A l`occasion du centenaire de la Première Guerre mondiale, nous

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A l'occasion du centenaire de la Première
Guerre mondiale, nous constatons en tout lieu un
regain d'intérêt pour les évènements tragiques qui
ont marqué le début du XXe siècle. Aujourd'hui
encore, n'est pas nécessaire de quitter nos routes
pour constater les séquelles du conflit dans le
paysage. Trous d'obus, tranchées et bunkers
entourent encore les villages proches d'Elincourt.
Dans notre commune, se trouvent encore des
monuments témoins de ce que l'on appellera la
Grande Guerre.
Cette proximité avec les évènements nous à inciter à
vous retracer tout aux longs des commémorations
organisées durant le centenaire. Nous nous sommes
efforcés de vous présenter le conflit dans sa
globalité, mais aussi à échelle locale pour aborder
une histoire bien souvent méconnue.
Ainsi, l'exposition de novembre 2014 portera sur la
situation d'avant guerre, ainsi que les premiers mois
du conflit de l'année 2014. Les évènements suivants
seront exposés année après années.
Pour constituer la base de données qui a permit
cette exposition, nous avons travaillé en
collaboration avec l'UPJV, Université Picardie Jules
Vernes et ses nombreux volumes traitant le sujet,
ainsi que l'historienne et maître de Conférence
Manon Pignot spécialiste de la Grande Guerre et
conseillère historique pour la réalisation de la Série
Apocalypse, la première Guerre mondiale présentée
il y a quelques mois sur France 2. Enfin, nous avons
été conseillés par de nombreux passionnés locaux,
apportant de précieuses informations sur le conflit
dans le secteur de Lassigny.
Nous espérons que cette trace écrite vous permettra
de mieux comprendre année après année le conflit.
Si vous avez quelques interrogations n’hésitez pas à
venir les poser à Nowicki Cyril, responsable de ce
projet, qui portera sur quatre ans.
Un portrait de Europe d'avant
Guerre...
L'Europe telle que nous la connaissons
aujourd'hui n'est en rien semblable à celle du début
des années 1910. Les frontières sont différentes,
des États qui ne sont plus présents désormais
existent, d'autres n'ont pas été fondés et de
nombreux territoires sont contrôlés par de grands
souverains. C'est le cas par exemple de l'Allemagne,
l'Autriche ou encore la Russie. La France quant à
elle, est l'une des rares républiques de l'époque, en
effet, depuis 1871, le régime de notre pays est celui
de la troisième République, parfois appelée
« République revancharde »...
La France meurtrie et revancharde de
1870.
La vie publique et politique de 1914 est marquée
par un sentiment national très fort. En effet, la
France peine à oublier les événements de 18701871. Année qualifiée par Victor Hugo, « d'année
terrible ». La Prusse a, durant cette année, écrasée
l'armée française, en assiégeant entre autre, Paris et
Sedan. En quelques mois, le Second Empire de
Napoléon III s'effondre et ce dernier est contraint
d'abdiquer après sa capture à Sedan, le 2
septembre 1871. Deux jours plus tard est fondée la
Troisième République, qui très vite demande la paix.
Cette paix est obtenue au prix fort. La France perd
L'Alsace et la Lorraine et doit verser une somme
colossale au vainqueur. La Prusse unifie ainsi de
nombreux territoires et sacre dans la galerie des
Glaces de Versailles, le premier empereur
d'Allemagne, Guillaume Ier. La France de l'époque
se sent profondément humiliée et installe très vite
une politique de revanche sur l'empire allemand. Elle
se compose de deux principales mesures :
• L'instauration de l'école gratuite et Obligatoire,
loi de Jules Ferry de 1881.
• La mise en place du service militaire obligatoire,
qui en 1913, sera de trois ans minimum.
Pour la première fois, à Elincourt, les écoliers
suivent, jusqu'à 13 ans des cours basés sur l'idée de
revanche. L'on apprend des chansons critiquant
l'Allemagne, l'on incite les enfants à vouloir
récupérer les territoires français perdus etc... En
l'espace de 10 à 15, une société fortement
« antigermanique » s'impose en France et se
prépare à un conflit.
