en surfusion, m/s. δ : Épaisseur de la couche limite, m. τw : Contrainte de cisaillement à la paroi, Pa. ∆θc : Hystérésis, degré. φ : Paramètre φ pour la collection. ρ : Densité, kg/m3. θc : Angle de contact, degré. θ : Angle, degré. µ : Viscosité dynamique, Pa s. σ : Tension de surface, N/m . INTRODUCTION Les forces qui agissent sur une goutte de surface immobile sont la tension de surface, la pression interne, la force de gravité, la force aérodynamique et, finalement, la réaction de la paroi. La pression interne équilibre la tension de surface, la réaction de paroi équilibre la gravité et la force aérodynamique est nulle lorsque la goutte de surface repose sur une surface horizontale et que le vent est nul. Si la surface s’incline ou que le vent apparaît, alors la goutte de surface se déforme. La déformation produit un déséquilibre entre la tension de surface et la pression interne qui vient compenser la composante de la gravité suivant la pente et la force aérodynamique. La situation se décrit par deux équations de force. L’équation des composantes dans la direction normale au plan de la surface décrit la résistance de la goutte à l’arrachement, mais cette partie n’est pas développée dans cette étude et l’équation des composantes dans la direction parallèle au plan de la surface traduit la résistance de la goutte à l’écoulement. La pression interne n’a pas de composante dans ce plan, par contre la tension de surface a une composante non nulle, appelée force de rigidité, qui est due à la variation de 2 l’angle de contact le long du périmètre de contact de la goutte de surface avec la paroi. Cette variation est appelée hystérésis de contact. La force de rigidité qui définie le déséquilibre entre la force de tension de surface et de pression s’oppose à la composante de gravité selon l’inclinaison de la surface et à la traînée qui est la force aérodynamique dans le sens du vent agissant dans le plan de la surface. Comme la démontré Al-Khalil1 pour une goutte d’eau reposant sur une surface de glace, l’hystérésis ne peut excéder une valeur maximale donnée qui est fixée par la rugosité et la température de la surface. À ce moment, la goutte de surface ne se déforme plus mais se met en mouvement car les forces gravitationnelle et aérodynamique produisent une déformation qui tend à dépasser la force de rigidité qui est limitée par l’hystérésis maximale. La forme et le volume de la goutte de surface déterminent l'état d'existence de l'eau liquide qui repose sur l'objet (gouttes de surface, ruisselet, film). La forme et le volume peuvent être exprimés en fonction de la hauteur lorsque l’angle de contact et l’hystérésis de contact de la goutte de surface sont connus. La hauteur de la goutte de surface est utilisée comme facteur de taille et défini le critère de stabilité. Le critère de stabilité limite la croissance des gouttes de surface. Il est défini à partir de l’équation d’équilibre des forces dans la direction parallèle au plan. En résumé, la goutte de surface se déforme sous l’effet du vent et / ou de la gravité, cette déformation produit une hystérésis de l’angle de contact le long du périmètre de la goutte de surface en contact avec la surface. Les gouttes de surface se mettent en mouvement lorsque l’hystérésis est supérieure à la valeur maximale permise. OBJECTIF Définir un critère de stabilité qui limite la croissance des gouttes de surface à partir de l’équation d’équilibre des forces qui agissent sur la goutte de surface et vérifier les équations de force qui le compose. L’approche choisie est de vérifier l’équilibre des forces gravifiques et aérodynamiques séparément à l’aide de deux expériences distinctes. PROBLÈME Le problème qui doit être résolue est de caractériser la forme de la goutte de surface de telle façon qu’un critère de stabilité de mouvement puisse être développé en solvant l’équation d’équilibre des forces agissant sur une goutte de surface. Le critère de stabilité choisi est la hauteur de la goutte de surface et il s’agit maintenant de développer les équations de forces selon ce critère. Définition d’une goutte de surface Une goutte de surface possède un volume constant distribué sur une surface plane selon une sphère partielle (Figure 1 a). a b Figure 1: a) Angle et b) hystérésis de contact. La sphère partielle est décrite par un rayon et un angle de contact qui dépend de la température de la paroi et de la rugosité lorsque la goutte de surface est non déformée. La goutte de surface se déforme sous l’effet du vent et / ou de la gravité à ce moment, son volume ne peut plus être défini par une sphère partielle, cette déformation entraîne une variation de l’angle de contact le long du périmètre de la surface de contact de la goutte. La variation de l’angle de contact est appelée hystérésis de contact (Figure 1 b). Forces agissant sur une goutte Les forces agissant sur une goutte de surface sont les forces de rigidité et d’arrachement induites par la tension de surface, la force de pression interne induite par la poussée d’Archimède, la force de gravité induite par l’accélération gravitationnelle et l’orientation de la surface de l’objet et finalement, les forces aérodynamiques dont la force de traînée et la force de portance qui sont engendrées par l’écoulement d’air autour de l’objet (Figure 2). 