DE L’ADN AUX OGM
Une compréhension de plus en plus fine de la façon dont se produit, à l’échelle molécu-
laire, la synthèse des protéines, permet à l’être humain d’intervenir dans ce processus et
de faire apparaître « sur mesure » des caractéristiques différentes ou nouvelles chez dif-
férents organismes vivants.
Dans une molécule d’ADN, l’information génétique est codée dans un « langage » chimi-
que de quatre bases azotées : l’adénine (A), la cytosine (C), la guanine (G) et la
thymine (T). Ces bases sont reliées par paires : l’adénine se lie avec la thymine et la cyto-
sine avec la guanine. Chaque base est soutenue par une armature formée d’un sucre et
d’un phosphate. L’ensemble base-sucre-phosphate constitue ce qu’on appelle un
nucléotide. C’est l’enchaînement de ces nucléotides en deux rubans interreliés, enroulés
l’un autour de l’autre, qui forme la longue structure en double hélice caractéristique de
l’ADN. Un gène est composé de nucléotides (entre quelques milliers et plus d’un million).
L’ADN se retrouve dans chaque cellule d’un organisme vivant (à l’exception des globules
rouges). Chez les plantes et les animaux, cette molécule est enfermée dans le noyau.
Associée à des protéines, elle se distribue en blocs complexes appelés chromosomes.
Tous les organismes d’une même espèce ont le même nombre de chromosomes; il y a,
par exemple, 23 paires de chromosomes chez l’être humain.
Dans chaque chromosome, on retrouve un certain nombre de gènes. En s’activant (on dit :
« en s’exprimant »), chaque gène fournit les instructions nécessaires à la synthèse de pro-
téines, matériaux constituants des tissus vivants. Bien que l’ensemble des chromo-
somes soient présents dans chacune des cellules de l’organisme, tous les gènes ne sont
pas exprimés partout.
Une protéine est un polypeptide (séquence plus ou moins longue d’acides aminés) ou
une molécule formée de plusieurs polypeptides. Les protéines peuvent jouer différents
rôles dans la constitution ou le métabolisme des organismes, comme éléments de
structure, comme enzymes, comme hormones, comme anticorps, etc.
Pour fabriquer une protéine particulière (ou un des polypeptides entrant dans la com-
position d’une protéine), la séquence de nucléotides du gène qui contient les instructions
nécessaires est d’abord transcrite dans une molécule d’ARN (acide ribonucléique).
C’est ce qu’on appelle la transcription. L’ARN dit « messager » achemine ensuite les
instructions à l’extérieur du noyau, dans le cytoplasme de la cellule. C’est là qu’ont lieu
la lecture des instructions et la synthèse du polypeptide par assemblage des molécules
d’acides aminés. Ce processus s’appelle la traduction.
Le système de codage permettant la transcription et la traduction est universel. Il y a tou-
jours la même correspondance entre les séquences de nucléotides de l’ADN
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et les acides
aminés constituant les protéines synthétisées à partir de cet ADN. C’est ainsi qu’un orga-
nisme peut être modifié en ajoutant ou en soustrayant des séquences de nucléotides, à
différents endroits de la molécule d’ADN.
6OGM et alimentation humaine : impacts et enjeux pour le Québec
2. On parle bien de l’ADN présent dans le noyau de la cellule. Il y a aussi de l’ADN dans d’autres par-
ties de la cellule, les mitochondries, dont le code génétique présente certaines différences.