Cependant, certaines voix s'opposent contre ce
mouvement revanchard, comme celle des classes
ouvrières, le prolétariat des villes menées par Jean
Jaurès, mais étant minoritaire, elle peine à se faire
entendre face à un mouvement d'abord français puis
Européen...
La Triple Alliance et la Triple Entente,
un jeu alliance mortel.
Derrière ces noms se cachent le complexe
mécanisme qui jettera l'Europe dans la Guerre.
D'une part, assemblée dans la Triple Entente
L'Angleterre, la France et la Russie ; d'autre part,
dans la Triple Alliance, l'Autriche, L'Allemagne et
l'Italie. Ce sont des alliances militaires qui ont un
principe simple : si l'un des pays membre est
attaqué, les deux autres pays membres s'engagent à
déclarer la guerre à l'agresseur.
Notons que l'Europe de l'époque est en partie
contrôlée par une même famille qui portant ne sont
pas dans les mêmes alliances.
La Russie, l'Allemagne et l'Angleterre sont
gouvernées par trois souverains qui s'avèrent être
des cousins :
• En Angleterre, le roi Georges V
• En Allemagne, le Kaiser Guillaume II
• En Russie, le Tsar Nicolas II
Le choix d'alliance s'explique de part le fait que :
• L'Angleterre est depuis longtemps en bon
terme avec la France et voit son économie
bouleversée par la politique d'extension
territoriale de l'Allemagne voulant notamment
coloniser des territoires déjà revendiqués.
• L'Allemagne partage la même idéologie
politique que l'Autriche installant ainsi une
entraide
• Pour les autres Etats membres, il s'agit
d'alliance trouvant leurs fondements il y a plus
longtemps et s'inscrivant donc dans une
logique d'amitié et d'intérêt, principalement
économique.
Sarajevo, un cri dans l'histoire :
l'engrenage de la guerre...
L'évènement déclencheur de la Grande Guerre
est un événement qui apparaît d'abord comme
mineure et lointain : il s'agit de l'assassinat, à
Sarajevo, en Bosnie-Herzégovine, le 28 juin 1914,
de l'archiduc François-Ferdinand, héritier du trône
d'Autriche et de sa femme, qui tous les deux avaient
échappés quelques heures plus tôt à un premier
attentat.
L'assassin, un bosniaque du nom de Prinzip, est
membre - on ne le saura qu'après la guerre, d'une
société secrète, la Main Noire, créature des services
secrets serbes. Vienne, soutenue et encouragée par
l'Allemagne, envoie à Belgrade un ultimatum sévère
le 23 juillet, exigeant que ce soit l'armée autrichienne
elle-même qui se charge de capturer les terroristes.
Rejet serbe le 25 juillet, avec le soutien de la Russie.
La Serbie et l'Autriche mobilisent. A partir de ce
moment, il est très difficile de revenir en arrière de
part l'existence des alliances présentées
précédemment.
• Le 28 juillet, l'Autriche déclare la guerre à la
Serbie.
• Le 30, la Russie alliée de la Serbie mobilise.
• Le 31, l'Allemagne somme la Russie de cesser
la mobilisation dans les 12 heures. Un autre
ultimatum est adressé à la France pour qu'elle
reste neutre. Refus de la Russie et de la France.
Le député socialiste et pacifiste Jean Jaurès est
assassiné à Paris.
• Le 1er août, l'Allemagne mobilise et déclare la
guerre à la Russie. La France mobilise.
• Le 3 août, l'Allemagne déclare la guerre à la
France; la Belgique est envahie. Protestations
de l'Angleterre le lendemain, qui menace
d'entrer en guerre à son tour.
• Le 6 août, la Serbie déclare la guerre à
l'Allemagne; l'Autriche-Hongrie déclare la guerre
à la Russie.