3 non déformée déformée Figure 2: Force agissant sur une goutte. Hypothèses La géométrie d’une goutte de surface déformée est très complexe. Une hypothèse simplificatrice est utilisée, la distribution de l'hystérésis le long du périmètre de la goutte de surface en contact avec la paroi suit une distribution cosinusoïdale telle que montrée à la Figure 3. Figure 3: Distribution de l'hystérésis de contact. L’idéalisation de la distribution cosinusoïdale de l’hystérésis de contact θ = θc − Elle θa = θc + ∆θ c 2 ∆θ c ⋅ cos(ϕ ) 2 implique que (1) θr = θ c − ∆θ c 2 et . Cette hypothèse permet de calculer la force de rigidité qui est fortement liée à la géométrie de la goutte de surface, tandis que les forces de pression interne, aérodynamique et gravitationnelle sont calculées en supposant que la géométrie de la goutte de surface est une sphère partielle définie par l’angle de contact. Force de rigidité La force de rigidité est induite par la composante de la force de tension de surface parallèle à la paroi (Figure 4). La force de tension de surface est proportionnelle à la tension de surface et à la taille de la goutte de surface. Fσ = 2⋅ π ∫σ 0 w ⋅ r ⋅ dϕ (2) Figure 4: Répartition de la tension de surface. La force de rigidité s'oppose à la force de vent et à la fraction de la force gravitationnelle selon l’axe de mouvement. Elle est calculée en intégrant la composante de la force de tension de surface qui agi selon l’axe de mouvement lorsque le rayon est exprimé selon la hauteur de la goutte de surface non déformée et en considérant que l’hystérésis de contact est faible. Fσ = ∫ 2⋅π 0 sin(θ c ) σ w ⋅ cos(θ) ⋅ cos(ϕ ) ⋅ ⋅ e b ⋅ dϕ 1 − cos(θ c ) (3) Après intégration, la force de rigidité est exprimée en fonction de la tension de surface de l'eau, de l'angle de contact, de l’hystérésis de contact et de la hauteur de la goutte de surface. FσW = 12 ⋅ σ w ⋅ π ⋅ [1 + cos(θ c )] ⋅ e b ⋅ ∆θ c (4) La force élémentaire (par unité d’angle) est la partie de l'équation de la force élémentaire de rigidité qui ne dépend pas de l'hystérésis de contact. fW = 12 ⋅ σ w ⋅ π ⋅ [1 + cos(θ c )] ⋅ e b (5) Force d’arrachement La force d’arrachement est induite par la composante de la force de tension de surface normale à la paroi (Figure 4). La force d’arrachement s'oppose à la force de vent et à la fraction de la force gravitationnelle selon l’axe d’arrachement. Elle est calculée en intégrant la composante de la force de tension de surface qui agi selon l’axe d’arrachement lorsque le rayon est exprimé selon la hauteur de la goutte de surface non déformée et en considérant que l’hystérésis de contact est faible. 4 Fσ = ∫ 2⋅π 0 sin(θ c ) σ w ⋅ sin(θ) ⋅ ⋅ e b ⋅ dϕ ( ) 1 − cos θ c (6) Après intégration, la force d’arrachement est exprimée en fonction de la tension de surface de l'eau, de l'angle de contact et de la hauteur de la goutte de surface. FσA = 2 ⋅ σ w ⋅ π ⋅ [1 + cos(θ c )] ⋅ e b (7) Il existe une surpression dans les gouttes de surface qui s’oppose directement à la force d’arrachement. Comme l’hystérésis ne provoque pas de variation importante dans la force d’arrachement, celle-ci reste équilibrée par la surpression. Force de pression La force de pression est induite par la différence de pression entre l'extérieur et l'intérieur de la goutte de surface. Elle est proportionnelle à la densité de l'eau, à la surface sur laquelle la pression est exercée, à la hauteur de la goutte de surface et à l'accélération gravitationnelle. Elle est équivalente à la poussée d’Archimède qui est calculée en considérant seulement la densité du fluide, son volume et l’accélération gravitationnelle. FA = ρ w ⋅ Vb ⋅ g (8) Force de pression parallèle à la paroi La force de pression lorsque calculée pour une goutte de surface non déformée agi dans l’axe normale à la paroi et ne possède aucune composante parallèle à la paroi ou à l’axe de mouvement. FpW = 0 (9) Force de pression normale à la paroi La force de pression lorsque calculée pour une goutte de surface non déformée agi dans l’axe normale à la paroi et elle est équivalente à la poussé d’Archimède. FpA = ρ w ⋅ Vb ⋅ g (10) Force gravitationnelle La force gravitationnelle est induite par l’accélération gravitationnelle et l’orientation de l’objet. Elle est proportionnelle à l'accélération gravitationnelle et au poids de la goutte de surface. Fg = ρ w ⋅ Vb ⋅ g (11) Elle est exprimée gravitationnelle, la densité liquide, l'angle de contact, avec le plan horizontal et le