La loi relative aux droits du patient 22 août 2002 (M.B.: 26.09.2002) Prof. Ph. BOXHO, Université de Liège Loi relative aux droits du patient 22 août 2002 (M.B.: 26.09.2002) Définitions patient: Personne physique à qui des soins sont dispensés à sa demande ou non dispensés par un soins de santé: Services praticien en vue de promouvoir, de déterminer, de conserver, de restaurer ou d’améliorer l’état de santé d’un patient ou de l’accompagner en fin de vie praticien professionnelA.R. : n°78, loi du 29.04.1999 Domaine d’application art.3: « la présente loi s’applique aux rapports juridiques de droit privé et de droit public dans le domaine des soins de santé dispensés par un praticien professionnel à un patient » Domaine d’application 1. Droit à la prestation de services de qualité (art. 5) 2. Droit au libre choix du dispensateur de soins (art. 6) 3. Droit à l ’information nécessaire comprendre son état de santé (art. 7) pour 4. Droit de consentir librement et de manière éclairée à toute intervention (art. 8) 5. Droit à la tenue et à la conservation d’un dossier de patient (art.9) 6. Droit au respect de la vie privée (art.10) Droit à la prestation de services de qualité art. 5 Correspondant à ses besoins dans le respect de sa dignité humaine et de son autonomie et sans qu’aucune distinction d’aucune sorte ne soit faite Droit au libre choix du dispensateur de soins art. 6 droit au choix et à en modifier sauf limites imposées par la loi Droit à l’information nécessaire pour comprendre son état de santé art. 7 communiquée dans une langue claire confirmées par écrit à la demande du patient à la « personne de confiance » sur demande écrite et consigné au dossier Droit à l’information nécessaire pour comprendre son état de santé art. 7 non communiquée à la demande du patient, consignée au dossier SAUF SI la non communication est susceptible de causer un préjudice grave à la santé du patient ou de tiers après consultation d’un autre praticien professionnel et de la personne de confiance éventuellement désignée Droit à l’information nécessaire pour comprendre son état de santé art. 7 non communiquée exception thérapeutique, consignée au dossier susceptible de causer un préjudice grave à la santé du patient après consultation d’un autre praticien professionnel Droit de consentir librement et de manière éclairée à toute intervention art. 8 « Ce consentement est donné expressément, sauf lorsque le praticien professionnel, après avoir informé suffisamment le patient, peut raisonnablement inférer du comportement de celui-ci qu’il consent à l’intervention » Peut être écrit au dossier à la demande du patient ou du praticien professionnel Droit de consentir librement et de manière éclairée à toute intervention art. 8 Que dire ? Informations concernant « l ’objectif, la nature, le degré d’urgence, la durée, la fréquence, les contre-indications, effets secondaires et risques inhérents à l ’intervention et pertinents pour le patient, les soins de suivi, les alternatives possibles et les répercussions financières » « les conséquences possibles en cas de refus ou de retrait du consentement » Droit de consentir librement et de manière éclairée à toute intervention art. 8 Quand ? « préalablement » « en temps opportun » Droit de consentir librement et de manière éclairée à toute intervention art. 8 Quid en cas de refus ou de retrait du consentement ? « fixé par écrit et ajouté au dossier du patient » « n’entraîne pas l’extinction du droit à des prestations de qualité telles que visées à l ’article 5 » « persiste aussi longtemps que le patient ne l’a pas révoqué » Droit de consentir librement et de manière éclairée à toute intervention art. 8 En cas d ’urgence ? « toute intervention nécessaire est pratiquée immédiatement par le praticien professionnel dans l ’intérêt du patient » « en fait mention dans le dossier » Droit à la tenue et à la conservation d’un dossier 9 Sa consultation parart. le patient lui-même et s’il le désire avec ou via la personne de confiance Dans les 15 jours qui suivent sa demande Uniquement les données objectives Avec un praticien professionnel pour les données subjectives (annotations personnelles du médecin) Jamais les données concernant des tiers Peut obtenir copies sauf si pressions certaines La mention « confidentiel » voire « à ne pas communiquer au patient » Art. 9 avis du CN 05.02.2005, a108001 Est sans valeur au regard de la loi à moins d’évoquer l’exception thérapeutique, ce qui appartient au médecin traitant, non au médecin consulté N’a que la valeur que d’un signal de prudence Que sont les « annotations personnelles » ? Art. 9 avis du CN19.09.2015, a150010 Doc. Parl., La Chambre, 50-1642/001, page 33 Bien que les annotations personnelles et les données relatives aux tiers ne soient pas directement