D’autres animaux font cela aussi: les phoques, les pingouins. La maman pingouin, quand
elle revient sur la banquise après avoir été pêcher, pousse un cri. Et son petit pingouin,
parmi des milliers d’autres mamans pingouin qui crient toutes en même temps, reconnaît
LE cri de sa mère.
«Mes brebis écoutent ma voix. Elles n’écoutent pas la voix des étrangers. Moi, je les
connais et elles me suivent.»
Il y a un lien absolument unique et absolument personnel
entre Jésus et moi. Pour Jean, ma relation avec Jésus, ce
n’est pas ici une relation de troupeau… C’est chaque brebis,
c’est chaque personne qui est intimement liée à Jésus, par un
lien tout à fait personnel: Lui, Jésus, et moi.
On pourrait prendre l’image du berger pour dire plein de choses. Saint Jean sait bien
qu’un bon berger est quelqu’un qui marche avec le troupeau et qui le guide vers les bons
pâturages, comme dit le Ps 22. Il n’en dit rien. Ce n’est pas ça qui l’intéresse. Tout ce
qu’il retient, dans ce texte, c’est ce lien d’intimité entre lui, Jésus, et chacune de ses
brebis.
Saint Jean sait bien qu’un bon berger connaît les meilleurs coins d’herbe, les sources
cachées, les petits coins tranquilles. Il n’en dit rien. Tout ce qu’il dit du berger et de ses
brebis, c’est ce lien d’intimité, de connaissance mutuelle.
Saint Jean sait bien qu’un bon berger guide, garde, soigne. Il n’en dit rien. Tout est, pour
lui, dans ce lien d’intimité. Saint Jean sait bien que le berger protège ses brebis contre les
animaux rapaces. Il le mentionne à peine, parce que, pour lui, ce qui compte, c’est
l’intimité entre Jésus et chacun (chacune) de nous.
L’Ancien Testament présente souvent Yahweh comme ce berger qui panse la brebis
blessée, qui ralentit la marche de celle qui allaite, qui prend soin de celle qui est grasse…
et ainsi de suite. Saint Jean ne reprend aucun de ces thèmes.
Jésus est d’une incroyable proximité amoureuse avec moi et rien d’autre n’a de
l’importance. Le 4e évangile sait bien que l’Église existe, que nous formons un
rassemblement que le Christ conduit, que les croyants ont une vie communautaire, qu’ils
forment un ensemble et qu’il y a des dirigeants (des pasteurs) à leur tête. Mais pour lui la
Bonne Nouvelle, ce qu’il y a de fondamental et d’irremplaçable, c’est ce lien particulier
que chacun a avec Jésus.