Joachim-Agathon-Adjutor Rattel
Éditions du Fox
Domaine public 1886
ACOUSTIQUES
DES
CORNETS
et de leur emploi
dans le traitement médical
de la surdi-mutité
PRÉSENTATION
Joachim-Agathon-Adjutor Rattel (1856-19..), était médecin
à l’Institut des jeunes sourds de Paris et à la Clinique nationale
des maladies de l’oreille.
À l’occasion d’une période militaire à Chartres, en 1888, il
découvre les écrits de l’abbé Ferrand. Il les publiera en 1895
(Abrégé de la doctrine chrétienne) et en 1897 (Dictionnaire des
sourds-muets).
Il a écrit plusieurs ouvrages dont : Le cathétérisme des trompes
d’Eustache rendu pratique par l’usage de la sonde palatométrique.
Il publia, d’après le manuscrit original laissé par Lesné, un Petit
Manuel du relieur, à l’usage des sourds-muets. Et cet ouvrage sur les
cornets acoustiques.
Il a traduit et publié plusieurs livres médicaux sur l’oreille et
en a préfacé d’autres.
Il était adhérent à la « Société des amis des monuments pari-
siens » jusqu’en 1900.
De nos jours, les cornets acoustiques sont vus comme des gad-
gets inutiles, des accessoires de clown (comme celui qui équipe le
professeur Tournesol dans les Tintin et Milou de Hergé).
Pourtant, avant l’invention de l’électronique, il n’y avait pas
d’autre solution et les cornets étaient assez ecaces pour les mal-
entendants. Un cornet bien conçu permettait un gain d’environ
vingt décibels.
L’ecacité d’un cornet acoustique dépend de plusieurs para-
mètres, dont le principal est la surface de réception des sons. Si
l’énergie acoustique arrivant à l’entrée du cornet se retrouve inté-
gralement à la sortie (s’il n’y a aucune absorption d’énergie sonore
par la matière du cornet), l’intensité du son est multipliée, entre
l’entrée et la sortie, par le rapport des surfaces des deux extrémités
du cornet. Ceci correspond à une amplication de 20 décibels
environ pour un cornet traditionnel dans lequel le rapport des
rayons aux deux extrémités du cornet serait de l’ordre de 10 (le
gain en décibels est donné par la formule :
Gain(dB) = 10 Log(Isortie/Ientrée) = 10 Log(Surfaceentrée/Surfacesortie)
Le gain obtenu avec un cornet est donc en rapport entre sa
surface d’ouverture et sa petite extrémité. C’est logique, plus l’ou-
verture est large, plus on capte d’ondes sonores. Mais l’encombre-
ment limite le volume du cornet et il ne sut pas de capter le son,
il faut éviter sa réverbération et le conduire jusqu’à l’oreille via un
conduit qui, idéalement, serait un tube, mais qui est forcément
un conique, moins ecace et qui peut provoquer des résonances.
Un gain de 20 décibels paraît faible par rapport aux appareils
modernes, mais n’est pas rien (le décibel est une unité logarith-
mique, dans les fréquences perçues par l’oreille humaine, trois dé-
cibels de plus représentent un doublement de l’intensité sonore).
L’autre point fondamental est la matière du cornet qui doit
conduire le son sans perte (donc, pas de matériaux poreux) et
avec un minimum de résonnance. Pratiquement toutes les ma-
tières disponibles ont été essayées. Parfois une exigence esthétique
a fait employer des matériaux nobles et coûteux et certains cor-
nets étaient des objets luxueux.
La construction d’un cornet est donc un compromis entre des
exigences contradictoires. D’où la multiplication des formes et
des matières. Avec le temps, les cornets avaient atteint un niveau
de perfection qui ne serait probablement pas dépassé de nos jours.
Le livre de Rattel (p. 5 à 71) est passionnant pour qui s’inté-
resse à l’histoire des sciences. On y découvre, par exemple :
- que l’inventeur du contour d’oreille est le Dr Itard, célèbre
médecin de l’Institut parisien;
- des moulages du pavillon de l’oreille, qui étaient déjà prati-
qués avec du plâtre;
- un système à plusieurs cornets qui facilitait les réunions et
l’enseignement;
- les premiers essais d’appareils électriques et de tympan arti-
ciel ;
- les débuts de la rééducation auditive qui deviendra l’ortho-
phonie ;
- etc.
Les dessins d’époque étant ce qu’ils sont, nous avons ajouté un
petit album de photos récentes sur les cornets qui étaient aussi,
parfois, de fort beaux objets ( p. 72 à 94).
Et pour nir, un incroyable coq à l’âne de l’histoire: la réin-
vention du cornet, par les Japonais, pour mieux écouter leur
Smartphone : le Gramo-Smartphone! (p. 92 et suivantes.)
Portait de Joachim-Agathon-Adjutor Rattel (1856-19..)
1 / 97 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !