Cette lecture sécuritaire de l’isolement
remet profondément en cause nos pratiques
de soins. Sommes-nous soignants avec la
préoccupation de la personne en sourance
ou sommes-nous redevenu les surveillants
de l’asile et des fous dangereux ? Le service
de psychiatrie du CH de Péronne a toujours
utilisé l’isolement en tant qu’ outil de soin.
L’isolement thérapeutique est un traitement
indispensable au cours des décompensations
psychotiques aigues. Comme l’écrivait le
Dr HUET en 2011 : “«Pourquoi j’isole»
interroge notre capacité à rencontrer la
folie et le sens de cet acte thérapeutique.
Isoler un patient lui permet de ne plus
souffrir du monde hostile qui l’entoure
et de ne plus être traversé par la douleur
psychique des stimulations sensorielles et
émotionnelles, lui permet d’être seul face
à son monde intérieur après un temps
d’errance, et de s’y retrouver enn...“
La préoccupation sécuritaire représente
une minorité de cas. La prescription
médicale d’isolement a de plus un intérêt
symbolique important. Elle permet de ne
pas laisser penser au patient que la simple
décision d’une personne seule peut le priver
de liberté. Prescrire, c’est prendre le temps
d’expliquer au patient dans quelle stratégie
de soin nous nous engageons avec lui. Que
dire de la possibilité de présenter le registre
d’isolement à des personnes qui ne sont pas
des soignants et qui ne participent pas à la
prise en charge du patient (condentialité
des informations médicales protégées par
le secret médical conrmé par la loi du 4
mars 2002). Conformément à la loi, nous
avons donc mis en place un registre. Nous
restons toutefois vigilant à préserver la
condentialité des informations relatives
au patient, dans une démarche ou l’éthique
est notre l conducteur.
Les inrmières référentes des
diérentes unités sont les relais
pour vous accompagner et vous
donner des informations sur les
bonnes pratiques dans le cadre de la
prise en charge des plaies. Elles sont
à disposition des équipes médicales
et paramédicales et vous convie à
la journée plaies et cicatrisation
du vendredi 30 septembre qui
aura lieu dans la salle d’activité du
Quinconce.
Cette année, l’incontinence est au
cœur de nos préoccupations, dans
la continuité de la prévention et la
prise en charge des dermites.
Inrmières, aides soins, tous les
soignants au contact des patients et
résidents sont invités à cette belle
journée de partage. Organisez-vous
pour venir, « tous ensemble, pour
votre santé » c’est aussi au travers
de ces actions partagées que notre
implication commune se joue. Cette
journée de formation et information
fait partie de la démarche qualité
et nous comptons sur votre
implication et vos encouragements.
À nouveau, le jeu des 7 erreurs sera
proposé dans le cadre des bonnes
pratiques médicamenteuses, j’en ai
fait l’expérience lors de sa première
réalisation et vraiment chapeau à
nos référents en hygiène, qui nous
aident à rééchir à nos pratiques et
à les réajsuter.
Chaque soignant est concerné par
ces activités. Comme les autres
années, les établissements extérieurs
sont invités à venir nous retrouver
et les laboratoires de pansements et
techniques de soins seront présents
pour nous aider à nous tenir au
courant des évolutions des produits
proposés et de leurs indications.
Venez jouer le jeu,
c’est aussi l’occasion
de mieux se connaitre !
Pour rappel, nous avons la chance d’avoir 4 inrmières en possession du DU plaies
et cicatrisation sur le Centre Hospitalier de Péronne et des inrmières référentes,
qui peuvent assurer le relais pour donner des avis en cas de besoin sur les plaies et
cicatrisations.
Amélie DAUPHIN au Pavillon Caudron, Ingrid LOHRER aux Urgences et en
Surveillance Continue, Angélique WATTEBLED en Consultations de Chirurgie
et de Médecine. Deux autres inrmières ont postulé pour accéder à ce DU. Une
organisation se met en place an qu’elles puissent tour à tour assurer des avis
pansements dans les unités sur une demi-journée par semaine. Nous vous tiendrons
au courant dès que cette organisation sera formalisée.
Les avis pansements
La journée plaies et cicatrisation
C. WAYMEL
Faisant fonction de Directrise
des soins
F. MALRIC
Cadre de santé Pôle Psychiatrie adultes
L’isolement en psychiatrieL’isolement en psychiatrie
Loi n° 2016-41 de modernisation de notre système de santé et psychiatrie
L’ article 72 modie le code de santé publique avec des conséquences très importantes pour les
pratiques de soins en psychiatrie.
L’ Art. L. 3222-5-1 vient préciser les modalités d’utilisation de l’isolement en psychiatrie.
« L’isolement et la contention sont des pratiques de dernier recours. Il ne peut y être procédé que
pour prévenir un dommage immédiat ou imminent pour le patient ou autrui, sur décision d’un
psychiatre, prise pour une durée limitée. Leur mise en œuvre doit faire l’objet d’une surveillance
stricte conée par l’établissement à des professionnels de santé désignés à cette n. »
« Un registre est tenu dans chaque établissement de santé autorisé en psychiatrie et désigné par
le directeur général de l’Agence Régionale de Santé pour assurer des soins psychiatriques sans
consentement en application du I de l’article L. 3222-1. Pour chaque mesure d’isolement ou
de contention, ce registre mentionne le nom du psychiatre ayant décidé cette mesure, sa date
et son heure, sa durée et le nom des professionnels de santé l’ayant surveillée. Le registre, qui
peut être établi sous forme numérique, doit être présenté, sur leur demande, à la Commission
Départementale des Soins PSsychiatriques (CDSP), au Contrôleur Général des Lieux de
Privation de Liberté (CGLPL) ou à ses délégués et aux parlementaires.
« L’établissement établit annuellement un rapport rendant compte des pratiques d’admission en
chambre d’isolement et de contention, la politique dénie pour limiter le recours à ces pratiques
et l’évaluation de sa mise en œuvre. Ce rapport est transmis pour avis à la commission des
usagers prévue à l’article L. 1112-3 et au conseil de surveillance prévu à l’article L. 6143-1. »
La loi vient donc préciser que l’isolement que nous appelions
thérapeutique et qui était une prescription médicale pour un
patient devient une décision du médecin afin de prévenir
un dommage immédiat ou imminent pour le patient ou autrui.
Groupe plaies et cicatrisation
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