• Le 11 août, la France et le lendemain,
l'Angleterre, déclarent la guerre à l'AutricheHongrie. (France et Angleterre, empires
coloniaux, impliquant aussi leurs forces d'outremer, principalement d'Afrique, pour la France, du
Canada, de l'Inde, etc. pour l'Angleterre).
• Seule l'Italie se tient pour le moment à l'écart,
préférant afficher sa neutralité. Mais de
nouveaux pays font leur entrée dans la guerre
au cours de l'année. Le 23 août 1914, le Japon
déclare la guerre à l'Allemagne, afin seulement
de s'emparer des îles allemandes du Pacifique
(Marshall, Carolines, Mariannes) et, en Chine,
de la concession allemande de Kiao-Tchéou
dans le Chan-toung. Une fois son objectif rempli,
Tokyo refusera d'envoyer des troupes sur le
front allié (il participera cependant à la guerre
maritime). Au mois de novembre, la Russie, le 2,
l'Angleterre, le 5, et la France, le 11, déclarent la
guerre à la Turquie, après sa signature avec
l’Allemagne d’un traité d’alliance.
La France en Guerre : la guerre de
mouvement.
« Le premier août 1914, vers cinq heures du soir, la
plupart des gens furent avertis, par le son de la
cloche, que la mobilisation générale était décrétée.
En effet quelques instants auparavant, la
gendarmerie de Blanzac était venue en apporter la
nouvelle au maire. Plus tard, la nouvelle fut
confirmée dans tous les villages, par le tambour, qui
apposait également les affiches spéciales. La
première impression fut, pour tout le monde, une
profonde stupéfaction car personne ne croyait la
guerre possible. Néanmoins, les jours suivants, les
départs s'effectuèrent avec la plus grande régularité.
Les femmes retrouvèrent leur calme et les hommes,
pleins d'enthousiasme, partaient en chantant. »
Des français s'en allant la fleur au
fusil ?
La mobilisation générale est tout d'abord
annoncée par le son des tocsins dans les villages
avant d'afficher les avis de mobilisation. Lues très
rapidement, elles déclenche dans un premier temps
la stupeur et l'étonnement car bien que la majeure
part de la population soient « anti germanique » il
semblait impossible que la guerre ai lieu dans les
esprits. Puis, les témoignages nous indiquent que
cette peur laissa vite place a enthousiasme. Qu'en
est il vraiment ?
Une guerre rapide, peu de pertes, une grande
victoire. Voici comment est perçu en France la
guerre qui s'annonce. Dans les villes, une forme
d'excitation permanente se fait sentir, les bataillons
défilant dans les rues avant d'embarquer dans les
trains les menant vers le front. Pas de larmes ou très
peu. Cette guerre était voulue par une partie de
l'échiquier politique, la partie majoritaire et puisque le
plus farouche opposant à cette marche vers la mort
n'est plus, l'opposition ne se fait pas entendre...
Néanmoins, il y a un contraste important entre
les villes et les campagnes de l'époque. Dans les
villes, la guerre ne pose pas de problème et paraît
être nécessaire, de plus, la bonne diffusion de la
presse dans les villes permit à la population de ne
pas céder à la surprise.
A la campagne, comme dans le secteur de
Lassigny, ce conflit pose problème. Nous sommes
en août 1914 et la saison des récoltes approche. La
guerre enlève une grande partie de la main d'œuvre
au loin, de plus, elle supprime aux paysans, toujours
majoritaires au début du XXe siècle, l'aide animale
puisque les bœufs et les chevaux sont
réquisitionnées pour l'armée. La population des
villages pensent à cela avant tout et ils sont étonnés
par l'agitation qui anime les villes en partie à cause
de la presse qui contrairement aux villes, ne se
diffuse que difficilement dans les campagnes.