de surface non déformée. FgW = par l'accélération de l'eau en phase l'angle de la paroi volume de la goutte 2 + cos(θ c ) 3 π ⋅ g ⋅ ρw ⋅ ⋅ eb 3 1 − cos(θc ) (12) Force gravitationnelle parallèle à la paroi La force gravitationnelle parallèle à la paroi est la composante de l'accélération gravitationnelle parallèle à l’axe de mouvement. FgW 2 + cos(θ c ) π = ⋅ g ⋅ ρw ⋅ ⋅ sin(ϕ ) ⋅ e b3 3 1 − cos(θ c ) (13) Force gravitationnelle normale à la paroi La force gravitationnelle normale à la paroi est la composante de l'accélération gravitationnelle parallèle l’axe d’arrachement. FgA 2 + cos(θ c ) π = ⋅ g ⋅ ρw ⋅ ⋅ cos(ϕ ) ⋅ e b3 3 1 − cos(θ c ) (14) Forces aérodynamiques Force de traînée La force de traînée est la force de vent parallèle à la paroi qui entraîne les gouttes de surface et elle est engendrée par l’écoulement d’air selon l’axe de mouvement (Figure 5). Figure 5: Écoulement autour d'une demi-sphère. Elle est déduite de l’expression générale de la force de traînée qui est exprimée par la densité de l’air, le coefficient de frottement de la goutte de surface dans l’air, la section frontale de la goutte de surface perpendiculaire à l’écoulement et la vitesse moyenne de la goutte de surface. FD = 21 ⋅ ρ a ⋅ CD ⋅ Afb ⋅ Ua2 (15) Le coefficient de traînée mesuré pour une sphère dans un écoulement d’air lorsque le nombre de Reynolds de la sphère est inférieur à 1X105 est montré à la Figure 6. Figure 6: Coefficient de frottement d’une sphère. Le coefficient de traînée pour une sphère est calculé avec la loi de Stoke2 lorsque le nombre de Reynolds de la sphère est inférieur à 100. Un écoulement d’air laminaire est assumé autour de la sphère. CD = 24 Re b (16) Le nombre de Reynolds de la goutte de surface considéré comme équivalent au nombre de Reynolds de la sphère est basé sur le double de la hauteur de la goutte de surface. Re d = ρa ⋅ Ua ⋅ (2 ⋅ e b ) µa (17) Le coefficient de traînée pour une sphère est fixé à 0.44 lorsque le nombre de Reynolds de la sphère est supérieur à 100. Un écoulement d’air turbulent est assumé autour de la sphère. CD = 0.44 (18) La vitesse de l’air au niveau de la goutte de surface est déduite de la contrainte de cisaillement à la paroi et de la condition de nonglissement à la paroi. La valeur moyenne de la vitesse est évaluée avec l’expression de la contrainte de cisaillement à la paroi en régime laminaire. τ w = −µ a ⋅ dU dy (19) L’expression de la vitesse en régime laminaire est donnée par l’intégration de l’expression de la contrainte de cisaillement à la paroi en régime laminaire. Ua = τw ⋅y µa (20) L’expression de la vitesse moyenne de la goutte de surface en régime laminaire est donnée 5 par l’intégration de l’expression de la vitesse en régime laminaire. 1 ⋅ Ua = eb ∫ eb 0 τw 1 τ ⋅ y ⋅ dy = ⋅ w ⋅ e b µa 2 µa (21) La valeur moyenne de la vitesse est évaluée avec l’expression de la contrainte de cisaillement à la paroi en régime turbulent. Une expression analogue a été développée en régime turbulent en combinant une viscosité laminaire et turbulente. Ua = 1 ⋅ eb ∫ eb 0 τw dU dU ⋅ y ⋅ dy τ w = −µ a ⋅ − µ at ⋅ µa dy dy (22) L’expression de vitesse en régime turbulent est donnée en utilisant l’hypothèse de la longueur de mélange turbulente pour une plaque plane et en intégrant l’expression de la contrainte de cisaillement à la paroi en régime turbulent. Ua = τ ρ τw ⋅ 2.78 ⋅ ln w ⋅ a ⋅ y + 3.8 ρa ρa µ a (23) La vitesse moyenne de la goutte de surface est calculée en intégrant l’expression de la vitesse turbulente déterminée à partir de l’hypothèse de la longueur de mélange. Ua = 2.8 ⋅ τ w τ w ρ a ⋅ ln ⋅ ⋅ e b + 1.4 ρa ρa µ a (24) La force de vent parallèle à la paroi qui engendre l'écoulement des gouttes de surface est égale à la force de traînée. La force de traînée peut être exprimée en fonction d’un coefficient d’écoulement, de la contrainte de cisaillement à la paroi, de l'angle de contact et de la hauteur de la goutte de surface lorsque l’expression de la vitesse moyenne et du coefficient de frottement de la goutte de surface sont remplacés et la section frontale est calculée à partir d’une goutte de surface non déformée. FW = C G ⋅ τ w ⋅ θ c − sin(θ c ) ⋅ cos(θ c ) [1 − cos(θ c )] 2 ⋅ e b2 (25) ou le coefficient de l’écoulement en régime laminaire, CG = 3 (26) et en régime turbulent, 6 τ ρ C G = 1.725 ⋅ ln w ⋅ a ⋅ e b + 1.4 ρ a µ a 2 (27) Force de portance La force de portance est la force de vent normale au panneau qui aspire les gouttes de surface et elle est engendrée par l’écoulement d’air selon l’axe d'arrachement (Figure 5). Elle est déduite de l’expression générale de la force de portance qui est engendrée par la densité de l’air, le coefficient de portance de la goutte de surface dans l’air, la section de la goutte de surface parallèle à l’écoulement et la vitesse moyenne de la goutte de surface. FL = 21 ⋅ ρ a ⋅ CL ⋅ Ac b ⋅ Ua2 (28) Le coefficient de portance est considéré comme étant équivalent au coefficient de traîné. La force de vent normale au panneau qui engendre l'arrachement des gouttes de surface est égale à la force de portance. La force de portance peut être exprimée en fonction d’un coefficient d’arrachement, de la contrainte de cisaillement à la paroi, de l'angle de contact et de la hauteur de la goutte de surface lorsque l’expression de la vitesse moyenne et du coefficient de portance de la goutte de surface sont remplacés et que la section parallèle à l’écoulement est calculée à partir d’une goutte de surface non déformée. 1 + cos(θ c ) 2 FA = C G ⋅ τ w ⋅ ⋅ eb 1 − cos(θ c ) (29) Écoulement laminaire et turbulent L’écoulement sur une plaque est caractérisé par une zone laminaire, de transition et turbulente (Figure 5). Le passage du régime laminaire à la transition se produit lorsque la vitesse est égale à 99% de la vitesse de l’écoulement non perturbé et correspond à un nombre de Reynolds critique se situant entre 2X105 et 3X106. La valeur du nombre de Reynolds étant fortement liée lorsque à l’intensité de turbulence de l’écoulement. Le passage de la transition au régime turbulent se produit lorsque le nombre de Reynolds est de l’ordre de 6X107. En général pour une plaque lisse, le passage du régime laminaire à la transition se produit pour un nombre de Reynolds critique de 5X105 lorsque l’intensité de turbulence est de 1%. La zone de transition est traitée comme la zone turbulente. Re s = ρa ⋅ U∞ ⋅ s µa (30) Écoulement d’air L’écoulement d’air sur une plaque plane est utilisé pour calculer la contrainte de cisaillement à la paroi. Le profile de vitesse sur la plaque est déterminée à partir de la loi intégrale. y ⋅ U ∞ δs U(s, y ) = 1 7 y ⋅ U ∞ δs Re s ≤ 5 × 10 5 Re s 5 (31) > 5 × 10 La hauteur de la couche limite est montrée à la Figure 7 pour une position de goutte de surface se situant à 400 mm du bord de la plaque. Figure 7: Hauteur de la couche limite. x 1 Re x2 δx = x 0.37 ⋅ 1 Re x5 5⋅ Re x ≤ 5 × 105 Re x > 5 × 105 (32) Le taux de cisaillement à la paroi est montré à la Figure 8 pour une position de goutte de surface se situant à 400 mm du bord de la plaque. 0.3651 ⋅ ρ a ⋅ U ∞2 τ w (s ) = 1 Re s 0.0286 ⋅ ρ a ⋅ U ∞2 1 2 Re s5 Re s ≤ 5 × 105 Re s 5 (33) > 5 × 10 7 Figure 8: Taux de cisaillement à la paroi. Propriétés physiques La résolution des équations demande de connaître certaines propriétés physiques de l’air et de l’eau, comme la densité et la viscosité dynamique de l’air ρa = Patm Ta et µ a = µ a _ ref ⋅ R a ⋅ Ta Ta + C suth (34) ainsi que la densité et la tension de surface de l’eau. − 6.5315 × 10 -7 ⋅ T 4 ρ w = − 3.9951× 10 -1 ⋅ T 2 − 5.8538 × 10 3 + 8.313 × 10 -4 ⋅ T 3 + 8.5505 × 101 ⋅ T (35) 1.7770 × 10 -13 ⋅ T 5 σ w = + 2.5111× 10 - 7 ⋅ T 3 + 1.7154 × 10 - 2 ⋅ T − 3.3531× 10 -10 ⋅ T 4 − 9.3494 × 10 -5 ⋅ T 2 − 1.1556 × 10 0 (36) La constante des gaz de l’air est de 287 J/(kg K), la constante de Sutherland pour l’air est de 114 et la viscosité de l’air de référence est de 1.47066X10-6 Pa s. Les propriétés sont fonction de la température de l’eau et de l’air, pour minimiser les échanges thermiques entre l’air, l’eau et l’aluminium, ils seront étudiés à la même température. Deux autres propriétés sont nécessaires pour résoudre les équations. L’angle de contact et l’hystérésis de contact pour une goutte d’eau reposant sur une surface en fonction de la température et du type de surface. Ils sont déterminés dans le présent travail. Hystérésis Écoulement gravitationnel L’écoulement gravitationnel des gouttes de surface se produit lorsque la force réactive au mouvement est nulle, alors la composante de la force d'écoulement engendrée par la fraction de la force gravitationnelle parallèle à la paroi est égale à la force de rigidité. FM = FgW − Fσ (37) L’écoulement gravitationnel d’une goutte de surface de hauteur prédéterminée est caractérisé par l’angle d’inclinaison de la surface et la température de la goutte de surface, ou plus précisément, par l’angle d’inclinaison de la surface, l’angle de contact et l’hystérésis de contact comme montré à la Figure 9. surface ou plus précisément, par la vitesse de l’écoulement d’air non perturbé, l’angle de contact et l’hystérésis de contact comme montré à la Figure 10 pour le régime laminaire et à la Figure 11 pour le régime turbulent. Figure 10: Force aérodynamique laminaire, goutte de surface de 2 mm de hauteur. Figure 9: Force gravitationnelle pour une goutte de surface de 2 mm de hauteur. L'hystérésis d'écoulement gravitationnelle est le rapport de la force gravitationnelle parallèle au panneau sur la force de rigidité parallèle au panneau. ∆θ gW = FgW fW = ρ 2 + cos(θ c ) 2 2 ⋅g⋅ w ⋅ ⋅ sin(ϕ ) ⋅ e b σ w sin2 (θc ) 3 (38) Le rapport d’écoulement gravitationnel est la partie de l'hystérésis d’écoulement gravitationnelle qui ne dépend pas de l'épaisseur. R gW = ∆θ gW e 2 b = ρ 2 + cos(θ c ) 2 ⋅g⋅ w ⋅ ⋅ sin(ϕ ) (39) 3 σ w sin2 (θ c ) Écoulement aérodynamique L’écoulement aérodynamique des gouttes de surface se produit lorsque la force réactive au mouvement est nulle. Alors la composante de la force d'écoulement produite par la traînée de la goutte de surface est égale à la force de rigidité. FM = FW − Fσ (40) L’écoulement aérodynamique d’une goutte de surface de hauteur prédéterminée est caractérisé par la vitesse de l’écoulement d’air non perturbé et par la température de la goutte de 8 Figure 11: Force aérodynamique turbulente, goutte de surface de 2 mm de hauteur. L'hystérésis d'écoulement aérodynamique est le rapport de la force élémentaire de rigidité. ∆θ W = FW 2 τ w θ c − sin(θ c ) ⋅ cos(θ c ) = ⋅ ⋅ ⋅ CG ⋅ eb π σ w sin 2 (θ c ) ⋅ [1 − cos(θ c )] fW (41) Le rapport d’écoulement aérodynamique est la partie de l'hystérésis d’écoulement aérodynamique qui ne dépend pas de la hauteur de la goutte de surface. RW = ∆θ W 2 τ w θ c − sin(θ c ) ⋅ cos(θ c ) = ⋅ ⋅ π σ w sin 2 (θ c ) ⋅ [1 − cos(θ c )] eb (42) Critère de stabilité Le critère de stabilité d’une goutte de surface se résume à déterminer la hauteur maximale d’une goutte de surface avant mouvement. La hauteur est déterminée en solvant l’équation d’équilibre des forces lorsque la force réactive au mouvement est nulle (Figure 2). Alors le système de force est en équilibre et le moindre changement produit le mouvement. FM = ±FW ± FgW − Fσ ⇒ ± ∆θ gW + ∆θ W = ∆θc (43) La hauteur maximale que peuvent atteindre les gouttes de surface avant de se briser et de s'écouler est calculée en résolvant l’équation d’équilibre des forces selon l'axe de mouvement. Ce qui se résume à solutionner l’équation non linéaire pour la hauteur de la goutte de surface. ± R gW ⋅ e b2 + R W ⋅ C G (e b ) ⋅ e b − ∆θ c = 0 (44) EXPÉRIENCES Trois expériences, effectuées avec une goutte de surface composée d’eau déminéralisée et reposant sur une plaque en aluminium ASM 2024 dont le fini de surface est de standard industriel, sont menées à la température ambiante pour évaluer la précision du critère de stabilité. La première expérience consiste à mesurer l’angle de contact, la deuxième, à mesurer l’hystérésis de contact et la troisième à mesurer la vitesse du vent. Mesure de l’angle de contact L’appareil utilisé pour la mesure de l’angle de contact est le VCA OPTIMA (Figure 12). Le volume de la goutte de surface maximale qui peut être étudié est limité par l’appareillage à environ 20 µl. Six volumes différents sont étudiés pour déterminer si le volume influence l’angle de contact et chaque volume est mesuré au moins trois fois pour assurer la précision de la mesure de l’angle de contact. Figure 12: VCA OPTIMA. Une goutte de surface est déposée sur la plaque en aluminium et les angles entre la paroi de la goutte de surface et la surface est mesuré pour le coté gauche et le coté droit sont mesurés (Figure 13). 9 La procédure à suivre se décrit comme suit : 1. Déposer une goutte de 2 µl sur la plaque 2. Prendre une photo de la goutte de surface 3. Mesurer les angles de contact 4. Répéter au moins 3 fois les procédures 1 à 3 5. Répéter les procédures 1 à 4 avec une goutte de 4, 6, 8, 10 et 12 µl Note: S’assurer que la surface de la plaque en aluminium est complètement couverte lors des mesures. Figure 13: Mesure de l’angle de contact d’une goutte de surface de 6 µl. La Figure 14 montre graphiquement les résultats. Figure 14: Angle de contact versus le volume de la goutte de surface. L’angle de contact moyen est de 74.26° ± 3.51° à température ambiante (20°C). L’écart type sur la mesure de l’angle de contact est produit principalement par la rugosité locale de la plaque et en partie par l’augmentation de la température induite par la lumière de l’appareil. La Figure 15 montre la relation théorique (hypothèse de sphère partielle) entre le volume et la hauteur de la goutte de surface pour un angle de contact de 74.26°. Figure 15: Volume d’une goutte de surface. La fonction de ce graphique est de faciliter pour le lecteur le calcul hauteur/volume de la goutte de surface. Mesure de l’hystérésis de contact L’appareil utilisé pour la mesure de l’hystérésis de contact est le même que pour l’angle de contact, excepté que l’appareil est incliné comme montré à la Figure 16. Figure 16: VCA OPTIMA incliné. La Figure 9 montre qu’une goutte de surface de 2 mm de haut permet de mesurer une hystérésis se situant entre 0 et 47 degrés pour une inclinaison de surface se situant entre 0 et 90 degrés et pour des angles de contact inférieurs à 80°. En raison des limitations de l’appareillage (20 µl) et du degré élevé de l’angle de contact (74.3°), des plans inclinés de 80° et 90° sont utilisés pour mesurer l’hystérésis de contact, en espérant que l’hystérésis de contact est inférieure à 47°. Une goutte de surface est déposée sur la plaque en aluminium inclinée et l’angle entre la paroi de la goutte de surface et la surface est mesuré pour le coté gauche et le coté droit (Figure 17), ensuite son volume est augmenté graduellement tant que la goutte de surface demeure statique. L’hystérésis de contact est la différence entre l’angle du coté droit et gauche. 