accessibles au patient, le Conseil national préconise que le médecin s'abstienne de considérations subjectives relatives à la personne du patient étrangères à l'anamnèse ou à la thérapeutique et qu'il évite les mentions concernant des tiers recueillies en dehors de l'anamnèse du patient. Que sont les « annotations personnelles » ? Art. 9 avis du CN19.09.2015, a150010 Doc. Parl., La Chambre, 50-1642/001, page 33 « Par annotations personnelles, on entend les notes que le praticien professionnel a dissimulées à des tiers, voire aux autres membres de l'équipe de soins, qui ne sont jamais accessibles et qui sont réservées à l'usage personnel du prestataire de soins. A partir du moment où le praticien professionnel soumet ces notes à un collègue, celles-ci perdent leur caractère personnel et ne peuvent donc être exclues du droit de consultation ». Doc Parl., La Chambre, 50-1642/001, page 33. La personne de confiance art. 7 - 9 Peut être un médecin à l’exclusion du médecin traitant N’intervient qu’à la demande du patient N’intervient que dans le cadre du droit à l’information et du droit à la consultation du dossier médical N’est pas nécessairement le «représentant» du patient parent, tuteur, mandataire, époux,… Intervient si le patient est incapable d’exercer se droits Quelle personne de confiance ? art. 7 - 9 La loi est muette N’intervient qu’à la demande du patient N’intervient que dans le cadre du droit à l’information et du droit à la consultation du dossier médical N’est pas nécessairement le «représentant» du patient parent, tuteur, mandataire, époux,… Intervient si le patient est incapable d’exercer se droits Droit à la tenue et à la conservation d’un dossier Après le décès art. 9 §4 époux, partenaire cohabitant légal, le partenaire et les parents jusqu’au deuxième degré avec un praticien professionnel demande suffisamment motivée spécifiée si le patient ne s’y était pas opposé et Consultation du dossier médical avec n’importe quel praticien professionnel ? art. 9 §4 avis du CN 25.11.2006, a115003 « Un médecin-conseil d’une compagnie d’assurances, dans le cadre de ses missions, ne peut être le praticien professionnel par l’intermédiaire duquel le parent du défunt pourrait avoir droit à la consultation du dossier médical, en application de l’article 9 §4 » « Si le praticien professionnel pouvait être mandaté en même temps par la compagnie d’assurances d’une part et par les héritiers du défunt d’autre part il y aurait conflit d’intérêt » La loi sur les assurances terrestres, en son article 95, souligne la volonté du législateur de limiter les informations susceptibles d’être fournies à l’assureur. Droit au respect de la vie privée art. 10 secret des informations liées à sa santé respect de son intimité sauf: à sa demande protection de la santé publique ou des droits et libertés de tiers Droit à la médiation en matière de plaintes art. 11 prévention médiation information du patient quant au droit de la plainte information du patient quant à la médiation formulation de recommandations La représentation du patient art. 12 à 15 mineur, minorité prolongée : parents ou tuteur majeur, incapable d’exercer ses droits mandataire préalablement désigné par écrit daté et signé à défaut: époux cohabitant, partenaire cohabitant légal ou de fait à défaut: enfant majeur, parent, frère, sœur majeurs La représentation du patient art. 12 à 15 contre la décision du patient : aucun recours sauf circonstances particulières contre la décision du mandataire pour assurer le respect de la protection de la vie privée: peut s’opposer à la consultation du dossier par le mandataire, c’est un praticien professionnel quipour l ’exercera l’intérêt du patient si la décision constitue une menace pour ce dernier: recours à une concertation pluridisciplinaire sauf s’il s’agit de l ’expression de la volonté expresse du patient Domaine d’application Modifications de certaines lois: 1. La loi du 07.08.1987 sur les hôpitaux (art. 17) 2. La loi du 08.12.1992 relative à la protection de la vie privée (art. 18) 3. La loi du 25.06.1992 sur d ’assurances terrestres (art. 19) le contrat Modification de la loi sur les hôpitaux art. 17 insère un chapitre V: « Respects des droits du patient » impose que chaque hôpital respecte la loi du 22.08.2002 modifie les articles de la loi sur les hôpitaux en fonction de l’intégration de la loi du 22.08.2002 impose que chaque plainte soit traitée par la commission de médiation Modification de la loi sur la protection de la vie privée art. 18 permet au patient de prendre connaissance des données concernant sa santé selon les normes prévues par la loi du 22.08.2002 Modification de la loi sur les contrats d ’assurances terrestres art. 19 limite les informations à disposition de l’assureur aux informations « pertinentes »