La guerre de mouvement ou « à la
Napoléon »
Après la mobilisation française, les armées
françaises se positionnent très rapidement près des
frontières et comptent bien les tenir. Ils sont en place
aux frontières plus vite que les Allemands qui ne
sont pour le moment qu'au contact des forces
Belges qui opposent une résistance héroïque
retardant grandement les Allemands dans leurs
plans. L’Armée française profite donc de cet
avantage pour pénétrer en Allemagne, depuis la
Haute Alsace et la Loraine. La bataille des frontières
commence. Entre le 7 et le 14 août, deux armées
françaises entre en territoire ennemi et balaye
rapidement les troupes présentes qui se replient vers
les armées restées à l'écart des combats. Mulhouse
est libérée. La presse de l'époque jubile sur une
victoire rapide, les alsaciens, en tenue traditionnelle
accueillent les libérateurs.
Cette stratégie correspond à des méthodes
anciennes : Marcher rapidement, en bon ordre et
effectuer une pression forte sur l'adversaire pour le
faire plier. L'équipement du soldat français et
d'ailleurs adaptée à des combats à découvert :
Uniforme voyant, notamment à cause du pantalon
Rouge Garance ; équipement léger, absence de
casques, artillerie de campagne légère et mobile
etc...
A l'étranger, la situation est tout aussi rassurante
pour les Français. En quelques jours, l'armée
anglaise s'est déployée en France et en Belgique,
Liège et Bruxelles tiennent bon, face aux offensives
allemandes et une armée du Kaiser est mise en
déroute par les forts Belges.
Il faut dire que la Belgique est née d'un accord
entre les pays européens. Elle devait servir de
« Zone tampon » en cas de conflit. Un territoire de
batailles empêchant, dans ce cas les assauts
allemands et son roi Albert Ier montre toute sa
ténacité contre l'agresseur, car il n'y a eu aucune
déclaration de guerre contre la Belgique et c'est
l'entrée des Allemands dans ce pays qui a convaincu
l'Angleterre à lui déclarer la guerre.
Sur les fronts de l'Est, l'Autriche qui pensait
écraser la Serbie a subie des revers cuisants et la
Russie écrase l'armée allemande et pénètre sans
difficulté dans les terres allemandes.
Autant dire que pour la population, la guerre ne
va pas durer, car l'Allemagne, pièce majeure de la
triple alliance semble acculée de toutes part. Le
moral est donc excellent au sein de la population,
mais aussi de l'armée.
L'époque des revers
Les victoires françaises sont de courte durée...
En effet, la réaction allemande face à la menace
française est immédiate. Vers la mi-Aout, l'armée
allemande contre-attaque sur Mulhouse et la ville est
reprise sans grande difficulté par les Allemands.
L'armée française, désorientée vient à ce moment,
de perdre de nombreux soldats et est désorientée,
très vite les armées reculent.
Une telle retraite s'explique par la disproportion
des forces entre d'une part les Allemands et d'autre
part les Franco-Britanniques : l'état-major allemand
avait fait le choix de masser face à la Belgique et au
Luxembourg la majorité de ses unités, à raison de
59 divisions (soit un total de 1 214 160 combattants)
regroupées au sein de cinq armées (numérotées de I
à V) formant l'aile droite allemande, tandis que la
défense de l'Alsace-Lorraine était confiée à une aile
gauche plus faible avec 16 divisions (soit
402 000 combattants) 12 regroupées dans deux
armées (VI et VII). En comparaison, les Français
n'avaient prévu initialement de déployer lors de leur
mobilisation que les 16 divisions
(soit 299 350 hommes) de la Ve armée face à la
Belgique, rapidement renforcées jusqu'à compter
45 divisions (soit 943 000 hommes) 13 au moment
de la bataille des Frontières, grâce à l'envoi des IIIe
et IVe armées françaises ainsi que du corps
expéditionnaire britannique.