10 Figure 17: Mesure de l’hystérésis de contact d’une goutte de surface de 6 µl. La procédure à suivre se décrit comme suit : 1. Déposer une goutte de 2 µl sur le plan incliné 2. Prendre une photo de la goutte de surface 3. Mesurer les angles de contact 4. Augmenter le volume de la goutte de 2 µl 5. Prendre une photo de la goutte de surface 6. Mesurer les angles de contact 7. Répéter les étapes 4 à 6 temps que la goutte soit statique L’écart type sur la mesure de l’hystérésis de contact est produit principalement par la rugosité locale de la plaque et en partie par l’augmentation de la température induite par la lumière de l’appareil. La Figure 18 montre que l’hystérésis de contact maximum se situe entre 39° et 43° et les valeurs sont résumées au Tableau 1. Figure 18: a) Hystérésis versus le volume de la goutte de surface. Tableau 1 : Résultat de l’hystérésis. Moyenne 80°±1° 90°±1° 85°±1° 39°±5° 42°±5° 41°±5° 14 µl±1 µl 16 µl±1 µl 15 µl±1 µl Mesure de la vitesse du vent Le BLDT mètre est une mini soufflerie utilisée lors des certifications des fluides dégivrant et antigivrant déposés sur les avions commerciales et il est utilisé comme source de vent (Figure 19). La longueur maximale de la plaque étudiée est limitée à 0.6 mètres et la vitesse maximale de l’écoulement d’air est de 90 m/s. a b Figure 19: a) Mini soufflerie b) section d’essai. La position qui est choisie arbitrairement pour la goutte de surface se situe à 0.4 mètres du bord de la plaque. L’appareil utilisé pour la mesure de la vitesse du vent avant le mouvement de la goutte de surface est un anémomètre à fil chaud. Il est positionné à une distance de 400 mm du bord de la plaque et à une hauteur de 2 millimètres (Figure 20). La Figure 10 montre qu’une goutte de surface de 2 mm de haut nécessite une vitesse de vent théorique de l’ordre de 14 m/s pour un angle de contact de 80° et un hystérésis de contact de 40°. Une goutte de surface est déposée sur la plaque plane et la vitesse de l’écoulement est augmentée graduellement tant que la goutte de surface demeure statique. Figure 20: Position de la goutte de surface et de l’anémomètre. La procédure à suivre se décrit comme suit : 1. Déposer une goutte de 5 µl sur la plaque à une distance de 0.40 mètres du bord 11 2. Démarrer le BLDT mètre avec une vitesse initiale de 5 m/s 3. Augmenter graduellement la vitesse du BLTD 4. Répéter l’étape 3 temps que la goutte est statique 5. Répéter les étapes 1 à 4 avec une goutte de 10, 20, 30, 40, 50 et 60 µl La Figure 21 montre la goutte de surface en mouvement sous l’effet de la force aérodynamique, la forme de la goutte a été redessinée pour améliorer la visibilité. Figure 21: Goutte de surface en mouvement sous l’effet du vent. La Figure 22 résume les résultats de la vitesse de l’air qui engendre le mouvement de la goutte de surface en fonction du volume de la goutte de surface. L’écart type sur la mesure de la vitesse est produit principalement par la rugosité locale de la plaque et en partie par la position initiale de la goutte de surface et de l’erreur sur le volume initial. Figure 22: Vitesse de l’écoulement lors du mouvement de la goutte de surface. Discussion des résultats L’angle de contact mesuré pour la plaque en aluminium ASM-2024 de fini de surface industrielle est de 74.26° ± 3.51° à température ambiante (20°C). L’angle de contact n’est pas fonction du volume, mais il oscille autour de la moyenne. L’hystérésis de contact mesuré pour la plaque en aluminium ASM-2024 de fini de surface industrielle est de 41° ± 5° à température ambiante (20°C) et correspond un volume de 15 µl ± 1 µl et une inclinaison de surface de 85° ± 1°. La valeur de l’hystérésis de contact n’est pas fonction du volume et de l’angle d’inclinaison de la surface, car le volume de la goutte de surface est inversement proportionnelle à l’angle d’inclinaison de la surface. La mesure de l’hystérésis de contact a été très ardue en raison de l’appareil de mesure qui limite le volume de la goutte de surface et du degré élevé de l’hystérésis de contact. L’angle d’inclinaison de la surface pour le volume imposé par l’appareillage doit être supérieure à 80° ce qui limite les possibilités de mesure et restreint le champ d’investigation. La Figure 23 et la Figure 24 comparent les calculs théoriques de la force gravitationnelle avec les résultats expérimentaux obtenus pour l’angle et l’hystérésis de contact avec une goutte de surface de 15 µl ± 1 µl pour un angle de contact de 74.26°, ce qui correspond est des hauteurs de 1.663 mm (15 µl) et 1.699 mm (16 µl). Figure 24: Force gravitationnelle, goutte de surface de 1.699 mm