BULLETIN DE L’UNION DES PHYSICIENS
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Tectonique, paramètres orbitaux et expansion thermique... BUP no849 (1)
terres côtières se poursuit. Cependant, l’intensité du phénomène est variable selon les dif-
férentes régions du globe et la vitesse du rajustement glacio-isostatique [12]. Par ailleurs,
il n’est pas exclu que le rôle de l’homme dans le réchauffement actuel de la planète
accentue ce phénomène, en particulier pour ce qui concerne sa contribution à la produc-
tion de gaz à effet de serre. Or, pour l’heure, la part de l’homme est difficile à évaluer
[13]. Enfin, en remontant plus loin encore (e.g. + de 100 millions d’années) on constate
que des variations de grande ampleur ont aussi eu lieu. Elles sont liées à des processus
géodynamiques responsables de la variation géométrique des bassins océaniques [14].
TECTONIQUE ET FLUCTUATIONS MARINES ANCIENNES
À l’échelle du globe, tout comme à l’échelle géologique, on reconnaît que les fluc-
tuations du niveau marin sont essentiellement liées à la dynamique des rides médio-océa-
niques (i.e. les dorsales). À cet effet, plusieurs évidences de variations du niveau marin,
remontant parfois jusqu’au Précambrien ont été démontrées (+ de 600 millions d’années).
Ainsi, en période d’activité tectonique intense, le volume des dorsales, sous l’effet d’ap-
port magmatique, augmente : la géométrie 3D des bassins se voit modifiée (cf. figure 1).
Selon la configuration des bassins, des variations eustatiques peuvent alors avoir lieu [14].
À l’inverse, en période de stabilité tectonique, une relative constance du niveau marin
s’instaure. Notamment, au Mésozoïque, le gonflement de la ride Sud-Atlantique, au
moment de la rupture entre l’Afrique et l’Amérique du Sud, provoqua une transgression
majeure sur l’ensemble des zones côtières. Plus tard, entre 65 Ma et 30 Ma (1 Ma : un
million d’années), le niveau marin, bien que toujours fluctuant, atteignit à quelques reprises
des niveaux supérieurs à deux cents mètres par rapport à l’Actuel. Puis, à 30 Ma celui-ci
chuta brusquement jusqu’à atteindre – 100 m par rapport à l’Actuel [1]. Outre le gonfle-
ment des rides en périodes d’activité tectonique intense, certaines fluctuations, d’ordres de
grandeurs moins importants, ont été associées à des collisions continentales, des affaisse-
ments de portions de rides ou des variations dans le taux sédimentation océanique [14].
Leurs impacts sont toutefois moindres, plus localisés et ponctuels.
Figure 1 : Variation du niveau d’eau selon la géométrie des bassins.
Ride basse/niveau d’eau bas, ride élevée/niveau d’eau élevé.
LES VARIATIONS RÉCENTES
Plus récemment dans l’histoire géologique, en particulier au Quaternaire, la Terre a
connu des alternances de périodes froides et chaudes (Ère glaciaire). L’effet d’échange