En Belgique, l'Allemagne, en avance
industriellement déploie des pièces d'artillerie de
gros calibre, des obusiers, pour écraser les forts
belges et lance un assaut sur tout le front. L'armée
Belge recule. Liège et Bruxelles tombent. Les
armées anglaises et françaises se replient donc et
tentent lorsque le terrain s'y prête, de repousser les
allemands, mais ils subissent revers sur revers et au
début du mois de septembre, la situation est très
délicate puisque les Allemands s'enfoncent
profondément dans le territoire français. Le premier
septembre, les Allemands sont à 75km de Paris...
Le miracle de la Marne
Fin
aout
1914,
la
panique
s’empare
de
la
ville
de
Paris.
Les
Parisiens
se
ruent
sur
les
banques
pour
récupérer
leurs
épargnes,
puis
sur
les
trains
quittant
la
capitale.
Le
gouvernement
a
quitté
la
ville.
Le
commandement
de
la
place
est
confiée
au
général
Gallieni,
sous
les
ordres
du
général
Joffre.
Il
faut
tenir
Paris
à
tout
prix,
comme
en
1870,
face
à
la
Prusse.
Au
même
moment,
les
Allemands
perdent
de
nombreux
soldats
en
Prusse
Orientale,
face
aux
armées
russes.
Ordre
est
alors
donné
de
battre
d’abord
les
armées
du
Tsar
de
Russie.
Ainsi,
du
26
au
30
aout,
le
général
Hindenburg
et
le
général
Ludendorff
chefs
de
deux
armées
allemandes,
se
lancent
dans
la
bataille
de
Tannenberg.
En
quatre
jours,
les
Russes
perdent
200
000
soldats.
C’est
un
désastre
terrible
pour
tous
les
alliés
de
la
Russie
qui
décident
de
cacher
la
nouvelle
à
la
population.
Confortés
par
la
nouvelle
de
la
victoire,
deux
millions
de
soldats
allemands
se
lancent
dans
ce
qui
doit
être
la
dernière
opération
de
la
guerre,
la
destruction
de
l’armée
française.
Dans
un
premier
temps,
les
Français
pensent
que
les
Allemands
vont
attaquer
Paris,
mais
le
deux
septembre
1914,
des
aviateurs
français
informent
l’Etat
major
que
les
Allemands
changent
de
direction
et
ne
vont
pas
vers
la
capitale.
L’Etat
major
allemand
cherche
à
encercler
l’armée
française
qui
recule
depuis
près
d’un
mois.
Mais
ce
plan
expose
l’armée
du
Kaiser
à
une
attaque
sur
la
Marne.
L’opportunité
est
alors
saisie.
Toutes
les
forces
françaises
se
rassemblent
en
bon
ordre
et
se
prépare
à
donner
l’assaut.
Les
troupes
du
général
Gallieni
s’élevant
à
6000
soldats,
stationnés
à
Paris
sont
envoyés
vers
le
front
dans
les
célèbres
taxis
de
la
Marne.
Un
million
de
français
et
cent
mille
britanniques
se
préparent
et
le
6
septembre
1914,
passent
à
l’assaut.
Grace
à
une
préparation
d’artillerie
extrêmement
efficace,
les
Allemands
reculent
et
en
trois
jours,
sont
contraints
au
repli.
En
trois
jours,
du
6
au
9
septembre,
l’armée
française
perdra
200
000
hommes,
dont
le
poète
Charles
Péguy
les
pertes
allemandes
sont
tout
aussi
importantes.
Pour
les
alliés,
c’est
un
véritable
miracle
glorifié
dans
les
journaux.
Pour
les
soldats
ayant
survécu
au
combat,
l’effort
de
guerre
ne
peut
pas
durer.
Des
pertes
si
grandes
vont
forcer
les
belligérants
à
négocier
l’armistice.
Pourtant,
aucun
des
deux
camps
ne
peuvent
l’imaginer
et
les
allemands
se
replient
vers
le
Nord.
Un nouveau type de Guerre : La
guerre de position
La
fin
du
mythe
d’une
guerre
rapide
Depuis
la
mobilisation
générale,
français
comme
allemands
sont
persuadés
que
la
guerre
sera
courte.