de hauteur. La Figure 23 montre que pour une goutte de surface de 15 µl, le calcul théorique de la force gravitationnelle sous évalue la valeur d’hystérésis de contact qui engendre le mouvement, mais le calcul reste dans les limites des donnés expérimentales lorsque l’erreur est prise en considération (Figure 24). Expérimentalement, la hauteur de la goutte de surface qui déclenche le mouvement est de 1.663 mm (15 µl) pour un angle de contact de 74.26°, un hystérésis de contact de 41° et pour une inclinaison de la surface de 85°. Théoriquement, le mouvement de la goutte de surface pour les même conditions ce produit pour une hauteur de 1.808 mm, ce qui correspond à un volume de 19.3 µl et un force de rigidité de 188.3 µN (Figure 25). L’erreur relative évaluée selon la hauteur des gouttes de surface est de 9% et selon le volume de 30%. Figure 25: Force gravitationnelle, goutte de surface de 1.808 mm de hauteur. La Figure 26 montre que la hauteur de la goutte de surface théorique pour un hystérésis de contact de 41° est inversement proportionnelle à l’angle d’inclinaison de la surface et de l’angle de contact. La répartition cosinusoïdale de l’hystérésis de contact utilisée lors du calcul de la force de rigidité théorique est acceptable lorsque les erreurs sur les mesures sont prises en considération. L’erreur relative en comparant le volume théorique au volume expérimental est de 9%. L’erreur s’explique en partie par la répartition cosinusoïdale utilisée dans le calcul Figure 23: Force gravitationnelle, goutte de surface de 1.663 mm de hauteur. 12 de la force de rigidité et par l’approximation de la géométrie des gouttes de surface par une sphère partielle non déformée pour le calcul des forces de gravité et de pression. Figure 26: Hauteur de la goutte de surface en fonction de l’inclinaison de la surface. La Figure 1 montre que pour des gouttes de surface dont le volume est inférieur à 20 µl, la vitesse de l’écoulement non perturbé mesurée à 400 mm du bord de la plaque est supérieure à 18.26 m/s, ce qui correspond à un nombre de Reynolds de 5x105 et à un régime turbulent lorsque la plaque est lisse et que l’intensité de turbulence est de l’ordre de 1%. La vitesse de l’écoulement non perturbé mesurée à 400 mm du bord de la plaque plafonne à 14 m/s pour des gouttes de surface dont le volume est supérieur à 30 µl, ce qui sous entend que le régime turbulent pour une plaque en aluminium ASM 2024 de fini de surface industriel débute probablement avec un nombre de Reynolds de 3.8x105. L’étude se limite au volume des gouttes de surface inférieur à 20 µl et considère que l’écoulement est en régime turbulent à 400 mm du bord de la plaque. La Figure 27 montre la force aérodynamique théorique en fonction de la vitesse de l’écoulement non perturbé, de l’angle de contact et de l’hystérésis de contact pour une hauteur de goutte de surface de 1.830 mm et correspond à une goutte de surface de 20 µl lorsque l’angle de contact est de 74.26°. La vitesse théorique de l’écoulement non perturbé qui engendre le mouvement de la goutte de surface est de 14.6 m/s pour un angle de contact de 74.26° et un hystérésis de contact de 41°, ce qui correspond à une force de rigidité théorique de 190 µN. 13 Figure 27: Force aérodynamique turbulente, 1.830 mm de hauteur. La vitesse théorique de l’écoulement non perturbé qui engendre le mouvement des gouttes de surface de hauteur de 1.830 mm (10 µl) et de 1.452 mm (5 µl) est de 16.9 m/s (Figure 28) et de 18.5 m/s (Figure 29) respectivement. Figure 28: Force aérodynamique turbulente, 1.452 mm de hauteur. Figure 29: Force aérodynamique turbulente, 1.153 mm de hauteur. Le Tableau 2 résume les vitesses théoriques et expérimentales de l’écoulement non perturbé qui engendre le mouvement. L’erreur relative sur la vitesse de l’écoulement non perturbé qui produit le mouvement de la goutte de surface est de l’ordre de 22%. Tableau 2 : Rrésultats aérodynamiques. Vitesse écoulement non perturbé (m/s) Erreur Volume Théorique Expérimentale relative 5 µl 10 µl 20 µl 18.5± 1.5 16.9±0.1 14.6±1.1 25±1 21±1 18±1 de rigidité, par l’approximation de la géométrie des gouttes de surface par une sphère partielle non déformée pour le calcul des forces de gravité et par la vitesse moyenne de la goutte de surface qui est sous estimée (Figure 31) 26% 20% 19% Expérimentalement, la hauteur de la goutte de surface qui déclenche le mouvement est de 1.83 mm (20 µl) pour un angle de contact de 74.26°, un hystérésis de contact de 41° et une vitesse de l’écoulement non perturbé de 18 m/s, ce qui correspond à une force de rigidité de 190.6 µN (Figure 25). Théoriquement, le mouvement de la goutte de surface correspondant au mêmes conditions ce produit pour une hauteur de 1.51 mm, ce qui correspond à un volume de 11.2 µl. L’erreur relative évaluée selon la hauteur des gouttes de surface est de 18% et selon le volume de 44%. La