Pourtant,
les
batailles
terribles
ne
semblent
pas
mettre
un
terme
au
conflit.
Les
Russes,
après
la
bataille
de
Tannenberg
ont
changés
d’objectif.
Ils
sont
entrés
en
Autriche
où
les
victoires
s’accumulent.
Pendant
ce
temps
les
français
tentent
d’encercler
les
Allemands
défaits
depuis
le
9
septembre.
Mais
les
Allemands
reculent
en
bon
ordre
et
arrivent
à
échapper
aux
français.
Ils
forment
alors
une
solide
défense
sur
la
totalité
du
front.
Pour
ce
faire,
de
nombreuses
armées
se
rassemblent
pour
former
une
véritable
barrière,
frontière
infranchissable
puis
pour
s’assurer
de
garder
les
conquêtes
du
Nord
Est,
ils
creusent
une
série
de
trous,
fossés
qui
deviendront
très
rapidement
des
tranchées
plus
sophistiquées.
L’on
installe
alors
des
kilomètres
de
barbelés
pour
protéger
le
terrain.
Du
côté
français,
le
même
système
est
appliqué.
Dans
un
premier
temps,
le
nombre
de
décès
sur
la
ligne
de
front
décroit,
mais
en
contre
partie,
le
front
se
fige,
les
hommes
ne
bougent
plus
et
n’arrivent
que
rarement
à
capturer
les
tranchées
d’en
face.
Le
Nord
du
front
de
l’Ouest
est
confié
aux
anglais,
le
secteur
Picard
et
tout
le
Sud
de
ce
dernier
est
confié
aux
français.
Des
milliers
d’hommes
de
part
et
d’autre
tiennent
les
nouvelles
positions.
Le
premier
novembre
1914,
c’est
la
fin
des
campagnes
meurtrières
du
début
de
la
guerre,
le
front
ne
bouge
plus
et
tous
les
secteurs
sont
verrouillés
par
les
tranchées.
La
tranchée,
lieu
de
misère.
Si
la
tranchée
permet
de
sauver
des
milliers
d’hommes,
elle
cause
beaucoup
de
tord
au
moral
des
soldats.
Les
conditions
de
vie
y
sont
précaires
et
l’on
y
côtoie
au
quotidien
les
maladies,
les
rats
et
la
boue.
Il
peut
être
très
difficile
d’y
circuler
à
cause
de
cette
dernière
qui
envahit
très
régulièrement
les
tranchées
des
deux
camps,
même
si
les
tranchées
allemandes
mieux
aménagées
sont
moins
sujettes
à
la
boue.
Très
vite,
améliorer
le
quotidien
est
une
priorité
et
l’on
installe
des
abris,
des
lits
sur
pilotis
pour
se
mettre
à
l’abri
de
la
vermine,
le
ravitaillement
s’organise
et
les
hommes
apprennent
à
vivre
dans
les
tranchées.
Des
journaux
de
soldats
apparaissent.
Ils
sont
dans
un
premier
temps,
l’une
des
rares
distractions,
lorsque
l’on
ne
s’affaire
pas
au
nettoyage
de
l’équipement
ou
à
l’amélioration
des
positions
défensives.
A
cela
s’ajoute
bien
sûr
les
combats.
Il
n’y
a
pas
de
grandes
offensives
à
la
fin
de
l’année
1914,
mais
les
assauts
locaux
débutent.
Ils
se
divisent
en
phase
de
bombardement
par
artillerie
interposée
puis
une
charge
à
la
baïonnette
violente
se
soldant
généralement
par
un
échec.
Qui
plus
est,
l’armement
s’adapte
à
ce
nouveau
conflit,
avec
le
développement
généralisé
des
mitrailleuses
qui,
avec
plus
de
1000
coups
minutes
rendent
barbare
les
sorties
hors
tranchées.
Entre
deux
tranchées,
se
trouve
le
No
man’s
land,
une
zone
où
rien
ne
vit.
Elle
est
jonchée
de
barbelées
et
très
vite
de
cadavres,
s’accumulant
au
fil
des
assaut.
La
situation
à
Lassigny
et
ses
alentours
Le
secteur
compiégnois
s’avère
être
sur
la
ligne
de
front.
Dès
septembre
1914,
lésa
allemands
et
les
Français
s’installent
en
Picardie
et
vont
transformer
la
région
en
un
gigantesque
champ
de
bataille
jusqu’en
1918,
année
comptant
les
plus
féroces
combats
dans
notre
secteur.
Lassigny
est
le
point
névralgique
de
la
défense
allemande
dans
notre
secteur.
Sur
l’actuel
site
de
la
tour
Rolland
par
exemple,
les
Allemands
avaient
placé
un
centre
d’observation
de
la
ligne
française.
Ce
poste
était
fortifié
par
de
nombreuses
lignes
de
barbelés
et
un
bunker
armé
de
mitrailleuses.
L’on
y
trouvait
aussi
la
première
ligne
de
tranchée
allemande.
Pendant
plus
de
trois
ans,
les
Français
vont
pilonner
cette
position
jusqu’à
enfin
pouvoir
la
reprendre.
Elincourt
est
un
lieu
tout
aussi
disputé
durant
la
guerre.
De
nombreuses
tranchées
encerclent
le
village.
Quatre
allemandes
et
sept
françaises
dès
1915.
Sa
proximité
avec
Ressons‐sur‐Matz,
hôpital
de
campagne
français
et
ses
atouts
naturels
en
fait
une
position
militaire
intéressante.
C’est
un
lieu
prisé
des
soldats
français
au
repos
qui
viennent
profiter
du
lavoir
et
des
grottes
avoisinantes
pour
s’abriter.
Les
chevaux
de
l’armée
française
viennent
boire
régulièrement
au
lavoir,
avant
de
repartir
eux
aussi
au
front,
situé
à
quatre
kilomètres
à
peine.
Ainsi,
des
obus
tombent
très
régulièrement
aux
alentours
d’Elincourt
et
dans
le
village
lui‐même.
Bien
qu’étant
à
l’arrière
front,
la
vie
était
suspendue
et
rythmée
par
les
troupes
en
mouvement.
Peu
d’événements
majeur
ont
frappés
le
village,
hormis
la
bataille
du
matz
de
1918.
Néanmoins,
le
reste
du
secteur
est
souvent
exposé
au
combat.
Par
exemple,
la
carrière
de
la
Botte,
localisée
sur
le
plateau
de
la
Ferme
de
la
Carmoye,
est
un
secteur
de
combat
parfois
intense
entre
français
et
allemands.
Bilan
de
1914
La
première
année
du
conflit
s’achève
sur
une
désillusion
générale.
La
guerre
sera
longue
et
violente.
Les
stratégies
offensives
laissent
place
à
des
méthodes
plus
défensives,
les
hommes,
qui
se
sont
enterrés
sont
inexpugnables
et
il
va
falloir
trouver
de
nouvelles
techniques
de
combat.
Pour
la
première
fois,
les
soldats
se
rendent
compte
de
la
réalité
de
la
guerre,
si
éloignée
des
idées
de
1910.
La
fin
d’année
voit
aussi
les
premières
fraternisations
entre
camps,
par
exemple
pour
Noël.
Les
soldats
ne
comprennent
pas
toujours
pourquoi
il
en
est
ainsi.
Pourquoi
les
hommes
les
sont
envoyés
au
massacre
?
A
l’arrière,
l’on
ne
montre
pas
les
réalités
du
conflit,
les
journaux
glorifient
les
exploits
même
mineurs
et
effacent
les
revers,
le
courrier
est
contrôlé…
Les
privations
sont
de
plus
en
plus
nombreuses
dans
tous
les
camps,
mais
la
phrase
«
nous
saurons
nous
en
priver
»
est
maître.
Cette
furie
qui
a
jeté
l’Europe
dans
la
guerre
va
progressivement
la
jeter
dans
l’enfer…

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