Figure 30 montre que la hauteur de la goutte de surface théorique pour un hystérésis de contact de 41° est inversement proportionnelle à la vitesse de l’écoulement non perturbé. Figure 30: Hauteur de la goutte de surface en fonction de la vitesse turbulente. L’approximation de la vitesse à partir de la contrainte de cisaillement à la paroi et l’utilisation d’un coefficient de traînée pour une sphère sont acceptables dans le calcul de la force aérodynamique. Comme pour l’hystérésis, l’erreur s’explique en partie par la répartition cosinusoïdale utilisée dans le calcul de la force 14 Figure 31: Vitesse moyenne de la goutte de surface. CONCLUSIONS L’angle de contact mesuré pour une goutte d’eau déminéralisée reposant sur une plaque en aluminium ASM 2024 de fini de surface industriel est de 74.26°. La précision obtenue est de ±3.5° et elle est induite principalement par la rugosité de surface de la plaque en aluminium. L’hystérésis de contact mesuré pour une goutte d’eau déminéralisée reposant sur une plaque en aluminium ASM 2024 de fini de surface industriel est de 41°. La précision obtenue est de ±5°, elle est induite principalement par la rugosité de surface de la plaque en aluminium et les limitations de l’appareil. La répartition cosinusoïdale de l’hystérésis de contact sur le périmètre de la goutte de surface combinée à l’angle de contact comme valeur moyenne utilisée dans le calcul théorique de la force de rigidité induite par la tension de surface et la déformation de la goutte traduit bien la réalité. L’erreur relative sur la hauteur est de l’ordre de 9% et sur le volume, elle est de l’ordre de 30%. Elle est imputable en partie au calcul des forces gravitationnelle et de pression interne qui ne prennent pas en considération la déformation de la goutte de surface et à l’utilisation de la répartition cosinusoïdale. L’expression de la vitesse moyenne de la goutte de surface basée sur la loi de paroi en régime turbulent et la longueur de mélange traduit bien la réalité lorsque l’expression est combinée au coefficient de frottement pour une sphère en régime turbulent. L’erreur relative sur la hauteur est de l’ordre de 18% et sur le volume, elle est de l’ordre de 44%. L’erreur relative est plus importante que dans le cas de la répartition cosinusoïdale, car le calcul aérodynamique se base sur les mêmes critères que le calcul gravifique et il fait intervenir deux nouvelles approximations. La vitesse moyenne de la goutte de surface est évaluée avec la loi de paroi en régime turbulent et la longueur de mélange et le coefficient de traînée de la goutte de surface se base sur une sphère dans un écoulement d’air. L’expression de la force de traînée turbulente pour la goutte de surface est plus complexe que l’expression en régime laminaire ce qui accroît la complexité du calcul du critère de croissance. L’expression est identique lorsque la hauteur de la goutte de surface qui intervient dans l’expression du logarithme naturel est considérée comme constant, mais l’erreur relative sur la hauteur de la goutte de surface associée au calcul du critère de stabilité augmente. Le critère de stabilité est basé sur l’épaisseur de la goutte de surface et sa validité est liée à la précision sur le calcul de l’épaisseur de la goutte de surface lors de la résolution de l’équilibre des forces de rigidité, de gravité et aérodynamique. La technique développée permet de calculer l’épaisseur de la goutte de surface à partir des relations simplifiées qui sont basées sur les propriétés physiques de l’air et de l’eau, sur l’angle et l’hystérésis de contact de la goutte de surface, l’angle d’inclinaison de la surface, de la contrainte de cisaillement à la paroi, du profil de vitesse en régime turbulent basé sur la loi de paroir et sur la longueur de mélange et finalement du coefficient de frottement d’une sphère dans l’air en régime turbulent avec une précision sur le calcul de la hauteur des gouttes de surface de l’ordre de 20%. 15 RECOMMANDATIONS Lors de la mesure de l’hystérésis de contact, la configuration de l’appareil VCA OPTIMA a limité l’angle d’inclinaison de la surface et certaines modifications devraient lui être apportées pour faciliter et améliorer la mesure de l’hystérésis. D’autres types de surfaces doivent être étudiés pour vérifier l’effet de la rugosité de surface. REMERCIEMENTS Au personnel du Laboratoire international des matériaux anti-givres, à l’université du Québec à Chicoutimi, UQAC. Au Centre Italien de Recherche en Aérospatial, CIRA. BIBLIOGRAPHIE Al-Khalil, K.M., Keith, T. G., De Witt, Jr., K. J., Nathman, J. K. and Dietrich, D. A., Thermal Analysis of Engine Inlet Anti-Icing Systems, American Institute of Aeronautics and Astronautics Journal, AIAA-89-0759, 1989. 2 Street, R. L., Watters, G. Z. and Vennard, J. K., Elementary Fluid Mechanics, John Wiley & Sons, Seventh Edition, pp. 497-503, 1996. 1